Alessa continuait son étude minutieuse, tout en prêtant une oreille distraite aux échanges, et la remarque de Yael la fit relever la tête.

« Ça parle et ça gratte dites-vous? Les notes que j'ai trouvées plus tôt indiquaient qu'un étage inférieur était réservé à ceux qui se sont révélés être des agents Hebi, et qu'ils en interdisaient l'accès aux autres Khidaryms. Ce sont eux qui ont créés les pires abominations, dont celle qui a décimé le reste de l'équipe. Et il s'avérait justement qu'elle parlait et qu'elle ... enfin que ses griffes lui permettaient de "gratter", entre autre chose.
Mais tout cela remonte à au moins un siècle, ce qui vivait la dessous devrait être mort. »

« Il y a un escalier qui descend en sous-sol dans ce bureau. »

Joignant le geste à la parole, Ichabod se dirigea vers la pièce désignée par l'élémentaire.

La jeune femme finit par rejoindre les autres dans le couloir avant de se diriger vers le bureau du fond dont parlait Ichabod.

« Rien que des comptes rendus de surveillances des patients qui ont été opérés dans l'autre pièce, ce qui expliquerait les six lits. Si nous en avons terminé ici, je passerai devant pour la suite. S'il reste quoi que ce soit qui ait survécu là dessous, si ça parle, ça pourrait nous être plus utile vivant que mort. »

En espérant qu'il ait encore envie de parler...

« perso ,j'aimerai mieux que ce soit mort ...... quoique Marlack s'il a lu ces textes a du se dire que ça serait marrant une liche de plus , non ? »
Le barde poussa un long soupir avant de rejoindre les autres près de l'escalier .

Aravilan suivit discrètement Alessa, cherchant à connaitre la source des ennuis potentiels pour tenter d'observer ceux à qui ils avaient à affronter potentiellement.

Un murmure dans le vent se fit simplement entendre. « Cela serait potentiellement plus ancien que lui... »

Le groupe avança et ouvrit précautionneusement la porte pour se faire vilement agresser par... un bureau vide et au fond, un escalier qui descendait dans les ténèbres...

On pouvait entendre des raclements et des voix qui en provenaient, avant un gros choc suivi d'un hurlement de douleur:

« Aieuh, merde, mon pied!

Rah, mais tu peux pas faire attention? Si on abîme quoi que ce soit, on va se faire tuer...

Mais je fais pas exprès, elles pèsent une tonne ces cuves... »

Commençant à descendre, le groupe tomba sur un long couloir, parcouru de portes ouvertes sur les cotés. De là où ils étaient, ils pouvaient voir ce qui semblaient être des réserves, des caisses ouvertes par-ci, par là...

Les voix semblaient plus proches, cette fois ci:

« Dis, tu sais ce qu'ils vont faire de ces cuves?

Non, et je m'en fiche. La chef nous a ordonné de le faire, on le fait... »

Percevant à son tour les voix qui s'élevait du niveau inférieur, Alessa leva l'index devant sa bouche et disparu une fois de plus.
Espérons qu'ils se rappellent d'en garder au moins un de vivant.

Sania se pencha et tenta de chuchoter à Duke.
« Duke, devriez prendre un peu d'avance en vous cachant pour éclairer, croyez pas ? »

discrétion: Nekhar lance 1d20+33 et obtient 45 (12)
déplacement silencieux: Nekhar lance 1d20+29 et obtient 31 (2)

Les ombres bougèrent à côté de Sania.

« Oui, oui...Mais je pense que ce sont des visions du passé. J'en ai vu une fois dans un temple. Ce genre de truc ne nous voit pas, pour ce que j'en ai compris. Enfin, pour ceux qu'on entend chuchoter en tout cas, après il y a sans doute des choses plus...contemporaines. »

Duke, se déplaçant pourtant à son sens comme un balourd, faisait un bruit presqu'imperceptible comparé à certains autres membres du groupe. Il s'avança, histoire d'en voir un peu plus, prêt à plonger au moindre signe de danger. A plonger ses lames dans la gorge dudit danger, bien évidemment.

"Ca devrait être mort" ? Ce serait pas la première aberration qu'on croiserait depuis quelques jours.

Tara emboîta le pas aux autres, laissant passer d'abord Alessa, puis Duke. (Ou alors j'ai mal compris?)

Ichabod descendit les escaliers avec toute la précaution dont il était capable. Mais, tout comme sa créature, il avait bien peu de talent pour ce genre d'approches, qui était d'habitude utilisée par ceux qu'il traquait.

Yael tenta d'avancer aussi discrètement que possible...

Le groupe avança discrètement, du moins autant que possible. Les pièces sur les cotés étaient visiblement des réserves, amoncellement de caisse pour la plupart éventrées, et le seul bruit provenait de la pièce du fond, à gauche d'où les voix provenaient:

« Oui, enfin, tu ne la trouvais pas bizarre, Blanche, depuis notre départ? On la voit pas pendant des jours puis elle revient, nous donne ses consignes et disparaît de nouveau... Et puis, bon, tu trouves pas que l'elfe sent bizarre? Comme une odeur de pourriture?

Tu poses trop de quest...

T'as entendu? »

Une tête fit son apparition d'une des pièces du fond avant de disparaître:

« Merde, y'as du monde...

Attend, comment ça, du monde, normalement, y'as que nous et...

Ouais... eux...

Tu crois qu'ils t'ont vu?

Nan, j'pense pas, ils ont pas l'air très malin...

Ah parce que t'as eu le temps de les détailler?

Bah, ouais, un peu, pourquoi?
 »

Un bruit de coup retentit suivi d'un grognement, avant que la conversation ne reprenne:

« Mais t'es malade? Pourquoi tu fais ça?

Parce qu'ils ont du te voir, crétin... Bon, il nous reste une seule chose à faire: on charge!

T'es sur?

Oui, pas le choix, prépare-toi! »

Et ce furent deux hommes qui sortirent en courant de la pièce pour... charger du mauvais coté? Ou alors s'enfuir du bon? Tout est question de point de vue...

Tout au fond de la salle principale, un fluide noir et huileux s'infiltrait par l'interstice entre les dalles, s'accumulant rapidement en des mares mouvantes et bouillonnantes, se déformant comme animées d'une vie propre avant de s'étirer en direction des deux hommes comme pour les happer avec un appétit féroce et les broyer dans un joyeux bain de sang.

La couardise des deux hommes qui prenaient leurs jambes à leurs cous déclenchait chez Alessa un rire de circonstance.

« Allons messieurs, ne partez pas déjà. Nous cherchons juste à discuter... »

« J'les bloque. »
Sania frappa quelques notes sur les cordes de sa lyre, et se retrouva devant les deux hommes. Histoire que leur charge en soit bien une. Devoir se téléporter pour aider des inconnus à avoir raison, c'était jusque là que Sania était généreuse.

« Oh arrêtez-vous ! Zêtes de Celoth non ? On vous veut pas d'mal. »

les deux hommes s'arrêtèrent devant l'obstacle tentaculaire et la jeune femme qui fit son apparition. L'un des deux, le petit, la pointa du doigt!:

« Ouais, ouais, c'est ça, hein! Nous forcez pas à vous faire du mal! Sinon, Maurice va vous cogner dessus! »

L'autre resta penaud:

« Je peux pas, c'est une fille... »

Le premier resta coi puis se renferma, stoïque face au coup du sort:

« D'accord, faites de nous ce que vous voulez, mais nous ne vous dirons rien! »

Sania-Tara sourit à l'échange des deux hommes. Elle envisagea de lâcher un merci narquois, mais se dit que ce n'était pas le moment de trop les perturber. « Écoutez les gars, on veut juste savoir si vous êtes de Celoth et depuis combien de temps vous êtes là. Après tout, savoir que l'elfe pourri est une liche, que l'espèce d'assassin qui l'accompagne lui sert de familier, ou qu'il a envouté Blanche, ça, on le sait déjà tous, pas la peine de nous le redire. »

Le petit des deux ricana:

« C'est ça. Et puis, moi,je suis un grand vilain kobold... »

Le costaud ajouta à l'intention de son camarade:

« Ah, tu vois, je t'avais bien dit que c'était louche,tout ça, Charles... Celoth nous garde... »

Ce a quoi le petit rétorqua:

« Mais tu vas fermer ton clapet? Laisse moi négocier, d'accord? »

Il s'adressa alors à Sanitara:

« Écoutez, on veut pas d'ennuis alors vous feriez mieux de repartir d'où vous venez avant qu'on se montre méchants et qu'on soit forcé de sortir nos armes... »

Réponse suivie par son camarade:

« Quelles armes? »

Un taquet frappa l'arrière de la tête du costaud, suivi d'une remarque acerbe:

« Y'as des jours où je me dis que t'aurais mieux fait de sécher sur la cuisse de ta mère, Maurice... »

L'échange se poursuivit entre les deux hommes, s'invectivant copieusement, oubliant complètement la situation...

Tranquillement, Tara -la vraie!- avait rejoint Tara -la fausse- au bout du couloir, barrant la retraite aux deux lascars. Un sourire, un clin d'oeil à celui des deux qui se faisait appeler "Maurice" et la baronne était face à lui, et planta ses grands yeux bleus dans les siens, tout en prenant un air mutin :

« Allons, allons, pas la peine de vous chamailler messieurs.
Maurice, c'est ça ? Je suis sûre que nous pouvons nous entendre... Nous ne vous voulons vraiment aucun mal. »

Sans y paraître, la jeune femme se rapprochait de Maurice, sa voix était posée charmeuse.