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 Sujet du message : Feuille de perso Viadoq
Message Publié : 05 Juillet 2016, 22:16 
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Feuille de perso à venir.
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 Sujet du message : Re: Feuille de perso Viadoq
Message Publié : 06 Juillet 2016, 08:12 
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Thomas Lewis Stevenson
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Hier, c’était une vraie boucherie. Aujourd’hui, le calme est revenu.
Pour combien de temps encore ? Les bombardements ont cessé, preuve que les bosches n’attaqueront pas de sitôt, et le commandement français n’a pas l’air de vouloir à nouveau gagner quelques mètres sur l’ennemi dans les jours qui viennent. J’ai donné les ordres pour consolider la tranchée après la dernière offensive, et les hommes de mes troupes du Génie, en support des poilus, s’activent à rendre plus solides nos défenses.

Hier, un de mes amis, Amable de Fons, officier français, est mort dans mes bras. La jambe pendante à moitié arrachée par une rafale de mitrailleuse, le ventre meurtri, les côtes brisées, la bouche crachant du sang, il était loin de la mort noble à laquelle il aspirait.
Dans un dernier souffle, le regard déjà vide de vie, il a dit que finalement, la mort n’allait rien lui résoudre.

Que cela signifiait-il ? Que cherchait-il si désespérément à résoudre ? Quel secret cachait-il ? Que cherchait-il à fuir, à travers ces combats ? Je n’étais finalement pas assez intime de lui pour le savoir, et je n’aurais jamais la réponse à ces questions.

C’est peut-être grâce à lui que j’écris aujourd’hui.
Pour que d’autres sachent quels secrets je garde, quels secrets je partage avec si peu de monde, et dont je n’ai jamais parlé à Amable, ni à quiconque que j’ai pu rencontrer dans cette guerre. Pas même à Louise, cette française trouvée à l’arrière des lignes, les jours où nous pouvons nous y rendre.
Je prends conscience que j’ai intégré l’armée dès la fin de mes études d’ingénieur, et que j’ai parcouru le monde, toujours volontaire pour construire des édifices dans les colonies les plus reculées, pour fuir une vie heureuse et tracée que j’aurais pu suivre. Même ici, en France, je me suis porté présent dans cette dernière guerre pour fuir encore la vie.

Si la mort ne résout rien, l’écriture peut-elle quelque chose ? Les mots ont ce pouvoir de libérer un être d’une pensée, d’une histoire, d’un fardeau, et de le partager avec tous ses lecteurs. Je me demande si j’ai le droit d’être si égoïste, à vouloir transmettre les horreurs, les peurs, les cauchemars, qui me hantent, pour mon propre salut. Mais le monde ne doit-il pas savoir ?
Ironiquement, c’est pendant cette guerre qui peut m’apporter enfin la paix que je retrouve l’envie de vivre, et j’espère que ce livre m’y aidera.

J’ai vu la misère et la pauvreté, la tristesse des morts de ceux qui sont chers à nos coeurs, les horreurs des guerres, mais tout cela n’était rien à côté de ce que j’ai vécu au pensionnat de Bolsover Castle, dans le Derbyshire.
C’est cela mon secret, l’histoire que je vais vous raconter ici.

En cherchant du courage pour vous raconter mon... expérience... mon regard vient s’attarder sur les quelques livres qui m’accompagnent partout, même dans cette cache au cœur des tranchées. « L’étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde », de mon oncle Robert Louis Stevenson, maintenant une autre fierté familiale. « Le portrait de Dorian Gray », d’Oscar Wilde. Et « Dracula », de Bram Stocker.
Je me suis toujours demandé si ces récits ne devaient pas leurs succès aux accents de vérité qu’ils déployaient, et si leurs auteurs, à travers ces romans, n’avaient pas juste travesti une histoire réelle qu’ils avaient vécu ou qui leur avaient été conté. A mon grand regret, je n’ai pas le talent de mon oncle, et mon récit fera certainement piètre figure à côté de ces oeuvres.


En ce temps-là, je n’avais que 15 ans. Comme tout Ecossais, j'entendais beaucoup parler de naufrages, de récifs meurtriers, de déferlantes sans pitié et de grands phares, ainsi que de montagnes couvertes de bruyère, de clans sauvages et de covenantaires pourchassés.
Et dans la famille, on construisait les phares autour de l'Ecosse, de père en fils.
Mon arrière-grand-père, Robert Stevenson, avait été le pionnier dans cette profession. C’est lui qui avait construit le phare de Bell Rock, à douze milles de la côte d’Angus, à l’est de l’estuaire de la Tay, et qui continue à faire la fierté de la famille. Particulièrement solide, il n’a eu à souffrir d'aucun travaux de rénovation depuis sa construction épique au début du siècle dernier. Puis il y a eu mon grand-père, David Stevenson, et ses frères, Alan, celui qui avait des crises de démence dont il ne faut pas parler en famille, et Thomas, celui qui a aussi créé l’abri Stevenson, utilisé en météorologie. Et puis, mon père, David Alan Stevenson, qui a prolongé ce qui devenait une tradition, ou une charge, avec son jeune frère, Charles Alexander. Mon cousin Alan a repris le flambeau familial, alors que je me suis tourné vers un autre horizon, celui du Génie Militaire, finalement pas si éloigné.

A cette époque-là, donc, j’étais prié de faire des études d’ingénierie afin de suivre la voie familiale, comme tous les garçons de la famille. Que cela me plaisait ou non, « j’étais fait pour ça. »
Et surtout, j’étais prié de ne pas suivre les pas de mon oncle, Robert Lewis, avec sa vie nomade, dissolue, cherchant à vivre de l’écriture, dont les revenus sont jugés trop aléatoires par ma famille d’ingénieurs. « On voit où ça l’a mené ! Mort à même pas 45 ans, à l’autre bout de la planète, d’on ne sait quoi ! Il vivait avec une femme marié, et un enfant qui n'était pas le sien ! » La nouvelle du décès, survenue l’année précédente, avait presque été reçue avec soulagement par mes parents, à mon grand regret. A cette époque, j'admirais mon oncle, je dévorais ses livres, soupçonnant l’aura dont il jouissait de l’autre côté de l’Atlantique, mais dont il était dépourvu dans son propre pays d’origine.

C’est ainsi que, me croyant une âme d’artiste refoulé, devant suivre, un peu forcé, des études mathématiques (je me consolais en me disant que même Robert Lewis avaient dû les suivre), j’entrais au pensionnat de Bolsover Castle en ce mois d’Automne de 1895. Adolescent autant rebelle que tous les adolescents, je tentais de braver une autorité subie, tout en multipliant les gestes pour m'intégrer auprès des différents groupes d'élèves qui s'étaient formés dans l'école. Je ne recherchais pour autant pas l’affrontement ou la rébellion contre les professeurs. Comme d'autres, je regardais aussi différemment les filles que quelques années plus tôt, n'hésitant pas à les accoster pour en faire des amies. Pour les cours, mes talents en science et en mathématiques étaient clairs, même s’ils étaient sans éclats. La tête dans les rêves de voyages, de grands espaces et de récits fantastiques, je passais de longues soirées à absorber une littérature jeune, moderne, ainsi que les récits historiques des plus grandes aventures humaines du Moyen Age.

L'histoire commença véritablement quelques semaines après la rentrée. Le Professeur Van Helsing, lors d'un cours de chimie, déclara : « Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller trempé par la sueur, n'osant ouvrir les yeux de peur de tomber nez-à-nez avec votre pire cauchemar ? N'avez-vous jamais senti une présence dans l'ombre non loin de vous tandis que vous tentez de calmer votre respiration encore haletante ?

... »


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 Sujet du message : Re: Feuille de perso Viadoq
Message Publié : 06 Juillet 2016, 08:19 
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Localisation : Isère
Caractéristiques :
  • Mental : 45
  • Physique : 55

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  • Ablutophobie (peur de se baigner, peur de se noyer).

Spécialités :
  • Crochetage
  • Déplacement silencieux
  • Acrobatie
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