Célia ne put dissimuler un sourire. Voir Minaithnir aider à l'accomplissement de corvées domestiques, de façon spontanée qui plus est, était une plaisante surprise. Elle fut prompte à rassurer son compagnon.

« Non, non, je voulais juste vous avertir que je serais logée à l'auberge de la Pomme, près d'ici », dit-elle en pointant la direction générale. « Mais vous devriez profiter de l'occasion de découvrir cet endroit, rejoignez moi quand vous le souhaiterez. »

La paladine hésita avant de baisser la voix, s'assurant de ne pas être entendue par les compagnons improvisés du jeune dragon.

« Mais soyez prudent. Certaines personnes ici semblent encore moins accueillantes envers les éléments... étrangers. Essayez de rester loin du clergé local. »

« Bien sur... Je vous retrouverai plus tard, je me dois de finir ce que j'ai commencé. Faites attention, Célia. »

Le dragonhomme s'inclina et repartit à la suite des autres pendant que la paladine retournait à l'auberge. Sur place, elle y retrouva Moren qui dégustait un rapide en-cas:

« Célia! Vous n'avez pas retrouvé le petit? »

« Si, je lui ai dit où nous étions. Il nous rejoindra bientôt, je pense. »

La paladine s'assit à la table de Moren - probablement pas son véritable nom, mais il ferait l'affaire - dans un cliquetis de métal, une expression soucieuse sur le visage.

« Que pensez vous de ce que nous venons d'entendre? Je serais curieuse de savoir ce que les locaux auraient à dire sur cette affaire. »

« Rien, pour leur bien... »

L'homme mâchonna un bout de pain avant de déglutir et d'ajouter:

« J'ignore quoi penser de cette histoire. Je viens d'un endroit où pratiquer la magie n'est pas un crime mais ici, en Vigil... Montrez que vous connaissez quelques notions de magie, même sans pratiquer et vous pouvez finir au bûcher. Pour certains, il n'y a même pas besoin de ça, une dose de jalousie suffit à lancer les pires accusations et à voir les victimes s'amonceler... »

Deux hommes en armes, arborant le symbole de Celoth, pénétrèrent dans l'auberge et jetèrent un oeil aux alentours, avant qu'un autre homme, sans uniforme ne rentre. "Moren" plissa les yeux, Célia reconnaissant l'un des deux larrons ayant pu fuir après leur intervention, et l'un des gardes demanda:

« Ils sont ici? »

L'homme avec eux pointa Célia et le lancier du doigt en ajoutant:

« Oui, ce sont eux, ce sont ceux qui nous ont agressés, moi et mes amis... »

Le garde opina du chef et s'avança vers les deux compères:

« En vertu de l'autorité qui m'a été confié par l'Eglise de Celoth, je vous prierai de bien vouloir me remettre vos armes et de me suivre sans faire d'histoires. »

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agissait d'une surprise désagréable. Le premier réflexe de Célia aurait été de refuser net, mais cela risquait de simplement aggraver la situation. Un rejet aurait immanquablement débouché sur une confrontation armée, et même si deux vigiles étaient probablement à sa portée, les risques d'escalade étaient élevés. Elle préférait éviter d'avoir à se frayer un chemin hors du village dans le sang, si possible.

« Votre compagnon semble avoir un don certain pour réécrire l'histoire. Mais soit, nous vous suivons. »

Comme souvent dans ces moments, l'indignation faisait disparaître toute trace d'hésitation dans le discours de la paladine. Se saisissant de ses armes pour les donner au garde le plus proche, elle reconnut éprouver un plaisir coupable au spectacle du soldat essayant tant bien que mal transporter des armes dont la taille et le poids dépassaient de loin les lames ordinaires.

Peut être que j'aurais pu rétrécir la lance... Oh, tant pis.

"Moren" observa les deux gardes avant d'ajouter:

« Comme vous voulez. Mais faites-y attention ou vous aurez de mes nouvelles. »

Le ricanement des deux gardes n'auguraient rien de bon. Célia et le lancier furent donc escortés jusqu'au temple. Ils furent menés à l'intérieur où se trouvaient déjà nombres de personnes et Jeryn, derrière sa chaire. Celui-ci indiqua deux sièges:

« Asseyez-vous, mes enfants. J'ai entendu une histoire horrible à votre sujet et j'aimerais que nous démêlions le vrai du faux, je vous prie... Un homme vous accuse de vous en être pris à lui et ses camarades quand ils ont essayé de venir en aide à un groupe de jeune femme que vous menaciez... Comprenez bien que mentir n'est pas dans votre intérêt. Peut-être voudriez-vous nous raconter votre version de l'histoire? »

La paladine eut un regard noir pour leur accusateur, avant de répondre à la question du prêtre, du ton le plus calme qu'elle puisse utiliser, compte tenu de circonstances.

« Je crains que ces hommes n'aient quelque peu inversés les rôles. Je suis arrivée alors que six personnes, dont celle ici présente » - le regard de Célia se porta vers celui qui les avait accusé - « s'en prenaient à sire Moren ici présent, avec l'intention avouée d'abuser des femmes qu'il défendait. Je suis venue en aide de ces demoiselles, avant de les escorter jusqu'à leurs foyers ici même, ce qui, je pense que vous en conviendrez, correspondrait bien mal avec les crimes dont nous sommes accusés. »

« Est-ce la vérité, ma fille? Pella? »

Le prêtre se tourna vers l'une des femmes de l'assemblée, une de celles que le duo avait sauvé. Elle se leva et observa l'assemblée, semblant hésitante avant de poser son regard sur Jéryn:

« Ou... oui, mon père. »

L'homme portant les accusations, se redressa:

« Elle ment! Tout le monde sait qu'elle est la pire des traînées et la meilleure amie d'Aurélia! Sa corruption a du l'atteindre! »

L'assemblée parut choquée par les propos tenus et la jeune femme fondit en larmes avant de se rasseoir. Le prêtre appela au calme avant de reprendre:

« Bien. Je crains fort que la vérité n'éclate au grand jour... Même s'il est vrai que nous ne devons juger ceux qui succombent aisément à l'appel de la chair, comme Pella, vous ne pouvez convenir que sa parole ait une quelconque valeur... Alors que vous le savez tous, Mirp ici présent a toujours été un homme honorable et dont la parole a toujours été pure et sure...

Ce qui nous pose un problème. Nous avons deux témoignages différents de la situation, les autres personnes présentes refusant formellement de parler suite aux événements subis et ayant préféré se retirer pour prier...

C'est pourquoi accusateurs, accusés et témoin se soumettront à l'Epreuve de la Foi. Le jugement de Celoth saura désigner qui a raison et qui a tort! »

Les gens de l'assemblée parurent choqués mais se turent bien vite, tandis que les hommes d'armes alignés le long des murs avançaient juste d'un pas. Jéryn eut un sourire froid et enchaîna:

« L'Epreuve aura lieu ce soir, le temps de me recueillir auprès du Divin. En attendant, les accusés resteront sous bonne garde à l'auberge... Que Celoth veille sur vous, mes enfants, et que sa Colère s'abatte sur ceux qui le méritent! »

Les yeux du prêtre n'avaient pas quitté Célia et Moren...

Voilà qui ne me dit rien qui vaille...

En temps normal, Célia n'aurait guère craint un jugement porté par les puissances célestes. Mais ses premiers échanges avec Jeryn et son apparent manque de discernement quant à la valeur des membres de sa communauté - du moins, elle espérait qu'il ne s'agisse que d'un manque de discernement - n'auguraient rien de bon pour la suite. Et la façon cavalière dont il avait traité le témoignage de cette malheureuse fille, apparemment en raison de ragots et d'on-dit, était un témoignage flagrant de la façon dont la justice était rendue en ses terres. Elle se pencha vers son compagnon d'infortune.

« Je suppose que vous n'avez pas la moindre idée de ce que pourrait être cette "épreuve de la foi"? »

« J'ai comme l'impression que je ne vais pas aimer... Je doute fort que cela consiste à nous juger sur notre capacité à manger des patisseries. Je préférerai, cela dit... Sauf les patisseries de ma soeur, elles sont un peu lourdes sur l'estomac. »

Quelques personnes ayant entendu ça rirent quelques secondes mais le prêtre coupa court:

« Suffit. Qu'on les ramène à l'auberge... Et si vous trouvez le jeune garçon qui les accompagnait, amenez-le moi, que je puisse juger ou non de sa bonne foi en vue du jugement de ce soir... Nous ne saurions juger un enfant pour les crimes commis par un adulte... »

Un groupe de garde vint encadrer Célia et Moren avant de les faire sortir du temple et de les ramener à l'auberge où ils furent enfermés, après une fouille en règle, dans une pièce à la cave, contenant un lit, une table et une chaise:

« Décidément... Deuxième fois en quelques jours que je me retrouve enfermé contre mon gré avec une femme... Si ça se sait, ça va finir par jaser... »

La pièce était mal éclairée, la seule lumière provenant d'une petite grille au niveau du mur, donnant sur l'extérieur. Le lancier alla s'allonger sur le lit et demanda:

« Bon, visiblement, on est un peu bloqué ici... J'ai pas pris mon jeu de carte avec moi... Vous regrettez d'être descendue de vos montagnes, je parie... »

Malgré la situation, Célia adressa un sourire à Moren.

« Jamais. Il s'est passé beaucoup de choses depuis que j'ai quitté Starkhaven, mais je ne regrette pas ce que j'ai accompli jusqu'à présent. »

Mais sa mine ne tarda pas à se faire plus sérieuse. Être enfermée et en attente d'un jugement plus ou moins biaisé n'était pas une sinécure, mais c'était surtout pour Minaithnir qu'elle se faisait du souci. Si jamais le prêtre avait l'occasion de lui parler en tête à tête, les dieux seuls savaient ce qu'il adviendrait. Le dragon était habitué à un certain niveau de déférence, et avait souvent des réactions peu humaines aux événements, et certaines magies étaient capable de révéler sa vraie nature. Elle ne pouvait qu'espérer que le clergé de Céloth ne lui accorderaient guère d'attention, ou qu'il parvienne à demeurer introuvable. Poussant un soupir, elle décida de changer le fil de ses pensées en poursuivant la conversation.

« La deuxième fois enfermé? Je serais curieuse d'entendre cette histoire... euh, seulement, si vous le voulez, bien sûr! Je ne voudrais pas être indiscrète... »

Peut-être cette dénégation rapide n'était pas entièrement vraie ; Célia avait toujours eu un naturel curieux, et une tendance à mettre son nez dans des affaires ne la regardant pas. Mais Moren était visiblement attaché à ses secrets, et la paladine entendait bien respecter sa vie privée.

« Rien de rocambolesque, je vous rassure. Nous faisions route ensemble, avec certains de ses camarades et nos relations étaient... tendues. Il s'est passé quelque chose, peu de temps avant, et j'ai perdu sa confiance... Disons que les choses n'allaient pas très bien entre nous et une de ses amies nous a fait une farce. Nous nous sommes retrouvés enfermés toute une nuit dans sa chambre... Et nous avons pu discuter pour remettre les choses à plat. Depuis, nous nous sommes séparés et elle fait route avec ses amis vers le nord... »

L'homme soupira sur le lit, laissant le silence retomber dans la pièce. Une minute passa ainsi avant qu'il ne se redresse et demande:

« Il vaudrait mieux se préparer. Je doute que les choses se passent bien, ce soir... Vous savez vous débrouiller sans votre lance? »

« Vous pensez que l'épreuve serait une sorte de jugement par les armes? »

La jeune femme poussa un soupir. Elle avait toujours considéré ces méthodes pour un soi-disant "jugement divin" comme une façon déguisée de promouvoir le droit du plus fort. Combien de coupables avaient pu ainsi échapper à leur punition du fait de leur habileté aux armes, et combien d'innocents avaient péris avec pour seul crime celui de ne pas être familier de la violence? Si ces méthodes étaient représentatives du culte de Céloth, alors, que les dieux lui pardonnent, mais elle ne voulait rien avoir à faire avec lui.

« Je devrais pouvoir me débrouiller avec n'importe quelle arme. Et même sans, dans le pire des cas, je suppose. Il me faut juste méditer un moment... »

C'était un phénomène dont Célia avait pu constater les effets à de nombreuses reprises. Lors de ses méditations, il lui arrivait de recevoir des visions d'hommes et de femmes lui étant inconnus, mais dont les traits avaient une certaine ressemblance avec les siens. Les exploits martiaux de ces héros oubliés avaient tendance à laisser une forte impression sur la psyché de la paladine, et, pendant un temps, elle avait l'impression d'être en mesure de reproduire leurs prouesses. Elle n'aurait su comment expliquer ces étranges moments de rêves éveillés, et ignorait si il s'agissait de simple auto-persuasion, de souvenirs de vies antérieures, ou, aussi présomptueux que cela puisse paraître, de visions divines. Elle avait appris à simplement accepter ces moments, et à profiter de l'enseignement éphémère de ces figures distantes.

Joignant le geste à la parole, Célia se mit à genoux, ferma les yeux, et commença à se plonger dans son monde intérieur... avant de rompre d'elle-même se concentration en ouvrant un œil.

« Euh... et vous, ça va aller? »

« Oui, comme toujours. »

Le jeune homme ricana avant de se concentrer lui-aussi, assis en tailleur sur le lit. Le silence s'installa pendant un certain temps, une heure passant puis une deuxième jusqu'à ce qu'un bruit tire les deux compères de leur rêverie:

« Pssiittt... Par ici. »

Derrière les barreaux de la fenêtre se trouvait deux des femmes qu'ils avaient sauvés mais aussi Minaithnir qui regardait Célia et ajouta:

« Il semblerait que nous ayons des ennuis... »

« Minaithnir! »

Célia avait littéralement bondi à la fenêtre lorsqu'elle entendit la voix de son compagnon de voyage. Le voir toujours en liberté était pour elle un vrai soulagement.

« Tout va bien? Jéryn n'a rien fait? »

« Il retourne le village à ma recherche mais ces dames m'ont protégée et vont me faire sortir du village... Et vous, de votre coté? J'espere que nous ne vous avons pas dérangé à un moment... inopportun. »

Une desfemmes gloussa pendant que l'autre prenait la parole:

« Je suis désolée de ce qui vous arrive par notre faute... Vous voudriez peut-être quelques explications... »

Faisant de son mieux pour ignorer l'insinuation du dragon, la paladine adressa un sourire réconfortant à la jeune femme.

« Rien de tout ceci n'est votre faute. Néanmoins, tout ce que vous pourriez nous dire serait en effet bienvenu. »

« Par où commencer... »

La femme regarda à droite et à gauche pour vérifier que personne ne l'écoutait avant de commencer son histoire:

« La situation a pas toujours été comme ça ici... Y'as encore 10 ans, c'était un petit village sympathique, on avait réussi à établir un statu quo avec les "rebelles" au nord, on commerçait même avec eux... Puis le père Jéryn est arrivé, avec sa cohorte de soldats. Il a fait exécuter le maire de la ville, mon mari, le prêtre déjà en place et quelques citoyens totalement au hasard... Depuis, il tient la place d'une main de fer...

Navrée que vous ayez été impliqués dans tout ça, nous ne voulions pas... Nous ignorions qui vous étiez, alors on pouvait pas vous parler, vous comprenez? Les hommes de tout à l'heure... ils travaillent pour Jéryn. Ils sont sa réponse à toute tentative de rébellion. On a bien essayé d'en parler, de transmettre des messages vers les hautes-instances mais tout ce qu'on a récolté, c'est une série de bûcher pour sédition et corruption...

Alors les gens ont appris à se taire... Après tout, on a pas besoin de sa dignité pour vivre... Alors les choses ont continué ainsi, le prêtre assouvissant sa soif de contrôle sur nous... Il a aussi un penchant pour les femmes et malheur à celles qui refusent, comme Aurélia... »

Une larme roula le long de la joue de la femme, qu'elle essuya bien vite, avant d'enchaîner:

« Vous allez être soumis à une épreuve de foi... Enfin, une... Il y en a 3, la Respiration, la Flamme ou la Force... Oui, notre bon prêtre a tant d'imagination pour les supplices...

La Respiration, vous devrez rester plongé tête la première dans un baquet rempli d'eau pendant plus d'une minute...
La Flamme, vous devrez récupérer un objet au coeur d'un feu ardent...
La Force... La Force... C'est la pire de ses épreuves... Un de vos proches sera attaché à une chaise, une arbalète pointé sur lui et un mécanisme sur le déclencheur... Vous serez attaché par les mains, sur la pointe des pieds, à une cordelette... Vous l'aurez compris, c'est cette cordelette qui active le mécanisme de l'arbalète... Si vous vous relâchez une seconde, l'arbalète tire...

Je suis tellement, tellement désolée... »

« Je vois. »

La mâchoire de Célia s'était crispée au fur et à mesure du récit de la jeune femme. Ses pires soupçons à l'encontre de Jéryn se trouvaient confirmés en quelques instants. En un sens, elle était heureuse que les choses se soient passées ainsi. Autrement, il était probable qu'elle serait déjà de retour sur les routes, ignorante des événements secouant la vie de ce village. Et même si l'attitude des locaux avait été dangereusement passive - qui invitait des étrangers à passer la nuit dans une communauté dirigée par un tyran connu pour ses exécutions sommaires? - elle ne pouvait décemment pas leur en vouloir d'être terrorisés par le clergé local.

« Sire Moren. Si vous désirez vous échapper, il est probable que le seigneur Minaithnir puisse vous sortir d'ici. Quant à moi... Les choses doivent changer ici, et je pense avoir une idée de par où commencer. »

D'aucuns auraient jugé l'idée suicidaire, mais ça ne serait pas la première fois que la paladine suivrait jusqu'au bout un plan sur ses seules vertus chevaleresques. Plus que la force, Jéryn semblait compter sur les symboles pour gouverner... et cela pouvait être retourné contre lui.

« Je pense qu'il est grand temps que quelqu'un réussisse ces épreuves. »

Elle se retourna vers la villageoise.

« Je m'interroge cependant. L'épreuve de la Respiration, telle que vous la décrivez, semble bien plus simple que les deux autres. Y-aurait-il un piège? »

« M'échapper? Pourquoi faire? J'ai très envie de voir ce que vous allez faire. Et puis, de toute façon, que je parte maintenant ou demain pour Ebelern... »

La femme eut l'air surprise de l'autre coté de la grille:

« Vous allez vraiment à Ebelern? Mais pourquoi? »

Moren ricana:

« Pas pour le climat, ça, c'est sur. J'ai promis d'y retrouver des gens et j'ai une tâche à accomplir... Vous avez des nouvelles de l'armée? Celle qui est partie de Sanctuaire? »

La femme échangea un regard interloquée avec sa consœur:

« Elle... Elle est en marche. Mais les ordres ont été donné de l'arrêter et de la ralentir... C'est pour ça, le mur... Jéryn a reçu des consignes à ce sujet... Je pensais que vous le saviez... »

La mâchoire du lancier se décrocha presque avant qu'il n'ajoute froidement:

« Et bien, voilà qui entérine ma décision de rester. Et puis, il faut bien que quelqu'un couvre vos arrières, Célia... »