Célia acquiesça à la question du lancier

« Oui. Compte tenu des circonstances... J'ignore si nous serons capable d'aider qui que ce soit, mais nous devons au moins essayer. »

A la vérité, elle avait conscience de se lancer à l'aveuglette dans ce chaos. Elle n'avait pas de plan, pas même de véritable objectif, juste un vague désir de sauver le plus de vies possibles. Mais même après toutes ses années, elle pouvait encore se souvenir des paroles du vieil Evard ; "ne doute jamais qu'une poignée d'âmes résolues puissent changer le cours du destin. Après tout, il y a que ça qui y soit jamais parvenu". Les plans pouvaient toujours échouer ; mais aussi longtemps que sa résolution demeurait intacte, alors l'espoir demeurait.

« Quant à l'armure... Eh. Juste une habitude de voyage. Après tout... nous venons de voir que les routes n'étaient plus vraiment sûres, non? »

Elle devait admettre que le premier été fut un cauchemar, et l'hiver n'était guère plus clément. Fort heureusement, les guerriers vétérans de Kazad Kirn avaient été là pour lui enseigner les rudiments ; éviter le contact direct du métal avec la peau ; ne pas porter trop de vêtements sous l'armure non plus ; rester en mouvement en cas de transpiration ; et surtout, s'hydrater régulièrement. Après des années d'expériences, l'armure de plates était presque devenue une seconde peau pour Célia, au point qu'elle était maintenant capable de s'endormir dedans sans la moindre gêne... même si cette pratique se limitait aux nuits en pleine nature.

« Vous êtes de la région? »

« Non, tout comme vous. »

L'homme sortit de la route pour se diriger vers un pommier et attrapa plusieurs pommes qu'il fit passer tout autour:

« Je viens du sud. Et quand j'ai entendu parler de cette histoire d'Ebelern, je me suis dit que pour une fois, toutes ces heures d'entrainement pourrait s'avérer utile. Et vous? Qu'est-ce qui motive quelqu'un à descendre des montagnes? »

Tout en continuer de guider sn cheval par la bride, Célia accepta de bonne grâce le fruit proposé. Elle ne put retenir un sourire au spectacle de Minaithnir scrutant la pomme avec suspicion, comme si elle risquait d'exploser à tout moment, avant de se risquer à une timide bouchée.

« Oh. Eh bien, je viens peut-être du nord, mais cela fait maintenant plusieurs années que je voyage. Je sais qu'une seule personne n'a que peu d'influence, mais si j'ai pu avoir un impact positif sur la vie de quelques uns, alors ça en valait la peine. »

Le regard de la guerrière se fit songeur.

« C'est pour ça que je suis ici. Je ne pouvais pas rester les bras croisés pendant que les habitants d'Ebelern risquent d'être engloutis par la guerre. Je suppose que ça peut paraître naïf... »

La paladine marqua une pause, réalisant subitement un détail. Elle lança un regard interrogateur au guerrier.

« Attendez... comment saviez vous que je venais des montagnes? »

« Votre accent. Là où je vis, il y a un de mes amis qui vient des montagnes lui aussi et il a le même genre d'accent et façon de parler... Sans compter que c'est l'un des rares endroits où on accepte que les femmes pratiquent le maniement des armes... Vous n'êtes pas de Sanctuaire sinon je le saurai. Donc, déduction logique: montagnes. »

Son regard se porta sur Minaithnir avant de revenir sur la route:

« Votre mari n'est pas très causant... »

Le dragon haussa un sourcil:

« Mari? »

Pendant un instant, l'esprit de Célia sembla s'arrêter.

« Ma... mari? »

Lorsqu'elle parvint à remettre un tant soit peu d'ordre dans ses pensées, son teint avait viré au rouge cramoisi, et c'est d'un ton presque paniqué qu'elle s'efforçait de se justifier, agitant une main en signe de dénégation.

« Non, non! Ce n'est... Pas du tout! C'est le fils d'un ami, d'un ami! J'ai promis de veiller sur lui au cours de ses voyages, et... »

Elle dut faire une pause le temps de reprendre son souffle. Lorsqu'elle reprit la parole, ce fut les yeux baissés, mortifiée par son éclat soudain.

« S'il vous plaît, ne faites pas de plaisanteries de ce genre. »

Il lui fallut un moment pour se rendre compte qu'elle avait instinctivement qualifié Indraugnir "d'ami". Mais était-ce réellement le terme qui convenait? Elle savait ce qu'elle pensait du défunt dragon d'or, mais lui-même avait-il été capable de voir une simple fille de bergers de montagne, inférieure en tout points à ses semblables, comme une amie. Mais il lui avait confié la sécurité de Minaithnir... Le vieux dragon avait toujours été capable de lire Célia comme à livre ouvert, mais elle même, aujourd'hui encore, n'avait pas la moindre idée de ce qui pouvait être passé par la tête du dracosire.

« Oula, oula, inutile de vous justifier, hein. Dans le coin, ça n'est pas très rare, vous savez... Et puis, ça ne me regarde pas, vous êtes libre de faire ce que vous voulez, hein... »

Le guerrier pouffa de rire avant d'ajouter:

« D'accord, d'accord, j'arrête. Mais là où nous allons, ce n'est pas vraiment la place d'un enfant, vous savez... »

« Ce n'est pas drôle! »

Par les dieux, c'était probablement la conversation la plus embarrassante qu'elle avait eu depuis bien longtemps. Elle n'osait même plus regarder Minaithnir en face après cet épisode. Inspirant profondément, elle essaya de retrouver un semblant de calme.

« Quoi qu'il en soit, Minaithnir a... plus de ressources qu'il n'y parait. Je serais peut-être celle à avoir besoin de son aide avant la fin. »

Employer sa forme originelle de dragon n'était bien entendu qu'une mesure à adopter en dernier recours, mais les événements semblaient suffisamment graves pour que le risque soit pris à un moment ou à un autre. Et, qui sait, peut-être qu'un dragon venant en aide au peuple d'Ebelern était exactement ce qu'il fallait pour redorer le blason de son espèce auprès des humains.

« En tout cas, je dois admettre que vous avez mis dans le mille pour ce qui est de mes terres natales. C'est drôle, avant de quitter mon village, je n'avais pas la moindre idée qu'il puisse y avoir de distinctions si fortes entre hommes et femmes dans le métier des armes. Les terres du nord peuvent être impitoyables, je pense que nous n'avions pas d'autre choix que d'employer n'importe qui au mieux de ses capacités. »

Et il s'était vite avéré que Célia avait une certaine prédilection pour le maniement des armes. Pendant un temps, elle n'avait pu s'empêcher de trouver ironique que quelqu'un de son tempérament soit si douée avec un instrument de mort. Il lui avait fallu plusieurs années pour réaliser que tout était dans l'utilisation que l'on en faisait. La force n'était certainement pas le bien, mais elle pouvait être mise à son service. Puis ses pensées se retournèrent vers l'homme avec qui elle voyageait.

« Mais je dois avouer que vous sortez vous même de l'ordinaire. Venir en aide à des inconnues, vous rendre dans la région que tout le monde cherche à fuir... Vous êtes une sorte de héros itinérant, c'est ça? »

« Héros? Non. Un héros serait plus quelqu'un qui ferait la même chose sans avoir le même entrainement que moi... Là, ça serait héroïque. J'ai juste fait ce que j'ai été entraîné à faire, défendre ceux qui ne peuvent le faire eux-même. »

L'homme observa l'horizon et pointa le village qui se rapprochait avant de s'adresser aux femmes derrière:

« On est bientôt arrivé, mesdames. La fin de votre calvaire à subir ma conversation est bientôt achevé! »

Les femmes rirent timidement et le reste du chemin se passa sans encombre, dans le badinage le plus total. Lorsque l'étrange convoi arriva en vue du village, Célia put voir que les hommes travaillaient dur à bâtir une palissade autour de leur hameau et l'un d'entre eux quitta sa tâche pour se diriger vers le petit groupe d'arrivant:

« Mais... Qu'est-ce qu'il y a? Quelque chose s'est passé? »

Célia sourit à la réponse de l'inconnu. En dépit de ce qu'il pouvait dire, d'après son expérience, peu nombreux étaient ceux à mettre leurs talents au service d'autrui. Ce fut sur ces entrefaits qu'ils arrivèrent en vue de ce qu'elle supposait être le village de Basse-Branche, visiblement en pleine activité. Lorsque l'un des locaux, visiblement inquiet, se dirigea vers eux pour aller aux nouvelles, elle s'efforça d'apaiser ses craintes, désignant son compagnon lancier.

« Cet homme a sauvé ces femmes d'une mauvaise rencontre avec des bandits, et je suis arrivée juste à temps pour lui prêter main forte. Nous avons jugé plus sûr de les escorter jusqu'à leur foyer. »

Adressant un sourire réconfortant aux intéressées, elle les aida à descendre de leurs montures.

« Je pense que vous ne risquez plus rien, maintenant. »

Puis, à la vue de la palissade en cours de construction, son visage s'assombrit.

« Vous vous attendez à une attaque? »

Était-il possible que la guerre soit déjà parvenue jusqu'ici?

« Non, m'dame. On fait qu'appliquer les consignes de la capitale. Y nous disent de construire des murs, on l'fait. »

L'homme observa le trio improbable avant d'ajouter:

« Merci à vous, en tout cas... Restez avec nous, ce soir. On vous doit bien ça. »

Les femmes opinèrent du chef, surenchérissant de plus belle:

« Vous nous avez sauvé, c'est la moindre des choses. »

« Vous pouvez rester, ça nous ferait plaisir. »

« Je veux bien que le lancier reste dormir chez moi, en tout cas. Il est plutôt mignon... »

Le lancier anonyme toussota avant d'observer les deux autres voyageurs:

« Je vous laisse décider. Il est plus sage de voyager à plusieurs et comme nous allons au même endroit... Mais si vous voulez continuer... On devra surement dormir dehors, dans ce cas. »

« Ah... nous serions ravis d'accepter votre hospitalité, je pense. »

Célia inclina sa tête devant l'envoyé du village en signe de reconnaissance. La journée était déjà bien avancée, poursuivre maintenant ne serait probablement que peu fructueux. Et, si il y avait une chose que la jeune femme avait appris au cours de ses voyages, c'est que les possibilités de dormir sous un toit pouvaient être suffisamment rares pour être savourées.

Reportant son attention sur la palissade, elle ne put s'empêcher d'être dubitative quant à l'efficacité de ces mesures ; elle doutait sérieusement qu'une armée orque soit le moins du monde ralentie par ce fragile obstacle. Ceci dit, si cela pouvait tenir les maraudeurs à distance...

« Avez vous eu beaucoup de problèmes? J'ai l'impression que la région est en train de devenir dangereuse... »

« Des problèmes? Non, non, pas vraiment. Parfois quelques disparitions de victuailles mais on pense que ça doit être des vagabonds ou certains de ces "hérétiques" qui vivent pas loin dans les bois... »

L'homme se tut quand plusieurs des femmes lui firent signe d'arrêter. Approchant à la va vite se tenait un homme d'une quarantaine d'année, portant les habits sacerdotaux de Celoth, et s'appuyant sur un bâton arborant le symbole de Celoth, entouré d'une flamme, lui-même encadré par deux colosses en armure de plate arborant le même symbole:

« Faites attention, mon fils. Vos propos pourraient vous faire encourir la colère de Celoth, loué soit son nom... Tout non-humain devra être traité avec toute la haine qu'il porte à l'égard du peuple élu qu'est l'humanité! Je mettrai ça sur le compte d'un oubli mais vous passerez me voir plus tard, pour que nous parlions... »

Son regard se porta sur le trio, les femmes et l'homme s'effaçant discrètement pour rejoindre le village, puis il prit la parole, semblant se concentrer sur Célia:

« Que ne voilà quelques brebis égarées en quête d'un repos et salut bien mérité... Je me présente, Père Jeryn. Je suis le gardien des Âmes de cette modeste bourgade et humble porteur des pouvoirs que m'accorde Celoth, grand parmi les grands... Vous êtes de passage dans la région? A moins que vous ne veniez assister au bûcher? »

Ses sourcils froncèrent un instant avant qu'il ne passe sur le lancier et ait la même réaction. Minaithnir n'était plus là, ayant trouvé le moyen de se faire embarquer par le groupe de femmes...

Célia avait regardé d'un air légèrement soucieux Minaithnir disparaître, avant de se rassurer. Il manquait peut être d'expérience, mais il était largement habile pour éviter de dévoiler sa vraie nature. Et, qui sait? Être en contact avec d'autres humains, sans la jeune femme pour regarder par dessus son épaule, pouvait être une expérience enrichissante... même si elle espérait que cet enrichissement reste purement intellectuel.

Puis elle fit connaissance avec le révérend Jeryn. Célia avait toujours été élevée dans le respect du clergé, et elle connaissait l'importance de la piété. Mais les paroles du prêtre de Celoth ne pouvaient que la mettre mal à l'aise. Un culte qui prônait la haine de l'autre... La paladine ravala son embarras, inclinant la tête devant son aîné.

« Ravie de vous rencontrer, mon père. Je m'appelle Célia Starkhaven, et mes pas me mènent à... »

Ses yeux s'écarquillèrent dès qu'elle intégra pleinement les paroles de Jeryn, et ce qu'elles sous entendaient. Ce n'était pas possible, n'est-ce pas? Sûrement s'agissait-il d'un malentendu... La jeune femme, s'efforçant de maîtriser un tremblement, posa la question qui lui brûlait les lèvres.

« Attendez... un bûcher? »

« Vous n'êtes visiblement pas là pour ça. »

Le prêtre accorda un sourire amical à la jeune femme:

« Une pécheresse doublée d'une sorcière. Elle a été jugé et reconnue coupable par ses pairs et doit subir son châtiment après demain... Navré, j'ai cru en vous voyant arriver... C'est que ça attire toujours du monde, ce genre de petite fête. »

Jeryn tourna la tête vers le village:

« Il n'y a rien de tel pour réunir tout le monde dans la foi de notre sauver bien-aimé que de punir ceux qui ont bafoués ses règles, n'êtes-vous pas d'accord?

Et quoi de mieux qu'un bûcher pour ça? Je sais que sur les côtes, ils préfèrent utiliser la noyade, ils trouvent ça plus propre mais on y perd le coté joyeux et surtout dissuasif de la chose... Mais je m'égare...

Pourrais-je connaître vos noms, chers enfants? »

Après avoir serré fortement la hampe de son arme pendant quelques secondes, le lancier répondit froidement:

« Je m'appelle Moren Laherse. »

Le visage de Célia avait perdu l'essentiel de ses couleurs, et toute trace de sourire avait disparu de son expression.

« Je... vois. »

Prenant une grande inspiration, elle planta son regard dans celui du prêtre de Celoth.

« Je pense qu'il v effectivement me falloir assister à cette... cérémonie. Pouvez vous nous y mener? »

Il allait falloir constater la scène par elle-même. Ensuite... il lui faudrait prendre une décision, et rapidement. Et selon la situation... la paladine craignait fort que son séjour dans ce village soit finalement de courte durée. Tout en suivant le clerc vers les lieux de l'exécution, elle s'efforça de glaner quelques renseignements complémentaires sur l'affaire.

« Et donc, cette femme... De quels crimes exactement a t-elle été reconnue coupable? Ceux que vous évoquiez étaient plutôt vagues... »

« Rien qui ne vous concerne, mon enfant. Protéger l'âme des fidèles de Celoth est mon sacerdoce et ne pas les exposer à la corruption de cette femme en fait partie. Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle est allée contre les préceptes de notre divin sauveur, loué soit son nom, et qu'elle l'a fait sciemment, sans chercher le pardon que je lui offrais. »

Le prêtre tourna les talons et commença à retourner vers le village:

« Oh mais tout ça n'aura lieu qu'après demain, ma fille. Vous êtes les bienvenus en attendant... C'est avec plaisir que je vous recevrai en confession ou en entretien privé... »

Les deux gardes étouffèrent des ricanements aux propos du prêtre. Moren jeta un coup d'oeil vers Jeryn et ajouta:

« Bon, je vais aller me trouver une chambre quelque part... Vous m'accompagnez, Célia? »

L'intéressée se contenta de hocher la tête, ne faisant pas suffisamment confiance à sa voix pour répondre. Elle emboîta le pas au lancier -Moren, enregistra t-elle dans un coin de son esprit-, la mâchoire crispée et la démarche raide. Finalement, lorsque le prêtre de Celoth et son escorte furent hors de porte d'oreille, elle laissa libre cours à son indignation.

« Cet homme... comment ce genre de personne peut-elle se prétendre homme de foi? Ou bien tous les prêtres de Celoth sont-ils semblables? »

Il lui était arrivé de croiser la route de plusieurs serviteurs de ce dieu, et il était vrai que d'un point de vue doctrinal, elle s'était souvent retrouvée en désaccord avec le message qu'ils prêchaient. Mais Jeryn était sans nul doute pire que tous ceux qu'elle avait rencontrée réunis! Prenant une grande inspiration, elle s'efforça de retrouver un semblant de calme.

« Certains pratiquants de la magie peuvent être dangereux, je ne le nie pas. » L'image d'une mine naine emplie de cadavres et du visage souriant du nécromancien responsable vint immédiatement à son esprit. « Mais condamner quelqu'un juste pour ses capacités... »

Et il était possible qu'il ne s'agisse que d'une excuse. Les paroles du prêtre pouvaient même laisser penser que la malheureuse avait été condamnée simplement pour s'être opposée à lui.

« Vous n'auriez pas du donner votre vrai nom... Nous sommes sur les terres de Vigil et la pratique d'autres religions y est très mal vue, je vous rappelle... »

L'homme attira Célia à l'écart du passage:

« Tous les prêtres de Celoth ne sont pas comme lui, non. Mais la vérité, c'est que... Non, rien, laissez tomber. Bon, l'auberge n'est pas loin, allons trouver des chambres... »

Le lancier revint alors sur l'axe principal et partit en direction d'un bâtiment comportant un seul étage et un écriteau marqué: "Auberge de la pomme".

Le visage de Célia fit la grimace à l'avertissement de "Moren". Ce qu'il disait était logique - même si les chances étaient faibles, il arrivait que certaines personnes aient entendu parler d'elle - mais l'idée de dissimuler son identité ne la réjouissait pas. En l’occurrence, l'erreur était de toute façon déjà commise, il n'y avait plus qu'à attendre pour voir si elle aurait des conséquences. La paladine prit note de l'emplacement de l'auberge, avant d'arrêter brièvement le lancier.

« Attendez ; je vous rejoint aussi vite que possible, mais je dois d'abord avertir mon compagnon, au moins lui dire ou nous nous trouvons. »

Et l'idée de laisser Minaithnir seul dans un endroit ou le clergé brûlait les incroyants, les pratiquants de la magie et les non-humains, critères tous remplis par le jeune dragon, ne l'enthousiasmait guère.

Célia partit donc de son coté, à la recherche de son compagnon draconique. Elle le retrouva plus loin, avec l'une des femmes qu'ils avaient sauvé et d'autres enfants, tous portant du bois jusqu'à une des maisons. Min, en apercevant Célia, se tourna vers elle et vint la rejoindre, les bras chargé:

« Un problème? »