Lucan remercia de la tete le jeune homme en entrant. Puis toujours pres de lui il tira de sa bourse deux pieces d'or. Il lui en donna une gardant la seconde en main, bien visible.

« J'ai croisé sur la route une poignee de cavaliers. Six pour etre précis. Ils sont passés par ici ? »

Lucan suivit alors, un peu décu, le jeune homme. Au moins il aurait un petit dejeuné chaud sans avoir a prendre dans ses reserves.

« Il y a des marchands en escales ce matin ? »

L'adolescent ayant mis l'intégralité de son énergie à refermer la porte et mener le voyageur jusqu'à la porte de l'auberge
la question de Lucan se perdit entre le départ du jeune et l'arrivée de l'aubergiste.
Ronde, gironde et souriante, celle-ci dévisagea le voyageur avec gourmandise.

Elle répondit donc à la question du voyageur :
« Toujours mon beau !
On est là à 10h de route de Pontarchen.
Ceux qui y vont ou qu'en viennent s'arrêtent ici avant de reprendre la route. »

« Et puis avec une si belle auberge ça serait triste que vous soyez vide. »

Lucan accompagna son compliment d'un petit sourire.

« Que proposez vous pour le petit déjeuné ? »

L'aubergiste apprécie le compliment et déroule sa carte sans hésitation
« Vu l'heure, y a « la p'tite collation » : assiette de fromages et salaisons, lait aigre, fruits frais et compotes
pour « la grande » faut attendre un peu, mais ça vous donne une soupe ou une porée en plus, une part de tourte ou une tranche de ragout
et si vous avez d'la rallonge on peut même y ajouter une grillade ...

Tant qu'vous z'y'êt', on peut vous préparer des r'pas pour la route pendant qu'vous mangez, ce s'ra froid, mais ce s'ra frais. »

« Oh, la petite colation sera parfaite. »

Lucan regarda autour de lui avant de poursuivre.

« Je suis a la recherche de marchands partant de Yhaunne, vous sauriez m'adresser a quelques uns d'entre eux ? »

L'aubergiste répond d'abord à la fin des questions« De Yhaune ... Ca non, on a pas de marchand de Yhaune qui aille sur Pontarchen en c'moment.
On en a presque pas d'ailleurs, ils s'arrêtent à Ordulin le plus souvent.
Et c'est tant mieux parce que les marchands sembiens, c'est pas les plus sympas. »
avant de confirmer la commande :
« Une petite collation, je vous apporte ça de suite.
Prenez place où vous voulez » dit-elle en désignant l'intérieur derrière elle, une vaste pièce commune équipée de grandes tables rectangulaires et de bancs, vide de toute clientèle.
l'heure matinale sans doute
Laissant le passage au visiteur matinal, elle part en cuisine chercher le nécessaire.

« Merci. »

Lucan s'installa de facon a pouvoir observer l'entiereté de la salle tout en se trouvant dos a un mur, de cette facon il pourrait observer l'arrivee des clients de la nuit.

Au coin du feu, dos au mur et face au pied de l'escalier menant à l'étage supérieur, Lucan dispose de la meilleure vue possible pour assister à la descente des clients qui ont dormi là.

Mais point de client pour l'heure ... c'est l'aubergiste qui revient la première avec sa « petite collation » assez copieuse pour nourrir un travailleur de force pour une longue journée de travail.

« Voilà mon beau » roucoula l'hôtesse « ça nous f'ra 12 piécettespièces de cuivre »
« je vous prépare un panier repas ? »

Lucan observa son repas arriver.

Ca me change de ma cabane...

Avec un sourire charmeur il donna une piece d'or a la tenantciere

« Cette auberge me parait de plus en plus acceuillante.
Pour le panier repas je pense pas que ce soit utile, j'ai presque de quoi manger toute la journee avec ceci. »

De fait, ce qui manque le plus à Lucan dans ce repas, c'est .... le pain !
Surprise par la pièce donnée, l'hôtesse s'empresse de rendre la monnaie : 18 pièces de cuivre et 7 pièces d'argent
Mais une telle richesse renforce visiblement le sex-appeal déjà prodigieux du rôdeur
et l'aubergiste ne parvient pas à s'éloigner trop de lui, et encore moins à le quitter des yeux ...

disponible, prête à répondre à la moindre de ses demandes,
elle se monte plus que prévenante et surtout empressée de répondre au moindre de ses signes qui pourrait sembler l'appeler ...

Et justement il lui fit un signe.
« Excusez moi, pourrai je avoir du pain s'il vous plait ? »

« Mais bien sûr Messire » sussure l'aubergiste en se précipitant pour rapporter avec empressement un quart de miche juste sortie du four.

Alors qu'il hume avec délectation son pain, Lucan voit paraître les premiers voyageurs : 2 hommes vêtus de blouses épaisse et couverts de chapeau de feutre à long bords tombants.
Leur pas est lourd dans l'escalier, davantage dû à leur embonpoint et leur fatigue qu'à leurs bottes de cuir grossier.

Lucan fit signe à la tenancière.

« Votre pain est un vrai délice vous savez ?

Et ces hommes, vous savez d'ou ils arrivent ? »

L'aubergiste s'empressa auprès de son hôte de prédilection pour lui répondre à proximité, profitant de son geste de se pencher vers lui pour lui faire admirer l'ampleur de sa gorge : « Eux ? ils viennent d'Ordulin. Ni causants, ni aimables. Vous verrez .... »


En effet, voyant la table occupé et le voyageur « en mains », les nouveaux arrivants décident de se mettre « ailleurs » tout en jetant de sombres regards à l'intrus qui, s'étant positionné près de la cheminée, les chasse loin de ce confort.

Lucan sorti une autre pièce d'or et la donna à la tenancière.

« Offrez de ma part des petits déjeunés à ces hommes et gardez la monnaie. »