« Je vous prépare le grenier en chambrée pour 6 grands, alors ... » déclara la femme en laissant le terrain de la discussion aux hommes.

Le tenancier s'empressa de répondre à la suite de sa dame :
« Pour ce qui est des ragots ... J'vois pas bien ce que je pourrais raconter,
Broron vous sera sûrement d'un plus grand secours.
Mais pour le repas, je peux vous préparer ce que vous voulez ...
plutôt planches de grignotages ou tourtes et assiettes cuisinées ? Viandes ou Fromages ou Légumes ?
Et en boissons ? avec ou sans alcool ? plutôt aigre ou doux ou sucré ou ... ?
Dites-moi vos préférences ... »

il ne faut guère de temps pour que la brave dame ne redescende.

« Voilà gentils messires !
le grenier est paré pour vous accueillir.
Vous pourrez vous y reposer aussi confortablement que j'ai pu arranger les choses.
Et on pourra vous y monter tout ce que vous demanderez, à l’exception des visiteurs extérieurs que nous ne connaissons pas.
Mais pour le reste ... repas ou autre, demandez et vous serez servis. »

À l'attention des 2 hôtes :
"Votre accueil est digne des rois. Je vous remercie de votre politesse à l'égard de notre troupe."

A Broron :
"Vous resterez bien manger avec nous ? Je suis prêt à vous offrir le repas.
Je souhaiterais aussi m'entretenir avec vous sur les ragots du coin, mais aussi sur les informations que nous avions entendu en venant ici."

Saluant son interlocuteur, le guide répond avec un brin de malice dans le demi-sourire :
« Mon gîte et mon couvert sont à votre charge en sus de mes gages, pour tout le temps de mon service, Messire.
Les gardes auront probablement omis de vous le signaler.
Fort heureusement pour vous, ma chambre, tant que je réside ici, ne vous coûtera rien. »
il prend le temps de s'amuser intérieurement du changement de composition du paladin avant d'ajouter :
« Ces misérable considérations matérielles mises à part,
je me ferais une joie de vous accompagner lors de votre dîner. »

Hospitalité. Confort. Repos.
Ces trois mots virevoltaient enfin dans l'esprit du barde.

Il inclina cérémonieusement sa tête en direction de la tenancière des lieux pour la remercier, et adressa un sourire plein de dents à son époux.

« Eh bien, je pense qu'un beau plateau de charcuterie et de fromages serait parfait pour nous mettre en bouche et pour nous laisser le temps d'apprécier les lieux. Et pour aider à faire passer tout ça, une chope de cidre me ravirait au plus haut point. »

« Nous nous installerons à l'une de vos plus grandes tables, en compagnie de Broron. »

« Vous serez servis là-haut, au grenier ... » corrigea fermement Broron
« Cette auberge est accueillante mais je ne peux répondre que des miens,
pas de tous leurs clients.
Et puis vous avez promis de ne pas attirer les ennuis.
D'ailleurs ne restez pas là dans la cour, puisque le grenier est prêt à vous accueillir,
montez vous installer. Je m'occupe de vos chevaux et je vous rejoints ... »

Le barde pinça ses lèvres d'une manière exagérément comique.
« A croire que mon estomac ait été plus vif que mon cerveau... »

« Bien, nous montons au grenier dès à présent. Rester là comme des piquets sous la pluie ne servirait à rien, mis à part peut-être inutilement attirer l'attention sur nous. »

Ven joignit alors le geste à la parole et s'engouffra dans l'auberge en direction du grenier, tout en incitant silencieusement les autres membres de son équipée à en faire de même.

Les uns et les autres suivirent l'aubergiste affable qui les mena à travers la cuisine jusqu'à l'escalier de service puis du premier étage au grenier.
Là, au milieu de la pièce dégagée de ses encombrants poussées le long des sous-pentes, 6 paillasses étaient disposées autour des 2 conduits de cheminée (les pieds vers la chaleur, les têtes vers la fraîcheur)
4 belles armoires vides permettraient d'y ranger toutes leurs affaires
et une table était dressée sous le faîte, là où la hauteur sous plafond permettait enfin aux voyageurs de ne pas devoir se courber, une fois qu'ils étaient assis sur les tabourets.
Toute l'auberge étant construite à l'échelle des halfelins c'était un là un luxe incommensurable !

S'arrêtant un bref instant au sommet de l'escalier qui l'avait mené au grenier, Ven fit un rapide état des lieux et ne put s'empêcher de sourire.
Il déposa son bardas de voyage au pied d'une armoire et s'attabla aussitôt, encourageant les autres personnes présentes à faire de même.

Il se contorsionna comiquement en cherchant la maîtresse de maison des yeux.
« Madame, je me dois de vous applaudir pour les efforts que vous avez fourni pour les modestes voyageurs que nous sommes. Si vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit d'autre, faites nous signe; nous nous ferons un plaisir d'y remédier. »

Puis, il s'adressa à ses nouveaux compagnons de route.
« Eh bien, installons-nous. Profitons de l'instant présent pour faire plus ample connaissance. »

« C'est bien aimable à vous Monsieur, mais vous nous aideriez bien plus
en ne montrant pas trop vos minois hors de ce grenier. » répondit l'affable aubergiste
« Bain, nourriture, boisson, ... demandez ce qu'il vous faut, on vous le montera.
Reposez-vous autant que vous le voulez... »

Ven acquiesça d'un air entendu.

« Au vu de notre situation, je comprends tout à fait. »

Il fit mine de réfléchir en passant un doigt sur ses lèvres.
« Pour en revenir à nos moutons... je pense qu'un bon rôti accompagné de patates et d'un pichet de bière serait bien accueilli une fois notre plateau de charcuteries entamé. De même qu'un bain chaud une fois repus, histoire de nous débarrasser de toute cette crasse de voyage. »

« C'est tout ce que j'ai à l'esprit, pour l'instant. »

Il interrogea une fois de plus ses compagnons du regard.

« Si quelque chose m'échappe, corrigez-moi. »

« Je m'en vais vous faire monter une grande baignoire, alors » répond l'aubergiste en souriant
« et vous faire préparer la suite ... »
Juste avant de descendre, elle ajoute :
« Pour le seau d'aisance, je vous ai installé ça derrière ce paravent, là au fond.
Ce sera plus pratique pour tout le monde. »
Et elle descend rejoindre ses devoirs d'aubergiste

Mâchoires serrés et tête baissée, Lucan suivait Euthane, laissant aux autre le luxe de prendre les décisions. Il n'était pas temps de jouer de sa lame par pur orgueil, son heure viendrait, il le savait.

Le groupe ne reste pas longtemps en privé : l'aubergiste a tout juste atteint le 1er étage que les hommes de la maison s'engagent dans les escaliers pour vous monter les plateaux de victuailles
« Faudra une baignoire aussi » entendez-vous Lulica leur dire en passant.

Les plateaux sont lourdement chargés : l'un de charcuteries débitées en tranches fines, l'autre de divers fromages prédécoupés en portions d'une bouchée. Dans sa besace, le cuistot a prévu deux belles miches de pain frais qu'il pose sur la table sitôt déchargé de son plateau.

Votre Guide de Civilité prend place à table, ravi de pouvoir partager ce festin avec vous.

Placez-vous : Grenier des Embruns

Ma position me convient.

Euthane se dit à lui-même:
Face à l'inhospitalité de cette ville, cet endroit fait vraiment paradisiaque.
Mais n'oublions pas que pour celui qui meurt de soif dans le désert, un mirage semble être une bénédiction.

"Je vous remercie de nous avoir amené ici, Broron. Pensez-vous que nous pouvons parler sans être entendu par des importuns?"

Loradan avait consciencieusement écouté chacune des réponses apporté par le guide et avait noté l'excellente capacité de Ven à s'aligner, dans son discours, sur le ton employé par le guide.

Quand la troupe fut conduite dans ce grenier, une sonnette d'alarme résonna dans la tête de Loradan, peut être à tord. On lui avait souvent fait remarquer qu'il était trop suspicieux. Mais il considérait ce trait de caractère comme une qualité, plutôt comme un défaut. Et cela lui avait déjà permis de se sortir de mauvaises passes. Et là, si les tenanciers semblait avenants, de prime abord, ce pouvait être un moyen de leur faire relâcher toute l'attention nécessaire à leur survie. Et se trouvait dans un si grand espace, avec des gérants de cette si petite taille, cela permettait de multiplier un nombre de cachettes incroyable.

C'est pourquoi Loradan se cantonnait à son rôle de Camahil, esclave de ce barde, hochant la tête quand Ven interrogeait le groupe et ne prenant aucune fois la parole afin de ne pas commettre d'impair. Il s'assit à proximité de Ven, et laisserait parler les autres autant que possible.