Ven commença à se laisser aller et à se détendre. La perspective d'un copieux repas, d'un bain chaud et d'un toit chaleureux y était sûrement pour quelque chose. Cette période d'accalmie n'allait certainement pas durer, et il allait en profiter du mieux qu'il pourrait.

Tout en écoutant Broron qui venait de se joindre à la troupe, il s'empara d'une miche de pain qu'il découpa en tranches à l'aide de sa dague. Il étala ensuite une tranche de jambon fumé sur l'une de ses tranches et y mordit à pleines dents, en laissant échapper un petit grognement satisfait.

Il lança ensuite un coup d’œil à Loradan et à l'autre elfe du groupe.
« Voyons, vous avez entendu messire Broron. Mettez-vous à l'aise, mes amis, restaurez-vous et enlevez donc ce fichu collier d'esclave. M'est avis qu'il s'agit là d'un des seuls endroits de la ville où l'on pourrait faire ça en tant que non sembien ou non humain. »

Il engloutit le reste de sa tartine en l'espace de trois bouchées supplémentaires et fit passer le tout avec trois autres gorgées de sa chope de cidre.
Il tourna ensuite sa tête vers le semi-homme à la redingote rouge et lui sourit en plissant ses lèvres d'une manière exagérée.

« Et nous vous devons cet instant, messire Broron. »

Le barde posa sa chope en face de lui et commença à tapoter la table en rythme, du bout de ses doigts.

« D'ailleurs, à ce propos. Attendez-vous quelque chose de nous, en retour ? Un service à rendre ? Une ballade à composer avec vos amis musiciens ? Ou autre chose d'un tout autre acabit ? »

Ven attendait patiemment la réponse du guide, d'un air visiblement intéressé.

Loradan acquiesça de la tête lorsque Ven lui dit de retirer ce foutu symbole d'esclavagisme. Cela il pouvait le faire, car même aux yeux de Broron, il ne faisait qu'obéir à son maître. Il se servit parmi les plats proposés au centre de la table, découpant à son tour un morceau de pain généreux et attrapant au passage quelques tranches de charcuterie et une grappe de raisin.

Il se posta un peu en retrait de la table, laissant les autres discuter et se tourna vers le feu tout en mâchant un repas fort bien venu. Une fois les mains libres, il défit sa cape et l'accrocha sur un coin de l'armoire afin que la chaleur de la cheminée la sèche du mieux qu'il soit. Cette pluie les avait trempé et il avança ses mains près du foyer afin de ressentir la chaleur du feu.

« Hmmm, que cette chaleur est réconfortante ! » lâcha-t-il, sans volonté d'adresser ces mots à quelqu'un en particulier. Si tout se passait bien, il dormirait ce soir sur une bonne paillasse, et au chaud, choses qui ne lui était pas arrivé depuis plusieurs jours. Il jeta alors un œil à la qualité de celles se trouvant devant lui, tentant de repérer la meilleur qu'il soit afin d'y déposer son sac à dos.

Euthane essaye de rester très vigilant aux réactions de Broron pendant leur discussion.
Sait-il de quoi je parle ? Souhaite-t-il nous cacher certaines informations ?


« Lors de notre voyage, des rumeurs nous sont parvenues.
Il y aurait plusieurs attaques sur des voyageurs isolés qui aurait pour conséquence une fin funeste.
La rumeur semble relier ces attaques à une noble qui serait de haute importance dans la région.
En avez-vous entendu parlé ? »

Mince!

Après une longue série de moues plus embarrassées les unes que les autres, votre guide vous répond dans la mesure de ses moyens :
« Que les voyageurs isolés soient en proie à des attaques sur les routes ...
Malheureusement, cela n'est guère surprenant : La Sembie est en guerre tant sur le front intérieur que sur ses frontières, cela jette des familles entières à la rue et provoque malheureusement des surcroîts de brigandages. »
Il lui faut encore quelques minutes de conflit intérieur avant d'ajouter :
« Je suis citadin, et heureusement pour nous, les miens sont encore à l'abri des ennuis.
Quand à parler de l'implication d'une personne plus que d'une autre ... je ne saurais vous répondre sans plus de précision de votre part : il y a ici tellement de nobles, et chacun avec leurs travers et leurs abus ... »

Père Euthane se rend compte qu'il n'est pas la meilleure personne pour parler à mots couverts.
D'habitude, la réputation de Justice qui entoure Kelemvor et son ordre rend les choses bien plus aisées.
Il peut se permettre de poser les questions clairement, ce qui n'est pas le cas ici.

Avant de parler, il recherche dans les yeux du barde l'appui dont il a besoin. Puis il se rend compte que le barde ne sait pas, lui, pourquoi ils sont ici. Un peu coincé dans ses mots, il décide de rogner légèrement sur un double jeu, qu'il ne maîtrise de toute façon pas.

« Il s'agirait d'une noble dont le symbole ressemble à ... [une plume argentée horizontale au milieu d'un cercle violet].
Elle aurait commandité des attaques sur les routes ... »

Se rappelant les mots du vieil homme, il essaye de ne pas prononcer le nom de "la Dame". On ne sait jamais que les rumeurs soient vraies!

Remarque, ne pas dire son nom pourrait ne rien changer!
Le Seigneur Lupe avait dit qu'elle savait dès qu'on parlait d'elle... pas forcément juste son nom.

A la mention du symbole, votre guide ouvre des yeux effarés, puis se recule sur son siège et contemple le plafond, les sourcils froncés et la bouille renfrognée.
A la fin de son intense réflexion, il détaille tout le groupe, très attentivement :
« Vous parlez là d'une personne qu'il n'est « guère plaisant » d'avoir pour relation
et « particulièrement inconfortable » d'avoir pour ennemie.
Accepteriez-vous de me dire ce que vous savez d'« Elle »
et plus important encore, ce qu'« Elle » sait de chacun d'entre vous ? »

Dorm avait suivi le groupe sans ciller ni piper mot depuis leur entrée dans Ordulin. Les velléités xénophobes des habitants pourraient se retourner contre lui bien qu'il ne soit pas elfe. Aussi, s'était il contenté de ne pas faire de vague, suivre le mouvement et désormais profiter d'un bon repas. Il prit place, se restaura et écouta. Visiblement, il valait mieux pour lui en dire le moins possible sur les aléas qui ont guidé ses pas jusqu'ici. D'où une première phrase entre eux bouchées pour clarifier la situation mais se prémunir aussi.

« On sait rien. »

Lucan mangeait quand le sujet brûlant fut abordé par Euthane. Oubliant un instant son supposé rôle d'esclave, il s défit de son collier d'asservissement et s'adressa au guide.

« Je compléterais en disant qu'on ne sait rien "D'Elle" et qu'on espère qu'"Elle" ne sait rien de nous. Ou du moins, pas autant que nous en savons les uns sur les autres. »

Se resservant, dans les fromages, il ajouta.

« Je suis personnellement plus intéressé par ses serviteurs. Qui sont ils, quel est leur rôle... »

« Oh .... entre ses « suivants », ses « esclaves », ses « alliés », ses « agents », ses « débiteurs » et ses « obligés », ... » murmure votre guide avant de continuer : « il y aurait fort à savoir, encore plus à comprendre, mais surtout pas à se risquer à le dire, même dans un lieu aussi sécurisé que ce grenier ... »

Avec ses mots, il pianota une mélodie sur la table du bout des doigts*

Loradan déposait son sac sur une des paillasses devant lui, et se régalait déjà de la nuit à venir. Peut être même rêverait il, comme cela se produisait en de rares occasions. Il fut tirer de ses songes lorsque le prêtre de kelemvor entra dans le vif du sujet. Ce n'est guère prudent tout cela.Il se tourna, scrutant avec attention la réponse du guide, qui confirma ce que loradan pensait. Ce lieu n'est donc pas sûr ....

Un regard circulaire dans la pièce lui confirma son sentiment. Pas de sortie possible par des fenêtres,ni parle toit. Le seul accès se trouvait être les escaliers ...
On dirait une cellule en fin de compte.

Il reporta son attention sur broron qui tapotait sur la table.

intuition: azdrine lance 1d20+6 et obtient 13 (7)

Le semi-homme intriguait Ven au plus haut point. Quelque chose clochait dans l'attitude et la gestuelle de ce dernier. Il se contenta de hocher la tête, tout sourire, lorsqu'il lui proposa à demi-mots un "travail" de coursier.

Nous cacherait-il quelque chose ? Et ce fameux paquet... Serait-il une sorte de contrebandier, de rebelle ou de passeur ?

Le barde reprit sa chope de cidre, désormais à moitié vide, et fit alors mine de s'intéresser au fond de cette dernière lorsque celui qui se faisait appeler "Ethane" entama la discussion avec leur curieux guide.
Ce qu'ils révélèrent lui fit lever un sourcil.

Cette... "Dame" pourrait donc être la cause de tous mes maux... Et de bien d'autres encore, à en croire sieur Broron et Ethane. A croire que Dame Tymora ait finalement décidé à me s...

Des tapements réguliers sur la table à manger le firent brusquement sortir de ses rêveries. Étrangement, le rythme particulier de ces derniers semblait éveiller en lui quelques bribes de souvenirs.
Ven porta aussitôt son attention sur Broron et étudia parcimonieusement le mouvements de ses doigts.