Souriant, presque paternaliste, l'homme répond : « De la seule qui vaille la peine, jeune homme : de ma ligne de conduite !
Rester franc et courtois en toute occasion, s'adresser à chacun avec autant de respect que possible et au moins autant qu'il m'en témoigne lui-même, tenir ma parole et mes engagements, et surtout ... toujours faire de mon mieux. »

« Seigneur Lupe, nous ne devrions pas rester aussi près de ces murs. Voulez vous faire quelques pas avec moi par ici. »

D'un geste de tête, Lucan désigna la direction opposée de la muraille.

« Par là, Messire l'elfe, c'est la forêt, avec des racines, des branches et des ronces ...
Il va vous falloir me porter sur votre dos ... » fait remarquer l'homme à la démarche déjà difficile sur terrain plat et dégagé.

« Vous ne serez pas moins observé à l'orée du bois, vous le seriez même davantage, à mon humble avis.
Ces bois sont habités par des parents à vous, il me semble ... je comprends que cela vous rassure de vous placer sous leur protection ... » concéda le vagabond en suivant le forestier

« Je préfère les yeux des miens. »

Lucan se plaça toutefois à quelque distance de Lupe.

« Quelle route suivez vous seigneur Lupe ? »

« Par ici se trouve la route de Pontarchen ... » répond l'homme en indiquant la direction qu'il suivait

« Je quitte la Sembie par le plus court chemin ... »

Lucan relâcha doucement la corde de son arc.

« Je vous avoue que je ne pensais pas vous revoir de sitôt. »

« Très honnêtement, moi non plus » concéda l'homme fatigué « Vous sembliez tous bien décidés à vous abriter en ville ... » Avec un sourire en coin, il s'empresse d'ajouter :
« Je ne vous demande pas ce qui vous en a chassé, c'est une histoire qui peut probablement attendre ... »

« En effet. Je vous laisse ici. J'ai comme vous vous en doutez des affaires à régler. Bonne route seigneur Lupe. »

Lucan s'éloigna vers la paterne pour rejoindre ses compagnons. Tout en gardant une attention sur Lupe.

« Si vous passez par Valarchen, nous nous reverrons peut-être ... » dit l'homme avec autant de décorum que s'ils s'étaient tenus dans un salon princier, mais avec un tel naturel que son attitude ne semblait presque pas déplacée et sans une once d'ironie « J'aurais probablement plaisir à discuter avec vous dans de meilleures circonstances. »

Lucan se dirigea vers Euthane et Helix en jouant avec une pièce de cuivre qu'il faisait tourner autour de ses doigts.

H'elix se retourne vers ses camarades. Il les regarde mais, dans un premier temps ne les voit pas. Qui sait où planent lourdement ses pensées. Il n'envisageait pas de s'impliquer autant mais il était bien trop tard et dans ses cas là, le halfelin ne savait faire qu'une chose, prendre le problème à bras le corps. Ses pupilles se rétractent légèrement tandis qu'il se concentre définitivement sur son environnement proche. Toute trace d'indécision a disparu de son visage soudainement durci comme une brique. Une petite étincelle de surprise peut toutefois s'apercevoir lorsque H'elix se rend compte de la présence de Lucan.

Nous allons enterrer proprement ce pauvre bonhomme et tirer tout ça au clair. Hors de question que ce... ce CRIME reste impuni. Cette ville est infâme. Ses dirigeants sont infâmes. Et ceux qui se plaisent à écraser autrui pour leur profit le sont tout autant. Ca va se payer.

« Bienvenu dans cette sombre équipée, m'sieur Lucan. J'espère que votre trajet depuis l'auberge aura été plus agréable que le notre... » crache-t-il avec morgue, sans diriger son animosité outre mesure sur son interlocuteur. Il enchaine en direction du prêtre: « Père, éloignons nous quelque peu de cette sinistre ville puis offrons à ce pauvre guide malavisé de nous avoir si gentiment accueilli les sacrements qu'il mérite. »

Le Halfelin frissonne. Fait froid, soudainement... Ca tombe bien, j'ai pas le coeur à l'été.

Hares ?
Cap'tain ?

Lucan observa Helix avec un petit sourire amusé.

« Et bien disons que de ce que j'ai vu de là-haut, mon parcours a été bien plus agréable que le vôtre, même si j'y ai perdu quelques pièces de cuivres et une flèche. »

Puis regardant Broron.

« Venez, allons offrir une sépulture décente à notre guide. »