Aradine haussa les épaules, elle n'espérait pas trop le voir sur pied le lendemain.

Elle se trouvait prête, à l'endroit, un peu à l'écart caché sous un arbre. Ce n'était pas invisible et camouflé mais à l'abri de surprise au cas où !

Après avoir quitté l'auberge, Joaquin avait rejoint la cahute abandonnée qu'ils squattait avec deux orphelins récupérés dans le caniveau et qui gardaient ses maigres affaires contre quelques victuailles que Joaquin glanait ici ou là.

Après leur avoir lancé un sac contenant du pain, un peu de fromage jaune à pâte dur et une petite flèche de lard, Il tendit une dague au garçon.
« José, taille moi les cheveux, garçon. » S'asseyant sur une caisse vide, il enchaina tandis que José commençait à débroussailler l'épaisse tignasse. « S'peut que j'sois pas là pendant un bout d'temps. J'trouvé du boulot. »

Ses cheveux coupés plus court, Joaquin se tailla la barbe puis il tendit à nouveau la dague à José « V'là pour vous protéger, mais évite les bagarres. » puis il lança à la fille une bourse qu'il avait trouvé au coin d'un étal. « Tiens Evora, v'là pour la bouffe. »

Il alla ensuite se laver dans un abreuvoir proche. L'eau était froide mais il devait en passer par là pour chasser les dernières vapeurs d'alcool.
Enfin, après quelques heures de sommeil, Joaquin revêtit un équipement plus adapté à une expédition guerrière et fourra le reste de ses affaires dans un sac de toile épaisse. Toutefois, il passa par dessus sa vieille cape mal rapetassée et sale et ses mitaines de chiffons.

Dans l'aube glacée, il avança vers l'auberge, drapé dans ses nippes minables et mimant sa démarche claudicante et incertaine, d'ivrogne invétéré.

Au petit matin, quatre cavaliers ainsi que deux fantassins dont l'un tirant une mule chargée de matériel dans deux sacs. Seul une pelle, une pioche et un chaudron de voyage dépassent du paquetage.
Les cavaliers sont les mêmes que la veille.
Une fois à proximité, le chef toujours caché en partie par son capuchon lâche à l'adresse des deux personnages présent :
« Je voulais rencontrer Riccardo, vous ne l'auriez pas vu par hasard ? »
Au même moment, le dénommé Ricardo appairait de derrière un méandre du chemin, il semble être accompagné d'un religieux*.

* Il s'agit de frère Brassin qui sera joué par Zorgosine qui devrait nous rejoindre au plus vite j'espère.

Rappel de jeu
Je n'utilise JAMAIS les perceptions passives, ni des PJ, ni des PNJ ...
Si vous désirez être à l’affût de votre environnement, il faut lancer un jet de perception ...

Finalement, Joaquin s'assit sur une pierre pour attendre ses futurs employeurs. Par pur reflexe, il fixa et jaugea l'étrange équipage qui se présentait à présent. Le petit groupe formait une compagnie bien mystérieuse, mais après tout qui était il pour juger.

Il était sobre depuis bien trop longtemps et la perspective de cette expédition générait d'agaçantes bouffées d'angoisse. Il réfréna les tremblements de ses mains en les frottant comme pour en chasser le froid.

Des cailloux, oui
Des monticules, oui
Des ornières, oui
Des encoignures autour de l'auberge, oui
Mais des arbres ... ... pas guère !

Ricardo leur avait donné rendez-vous demain à l'aube. Et c'était donc au moment où le ciel commençait à s'éclaircir que Berich fit son apparition au lieu convenu. Ni trop tôt, ni trop tard comme à son habitude.

« Bon, on y va? »

Cria-t-il déjà presser de partir. Le barbare avait aperçu Ricardo, le départ était donc proche. Et il ne se préoccupait guère des recrues de dernière minute. Aucune ne semblait menaçante. Du moins à ses yeux.

« B'jour à tous.
Pas chaud s'matin.
J'vous présente frère Brassin à qui j'ai causé d'notre mission hier soir en partant et il serait partant justement... »
Puis s'adressant au type encapuchonné :
« Mais avant tout c'est qu'on a pas bien parlé tarif pour notre petite affaire. »

« Bonjour à vous aussi Riccardo.
J’apprécie que vous ayez pu réunir quelques braves et courageux comparses pour cette petite mission lucrative et salutaire pour la contrée.
Pour le tarif justement, vous savez que c'est la guerre et que le royaume n'est pas bien riche en ce moment mais j'ai quand même eu l'autorisation de proposer pas moins de deux cents belles pièces à l'effigie de notre bon Roya Oricco pour chacun d'entre vous si vous menez à bien la mission bien sûr.
Et la somme sera versé à la personne de votre choix si vous deviez ne pas revenir. »
Après une courte pause l'homme reprend :
« Pour tous les détails techniques, je vous présente Félipé et Stéfano qui feront aussi parti de l'expédition. »

« Tiens, c'est vrai ça! La monnaie, j'avais presque oublié. Hahaha! »

Berich se mit à rire à gorge déployée. Son hilarité passée, il regarda rapidement la viande fraiche ne s'attardant que sur le moine.

« Mmh... intéressant. »