La tête basse et traînant des sabots, l'individu referme délicatement la porte derrière lui.



réservé à ceux qui sont assez réveillés pour entendre à travers la porte

Ils avaient bien assez joué aux imbéciles à son goût.
Son arrogance de « soldat du roi » faisait croire à Félipé qu'une épée brandie suffirait
à faire taire toutes velléités de la part de ces gents qu'il avait classé dans la catégorie « bouseux inoffensifs ».
Il se recoucha donc espérant récupérer quelques forces pour leur vraie mission.

« Le Rivet », le 23 janvier 1468, probablement un peu plus de 07h du mat' ...

Il n'y a pas de brasero dans cette piaule.
Bien que vous soyez tous à dormir dans la même chambre, la température ne parvient pas à monter significativement.
En termes de récupération, ce n'est pas idéal ... mais c'est mieux que rien ...

La « Compagnie » pionce ....
Pas un bruit ne vient troubler le sommeil des dormeurs armés (et menaçant de « trouer la panse » de leur hôtes involontaires).

...

Mais pour autant ...

Les « résidents légitimes du lieu » ont tout l'espace nécessaire pour se concerter et s'organiser loin des oreilles des dormeurs ...
....
Cette idée se fraye -tant bien que mal- son chemin dans les esprits les plus alertes de la Compagnie.

Ricardo pas très à l'aise suite au fiasco de la veille ouvrit un œil et tout était calme.
Il essaya de se retourner pour se rendormir et finalement, un brin paranoïaque, il se dit que c'était trop calme pour être honnête ou du moins ça méritait bien qu'il se lève pour vérifier. Et pis en plus j'ai envie de pisser...
Bref il vérifia qu'il avait bien sa dague de chasse à la ceinture et se dirigea avec son artiraille vers la porte.

Il fait encore nuit dehors
Il fait bien froid dans cette chambre, et le sol en pierre est gelé ...

Un peu plus alerte, Joaquin émergea de quelque rêve sombre. L'espace d'un court instant il crut être revenu dans les geôles de Gotorget. le froid de la pierre, l'obscurité et puis n'avait il pas entendu une voix âpre leur gueuler de se lever... Non ça devait être dans ses cauchemars.

A côté, quelqu'un remua - Félipé a priori ? - un autre toussa. Joaquin sorti des couvertures raidies par le gel. Il remit ses bottes, ceignit ses armes et entreprit de réveiller les autres avant de partir en quête d'un coin pour pisser et d'un petit déjeuner un peu plus consistant que les morceaux de viande séchée qui tapissaient le fond de sa besace.

« Vais pisser et bouffer... Qui m'aime me suive. » lança t il d'une voix rauque, assez mal contrôlée. Il se sentait vaseux et légèrement nauséeux.

Je le suis.

Traverser la sellerie ...
Puis le hall des écuries ...
Passer la porte vers dehors ...
Le blizzard a cédé la place au silence gelé et glacé ....

Les premiers pissous dans l'air glacé, en vitesse et sans jouer à faire des dessins dans la neige
finissent de confirmer que « l'air fait frisquette » et « le plateau bien désert » ...

« De quelle affaire tu parles ? »

Le forestier scruta la neige en direction de l'endroit où ils avaient laissé leur mule la veille.

loin ... loin ... derrière le grand arbre, là-bas ...

« Pas très pressé d'patauger dans la blanche à la recherche du reste d'la pauv'mule et des affaires. »
Puis sans convictions :
« C'est-y qu'on r'tourne finir not'nuit ? »
Mais il sentait confusément que maintenant qu'il était sur pied, on ne lui en laisserait pas le loisir...
« Ou on trouve la cuisine... »