Lucan Al'Jet revenait tranquillement à la cabane qui était devenu son nouveau foyer quand d'infimes détails retinrent son attention ...

Lucan revenait d'une longue chasse. Il était parti à la poursuite d'une petite meute de loup et avait pacifié celle ci en abattant le mal alpha et quelques potentiels successeurs de celui ci, laissant les femelles et les petits. Il avait livré les peaux, vendu la chair, enterre les os et s'était gardé les crocs pour en faire des bijoux à vendre aux bourrins de l'est qui ne manqueraient pas de venir au marché du printemps.

Le chemin du retour avait été paisible. Avec l'or amassé par son contrat il s'était payé une charrette qui l'avait déposé non loin de sa cabane et traversait les divers bosquet qui séparaient le chemin de sa cabane.

Soudain, un pressentiment l'envahis. Avait il remarqué quelque chose, il ne savait pas encore, mais cependant, ses sens était en alerte. Il se glissa aussi discrètement que possible vers l'arrière de la cabane, cherchant partout les traces d'une potentielle présence.

Le tas de bois derrière la cabane a été touché par une main intelligente mais peu rompue aux usages de la forêt : Lucan, lui, savait utiliser les plaques de lichen pour caler les rondins en ménageant des espaces pour que l'air circule et aide le bois à sécher. La personne qui avait visité son tas de bois, manifestement sur toute sa hauteur et bien au milieu, avait reposé les rondins de façon beaucoup moins adaptée.

Les volets qui barricadent la cabane de l'intérieur ont mal été refermés à la fenêtre de droite, celle qui prend le soleil du matin.

Il faut rendre à l'évidence ...

Posant son sac contre l'arrière de la cabane, Lucan dégaina lentement son cimeterre et se dirigea doucement vers la porte d'entrée. La cabane ne possédant qu'une pièce, si il entrait avec fracas, il pourrait surprendre un éventuel visiteur.

Ouvrant d'un mouvement sec, il entra dans la cabane, l'arme en avant.

Il a été fait du feu dans l'âtre, l'odeur de la fumée imprègne encore la pièce.
Une étrange chandelle sombre se dresse, éteinte, au centre de la table.
Dans l'obscurité générale, l'intrus brille surtout par son absence.

Voyant dans l'obscurité comme en plein jour, Lucan scruta les moindre détail de la piéce avant d'aller examiner l'atre afin de déterminer le temps écoulé depuis le feu.

Sans rien remarquer d'autre d'évident, Lucan s'approche de l'âtre.
Le bois mis à brûler était bien trop vert. Et le dernier tison est encore tiède.
Cette flambée date de ce matin, ce midi au plus tard ...

Retournant dehors pour récupérer son sac, toujours l'arme au point, Lucan jeta un œil au tas de bois.

Le bois déplacé concerne 5 à 6 rondins de rang sur toute la hauteur du tas.
la clairière semble calme. Très calme. Totalement silencieuse.

Une fois ses affaires récupérées, Lucan retourna à l’intérieur de son logis, et se placa devant la bougie. Par curiosité, il l'alluma.

La chandelle est récalcitrante à l'allumage, mais Lucan a le temps de distinguer sa couleur rouge sombre avant que l'âcre fumée noirâtre dégagée par sa flamme ne le prenne à la gorge.

L'arrière goût de rouille et de sel laissée par cette fumée au fond de sa gorge rappelle - par trop - au rôdeur l'amertume du sang fraichement versé.

Cette chandelle n'éclaire pas, elle enfume la pièce de ses sinistres exhalaisons.

Étouffant dans la fumée, Lucan tenta d’éteindre la bougie en étouffant la flamme.

Cette funeste chandelle est aussi facile à éteindre qu'elle fut difficile à allumer.
d'horrible traces de suie ont marqué le plafond, mais, surtout, une tache de sang souille à présent la table en bois que Lucan s'était confectionné lui-même avec amour, respect du bois et du travail bien fait.

Lucan contempla tristement le résultat de la combustion de la chandelle. Il sortit quelques instant tout en ayant ouvert les volets pour aérer la pièce, et considéra l’extérieur de la cabane. Si quelqu'un était venu, et que la pièce était vide, il avait bien du repartir. Et laisser des traces aux alentours...

Un lugubre hululement solitaire de rapace nocturne perce la nuit noire qui enserre la demeure du rôdeur.
Les sens affutés du Lucan ne lui permettent pas de distinguer à présent les maigres traces qui lui avaient échappées à son arrivée.

Déçu de son manque d'acuité, Lucan réunit suffisement de bois sec pour faire un feu correct et retourne à l'interieur de la cabane. La allumant dans un premier temps le feu, il se saisit de la bougie, et après l'avoir enveloppé dans un tissu pour l'amener à certaines de ses connaissances en ville, la fourre dans son sac. Puis, il alla s'étendre sur sa couchette. Cherchant le sommeil bien que son esprit soit tourné vers la sombre bougie.

Mais quelle idée n'a-t-il pas eu de chercher à s'endormir alors que ces abominables vapeurs avaient ainsi souillées sa demeure ? ...

Une image s'imposa à lui toute la nuit
avec trois sensations marquantes :

Le souffle court Lucan se réveilla. Il essaya de chasser les images qu'il avait eu durant cette nuit, mais chaque fois qu'il fermait les yeux, il ne pouvait s’empêcher de les voir, comme si elles étaient gravées dans ses paupières. Jetant un peu d'eau sur les quelques braises restantes du feu, il se dirigea vers l'exterieur afin de trouver le même point de vue que celui de son rêve...

« le même point de vue » ... pour que tout soit bien à sa place ...
il faut s'assoir, adossé au tas de bois de derrière, bien au milieu ... voire un peu en retrait ... en enlevant les buches de cet endroit pour s'adosser directement à la cabane elle-même ...

Lucan s'installa contre la cabane en ayant au préalable déplacer les buches. Il essaya de replacer son rêve dans l'image qu'il voyait ici.