Après avoir avaler le morceau de fromage qui lui restait et un peu de pain qu'il fit passer d'une rasade d'eau froide, Joaquin replaça l'échelle et défit lentement son bricolage de la veille

Il redescendit et vérifia son matériel, surtout ses armes : tension de l'arc et de sa petite arbalète, glissement de la rapière contre le fourreau... Il aurait à s'en servir bien trop tôt à son goût.

Pourvu que Ricardo est raison et que là-haut ils aient la fraîcheur qu'il avait quelques semaines auparavant, lorsque le tavernier le foutait dehors après une nuit de rapine et de beuverie.

« Bon et bien ne perdons pas de temps, nous avons beaucoup trop dormi pour les surprendre de bon matin et passer inaperçu.
Si la résistance est trop forte, inutile de se faire tuer.
On revient se planquer ici si possible... »

Contrarié mais reposé et rassasier, le soldat prit le devant, son épée longue au fourreau, prêt à sortir sa dague il entreprend la montée de l'échelle et écoute un instant ce qui se passe au dessus de la trappe avant de la faire basculer en silence.

Aucun son ne parvient de l'autre côté de la trappe.
La trappe,
manifestement l’œuvre d'un charpentier consciencieux et soucieux de la solidité de son ouvrage,
est de forme carrée (un peu plus d'1m de côté) et d'épaisseur inconnue
mais les lourdes charnières sont « côté grotte » et témoignent que cette trappe s'ouvre « vers le bas »
bien que, paradoxalement, le mécanisme qui en permet l'ouverture semble se situer « de l'autre côté » ...

« J'pense que j'ai mieux qu'un tournevis. » Lâcha Joaquin en farfouillant dans sa besace.

Sortant son pied de biche de son sac, il grimpa l'échelle.
Il posa un pied sur un des barreaux et l'autre sur une aspérité du mur afin de se tenir décalé par rapport à la trappe quand elle basculerait.

Manquerait pus que je m'la prenne dans la gueule celle lal !

Il inspecta le mécanisme d'ouverture et glissa le fer du pied de biche à sa hauteur puis poussa sur l'outil pour forcer l'huis de bois.

Le mécanisme se trouve de l'autre côté, il n'est donc pas visible depuis le dessous.
Les charnières se trouvent toutes deux sur 1 des 4 côtés de la trappe
La gâche, s'il n'y en a qu'une, devrait se trouver en face ...
Mais si le système est aussi travaillé que le dessous le laisse entrevoir ... ça peut être moins simple ....

Suant sang et eau, Joaquin poussa sur le pied de biche.
Il aurait pu donner un grand coup sec mais le craquement du bois arraché aurait sûrement fait un bruit d'enfer. Il préféra donc pousser de manière continue afin que les pièces de la trappe s'écartent en faisant le moins de bruit possible.

La gache, pièce mobile, donc la plus fragile de l'ensemble, finit par céder.
La trappe s'ouvre en grand (à 90° vers le bas)
Et laisse choir tout ce qu'elle maintenait à l'étage supérieur : 3 tonnelets d'une trentaine de litres chacun ....

Le soldat regardait avec appréhension les manœuvres de Joaquin en haut de l’échelle.
Lorsque la trappe bascula devant l'adresse et la force du vétéran il eut un soupir de soulagement mais cela ne dura pas car immédiatement, il identifia à la lueur des torches, les tonnelets en approche.
Juste le temps de jurer un : « putain! » et de faire un bon en arrière pour esquiver la chute et les éclaboussures si ceux-ci devaient finir explosés au sol.

« pt'ain dediou »
Trop tard pour reculer, le forestier se servit de sa lourde arbalète pour encaisser et dévier le choc :

2/3 à terre....
le 3e ?