Le demi-orc voyait encore une personne se promener sur cette route maudite et qui souhaitait se joindre à eux pour pourchasser ceux qui l'avaient assommé plusieurs fois... Quelque part, Dorm était curieux de savoir comment ces nouveaux arrivants, avec leur méconnaissance de leurs ennemis allaient appréhender le sujet. Et quelque part en lui, il se souvenait de la voix de Kerak, qui n'attendait que le bon moment de se venger.

Le rodeur au gantelet leva une nouvelle fois son chapeau

« Moi c'est Dorm. Enchanté. »

Dorm était moyennement heureux d'arriver en ville. Les gens de son espèce n'étaient pas forcément bien accueillis, cela dépendait fortement des contextes. Néanmoins, par habitude des quelques fois où il était contraint de se frotter aux gens civilisés, il se mit un peu à couvert, à l'arrière des chevaux

Après une demi-journée de marche à couper à travers bois et sentiers, Ven finit par rejoindre la route principale menant à Ordulin. Au loin se profilait la forme imposante de la ville fortifiée; ville qui aurait du être le symbole d'un contrat rondement mené, de pièces d'or aisément gagnées et de pintes de cidre goulûment avalées...

Le barde s'arrêta quelques secondes pour admirer la vue et faire le deuil de ces réjouissances fantasmées, puis continua sa route en secouant la tête de dépit. Tout en fixant le sol humide d'un air absent, il triturait nerveusement sa broche de cape en forme d'aigle.
Je vais peut-être devoir la jeter ou la revendre.

Il releva sa tête au son des voix et des ébrouements de chevaux fourbus à quelques centaines de pas devant lui. Un groupe d'hommes en armes semblait être sur le point de franchir la massive porte d'entrée de la cité sembienne.

Il pressa un peu le pas et vint à leur rencontre, un sourire avenant ornant son visage.

« Holà, voyageurs! Auriez-vous rencontré, par le plus grand des hasards, des mercenaires de la Compagnie de l'Aigle, ces deux derniers jours ? »

il se mordit la lèvre inférieure d'un air gêné, puis enchaîna d'un air légèrement embarrassé.
« Notre convoi a récemment été attaqué et mis à feu et à sang, et j'imagine que les quelques pauvres âmes ayant survécu se sont toutes dirigées vers Ordulin. »

La porte est ouverte en cette mi-journée, et gardée par deux hommes en armes mailles sombres, un arbalétrier et un hallebardier.
Ordulin

« laissez-moi descendre ici » murmura Lupe au cavalier qui l'accompagnait.
« Je n'ai pas les finances pour le péage, je fais le contour de la ville ... »

(Je voulais profiter du chemin pour demander plus d'informations à Lucan sur la bougie noire. On peut considérer que ça a été fait, que j'ai appris de quoi il s'agissait et que mon avis c'est que dès qu'on trouvera un moyen de la détruire, on devrait le faire. Mais qu'en attendant, on ne possède aucun endroit pour garder la bougie en sécurité sur ces terres sinistres, et qu'on doit donc la garder avec nous.)

Arrêtant son cheval, Père Euthane aide Lupe à en descendre:
"Est-ce ici que nos chemins se séparent, Seigneur Lupe?
Vous continuez votre route vers Pontarchen?"

Entendant la question du nouvel arrivant et se rappelant qu'il doit s'efforcer d'être discret:
"Nous sommes des voyageurs et nous venons d'arriver. Je ne connais rien de la Compagnie des aigles, mais les attaques sont régulières aux alentours d'Ordulin. Ca je l'ai déjà compris."
(A moins que? MJ? )

Dorm secoua la tête de droite à gauche pour indiquer à l'interlocuteur du groupe que lui non plus n'avait vu personne de cette Compagnie.

Loradan fit connaissance avec le demi orc, qui visiblement, n'était pas vraiment enchanté de passer devant. Peut être craignait il que l'attirail qu'il portait ne lui fasse attirer des ennuis sans raison.

Alors qu'il observait la porte de la ville, repérant que celle-ci semblait gardée, il entendit une voix derrière lui qu'il n'identifia pas. Et pour cause, il s'agissait d'un voyageur qu'il n'avait pas entendu venir. cela le mis de mauvais humeur car il savait qu'une telle négligence pouvait être fatale.

« Jamais entendu parlé ! » répondit il, tout en inscrivant ces bribes d'informations dans un coin de sa tête.

« elle a des yeux et des oreilles partout. »

Qui était ce vieux après tout ? Au final, il travaillait peut être pour cette Dame, ou pire, peut être allait il baver quelques informations contre quelques pièces. Le mieux était de ne rien dire dans ce cas et de se débarrasser au plus vite d'un éventuel espion. « Bonne chance ! » lança t il, préférant cela à l'aumône qu'il lui aurait bien donné en d'autres circonstances.

Retournant son attention vers la ville, il se décida à avancer, d'un pas régulier mais prudent, longeant une maison sur la droite.

Lui tendant une nouvelle ration dans laquelle il glisse discrètement 3 pièces d'or:
"Bonne route, Seigneur Lupe. Que votre chemin soit clément et que votre passage soit doux."

La réponse unanime de l'ensemble des voyageurs ne surprit pas vraiment le barde. La probabilité que ces derniers aient pu rencontrer un de ses compagnons était extrêmement faible, mais il aurait été bête de ne pas avoir tenté sa chance.

Esquissant alors un petit sourire, le barde inclina légèrement sa tête pour remercier la petite assemblée.

« Je vois. Si la malchance continue ainsi de me poursuivre, il se pourrait bien que je sois contraint de me trouver un autre travail. La fin d'une époque... »

Il leva un instant les yeux aux ciel, d'un air ironiquement désespéré, et se reprit aussitôt.

« Laissez-moi régler vos frais de péages, en guise de remerciement et de courtoisie. Et si le musicien et bretteur que je suis pourrait vous aider d'une quelconque manière, je serai ravi de me joindre à votre entreprise. »

Ven se mit alors en marche vers la massive porte d'entrée d'Ordulin, et se dirigea vers les gardes en armure.

« Mes salutations. Je me nomme Ven Fiirenian, membre de la Compagnie de l'Aigle, en quête de repos à Ordulin. Je souhaiterai payer le droit de passage pour ces voyageurs et moi-même. Et par la même occasion vous demander si vous auriez fait rentrer d'autres personnes portant la même broche que moi. Nous nous sommes fait attaquer il y a quelques jours de cela. »

Il posa un doigt sur son fermoir de cape rouge en forme d'aigle, puis fit descendre son bras en direction de sa bourse de ceinture, en l'attente de la réponse du garde auquel il venait de s'adresser.

Même s'il ne servait pas directement Corellon, il savait reconnaître certains signes. Et il semblerait que ce nouveau venu soit un signe du Seigneurs des dieux elfes. Sinon, pourquoi un musicien serait il apparu comme cela au côté de Loradan. D'ailleurs, en y repensant, je ne l'ai pas entendu arriver.

Devant la proposition de l'humain, Loradan n'hésita pas longtemps. Il était nécessaire de passer pour ainsi dire inaperçu, et s'il pouvait ne pas avoir à payer lui même les droits de péage, cela était tout bénéfique. C'est ainsi qu'il emboîta le pas derrière le musicien.

« Pas de marchandises pour ma part, les autres, je ne sais pas. »

Ven Fiirenian. Un nom à retenir, sans aucun doute. Surtout s'il propose son aide. Il faudra tout de même garder un oeil sur lui aussi, sait on jamais. pensa t il tout en se retournant vers les autres compagnons de route.

La réponse négative de l'un des gardes sembiens fit soupirer Ven. Il allait visiblement devoir compter sur la chance et le hasard des rencontres dans un avenir très proche. Trop proche même.

Ces voyageurs me proposeront peut-être quelque chose. Qui sait ?

Il salua l'elfe qui s'avançait d'un bref hochement de tête, puis farfouilla sa bourse à la recherche de monnaie.

« Trois pièces d'argent, et six de cuivre, donc. Pour ce qui est des marchandises, je vous laisse voir avec ces messieurs. »

Lucan fit signe à Loradan de reculer de quelques pas pour être hors de porté des oreilles des gardes.

« Vous vous êtes déjà retrouvé dans ce genre de situation ? C'est une mauvaise blague j’espère. »

« Bienvenue à Ordulin ... » lâche de loin l'homme en s'éloignant

Loradan était en Sembie, il connaissait l'histoire de ce pays, et l'aversion que cette région avait envers les elfes. La remarque ne le surprit pas vraiment.

« A vrai dire, moi même je traque des elfes pour leur faire comprendre qu'ils ne sont pas les bienvenus. »

Loradan émit lui aussi un léger rire avant de reprendre :
« Et je ne parle pas d'esclavage. Mais je ne cherche qu'à me reposer, et à l'abri de cette pluie. Je ne ferai pas de vague à Ordulin. D'ailleurs, quelle auberge me conseillerez vous ? »

Loradan n'avait pas vraiment tenu compte du signe du barde et avait décidé de rester là, à ses côtés, puisque les gardes évoquaient Loradan. L'elfe avait néanmoins laissé parler le barde et attendait de voir la réaction de ces gardes sembiens.