Erika et la garde avait suivi le roi depuis le levé du jour. Elendil avait tenu à inspecter lui-même l'avancée des préparatifs et ils n'avaient cessé les allez-retour entre les entrepôts, la grand place, l'écurie et certaines demeures de dignitaires elfes qu'il avait remercié en personne.
La protectrice pouvait enfin se reposer l'esprit, le roi ayant rejoint ses appartements dans le palais, elle avait rejoint le sien à côté, laissant Arzael garder la porte d'Elendil. Mais à peine était-elle entrée qu'Orzael accouru, sans même prendre la peine de frapper et à demi essoufflé :
« Capitaine, il y a du grabuge dehors. Thorgos se bat contre les soldats d'Emerie que vous avez recruté ! J'ai bien peur que cela ne dégénère... »

Erika venait à peine de se poser que l'un de ses subordonnées lui apportait une mauvaise nouvelle.

Elle soupira de fatigue et de déception puis se releva et se dirigea à l'endroit de l'altercation.

Elle vit la situation et pris un court instant de réflexion.

Les hommes d'Erika avaient leurs quartiers à part, dans un endroit isolé du jardin royal. Trois tentes, une pour chacun des "groupes" qui s'étaient naturellement formés.
Non loin l'endroit où leurs armes étaient entreposées, un carré d'herbe fraiche faisait office d’arène pour les gardes qui, fatigués mentalement de leur journée de garde, ne demandait qu'à se dégourdir.
Thorgos était en pleine passe d'arme avec Herodaes et l'un des hommes d'Emerië. Un échange violent qui s'éloignait de ce qui d'usage se pratiquait pour un entrainement. Autour des deux combattants gisaient à terre les quatre autres hommes d'Herodaes. Deux semblaient inconscients, les autres assis mais le visage tuméfié.
Le colosse semblait enragé il enchainait coup sur coup à une vitesse stupéfiante et de toutes ses forces. Les deux hommes se défendaient héroïquement, ne s'autorisant une attaque que lorsque le géant ne se concentrait plus que sur l'autre. Herodaes maniait son bouclier à la perfection, mais il avait du lâcher son épée pour pouvoir pleinement se concentrer à cette manœuvre.

que se passe il encore ?

« THORGOS, HERODAES qu'est ce que ceci ?

THORGOS, lâche ton arme ! »

En même temps qu'elle avait demandé à ces guerriers d'arrêter, elle avait poser sa main sur la garde de son épée,

Les trois adversaires se figèrent, sans pour autant rengainer leurs armes. Thorgos se renfrogna lorsqu'il entendit que l'ordre d'Erika lui était seul destiné. Il hésita.
Mais il n'en fit rien, et de rage propulsa un coup de pieds magistral au jeune homme derrière lui, qui avait fait l'erreur de légèrement baisser sa garde. Malgré la protection du bouclier, il fut propulsé à plusieurs mètres là où gisait l'un de ses compagnons d'armes. Herodaes grogna mais ne chargea pas le colosse, qui satisfait planta sa lance vigoureusement dans le sol, pour mettre fin aux hostilités.
« Ceux-là apprendront à tenir leur langue. »

Il se tourna vers Erika, attendant son verdict.

Erika vit le regard attentiste de Thorgos et lui répandit :
« Qu'attends-tu de moi Thorgos? Que je te félicite de ne pas avoir répondu à un de mes ordres?
Je veux savoir pour quelles raisons les membres de la garde personnelle de notre Roi ne trouvent rien de mieux que de se taper dessus pour gérer un quelconque conflit. »

Elle fit circuler son regard aussi bien sur Thorgos et Herodaes qui subissaient son sermon mais aussi que sur les autres membres à terre qui s'étaient tournés vers elle.

« Il me semblait avoir tourné mon recrutement vers des guerriers de métier pour qui le sens du devoir allait au delà de leur propre ego.

Thorgos et Herodaes. Vous allez m'expliquer la raison de cet affrontement en privé.

Orzael, occupe-toi des blessés ! »

Elle attendit de voir si les deux guerriers allaient respecter sa demande . . .

Orzael se mit immédiatement à l’œuvre, aidé par les soldats restants, valides, qui avaient retrouvé leurs esprits.

Herodaes et Thorgos en avait fini avec les hostilités. Le calme était retombait. Ils haussèrent les épaules l'un après l'autre puis s'approchèrent d'Erika, l'air vaguement penaud.

Erika ne dit pas un mot de plus, fit demi tour et se dirigea en direction de sa tente en faisant signe aux deux hommes de la suivre.
Elle ne souhaita pas avoir des explications face à tous.

Quand tout le monde fut entre, elle pris la parole :
« Maintenant messieurs, vous allez m'expliquer comment vous avez pu en arriver à vous blesser alors que j'attends de vous d'être les plus solidaires possibles.

Thorgos, comme tu as été le dernier à parler je te donne la parole.
Herodaes tu ne lui coupe pas la parole tant que je ne t'en donne pas l'autorisation »

Encore une fois Erika n'hésita pas à se montrer ferme!

Thorgos resta muet comme une carpe.

Thorgos grommela.
« J'ai dit tout ce qu'il y avait à dire à ce sujet. J'ajouterai seulement qu'au moins, j'ai pu éprouver leur valeur au combat. Et les deux qui ne sont plus en état de se battre ne sont pas à la hauteur. »

Le guerrier aux épais sourcils broussailleux jaugea Thorgos du regard, il sembla hésiter pour finalement s'exprimer :
« Haeem... Pas grand chose à dire là-dessus non plus commandant. »

bien bien ils ne crachent pas les uns sur les autres. C'est bon signe.

« Très bien, je constate que vous êtes plus efficace quand il s'agit de vous combattre. J'espère que vous ferez preuve de plus de discernement lors des prochains événement à venir.
Puisque votre combat n'était pas un entraînement, ni une mise à l'épreuve directe, je trouverais une punition, comme pour les enfants.

Maintenant quittez ma tente et allez prendre soin des blessés à votre tour. »

Lorsque les deux hommes quittèrent la tente, elle interpella Herodaës :
« Herodaës, confirmes-moi une chose : es-tu d'accord avec Thorgos sur les faibles capacités des deux hommes grièvement blessés lors de ce combat ? »