Elle haussa les épaules.

Ma ! C'est-y qu'elle veut prendre un méchant coup !
L'est très courageuse ou complètement givrée de la caboche.
Le forestier n'aimait pas bien la tournure que prenait cette passe d'arme oratoire.
Sans répondre directement à la cuisinière, il proposa aux soldats et à l'archère :
« Y-a-t-y quelqu'un pour venir voir avec moi si on trouve les compères Bérich et Brassin ? »

Elle s'éloigna.

Joaquin retrouva les autres au fil des couloirs. Leur groupe s'était amaigri, au sens figuré comme au sens propre. Ils avaient visiblement perdu les deux éléments les plus lourds de leur expédition. Quoique, en parlant d'élément "lourd", il aperçu Stéfano qui sortit des écuries, un air toujours aussi peu amène sur le visage.
Joaquin aurait donné cher pour une goutte ou deux de liqueur. Ces soldats avaient le chic pour lui filer la déprime. Leur mine austère lui rappelaient par trop le passé.

Fallait qu'ce soit Gotorget !! Pensa t il une fois de plus.

« J'ai trouvé un guide. » Lança t il simplement. « Va nous montrer l'entrée du chemin secret. »

Une grosse heure plus tard, emmitouflée sous bien des couches de vêtements, la jeune fille rejoint le groupe ...
Prenez bien toutes vos affaires, le chemin est assez long prévient-elle de sa voix claire.

Des deux soldats, Stéfano s'était révélé être le plus sociable une fois passé les premières heures. Félipé lui semblait plus nerveux quand à l'avenir et encaissait mal leurs mésaventures de la veille et le manque de considération de la cuisinière...
En bons soldats, ils avaient mis en ordre leurs affaires et avaient fait le tour des bâtiments pour trouver des raquettes et des draps blanc pour en faire des capes de neige.

« Bonjour petite, je me nome Stéfano et mon comparse se nome Félipé.
Nous sommes des soldats de l'armée du Roya Orico.
Notre mission est d'ouvrir les portes de la citadelle.
Si tu nous permets ce miracle, je te présenterai au grand chambellan et si cela est ton désir, tu pourrais devenir une dame dans un château. »

a vous ....

..

« Je passe devant ... si vous êtes prêts ... » dit la jeune fille
« Je veux bien que ce gentil vétéran reste à ma hauteur,
si ça ne vous dérange pas trop ... » ajoute-t-elle timidement

...

Le trajet « jusqu'au bout du plateau » est bien long, venteux, froid, et pénible
à devoir se frayer un chemin dans l'épais manteau de poudreuse tombé pendant la nuit.

Lorsqu'enfin la demoiselle s'arrête, vous ne distinguez rien qui puisse être « une entrée » ....

« C'est là ! » dit-elle en désignant le paysage :

Ayant pris tout son équipement, ce fut rapide, Joaquin rejoint la jeune femme. Il préférait de toute manière garder un œil sur leur guide, des fois qu'un de ces soudards du Roya aurait l'idée de lui faire du plat.

« Je ne sais pas trop si je serai de bonne compagnie petite. » Dit il en ajustant son sac et sa vieille cape. « J'sais plus vraiment parler, ça fait trop longtemps que j'ai que le fond de mon verre comme interlocuteur. »

Finalement le chemin fut agréable. Lair quoique glacial était vivifiant et même si Joaquin était peu disert comme à son habitude, Consolación se révéla de bonne compagnie. Le vieil ivrogne se vit bien un instant s'installer dans une ferme de montagne pour y élever une paire de chèvres et quelques bourrins de montagnes.

« C'est là ! » Asséna soudain leur guide. Cette simple phrase brisa le rêve fragile du vétéran.
L'est pus probable qu'on termine sur les rocher d'Gotorget, leurs tripes nourrissant les corbeaux des tours. Le destin le ramenait vers cette citadelle de malheur. Il aurait du y crever et avec le destin on peut y jouer un tour une fois mais c'est qu'un sursis.

« Où ça, p'tite ? » Demanda Joaquin, le souffle un peu court et la voix rocailleuse. « Y a ici que d'la neige et d'la rocaille. »

« C'est là ! » répéta-t-elle en tendant le doigt droit devant-elle....
« Juste au fond de ce creux ... ici .... »