Sur la route Korgrim ne parla guère une bonne partie du trajet, il essayait de se remémorer tout ce qu'il savait sur cette histoire. Le temps lui avait paru passer rapidement depuis qu'il avait laissé ses compagnons. Les jours n'avaient pas toujours été roses, mais rien de dramatique ne lui était non plus arrivé. Depuis quelques mois il avait sentit le besoin de reprendre les choses là où elles étaient, de reprendre sa grande hache, son sac et le chemin. La vie de marin ne lui déplaisait pas, c'est vrai, mais maintenant qu'il en avait vu suffisamment il avait peur de s'enfoncer dans une sorte de routine. Il sourit en repensant à l'expression de Wilmur lorsqu'il lui avait annoncé son départ. Le capitaine l'avait dévisagé puis lui avait fait remarquer que ses compagnons devraient maintenant être loin.

« Oui, je le sais, mais leur tache, si elle est essentielle ne leur permet pas de savoir qui est derrière tout ça. Ils contrent les attaques de l'ennemi, réorganise les forces du bien, mais ce sont nos ennemis qui ont l'initiative. Il est temps de la reprendre. »

Il s'arrêta un instant et se tourna vers Kratz, celle ci semblait silencieuse aussi, il lui demanda.

Ma chère vos pensées semblent vous emmenez bien loin... J'espère qu'elles vous sont agréables !

Korgrim rougit un petit peu puis haussa les épaules.

« Excusez mon indiscrétion, vous pouvez ne pas répondre... c'est que je suis un nain, et même pour les miens je suis réputé être curieux. »

Lorsqu'elle fut interpellée Korgrim, l'esprit Katz était dans une forme de transe contemplative. Ses sens étaient sensibles aux murmures de son environnement. Elle écoutait la respiration de la végétation et elle étendait ses vibrisses imaginaires pour toucher la vie qui l'entourait.

La druidesse avait toujours appréciée les voyages au long cours. En aucun moment le paysage était-il exactement le même, malgré la première impression qu'il pouvait laisser. Il fallait percevoir avec un sens qui était propre aux érudits de la Nature. C'est ce qu'elle faisait lorsque la voix du nain la ramena dans la réalité.

« Oh... Tu sais bien. J'ouvre mes sens à l'autour. Je me réintègre dans le flux dansant de la vie. Je me reconnecte au mouvance des cycles terrestres. Après si longtemps en mer, ces choses prennent du temps. Tu comprends ? »

Korgrim était de ses personnes qui pouvait comprendre, malgré toute la distance qui pouvait le séparer du druidisme. L'honorable nain était la seconde personne avec qui elle avait formé un lien de confiance sur le bateau. L'autre était son capitaine. Et son cycle de vie s'était abruptement arrêté.

Lorsque Korgrim s'était mis dans la tête de résoudre ce crime, Katz se proposa de l'accompagner. Elle avait goûter à la vie sur les flots et l'absence de ses deux hommes lui auraient rendu l'expérience beaucoup moins plaisante. Malgré ses particularités, Korgrim n'était difficile à supporter, au contraire même.

« La route est encore longue avant notre destination ? » demanda-t-elle sans aucune attente. La vie au grand air lui plaisait beaucoup plus que celle dans les denses cités.

Un pli soucieux parcourut le front du nain, il leva les yeux vers la suite de la route. Son regard passa sur les forêts et les pâturages, guettant les éventuelles fumées qui trahirai une présence humanoïde.
« La route est suffisamment longue pour que ceux qui nous cherchent puissent nous précéder, si tant est que quelqu'un nous cherche. »
Il haussa les épaules.
« Nous n'avons que tellement peu d'éléments que nous ne menaçons personne réellement, eu nous connaissent certainement, mais nous ignorons presque tout d'eux. Toutefois le meurtre de Kereor nous oblige à agir, il nous faut fourrer notre nez un peu partout où l'odeur parait peu reluisante, nous lèverons peut être un lièvre qui nous mènera au terrier. »

Globalement le nain expliqua que son seul point sur était soit Margon, soit Sarradush, un peu plus loin, mais que dans tous les cas Darromar serait un intermédiaire obligé pour reprendre contact et obtenir des informations, sans être obligé de pousser au Nord.

Le nain choisit Margon, il s'y savait en bonne compagnie avec le contact local.