Lilith s'inclina humblement, toujours souriante, face à l'accueil de Cirdan.

« Je suis très honorée de votre accueil, vous qui êtes bien plus grand que ce que l'on dit de vous.

Vos éclaireurs doivent bien mieux connaître vos terres et leurs noms. S'ils vous ont dit qu'il s'agit de la crique des milles rochers, ils doivent être justes.

J'ai grand hâte de vous présenter mon père, qui n'a malheureusement pas pu venir à votre rencontre, car la détresse des nôtres est grande et il a un peuple a rassurer et guider. Mais il vous l'expliquera mieux que moi. »

Círdan acquiesça. A propos de sa taille, il dit :
« Certes, les sindarin sont au moins aussi grand que les Numenoréens et cela est d'autant plus vrai pour ceux qui ont traversé les âges.
Mais, il ne faut pas vous y habituer. Les Hommes qui peuples la terre du milieu vous paraîtront petits en regard de vous autres Edain, hormis ceux qui ont émigré vers les places fortes qui étaient les vôtres sur les terres côtières... »

Puis le charpentier, faisant écho à ses préoccupation, interrogea Lilith sur la situation des Fidèles :
« Quelle est votre situation là-bas ? Il y a-t-il de nombreux blessés parmi vous? Avez-vous mandé l'aide des nôtres qui habitent près de votre campement ? Êtes-vous en manque de vivres ? »

Lilith afficha un air triste et prit une profondeur Inspiration après avoir contemplé le sol.

« Nous déplorons plusieurs blessés après une telle tempête. Je n'ai point de quantité en tête mais je sais que nos médecins sont occupés à plein temps.

Pour les vivres nous nous organisons pour survivre.

Pour conclure, je dirais que j'ai été dépêchée en urgence pour mander votre assistance, et ma joie fut grande lorsque les vôtres m'ont vu sur la côte.  »

« Nous n'aurions pas put vous manquer, quoi qu'il en soit, car Gil-Galad a détaché des éclaireurs à cheval pour longer les cotes, pour le cas où vous auriez décidé de nous contacter en prenant la voie terrestre, comme ce fut bel et bien le cas. Nous avons affrété nos navires dès que le roi a eu vent de votre arrivée sur nos terres, et ce malgré le désastre qui s'est produit sur nos côtes. »

Et Círdan commença à raconter les effets de la colère des Valar sur le golfe de la lune et la Terre du milieu. Les ports avaient été sérieusement endommagés et de nombreux navire abîmés, certains même avaient sombré. Les côtes avaient été redessinées car la mer n'avait pas repris la place qu'on lui connaissait après avoir submergé les terres.
« Nous sommes à pieds d’œuvre depuis que le maelstrom nous a touché et j'ai encore fort à faire dès mon retour. Néanmoins, votre arrivée a fait grand bruit et nombre des habitants du Lindon se sont portés volontaires pour aller à votre rencontre malgré la situation qui est la notre, car beaucoup se souviennent de l'aide que nous avons reçu du roi Tar-Minastir quand Sauron a ravagé l'Eregion et a ensuite envoyé ses armées vers nous. »

Círdan montrait du doigt les forêts englouties en front de mer et continua à discuter tout du long avec les héritiers d'Elendil, alors que les vents portaient à grande vitesse la flotte du Lindon.

19 juin 3319 SA soirée

Linfëa était en train de donner ses ordres sur le bâteau du roi, que les marins s’affairaient à réparer depuis l'aube avec les matériaux récupérés sur les trois navires qui ne pouvaient reprendre la mer, lorsqu'un marin perché sur le plus haut des trois mats se mit à crier :
« OHÉ !!! OHÉ DU NAVIRE !!! NAVIRES EN APPROCHE !! NAVIRES EN APPROCHE !! UNE TRENTAINE SOUS PAVILLON ELFE DES NOLDORS !! LA FLOTTE DU LINDON EST SUR NOUS !!! »

Les Fidèles sur la crique commencèrent à affluer au bord de la mer. Certains coururent chercher le meilleur point de vue, en grimpant sur les rochers. L'annonce avait surpris mais la vision qui s'offrait à eux fit s'évanouir toute once d'inquiétude. Une brise soufflait de l'est et la flotte glissait sur l'eau, majestueuse, blanche, étincelante dans le soleil de l'après-midi ; un spectacle magnifique qui resterait gravé dans la mémoire des exilés.

Les elfes accosteraient dans la demi-heure.

La flotte du Lindon vient à notre rencontre?! Les dieux ne nous ont clairement pas abandonnés. Pensa Linfëa en appréciant le spectacle qui s'offrait devant lui.

Il se força à sortir de son état extatique pour apporter la nouvelle à son roi. Mais avant de partir il donna ses consignes : « Toi, part aux réserves et fait monter un banquet rapide mais de nos meilleurs mets! Je reviens avec les ordres d'Elendil aussi vite que possible. »

Il fut prit d'un rire contagieux et, alors qu'il courait vers la tente royale il se surprit à sauter et danser en hurlant : « Les elfes sont ici, les elfes sont nos amis, nos soucis sont finis!!! » Juste avant qu'il n'atteigne son objectif il fut stoppé net dans son élan par une grande silhouette sortant de la tente à ce moment ...

(en sindarin) « Eneomumioncti mexc ad onereni quarc ntisti vi'tem mnadet qu rcuntarfercrtihom. Alu camuntusine ad dinopan dium iontidos alu culed dinopan deangles ... alu Eusosuters sunial pemetes e, Qusti quntemnit atibarbiu! »

Puis, d'une voix calme et rassurante, il ajouta à l'intention de son Trésorier : « Je vois que tu as commencé les préparatifs. » Une main puissante sur l'épaule de Linfëa, il dépassa son conseiller et, suivit de près par Erika, s'avança sur la plage. Son peuple s'effaçait devant lui respectueusement, les têtes s'inclinèrent et nombreux furent ceux qui mettaient un genoux au sol. Le roi leur fit signe de se relever et profita de l'occasion pour improviser un rapide discours :

« Edains. grandes sont vos appréhensions et peurs ... ne craignez plus! Laissons derrière nous les vestiges du passé, l'heure est à la reconstruction. Oh nous n'oublierons pas ceux qui nous ont trahis et ceux qui nous ont soutenus ... mais pour le moment nous devons nous concentrer sur la construction de notre nouveau royaume! »

« Et cela commence par montrer notre reconnaissance envers les habitants de ces terres. Accueillons les du mieux que nous pouvons avec nos maigres ressources. »

Et le roi se mit en premier à la tâche, montrant l'exemple.

Les Edain autours d'Elendil se mirent à préparer l'arrivée des Elfes dans le peu de temps qui leur était imparti. Fëaromen distribua des consignes pour mettre de l'ordre dans les tâches. Les marins, dirigés par Linfëa, étaient chargés de choisir les vivres pour le banquet à venir, tandis que des civils les aidaient à les transférer sur la plage.
Elendil, choisit l'emplacement pour la rencontre et fit dresser des toiles suspendues à des poteaux enfoncées dans la terre sur les hauteurs de la crique. Le bois disponible ne manquait pas étant donné le nombre d'arbres décimés qui entouraient les lieux. Erika aida le roi dans sa tâche et resta près de lui pour le protéger.
Sothor lui, essayait d'assurer la protection de tout ce monde en mouvement, ce qui lui valu d'élargir le cordon formé autour de la crique. Et il tomba rapidement sur des elfes qui demandaient l'autorisation de se joindre à eux.

Le capitaine Handor se précipita à sa rencontre :
« Général Sothor, des dizaines d'elfes en provenance des villages alentours affluent vers la plage et demandent l'autorisation de se joindre à nous, en vue de l'arrivée de leur seigneur et roi. Ils ont vu la flotte arriver de loin et sont venus chargés de vivres et de présents. Que doit-on leur répondre ? »

Le soleil commençait à décliner et les bateaux qui au départ, ne représentaient que de petits tâche à l'horizon, se voyait maintenant bien plus nettement. Leur proue avait la forme d'un cygne. Sur le premier navire, un elfe se dressait fièrement et la lumière du jour déclinant se reflétait sur son armure étincelante, lui octroyant une aura scintillante. Il y avait peu de doute quand à son identité et des murmures enthousiaste traversaient l'assemblée.

Fëaromen retourna sous la tente royale et en sortit quelques secondes plus tard, il portait un pot dans lequel une petite pousse avait germée. Il se chargeait lui-même de prendre soin du rejeton de Nimloth, l'arbre blanc de Numenor, dont les premières graines avaient été ramenées par les elfes qui venaient des terres immortelles. Le plus proche ami du roi était convaincu que le destin de son peuple était étroitement lié à celui de cet arbre. Il le porta au centre sous la toile principale et dit à Sothor de dépêcher un garde pour le protéger.
Puis, il s'approcha d'Elendil et lui murmura :
« Mon roi, la rencontre qui se prépare est d'une importance capitale. Vous devriez maintenant aller vous préparer et porter vos plus beaux atours, ainsi que tous les signes de votre nouveau statut. J'ai déjà apporté la pousse de l'arbre blanc. »

Un rapide coup d’œil autour de lui suffit à Elendil pour se rendre compte que ses sujets avaient la tache bien en main. Il acquiesça d'un mouvement de tête rapide en direction de Fëaromen et se retira dans sa tente royale suivit d'Erika. Il portait déjà Elendilmir sur son front et l'anneau de Barahir à son doigt. Il décida de s'équiper de tout ses plus beaux atours : il demanda à Erika de porter sa bannière personnelle ainsi qu'un palantir, de son côté il attrapa le sceptre d'Andunië et enfila ses plus beaux vêtements.

Alors que deux Edain l'aidaient à enfiler ses vêtements, le roi s'adressa à sa protectrice : « Erika, que pensez-vous de cette rencontre, devons-nous craindre pour ma sécurité? Il vaut mieux prévenir que guérir et j'ai pleine confiance en vos capacités pour ma sécurité rapprochée. »

Fëaromen avait suivi Elendil et Erika sous la tente, et voyant qu'il prenait délicatement une des pierres de vision conservées précieusement avec lui, une de celle qui pouvait se porter dans la paume de la main, il se permit de dire :

« Elendil mon ami, je ne pense pas qu'il soit indispensable de prendre ceci avec vous. Les pierres sont des instruments de pouvoir puissant et leur présence pourrait en décontenancer plus d'un. »

Alors qu'il parlait, la pierre affichait en permanence des scènes, des endroits, des objets ou des personnes sous différents angles et à différentes hauteurs. Lorsqu'on ne cherchait pas à les manipuler par la volonté, ainsi allait leur fonctionnement. Les images qu'elles montraient pouvaient être celles d'un passé révolu depuis longtemps révolu, ou bien un acte qui avait lieu en ce moment même, ou encore une vision d'un futur possible et dont on ne pouvait savoir s'il trouverait une réalité.
Le conseiller du roi regardait fixement la pierre, alors même qu'il parlait, emporté dans ses pensées.

« Certains connaissent leur existence, bien sûr. Les hauts-elfes les ont offertes en présent aux Fidèles, aux jours les plus sombres de notre Terre disparue, pour nous réconforter en gardant une vision du monde et d'une certain façon un lien avec eux, et me pays d'Aman. Mais à mon sens, il ne sortira rien de bon à les exposer à la vision de tous et ce n'est point indispensable dans le moment qui s'annonce. »

Le général vit les navires approcher par l'océan alors qu'il était auprès des Numénoréens à organiser et monter le campement. Il prit cette venue fortuite pour un bon présage.

Aussi, lorsque Handor vint lui rapporter les nouvelles, il répondit le plus sérieusement du monde

« Bien sûr que nous les y autorisons ! Et avec joie ! Donnez les consignes de travailler main dans la main avec eux. Si certains sont armés, laissez un homme en surveillance au cas où. Mais aucune crainte à avoir, j'en suis certain.

Cette collaboration pourrait être la première d'une longue suite. Ne gâchons pas cette opportunité. »

Avant de suivre Elendil sous la tente, Erika répondit à son interrogation.

« Mon Roi, en ces heures difficiles, vous imaginez bien que si ces Elfes étaient nos ennemis, nous serions déjà mort.
Notre peuple est fatigué et perdu. En cas de combat, nous ne pourrions survivre bien longtemps.

Je reste bien sur à vos côtés pour vous protéger et soyez certain que je perdrais ma vie pour vous permettre de conserver la votre  »

Elle Salua Elendil et le gratifia d'un sourire gracieux, puis le suivit chercher ses atours de Seigneur de Numénor.

Élendil soupira de soulagement, puis, regardant sa protectrice dans les yeux lui dit : « Et je vous en suis reconnaissant Erika, les Edain sont un grand peuple et vous en êtes le parfait exemple. Promettez moi simplement de ne pas me suivre aveuglément et de toujours émettre vos réserves : en tant que roi je valu l'avis de chacun. »

L'état d'esprit du roi alternait constamment entre la défensive, à cause de leur récent passé et la reconnaissance, pour ce qui semblait être sur le point de se réaliser : les premiers nés faisaient preuve d'une grande sagesse en accueillant les Edain en détresse ... Le fils d'Amandil était certains qu'au temps d'Ar-Phârazon, les Numenoréens n'auraient pas agi de la sorte si la situation avait été inversée. Oh grandes avaient été les fautes de son peuple et lourd était désormais le fardeau de redresser cet héritage.

Reprenant ses esprits, Elendil répondît à Fëaromen : « Bien sûr cher ami, comment n'ai-je pu y penser de moi-même ... les palentirs étaient un de leurs présents, sans parler de leur pouvoirs. Je souhaite néanmoins que leur soit apporté un cadeau, un geste pour leur aide : allez me trouver Linfëa et dite lui qu'il me faut savoir quelles armes de mithril pourraient se révéler appropriée.! »

Elendil était certes à l'écoute de son peuple, mais en tant que roi, il entendait être obéit sans délai quand ses ordres tombaient. Et c'est sans même un regard en arrière pour vérifier qu'Erika le suivait que le nouveau roi des Edain, seigneur du conseil du Sceptre et prince de la lignée d'Elros s'en alla à la rencontre des elfes du Golfe de la Lune.

19 juin 3319 SA soirée

Alors que les navires approchaient de la plage, une mélodie parvint aux oreilles des Fidèles réfugiés sur la plage. A l'unisson, les elfes présents sur les navires entonnaient un chant à la gloire d'Hurin de la maison d'Hador, qui par son sacrifice avait sauvé de la mort le roi de Gondolin à l'issue de la cinquième bataille du Beleriand, gagnant ainsi aux Edain le cœur des Sindar. Les elfes qui avaient rejoint la plage par la terre, la reprirent en chœur.

Seul à la proue du navire, Gil-Galad rayonnait telle une étoile dans le couchant, il était très grand, ses traits étaient fins et son regard gris-vert reflétait sagesse et bienveillance. Le roi des Noldor était paré d'une armure dorée ornée de saphirs, et ses vêtements, de la même couleur y étaient si subtilement mêlés qu'il était impossible de les distinguer. Sa cape bleu sombre semblait surgir de son armure au niveau de ses épaules et flottait dans le vent qui l'avait porté jusqu'ici, au même rythme que ses longs cheveux sombres et tressés. A son front, il portait un diadème d'or et d'argent finement ciselé dans lequel était enchâssé un diamant qui dégageait une douce lumière blanche.



Elendil s'approchait lentement du navire royal qui procédait à une dernière manœuvre pour se positionner parallèlement à la côte. Une haie d'honneur, composée indistinctement des gens de son peuple et des elfes venus des villages alentours, s'était formée dans un silence respectueux, depuis sa tente. Tout le monde pouvait voir le nouveau roi des Edain progresser parmi la foule car il dépassait les plus grandes gens d'un bon rangar.

Sous une robe noire brodée d'or et des bottes assorties, il était tout de blanc vêtu à l'exception de l'endroit où se trouvait l'emblème de sa maison, autour de son cœur.



Il portait à sa main droite l'anneau de Barahir et le sceptre de Numenor dans l'autre main. Erika le suivait derrière, arborant l'étendard des seigneurs d'Andunië.

A mesure qu'il s'approchait, l'Elendilmir ceint à son front se faisait de plus en plus brillante. L'instant était à la fois empreint de gravité, de tristesse et de joie. Gravité et tristesse, car la solennité du moment remémora à tous les Edain les durs instants qu'ils venaient de traverser. Ils songèrent à ceux parmi leurs proches, qui n'avaient pas la chance d'être là, à prendre part à cette rencontre où l'amitié entre ces deux grands peuples allait à nouveau être scellée. Mais joie malgré tout, car les heures sombres étaient derrière eux et un avenir plein d'espoir se dessinait enfin.
Elendil était submergé par l'émotion mais il ne le laissait que peu transparaître. Dans son regard, on lisait l'autorité d'un homme qui par la force de sa volonté, avait sauvegardé les siens, la détermination sans faille d'un seigneur qui s'était fait le serment de racheter l'honneur des siens, quel que fût le prix à payer.

Ils se présentaient l'un à l'autre d'égal à égal.

Une passerelle fut déployée devant Gil-Galad, qui descendit, le regard porté vers Elendil.
Il prononça ces mots, dans l'ancien langage des elfes de Valinor :
(en Quenya) « Elen síla lúmenn’ omentielvo. »

Il fallut à Elendil tout son aplomb pour ne pas être impressionné par Gil-Galad : le roi des Noldor avait de la prestance c'est le moins que l'on puisse dire! De son côté, le roi des Edain n'était pas en reste et c'est ce qu'il se répéta alors que Gil-Galad s'adressait à lui. Il répondit solennellement :
(En quenya, le vrai, celui écrit par Tolkien himself) « Et Eärello Endorenna utúlien. Sinome maruvan ar Hildinyar tenn’ Ambar-metta! »



À la fin de sa phrase, ouvrant ses bras, le fils dAmandil posa un genoux à terre en signe de reconnaissance pour l'accueil des Noldors.

19 juin 3319 SA soirée

Alors qu'Elendil amorçait son mouvement vers le sol, le roi des Noldor suivit son geste et ils posèrent en même temps un genou à terre.
Un murmure parcourra l'assemblée ; les gens aux premières loges se baissèrent à leur tour, suivi des personnes qui étaient derrière eux. Très vite, tous les Edain et les Sindar en présence étaient agenouillés, dans le silence. Même les marins elfes en train d'accoster le reste de la flotte mirent en pause leur manœuvre et pendant une minute, on n'entendit plus que le souffle du vent et le cri des mouettes qui tournoyaient autour des mâts.

Gil-Galad et Elendil se relevèrent lentement de concert, un fier sourire aux lèvres. Le roi elfe reprit la parole d'un ton impérieux :

(en commun) « Lasorarpu mamm Hamiampon, tetia Qul, iume mamm Nete ti mamm gem dulerb ctera Erine lonos Is ti siod lonos dome lonos Oncorophip, de puges veia ctera mntigesededmm ecoplocupres ar ti seniglt. Istam ionisentumm ctapum cis noplont ti mas mipaegelendont de arast : qutie mipaegelendont oc'pliss siore Io cont Mprodem ti se a'seniglt coneglu arsurti de a stut. Cis se quargl'aet le ctapum qules farumn de eostit me, de erac, id ctera quim mamm oduon oc'Qumonequsi. Eno anterenemes dulerb a'e oc'Lositiba qutie Cataned, egodanc nctitanem mamm Fes, qus neteniui sstatataes mmamosus vincetitat acon a'Ortri Luderuane, ctera lonet coneglu fenoburode et tio.
Erac conglexcca hes agesear se odesinit veia e fert coneglu vitenumi'ni, dome qureleaes'onetrpr oca tibi dulerb puede ti dulerb cure. Patuplas pesatunulam a'seniglt cont pinitituonta e Hamiampon ti e gem ! Ti am cis sum vitenumi'iqum dulerb vibivis osiacu noplont !! »

Des vivats bruyants s'élevèrent de la foule, les Edain arboraient un sourire soulagé et radieux, les elfes à leurs côtés applaudissaient. Les sindar finissaient d'accoster, d'autres arrivaient encore des Terres alentours. Tout le monde se dirigea vers les tables qu'Elendil avait fait dresser en préparation du banquet.
C'était un festin de roi qui s'annonçait, les elfes avaient chargés leurs navires des mets les plus raffinés du Lindon, ils les transportaient sous les toiles et les disposaient joliment.
Déjà, des groupes se constituaient de-ci de-là, discutant, chantant et dansant. Certains elfes étaient occupés à faire le tour des Fidèles, les questionnant sur leur état de santé et prodiguant des soins précieux et ils furent rapidement rejoint par les guérisseurs du camp, qui les aidèrent à rejoindre ceux qui avaient le plus besoin de leur précieux art.

Elendil, Gil-Galad et leur suite se dirigèrent vers la table centrale, où un garde était posté à côté de la pousse de Nimloth, l'arbre blanc de Numenor. Gil-Galad fut admiratif :
« Ainsi, vous êtes parvenu à sauvegarder l'arbre de Tol Eressëa, mon cœur se réjouit de le voir. » Il toucha de ses doigts la première feuille blanche qu'avait produite de la jeune pousse. Celle-ci se dressa lentement alors que l'aura qui entourait le roi semblait se transmettre un instant à elle.
« Une pousse vigoureuse qui a hâte de prendre racine à nouveau. Tout comme votre peuple, Elendil ! » Il regardait maintenant au loin,
puis reprit :

« L'Eriador est grand et propice à l'installation de votre futur royaume, mon ami. Nous tiendrons conseil promptement dans ma demeure à Mithlond, pour vous aider dans le choix du lieu de fondation de votre nouvelle cité. Mais pour l'heure, je dois vous présenter une vieille connaissance. »

Elendil était justement en train de songer que ses héritiers avaient certainement dû croiser les navires sans pouvoir les interpeller, et qu'ils devaient maintenant avoir rejoint le port de Harlond. Il allait s'en enquérir auprès de Gil-Galad, lorsqu'il vit Lilith au bras d'un très grand elfe portant une barbe blanche, et Khelekril derrière, qui discutait avec un sindar aux cheveux longs et blonds.
Gil-Galad inclina la tête et dit :
« Vous l'aurez probablement deviné par vous-même, vous êtes en présence de Círdan, protecteur des havres de mon royaume, seigneur des Falathrim et le plus grands des Charpentiers d'arda, pour sûr. Oh, et le voilà en fort charmante compagnie en la personne de votre fille. » Gil-Galad s'inclina avec grâce et déposa un baiser sur la main de Lilith.

Le roi salua également l’héritier d'Elendil et présenta Galdor, ainsi que de nombreux autres gens de sa suite, qui arrivait au fur et à mesure de l'arrimage des navires.

Linfëa s'était éclipsé de la compagnie des rois pour aller festoyer avec quelques-uns des aventureux qui l'invitaient à le rejoindre, de signes plus ou moins discrets depuis plus d'une demi-heure.
Il se délecta rapidement d'un alcool fort ramenés ici de Numenor qui, mélangeait avec un certains breuvage des marrins elfes, se combinait à merveille. Le tout lui monta rapidement à la tête et alors qu'un ses capitaines racontait quelque farce à propos de nains et de Mithril, il se figea soudainement. Il lui était complètement sorti de la tête qu'il lui fallait ramener quelque présent pour Gil-Galad aussi il bredouilla une phrase peu compréhensible comme prétexte à s'éclipser et s'en alla prestement vers l'endroit où était entreposé les armes, en titubant légèrement. Ses subalternes rirent bruyamment de le voir s'éloigner ainsi.

Les gardes qui étaient de service là, le regardèrent approcher intrigués, s’apprêtant à l’empêcher de passer gentiment. Mais quand ils s'aperçurent qu'il s'agissait du commandant de la flotte, ils le saluèrent et l'un d'eux s'adressa à lui :
« Commandant Linfëa, que nous vaut l'honneur de votre visite ? Ne profitez-vous pas du banquet en compagnie du roi ? Que pouvons-nous faire pour votre service ? »

S'étant faufilée avec Cyroen aux premières loges pour observer le spectacle, Yávië ne perdait pas une miette du spectacle.

La table des rois n'étaient pas fermée au gens du peuple. Yàvië, curieuse, espérant voir de près ce grand personnage qu'était Gil-Galad, s'approcha. Celui-ci était en discussion avec Galdor et tout en prenant soin de l'admirer, elle ne put s’empêcher de chercher à saisir une bribe de sa conversation.