C'est donc ainsi que les groupes se formèrent... Enfin, groupe. Alessa partit dans son coin pendant que les autres allaient interroger la populace. Toquant à la première porte, nulle réponse ne vint...

Tara avait laissé son épée et ses armes à l'auberge sous la bonne garde de ses soeurs. Avisant la maison la plus proche de l'auberge, la jeune femme frappa à la porte et interpella ceux qui se cachaient probablement à l'intérieur :

« Il y a quelqu'un ? Nous voulons juste vous poser quelques questions sur la baronnie et les orques. Nous ne vous voulons aucun mal, je vous le jure. Ce qu'il s'est passé à l'auberge... nous allons guérir ces pauvres gens. »

Elle hésita un moment et repris, d'une voix ferme : « Je suis la fille du baron William. Tara Auraniël. Mes amis et moi sommes venus pour vous protéger contre la guerre et les orques... Nous avons aussi entendu que Phelam s'est comporté en despote depuis mon départ ... Aidez moi à voir clair, il ne vous arrivera rien. Je vous le promets. »

Au vu de ses talents d'oratrice, mieux valait peut-être laisser certains détails à d'autres, plus capables qu'elle. Elle se tut, ne sachant trop comment convaincre les habitants de bien vouloir leur adresser la parole. La force et la menace étaient hors de question, quoi qu'il arrive.

Point de réponse ne vint de l'intérieur, laissant la baronne seule avec une porte close...

L'absence de réponse n'était guère encourageant. Allaient-ils devoir répéter le même manège devant toutes les maisons du village ?

« Peut-être qu'en nous répartissant les maisons nous aurons plus de résultats, qu'en pensez-vous ? » demanda-t-elle aux autres. « Je m'occupe de celles-ci » Elle désigna un groupe de maisons sur sa gauche.

A moins que quelqu'un ne soit pas d'accord ou ait une meilleure idée, Tara va aller refaire la même demande sur d'autres maisons, jusqu'à avoir une réponse.

Oriane avait hoché la tête au départ de Braid. Elle était plus que circonspecte face à la situation qu'elle venait de trouver: elle s'attendait à beaucoup de choses, mais pas au retour d'une héritière accompagnée de gens qui massacrent la garde du village avant d'aller taper à la porte des gens pour les assurer que tout allait bien... Les pauvres, ils devaient être terrorisés, se disait-elle.

Après avoir donné à l'enfant-pas-si-enfant cristal et fonds restants pour l'achat des matériaux nécessaire au rétablissement de la santé des gardes du village, non sans lever un sourcil, elle avait suivi le mouvement à l'extérieur. Elle s'approcha d'Aravilan et lui posa quelques questions sur Tara et la baronnie, de manière à essayer d'affiner sa compréhension de ce qui se passait, et de qui était qui dans cette affaire...

Se séparant donc pour obtenir des réponses, il fallut un peu de temps pour que quelqu'un ne trouve un habitant. Ce furent Aravilan et Oriane qui entendirent des murmures à l'intérieur d'une maison, ainsi que quelques sanglots étouffés:

« Tais toi... Il ne faut pas qu'ils nous trouvent... »

En passant devant la maison en question, la forestière se figea. Ces pleurs d'enfant lui rappelaient trop son propre passé... Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Des sentiments contradictoires se bousculaient dans sa tête et elle se sentait nerveuse, beaucoup trop nerveuse. Elle avait promis de protéger les gens, pas de les terroriser...

Elle adressa un regard désespéré à sa comparse elfe. Comment leur faire comprendre qu'elles ne leur voulaient aucun mal ? Frapper à la porte ne servirait qu'à les terrifier plus encore. Au bout d'un moment, elle n'y tint plus, et demanda à Aravilan, de but en blanc:

« Bon, qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider ? »

Béryl observa d'un œil le manège du groupe de femmes, restant à côté de Minaithnir au cas où ce dernier aurait besoin de quelque chose.

Alors ils fonctionnent comme ça eux ? On tue et on ressuscite ? C'est... particulier comme méthode.

Aravilan répondit ce qu'elle savait à Orianne, espérant éclairer sa lanterne un peu...

... Avant d'entendre elle aussi un ou plusieurs enfants se calfeutrer dans une maison et être appeurés. L'air figé de l'humaine fit plonger l'elfe dans une réflexion sur la situation.

Elle voulu tenter la méthode "douce" et alla prévenir Sania en s'éloignant de la maison pour éviter d'être entendue par les enfants.
« Y'a des enfants qui sont dans cette maison. une idée pour les calmer et pouvoir leur parler ? »

« L'intimidation, ça marcherait tu crois ?
De toute façon je suis pas la personne la mieux placée pour rassurer des gosses, hein. Vu ce qu'il s'est passé à l'auberge et tout. »
Sania n'était pas totalement contre l'idée d'aider, de tirer des informations et surtout réparer l'accident de tout à l'heure.
« Mais je serais bien plus efficace si j'allais essayer de pulvériser le château cinq minutes. Au lieu de perdre notre temps ici. »

Béryl observa la maison où étaient censés se trouver du monde. Il pouvait toujours l'escalader et passer par les toits, fenêtres du haut ou cheminée éventuellement. Il l'observa à la recherche d'une ouverture quelconque.

Béryl observa bien et vit que la maison comportait surement la chambre sous les combles et que la trappe pour aérer la maison était encore ouverte. Il faudrait gesticuler un peu mais il pourrait sans doute s'y glisser. Grimpant, il passa par l'ouverture et se réceptionna au sol, discrètement.

Une fois dans la maison Béryl tenta d'apercevoir ou d'entendre l'origine des voix notées plus tôt tout en restant le plus discret possible.

Il se tenait toutefois prêt à entamer une conversation amicale s'il devait se faire repérer.

Aravilan approuva les dires de Sania.
« Pour une fois, je suis aussi motivée à aller au chateau au plus vite... Surtout que j'ai besoin d'informations et je pense que seuls les orques pourront m'aider, au risque de devoir leur demander très gentiment. »

A l'intérieur, le nain s'avança discrètement et descendit très légèrement l'escalier. Il vit au rez de chaussée un couple dont la femme semblait effrayée et en pleurs, son mari essayant de la calmer discrètement.

Bon, on va y aller avant que les autres brutes ne fassent sauter la maison.

« Excusez moi ? » demanda poliment le nain montrant ainsi qu'il était dans la maison. « Est ce que nous pourrions juste vous parler ? Nous ne vous voulons aucun mal, c'est promis. »

Il descendit quelques marches doucement : « De toute façon si on vous voulait du mal ça fait longtemps qu'on aurait pu le faire. » ajouta-t-il maladroitement.

Bien joué Béryl, faut pas se demander pourquoi on t'as pas confié un poste de diplomate...

La femme hurla en sursautant et l'homme la fit passer derrière elle. Il dégaina un couteau et menaça Béryl:

« Approchez pas! Si vous approchez, j'vous tue! »

Béryl leva les mains et s'assit sur les marches de l'escalier : « Pas de problème. Je ne bouge pas d'ici. »

Il avisa l'homme qui protégeait sa femme : « Tu as l'air d'être un brave homme. Je le redis : nous ne sommes pas là pour vous faire du mal. Mes compagnons auraient besoin de réponse à quelques questions. Accepteriez-vous de nous répondre ? Nous vous laisserons tranquilles ensuite. »

« Alors à la taverne ce n'était pas de notre faute. Du moins pas directement, c'est le dénommé Aenyr qui a tout fait. Il a lâchement attaqué une enfant dans notre groupe et ensuite à lancé ce maudit sort quand la garde est arrivée.

Et voilà que nous maintenant on va essayer de trouver un moyen de réparer toutes les bêtises de ce gredin...Et ça risque de nous coûter cher. »

Le nain leva les yeux au ciel : « Vous voyez bien qu'on a rien à voir là dedans. Vous en connaissez beaucoup des "brigands" - car manifestement vous nous prenez pour des malandrins - qui sont assez stupides pour attaquer des gardes et essayer de les sauver après ? Allons, soyons sérieux, personne n'est idiot à ce point là. »

Béryl désigna le couteau : « Vous êtes sûr de pas vouloir le reposer ? Ce serait dommage que vous vous blessiez ou pire que vous blessiez la femme que vous cherchez à protéger. »

Le nain s'était exprimé le plus calmement et le plus cordialement possible. Il espérait pouvoir raisonner les gens même s'il sentait qu'il commençait à arriver à court d'arguments.