Les îlots-Terres, comme son nom l'indique, forme un amas d'îles condensées dans une mer intérieure, coincé entre les 2 Empires, Sombreval l'immense forêt elfique, et les Hauts Pics. Sa particularité est que le niveau de l'eau est en dessous du niveau de la terre, la Mer Intérieure formant donc comme une gigantesque cuvette. Le sommet des îles peut atteindre le niveau terrestre, ou le dépassant comme le ferait une colline, une montagne, ou tout autre relief au dessus du niveau zéro. Les îlots les plus proches peuvent être reliés par des passerelles ou des ponts. ( voir dessin en spoiler ci-dessous )
On accède aux îlots-terres par des points d'accès précis, souvent gardés par un guet. Que ce soit par un escalier taillé dans la roche qui permet de descendre jusqu'au niveau de la mer, ou un pont reliant les terres et les îlots, Une fois au sein des îlots-terres le moyen de transport le plus utilisé est le bateau ( ou tout autre moyen maritime ).


Tandis que Kumbo le mystérieux géant d'ébène armé de son étrange longue lance disparaît dans la forêt de Sombreval, les 3 compagnons d'infortune se retrouvent livrés à eux-mêmes, mais de nouveau maître de leur destin.
Quelles que soient les raisons qui les aient poussés à avoir pris le bateau pour l'île de Dadiche et qui avait finit échoué sur une plage de sable rouge sur un territoire inconnu, les voilà maintenant bien loin de tout ça surplombant l'immense Mer Intérieure aussi appelée "Ilôts-Terres".
En contrebas du promontoire rocailleux où ils se trouvent, à quelques lieux de là, ils voient un village servant de guet pour accéder à la Mer Intérieure.
Ils devraient pour l'atteindre d'ici la fin de la journée.

Hector, frêle et éreinté de cette expérience, regarde une fois de plus Kumbo, perplexe, et la lance qu'il vient d'appeler avant qu'il ne parte.. toujours pensif de la raison qui l'a poussé à attendre des heures leur arrivée.
Brand rompt sa réflexion.
« oui, tu as raison,. Nous devrions nous reposer mais je ne serais pas d'une grande aide pour la chasse.
J'aperçois un village en contre bas. Nous devrions nous y rendre demain si Roza se sent capable d'y aller »

« Je suis d’accord, nous devrions nous y rendre au plus vite afin de trouver un soigneur pour Roza. » dit Brand.

Puis il ajouta à l’adresse de l’intéressée : « tu crois que tu peux marcher jusqu’au village qu’on aperçoit en contrebas, si on t’aide à marcher ? Je ne connaîs pas très bien cet endroit, mais on devrait pouvoir y trouver ce que l’on cherche. »

Roza ferme les yeux très fort alors qu'elle roule sur le dos, retenant son souffle.

« Bahhhhhh ... » elle gémit en s'asseyant et en se levant, refusant l'aide.

« En bas, on voit le village de Guettebois, petit en raison du rocher escarpé auquel il s'accroche, mais néanmoins riche grâce au commerce occasionnel avec les elfes autrement distants. » Dit-elle en voix basée, tout en pointant le village. « Je connais là-bas un homme-médecine qui a accès aux plantes de la forêt et de la mer intérieure. J'y ai passé une demi-semaine avec ma sœur Yelena avant qu'elle ne disparaisse. »

Elle passe un moment en respirant avant de continuer. « Le seul problème est que cet homme-médecine est plus avare que les pires pirates. J'espère que ces dagues ornées que j'ai trouvé dans les quartiers du capitaine suffiront à satisfaire sa soif d'or. »

La descente vers Guettebois, vous prend le reste de la journée et c'est en début de soirée que vous y arrivez enfin alors que vos ventres crient famine. Aucun chemin n'y mène ( du moins pas de là d'où vous venez ) et l'état de santé assez faible de Roza vous a obligé à marquer de nombreuses pauses.

Guettebois a tout du village de pêcheur. Les maisonnettes y sont disposées de façons éparses et seuls quelques bâtiments sont regroupés en son centre. C'est là que l'on vous indique un endroit où boire et manger, et éventuellement y dormir. Le lieu n'a pas de nom, si ce n'est le nom de son propriétaire: Angus.
Comme pour tout étranger, les villageois vous regardent d'abord avec un oeil suspect, puis ne voyant rien en vous de dangereux vous laissent "tranquilles" marcher dans les ruelles boueuses du village.
Les bâtisses sont faites en pierres avec des toits recouverts de chaume et sont dans la très grande majorité construite de plain-pied.

A l'intérieur, des gens à l'odeur de poissons, barbes fournies et au visage creusé par l'air marin se retournent immédiatement sur vous.

« Eh bien.... encorrre des étrrrangers.....cé ti pa bizarre.....la mer nous y amène dé drôles de poissons aujourd'hui décidément ahahah » beugle soudain un homme derrière son comptoir. Angus à coup sûr.
L'assemblée rit à sa blague en coeur, puis retourne à ses occupations.

Au milieu d'eux, un homme seul à une table, dénote. Epaules larges et crâne tonsuré, levant la tête de son assiette, il vous regarde une cuillère de soupe de poissons dans la main. Un baluchon et un long tube à parchemins couvert de cuir sont posés sur une chaise à côté de lui.

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Tout en marchant en direction de l’auberge qu’on leur avait indiqué, Brand essaya de regarder autour de lui à la recherche de tout indice indiquant la présence de la Compagnie Noire.

Puis il entra dans l’auberge et demanda au probablement dénommé Angus : « ce n’est malheureusement pas la mer qui nous rejette sur ces rivages. Enfin pas uniquement… »

Il marqua une pause et ajouta : « nous voulons manger et de quoi nous reposer pour la nuit. Savez vous où nous pouvons trouver un soigneur pour notre amie ? » dit-il en montrant Roza.

« Oui, Angus, il y a des poissons assoiffés jetés par la mer à ta porte. »

Et Roza fait un visage du poisson pour le tavernier.


« Donne-moi une chaudrée et une pinte de ce que tu vends aujourd'hui sous forme de bière. »


Les paroles d'Artos semblent lui rappeler son état d'épuisement, et elle tombe sur une chaise à une table inoccupée.

« Oui, oui, ça aussi ... après la soupe et l'apéro. »

L'homme à la tonsure après avoir assisté à l'entrée des trois voyageurs avait commencé à avaler sa pitance, le regard triste perdu dans le lointain...

En entendant la requête formulée au tenancier il sembla revenir au présent.
Il tourna la tête, observa, attentivement cette fois, la fille affalée à une table voisine.

D'une voix claire et audible:
« Ce n'est peut être pas votre jour de malchance. »
Sans attendre de réponse, il traine sa chaise porte bagage d'une main, son écuelle dans l'autre, jusqu'à la table choisie par les derniers arrivants.

Cette fois, sur un ton plus feutré.
« Mais vous avez raison, prenez d'abord des forces et, si vous le permettez, je pourrai examiner ce qui vous tracasse.
Je suis Anselme, soigneur de mon état et dévôt de Peldora.
Détendez vous, mes services ne coûtent rien, comme le réclame ma condition... »

Il se replonge alors dans son repas.

Hector regarde de toute part dans l'auberge afin d'y noter le nombre de personnes, les entrées et les sorties.
Il tente de savoir qui est éméché ou nerveux .
Aidant son amie à s'asseoir, il prend la place dos au mur pour avoir un vision d'ensemble.
Ses blessures lui font mal et le sang a traversée ses vêtements puis coagulé.
Il redoute l'instant où il devra se dévêtir.
Alors que le dévot s'approche et se propose de les soigner gracieusement.
Hector lève un sourcil d'étonnement.
rien n'est jamais gratuit...

« bonsoir Dévot Anselme..
Il est généreux de nous offrir vos services.
Vous n'êtes pas d'ici. Je me trompe?. »

Roza s'est étalée maladroitement sur la chaise. Plutôt que de se retourner ou de tourner sa siège, elle roule la tête en arrière pour regarder à l'envers le nouvel arrivant.

« Merci, mais non. Une fois, un coiffeur m'a proposé de me couper les cheveux gratuitement ... »

Elle enlève son large chapeau noir et une mèche de cheveux roux ensanglantés jaillit comme de la mousse sortant d'un fût de bière.

« Depuis lors, j'aime connaître les coûts cachés avant d'engager des services prétendument gratuits. »

Peldora est la Déesse de la Guérison et de la Miséricorde.
Elle vient en aide aux malades, aux mourants et aux sans-abris.
Ses prêtresses aident les malades et mettent les enfants au monde.
Leur connaissance des soins est sans nulle autre pareille, et leurs secrets ne se transmettent qu'au sein de leur clergé.
Le clergé de Peldora est majoritairement composé de femmes.
Bien qu'il y ait des temples de partout sur Ka'Andark, il est fréquent qu'il y ait des prêtresses itinérantes.
Elles sont généralement habillées de blanc et porte le symbole de Peldora: une colombe blanche ou un coeur versant une larme de sang.

Plutôt porté sur la méfiance, Brand scruta attentivement le nouvel arrivant.

« Bonjour, dévôt Anselme. Nous aurions en effet tous les trois besoin de soin. Nous revenons d’un long voyage. Nous recherchons un soigneur mais pas de questions intempestives. »

Puis il ajouta, suspicieux : « Je me permet de vous demander, comment faites vous pour vivre de soins si vous les donnez gratuitement ? »

Puis il réfléchit et tiqua quand le dévot leur annonça être des disciples de Peldora. « Si ce n’est pas indiscret, dévôt, comment se fait-il qu’une disciple de Peldora soit en fait un homme ? Ce n’est pas si courant d’après ce que j’en sait. »

Anselme sourit calmement en écoutant les voyageurs.
Marquant une pause avant de parler à nouveau.
« Je vais tâcher de vous répondre, dans l'ordre, pour apaiser vos craintes car je suppose que vous ne venez pas d"une virée joyeuse de chez un prince. Tout comme moi d'ailleurs...
Je voyage depuis plusieurs semaine et j'ai grandit à la capitale Ellensdale. »

En tirant un cahier de sa besace, posée sur la chaise voisine, il ajoute, en l'ouvrant pour montrer les pages griffonées de croquis et d'écritures minutieuses:
« Effectivement, mes services ne sont pas totalement gratuits puisque je consigne tout ce que je soigne. Autrement dit, vous m'êtes une source pour approffondir mes connaissances des différentes afflictions. Pour ce qui est du quotidien, Peldora veille sur moi et les gens simples sont plus généreux qu'on ne le pense. Sans le demander ils vous offrent le gîte et le couvert après quelques maux soulagés. »

Passant sa main sur sa tonsure, il poursuit:
« Il est vrai que je ne correspond pas exactement à l'idée que l'on a des disciples de la Déesse, mais nous sommes quelques uns à entendre son appel... En ce qui me concerne j'ai grandit sous sa bienveillance depuis l'orphelinat jusqu'ici. Le désir de parcourir le monde me permet également de porter ses bienfaits en des endroits inattendus. »

Reprenant une gorgée de sa libation...
« Comme ici par exemple. Ou bien, si vous avez besoin de temps pour réfléchir, sur l'îlot de la Compagnie Noire une fois que j'aurai trouvé l'esquif pour m'y ramener. »

Il termine sa choppe et range méticuleusement le cahier dans son étui de cuir frippé avant de le glisser dans sa besace.

Roza continue de pendre la tête de son siège. Les yeux flous, elle fixe le toit, clairement inconsciente.



Il semble que seules la chaudrée et la bière la réveilleront.

Tandis que vous discutez entre vous, les gens rentrent et sortent de la taverne, ne se préoccupant guère de vous.
Non pas que les étrangers soient communs dans le village de Guettebois mais ça l'est dans les Ilôts-Terres.

Angus vos apporte vos commandes.
« Vous dormirez zici cette nuit ? la salle commune elle est à côté »précise-t-il en montrant du doigt une porte fermée à moitié vermoulue.

Puis il vous laisse dans le brouhaha ambiant.

A la question du tavernier, Brand jeta un œil à ses compagnons, dont Roza qui s’etait endormie d’epuisement sur sa chaise, et sur lui même. « Nous allons dormir ici oui, je crois que nous en avons tous besoin. »

Puis il se tourna vers le dévot : « je ne veux pas être indiscret, mais pourquoi cherchez vous à atteindre l’ilot de la Compagnie Noire ? Si vous souhaitez parcourir le monde vous pourriez autant nous rejoindre. » ajouta t’il à moitié sur le ton de la plaisanterie. « Nous avons même voyagé de la plus étrange des manières, si bien que je ne suis même pas certain de savoir comment cela est possible. » Puis il chercha le regard d’Hector pour confirmer ses dires.

Hector hausse un sourcil devant le regard d'Artos.
Epuisé et salement amoché, il arrive à peine à garder sa concentration.
Il boit un coup dès que les boissons arrivent pour se désaltérer.
« humm oui, un soigneur serait un atout pour nos voyages ... inhabituels. Mais dites-moi, pouvez nous faire une démonstration sur notre amie exsangue? »

Avec l'arrivée de la chaudrée et de la bière, Roza se réveille avec un reniflement de porc.

« Hou là ! Je viens de faire un rêve étrange.
Tu étais là ... » faisant une geste à Brand.
« Et toi aussi ... » avec un clin d'œil à Hector.
« Mais pas vous. » Elle déclare, haussant les sourcils au dévot de Peldora

« Il y avait des petits gens de la peau verte et des monstres dans les capuchons rouges ... »

Elle commence à manger et boire avec un appétit incroyable.

Anselme héla le garçon qui aidait le tenancier.
« Préparez moi une bassine d'eau bien chaude ainsi que quelques tisus. Propres les tissus. Un morceau de savon et un baquet vide. Merci de me porter cela dans la pièce commune. Ah oui et une bougie aussi. »

Il sortit de sous sa tunique une bourse en velours carmin qui dénotait singulièrement des effets sobres du prêtre.
Aprèes avoir fait répéter la liste au commis, il lui donna une pièce et murmura comme pour lui même.
« La paix pour toi Domingo, que cela puisse t'aider à trouver le chemin de la rédemption dans l'au delà... »

Se levant, il rassemble ses affaires, sans oublier le grand cylindre en cuir et poursuivant à voix basse.
« Je dois ramener cet objet à la compagnie Noire. »

Avant de se diriger vers la porte branlante de la salle commune:
« Je vais préparer un coin acceptable pour m'occuper de vous. Venez dès que vous êtes prêts. »

Roza lève un sourcil en mangeant.

« Hunh, on dirait que quelqu'un va accoucher ? »

Après avoir fini son repas, Roza lève de son siège et trébuche vers la salle commun.