En cette belle matinée,
un splendide voilier cingle les côtes de votre domaine.

Vos habitants ont-ils jamais vu un navire aussi beau, aussi effilé, à la figure de proue aussi expressive ?
Probablement pas !

Et ces gens qui se pressent pour profiter du spectacle voient le navire mettre une chaloupe à la mer, pour venir accoster ...

Les vigiles remarquent une voile déboucher dans l'estuaire et s'interpellent

« La flotte d'exploration revient déjà? On ne les attendait pas si tôt. »
Son compagnon secoue la tête négativement:
« Ce ne sont pas nos navires, je ne reconnais pas leur couleur. Va vite prévenir la garde, nous avons peut-être un problème. »
Le jeune guetteur descend rapidement l'escalier qui mène jusqu'à la caserne bordant la capitale et donne l'alerte. En une dizaine de minutes, une ligne de défense maladroite se met en place et quelques galères quittent le quai dans l'intention d'encercler le navire intrus.
En même temps, sortant de la ville, une petite unité militaire est détachée pour aller "accueillir" les débarqués. Alors qu'il s'avancent vers les nouveaux venus, ils adoptent une attitude qui, si elle n'est pas ouvertement hostile, du moins s'avère pour le moins prudente. Les lances des soldats sont levées au ciel dans un angle à 45°, prêtes à pointer vers les "autres" au moindre signe d'attaque.
A leur tête, deux hommes. L'un porte une tenue rouge vif et porte les atours d'un soldat ainsi qu'une simple couronne de fer. Il semble vaguement ennuyé d'être ici en ce moment même.
L'autre est beaucoup plus âgé et ses yeux brillent de curiosité face à cet événement imprévu. Il ne porte aucune arme visible sur sa tunique grise.
Les deux hommes se regardent brièvement et le militaire hoche brièvement la tête à l'attention du second homme, lequel s'avance lentement vers les inconnus:
« Soyez les bienvenus sur nos terres, si vos intentions sont pacifiques. Je me présente: chercheur archiviste Edmund Ezra » dit-il en s'arrêtant à 3 mètres de l'autre peuple, les bras légèrement écartés de son corps, les paumes tendues vers les intrus. Il répète ensuite:
« Edmund Ezra... mon nom est Ed-mund Ez-ra »

La Chaloupe aborde prudemment la rive, le capitaine Satrap debout, une botte posée sur la proue, la main gauche au côté, fière figure ....
Il bondit à terre dès qu'il lui est possible de le faire sans trop mouiller ses belles bottes cirées.

« Bonjour Bonjour !
Salutation à vous tous ...
nous sommes de simples voyageurs ...
Venus envisager de commercer avec vous ...

Nous sommes tout à fait pacifiques et vos « voisins d'en face » si je puis m'exprimer ainsi.
Je suis le Capitaine Cossimo Satrap, de Terrilville. »

Le Chercheur fronce les sourcils devant ces paroles. Les mots sont familiers et pourtant déformés, comme l'étaient ceux de l'Archiviste. La racine est la même mais le vocabulaire est torsadé.
D'un geste de la main, il invite le capitaine à se répéter par deux fois puis hoche la tête et lui répond, empruntant les mots à la langue originelle enseignée par l'Archiviste et en tâchant d'y appliquer l'accent étranger:

« Catain Cossomsa Trap? Vous êtes les... les Pacifiques voyageant venus pour commerce? »

Derrière lui, les hommes d'armes s'impatientent et, d'un geste de la main apaisait, le Chercheur leur fait signe de se calmer.

Souriant, patient, le jeune capitaine répète en détachant les syllabes et les mots :
« Ca-pi-taine Co-ssi-mo Sa-trap
Oui, pa-ci-fi-ques voi-ya-geurs venus com-mer-cer »

La langue de ses interlocuteurs est un peu rustique et brûle la gorge du pauvre Chercheur mais il parvient à en saisir la signification principale.
Il se tourne vers l'homme en rouge et s'en suit un bref dialogue animé. Au terme de celui-ci, l'homme en rouge secoue la tête et fait signe à ses hommes de rebrousser chemin tandis que le Chercheur reste sur la plage.
Du doigt, il désigne tour à tour le navire, puis la ville établie plus loin dans l'estuaire.

« Commerce, allez à Bancreag... Pour viendre commerce et parler, Captaine Cossi Mozatrap »

Le jeune capitaine fronce le visage d'incompréhension mais tente d'avoir confirmation : « Bancreag pour « Commerce » et « Parler » ? C'est ça ? » demande-t-il en désignant la ville située plus loin dans l'estuaire.

Le vieux frappe dans les mains:
« Oui-da, la ville, vous amendez navire en ville pour parler, vendracheter et boire un... heu... boisson forte?!
La mieux que plage pour parler. Ville a un... un... » Du plat de la main, il dessine un angle droit. « Un mur pour mettre navire au bord. »

le jeune capitaine saute de joie : « Un quai ?! Vous avez un quai pour accoster le navire ?! Mais c'est parfait !
Nous y allons de suite !
Voulez-vous nous accompagner ? » demande-t-il en désignant la chaloupe qui l'avait amené jusqu'à la plage.

Le Calwdin fronce les sourcils. Il n'y a rien d'étonnant à posséder un quai pour une ville portuaire, ou alors le jeune capitaine les prend pour des arriérés, néanmoins, il garde son opinion pour lui-même.
Il réfléchit, prend en considération les risques d'accepter l'invitation à monter à bord, mais il jette un oeil rapide aux petits navires qui stationnent non loin du bateau des nouveaux venus et estime que le risque est minime.
Il accepte donc l'invitation:
« Volontiers. Je vous monterai où... mettre... déposer le navire. Et on pourra parler pour vendracheter des... heu... choses » répond-il, toujours hésitant dans le choix de ses mots.

« Parfait ! »
Le Jeune Capitaine conduit donc l'interprète vers la chaloupe
puis de là sur le navire.

C'est également l'occasion pour le Caldwin de voir de près la Vivenef dans toute sa splendeur ...
la proue si magnifiquement sculptée, le gaillard d'arrière si spacieux,
les voilages et cordages si bien agencés,
les hauts bords qui destinent ce vaisseau à la haute mer
et la coque bombée qui laisse envisager de vastes cales ....

Et le navire étranger se mit à quai sous les regards curieux des citadins et ceux plus scrutateurs des membres de l'Inquisition présents sur place.
Néanmoins, malgré l'accueil un peu froid de certaines personnes, une petite fête fut organisée et quelques contrats commerciaux un peu maladroits furent signées avant que le navire ne reparte le surlendemain, la cale chargée de fut de whisky Souffle du Dragon.

Au fil du temps, les échanges commerciaux, intellectuels et amicaux se firent plus nombreux, de petits navires reliant fréquemment les deux capitales.

Quant au Chercheur Archiviste Edmund Ezra, il mourut paisiblement 11 ans après la première rencontre, non sans avoir eu le temps de publier de nombreux ouvrages linguistiques traitant des origines des langues et leurs divergences au fil du temps. Sans surprise, ses ouvrages ne connurent guère un franc succès auprès du public.

Mon idée c'était que je te reverse 20% en royalties soit 0.6 UM pour toi, mais si tu préfères une tech à la place, je suis d'accord ...

J'ai mon propre réseau de commerce en achetant des babioles aux tribus mineures donc les royalties sont une goute d'eau dans l'océan commercial.

ok, comme tu veux ...