L'immaculé chien blanc qui furetait ça et là, ignorant complètement la pluie. Aussitôt que le père Euthane descendit de sa monture, il trotta gaiement vers le cavalier pour aller le renifler. Sa façon à lui de faire connaissance. Elric, quant à lui, s'avança et tendit son bras vers le nouvel arrivant:

« Salutation devant celui qui possède des rayons,
Salutation devant celui qui diffuse la lumière,
Salutation devant celui qui nourrit tout. »

La poignée de main qui s'ensuivit fut prise fermement par l'avant bras, plus fraternelle et ressemblant au geste pour relever un homme sur ses pieds.

« Elric Thorne, » dit-il d'un ton rauque et fatigué mais heureux, « Porteur d'Aube en provenance d'Eauprofonde. Je n'ai pas entendu ces vers d'une bouche autre que la mienne depuis des lustres. Il fait bon de les savoir récités aussi loin de la cité. »

Le chien se mit à gambader et japper joyeusement autour des deux hommes.

Tout d'abord surpris par cette réaction de franche sympathie d'Elric, la réponse de Père Euthane à cette poignée de main se fait tout aussi vigoureuse.
Il caresse d'un geste large le tête pelucheuse du chien blanc.
Mais son sourire sincère est malgré tout amoindri par la gravité de l'état de santé du vieil homme.

"Père Elric, je ne doute pas de la capacité des Soeurs de la Miséricorde à identifier de quel mal souffre le Seigneur Lupe.
Mais, si l'art de la médecine fait partie de vos spécialités, pourriez-vous faire un contre-diagnostique de son état afin de savoir de quoi il s'agit.
Ainsi nous saurons si nous pouvons l'aider ultérieurement ou si nous avons des précautions spéciales à prendre quant à son état."

Changeant d'interlocuteur après avoir regardé l'Halfelin perché qui attire chez lui la compassion:
"Seigneur Lupe, je vois que vous remémorer votre passé n'est pas chose aisée.
Je souhaiterais juste savoir... Avez-vous un lien avec les terres sur lesquelles nous nous trouvons ou sur celle sur lesquelles nous pourrions aller?"

Entre ses douloureuses mastications, l'homme répond sobrement :
« Je ne suis pas Sembien. »

« Mon père était baronnet en Valarchen »
« Mais les morts n'ont pas le droit d'hériter de leurs terres ancestrales.
Officiellement, je suis mort. »

« Ma participation
aux différentes campagnes militaires
impliquant les Vaux, la Sembie et le Cormyr
m'a mené à arpenter ces terres
plus souvent qu'à mon tour. »

« J'ai été courrier »
« Mais aussi soldat, intendant de campagne, commandant de fortin, et bien d'autres emplois militaires »
« pendant plus de 15 ans »
« avant ma dernière affectation ».

« Je connais particulièrement bien tout ce qui est sur terre
de « La Côte des Dragons » au « Thar » ,
à l'Est des « Montagnes du Couchant » et des « Montagnes de l'Orée du Désert »,
et j'ai ramé pendant presque 5 ans partout en « Mer de Lune » et « Mer des Étoiles Déchues ».
Et j'en sais les langues et dialectes. »

« Ici, vous êtes en Sembie.
Sur la route reliant la capitale Ordulin à Yhaunne, l'une de ses villes portuaires principales.
Mais je ne sais pas où vous comptez aller. »

"En ce qui me concerne, je ne connais pas encore la route que je compte emprunter.

Je vous remercie Seigneur Lupe de nous avoir livrer votre passé.

Quand je suis arrivé vous étiez en train de parler de "la Dame" à qui appartiendrait les chevaux en possession du forestier, dont je ne connais pas encore le nom.
J'ai entendu plusieurs rumeurs la concernant. Pouvez-vous nous dire ce que vos en savez, mon Seigneur?"

L'homme entreprend de mâcher,
consciencieusement,
lentement
de nouvelles bouchées de pain
avant de répondre ...

le silence qui accompagne cette mastication
laisse entendre
un net ralentissement
du déluge ambiant.

Bien que la pluie s'arrête, les arbres s'égouttent encore longtemps.
Et le chien trouve rapidement préférable
d'aller gambader à l'écart du couvert des pins dégoulinants.

« De nombreuses légendes courent sur « la Dame »,
sur de nombreux sujets ... » commence l'homme avec appréhension
« Sur sa Beauté
Sur sa Malfaisance
Sur ses Capacités
Sur sa Cruauté
Sur ses Possessions
Sur ses Connaissances
... »
avant de murmurer
« et sur le fait qu'elle « Entend » tout ce qu'on dit d'elle ... »

d'un air entendu, il reprend une nouvelle bouchée de pain

Lucan sentit qu'il pouvait intervenir.

« J'ai trouvé ces chevaux près d'ici, je comptais les rendre à sa propriétaire, mais il semblerait que l'idée soit fort mauvaise. »

D'un geste qui pourrait passer pour un haussement d'épaule, l'homme conclut :
« Vous pouvez aussi bien les lâcher sur la route en leur claquant la croupe ...
ils trouveront leur chemin
et vous éviterez les ennuis ... »

Redevenu plus raisonnable, Dorm rajusta son chapeau sur sa tête et tourna celle-ci de droite et de gauche pour finalement dire l'assemblée.

« Il semblerait que le ciel se soit calmé. On se remet en route? »

Lucan hocha la tête.

« Je suis pour, mais je garde la cheval, laissez moi juste le temps d'ôter se qui serait preuve de sa précédente propriétaire. »

À l'attention du forestier, du demi orc et de l'halfelin :
"Excusez-moi mes Seigneurs, mais avant d'arriver ici, j'avais entendu parler de chariots qui transportaient des cadavres. En auriez-vous vu et, si oui, savez-vous où ils se rendent ?
Étant donné que je ne connais pas encore vos noms et que vous connaissez le mien, pourriez-vous me les donner afin de faciliter nos conversations ?"

Dorm sourit au père Euthane... Il aurait mieux fait de ne rien faire.

« J'étais l'un cadavres de ces chariots. Manque de chance, j'ai été bien vite assommé lorsque d'autres "laissés pour morts" se sont rebellés. Et lors de mon réveil, le chariot était en miettes. Donc tout ce que je peux dire, c'est qu'ils n'ont pas atteints leur destination.

Et je m'appelle Dorm. »

« Quand à moi,je suis H'elix; enchanté. J'ai été forcé par les intempéries à chercher refuge par içi en compagnie du cadavre ambulant que voici »(il point un doigt nonchalant vers Dorm)« et de... son compagnon du soleil, si j'ai bien saisi. »
énonce H'elix.
« Cette histoire de chariot trouble un peu tout le monde mais visiblement on en a fait du petit bois. Les restes devraient être dans les environs, non ? Sinon la ville aurait été la meilleure option pour ses rescapés... »

« Grand-père Lupe a mentionné une caravane pour Yhaune tout à l'heure. C'était peut-être celle-la, après tout. »

(J'éditerai ce message en fonction dès que Lucan répondra. )

Répondant à H'élix: "Egalement enchanté, Messire H'elix!"

A l'attention de Dorn: "Messire Dorn, pensez-vous qu'ils se dirigeaient en direction de Yhaune?"

Au groupe:
"En ce qui me concerne, une enquête sur ce transport funèbre s'impose.
Mais si j'ai bien compris une chose en arrivant ici, c'est qu'être seul sur ces terres hostiles n'est pas une bonne idée.

Que diriez-vous que nous nous associons, au moins sur cette affaire?
Vous avez peut-être vous aussi des choses à gagner à découvrir ce qui se trame.
Et dans le meilleur des cas, la réussite d'une enquête de ce genre pourra vous permettre de vous faire un nom au culte de Kelemvor et peut-être même d'obtenir quelques denrées sonnantes et trébuchantes."

Lucan se présenta à son tour.

« Je me nomme Lucan Al'Jet, je suis simplement un chasseur des alentour de Pontarchen. »

Puis à l'annonce de la proposition de faire équipe il repensa au conseils reçus précédemment.

« Pourquoi pas, plus nous seront plus d'yeux nous auront pour trouver ce que nous cherchons. »

Pendant que les uns papotent
le chien barbote ...

Acquiesçant à la proposition de Dorm, l'ecclésiaste serra ses sangles et fit quelques pas vers l'avant, d'une posture ouverte et invitante vers le groupe:

« Dans ce cas, continuons notre chemin vers Yhaunne. Si mes soupçons sont vrais, nous pourrons confirmer les rumeurs de cette Dame en y appréhendant un de ses agents. Le Nord est notre direction, l'auberge de l'Anguille Îvre est notre destination. »

S'adressant au loqueteux:

« Merci milles fois pour vos indications, Lupe. Puisses les Dieux veiller sur votre voyage vers Pontarchen. Allez en paix, » dit-il d'un sourire et un toucher chaleureux sur l'épaule, à travers lequel une décharge d'énergie divine bénit le vieil homme.