A l'annonce de la dernière direction, Lucan répondit.

« Je pense que c'est cette destination qui m’intéresse. » Puis, fouillant dans son sac, il en sortit un coffret contenant une étrange bougie noire, et guetta la réaction du vieil homme ainsi que celle des autres voyageurs.

« Cela vous est il familier ? »

« Non, rien de familier. » répondit l'homme en se reculant
« Cette bougie m'est désagréable, rien qu'à sa vue. »

L'air se glaça autour du paladin à la vue de la bougie noire. Des sentiments d'aversion et de révulsion se bousculèrent en lui alors qu'il reconnaissait les émanations maléfiques du sinistre objet. Ses poings se serrèrent, sa mâchoire se contracta.

Le chien blanc sentit immédiatement une odieuse exhalaison, puis se faufila derrière Elric en émettant un gémissement terrifié.

D'un ton qui se voulait impératif sans toutefois parvenir à cacher tout son effroi, Elric dit à Lucan:
« Fermes ce coffret. Maintenant. » Une pause tendue marquait la gravité de la situation. « Où as-tu trouvé ça? »

Lucan ferma le coffret.

« C'est elle qui m'a trouvé. »

« Cet objet impie émane une aura nécrotique similaire à celle que j'ai trouvée précédemment... sur des trafiquants de cadavres. Dorm ici-même est passé à un cheveux de faire parti de leur cargaison, les Dieux veillent sur lui. Des chariots chargés de dépouilles parcourent les routes de cette région. Nous ne savons pas qui ils sont, où ils vont, ni leurs intentions. Mais tout porte à croire qu'une sinistre opération est à l'oeuvre. »

Il regarda chaque membre du groupe avec gravité, puis finit sa pause en s'adressant à Lucan:

« Nous ne connaissons pas l'envergure de cette morbide entreprise, mais j'ai vu de mes propres yeux les dégâts qu'elles peuvent causer... »

Une ombre passa sur son visage. Inutile de cacher la hantise de ses souvenirs.

« ... et au nom de tout ce qui vit sous le ciel, je ferai tout en mon pouvoir pour empêcher une telle épidémie de se propager une fois de plus. » La gravité du ton d'Elric s'accentua: « Ceci dit, je vais répéter ma question avec insistance: À quel endroit et dans quelles circonstances es-tu tombé sur cet objet de rituel maléfique? »

« Si les trafiquants de cadavres étaient tractés par ces chevaux, vous savez déjà où ils allaient ... » marmonna l'homme pour lui-même.

« Moi je ne sens rien de spécial, » prononça H'elix qui s'était rapproché discrètement, « mais si ça vous fait tous aussi peur, faudrait voir à s'en débarrasser, non? »

H'elix s'approcha encore un peu du coffret, curieux de l'angoisse que manifestaient ses voisins proches. La bougie n'était plus visible mais cette tension soudaine lui était fascinante.

Pour H'elix :

La nature inquisitive du prêtre Solaire lui sommait de poursuivre une interrogation plus exhaustive mais la situation était loin d'être propice: trop de sources d'interruptions, trop de portes de sorties, trop peu d'autorité sur la situation, et l'inquisiteur n'avait pas le support habituel d'un temple d'Amaunator et toute l'organisation juridique qui viens avec.

Les paroles du petit homme reflétèrent en partie les pensées du prêtre: cet objet doit être détruit. Mais il ne connaissait pas encore la bonne façon de le faire. Exposer cette chandelle à une flamme pourrait être risqué, puisque les enchantements qu'elle contient pourraient être libérés au rythme que la cire fonds. Elric était familier aux cierges bénis de l'église de l'Aube qui libère les sacrements lors-qu’allumés. Il se doutait que celle ici soir l'antithèse maléfique de ces cierges. Pire encore, incinérer la chandelle trop vite pourrait libérer toutes ses malédictions d'un seul coup. Et Dieux seuls savent quel sortilège les attendrait s'ils risquaient cette avenue. La voie habituelle du prêtre, soit purger par le feu, s'avérait imprudente...

« Parlons des implications de cette trouvaille lorsque nos bottes seront sèches et nos esprits reposés. Monsieur, » dit-il en se tournant vers le loqueteux, « par où se trouve l'auberge de l'Anguille Îvre? C'est là que les dernières disparitions ont été reportées. Avec un peu de chance, nous pourrons appréhender un agent de la Dame et lui tirer des confessions. »

« Heu ... je sais pas ....
Yhaune c'est par ici ...
Ordulin par là ... »
répondit l'homme au paladin
« Yhaune, j'en suis vite parti, j'ai pas visité la ville
Ordulin, j'aime pas m'y attarder, ...
Elle est dans quelle ville votre auberge ? »

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Au loin un impressionnant cheval de guerre à la robe noire semble marcher d'un pas calme sur la route.
Sur son dos se trouve une personne qui semble être d'une carrure impressionnante.
Son corps est couvert par une cape brune foncée et elle a le visage caché par sa capuche, baissée à cause de la pluie.
Une barbe fournie recouvre le bas de son visage, il a la mine grave et un air stoïque.
Quand il avance sur le chemin, on peut s'apercevoir sans trop d'encombre que sa carrure est notamment due à l'armure lourde complète qui se trouve sous sa cape.
Au dessus de cette cape se trouve un bouclier accroché par une lanière à son épaule et qui pend dans son dos.
Ses possessions de couleur sombre et monotone n'arborent aucun signe d'appartenance que ce soit.
Alors qu'il aperçoit le groupe se trouvant près d'un arbre, son visage reste impassible.
C'est avec calme, il rabat sa cape sur le côté pour découvrir un fourreau et met une main sur la poignée de l'épée qui occupe le fourreau.
Il ne dégaine pas, ni ne s'arrête. Il relève légèrement sa capuche afin de s'assurer de percevoir l'entièreté de ce qu'il a face à lui.
Il continue d'approcher petit à petit du groupe en le regardant, mais sans mot dire.

Levant la tête, Lucan désigna a ses compagnon d'abris le cavalier qui s'approchait. Posant sa main sur le pommeau de son cimeterre, il regarda l'homme à la monture s'approcher doucement.