Avisant les vêtements de voyage et l'absence de marque extérieure ou ostentatoire de richesse,
l'aubergiste, un brin dubitative, répond néanmoins aimablement :
« Si votre bourse le permet ...
une cliquante la piaule qui ferme avec loquet intérieur,
deux radieuses celle qui ferme avec serrure et clef.
Et vous en êtes à 6 sous pour le dîner. »

« Bien... je passe le mot.
Quand vous voudrez y monter, faites signe.
On vous demandera le prix du dîner et de la chambre et on vous montrera. » répond l'aubergiste en louchant vers l'assiette de Lucan dans lequel le dernier quart de la tranche présente de nombreuses traces de ragoût.
« Bon appétit ...
et passez une bonne soirée ... » salue-t-elle avant d'aller s'occuper d'autres clients.

Sur ce, Lucan se dépécha de finir sa tranche, et fit signe à la tenancière. il était épuisé, et méritait une bonne nuit de sommeil.

Après ce dîner copieux, Lucan est conduit jusqu'au 2e étage de la bâtisse où se trouvent quelques chambres de configuration similaire : pièce étroite ; 1 fenêtre avec planche de bois pour servir de volet intérieur, 1 lit (2places) avec matelas en laine, draps et couvertures, 2 oreillers ; 2 chevets, l'un avec aiguière pleine d'eau et cuvette pour la toilette, l'autre avec bougeoir (sans chandelle) ; 1 pot de chambre ; pas de cheminée ; la porte ferme avec un habile loquet intérieur qui permet de s'enfermer sans risquer de crochetage nocturne, mais qu'il n'est pas possible de fermer de l'extérieur.
La servante qui l'accompagne s'enquiert alors de savoir s'il lui manque quelque chose, mais Lucan trouve ici autant de confort que possible, et il est exténué.
Remerciant la jeune femme, il s'empresse de se mettre à l'aise pour la nuit, et surtout de s'endormir en boule au milieu du lit.

Il ne faut guere de temps pour que l'elfe parvienne, réchauffé de sa propre chaleur, au pays des songes ....

Lucan revit quelques instant avant de s'endormir sa rencontre avec cet "arbre" parlant. Ses pensées filèrent après vers le corbeau, qui semblait l'observer, sans pouvoir se détacher de son image...

C'est avec la satisfaction d'une bonne nuit passée que Lucan se leva. Son rêve se dissipa bien vite de sa mémoire tandis qu'il finissait les quelques douceurs que lui avait donné la tenancière de l'auberge précédente.

Il rangea rapidement ses affaires, laissa la chambre aussi propre qu'il put et s'en alla. Il comptait reprendre la route au plus vite vers Yhaunne.

Plan d'ensemble

Il était déjà la mi-journée quand Lucan prit le départ.
Sa nuit avait été bien plus longue que prévue, ou même estimée à son réveil.
Mais quel paysage agréable s'étendait sous ses yeux ...
Certes, il manquait de soleil, et cela ne semblait pas devoir s'améliorer.
Mais la végétation semblait prolifique, et les traces d'activités agricoles et pastorales étaient abondantes.

Lucan avança sur la route plus tranquillement que la veille. Il profitait de la nature environnant tout en gardant un œil sur l'horizon au cas ou une menace se profilerait au loin.

Les paysans retournant le fumier sur leurs champs, bien qu'équipés d'objets potentiellement dangereux, ne semblent pas être menaçants.

Les convois se dirigeant dans la même direction que Lucan, bien qu'escortés de guerriers armés, ne semblent pas être menaçants.

Même les grognements, hurlements et autres brâms sauvages, bien que proche de la lisière du bois, ne semblent pas être menaçants.

Aucune menace clairement identifiable comme telle ne se profile à l'horizon.

Lucan continua son chemin.

La luminosité déclina brusquement quand l'orage couvrit le ciel au dessus d'Ordulin.

Malgré le mauvais temps, Lucan se força à avancer, tachant de parcourir le plus de chemin possible.

La pluie s'abattit sur le voyageur, dure et drue ... et froide aussi.
La route se gorgeait d'eau à vue d’œil, une sorte d'argile poisseuse commençait à coller aux pas de moins en moins vifs de Lucan.

Sur cette voie soumise aux déluges des cieux, Lucan se trouvait bien seul : personne n'était assez entêté pour s'aventurer dehors par un temps pareil.

Lucan avança encore un peu jusqu’à que la fatigue et l'humidité l'atteignent complètement, il chercha alors sur les bords de chemin, l'abris qu'un arbre pourrait lui donner.

Sous la pluie, la route s'affiche dégagée à perte de vue.
Alors qu'il cherche un abri,
Lucan repère sur sa gauche un sentier forestier.

Lucan s'engagea sur le sentier.