Ah ah ah ah.
Je n'ai pas envie de finir avec un bec et de grosses dents comme vous, mes cheveux étaient très bien rouges comme ils étaient. D'ailleurs, il s'est incrusté à quel moment dans la famille, cet ancêtre dragon ?

Silencieuse mais peu glorieuse, Sania suivit le nain, chargée de son nouvel équipement pillé dans le trésor de la cité.

Quand faut y aller, faut y aller. Croisant les doigts pour qu'Alessa n'aie pas à mettre en pratique sa théorie sur un souffle corrosif sur elle ou Elmina, Tara emboita le pas à son tour au nain.

Elle ne fit qu'un détour par l'endroit où Justine traitait, du mieux qu'elle le pouvait les malades, pour s'enquérir de l'état de sa sœur. Elle échangea quelques mots rassurants avec elle, la pris dans ses bras et l'emporta avec elle, suivie de sa famille. Prochain arrêt : un jeu de pile ou face avec la maladie.

La fillette suivit le mouvement, à la traîne comme à son habitude, mais soulagée que tout ça soit bientôt du passé, d'une façon ou d'une autre moins enviable.

Le groupe partit en direction de la salle de couve. Ils suivirent le nain, arc-bouté pour certains, jusqu'à atteindre ce qui semblait être une petite porte finement ouvragée:

« C'est ici... Je ne saurai que trop vous recommander de faire attention tout de même... »

Le nain déverrouilla la porte et s'écarta, pour laisser le passage aux volontaires...

Aravilan avait fini de compulsé les notes pour arriver à un résultat simple, cela n'aidait en rien pour l'antidote mais néanmoins elle était assuré d'une chose.
« De ce que j'ai pu en tirer, pour nettoyer les vêtements proprepement il n'y aura pas moultes solutions...
Du savon et de l'eau bouillante, ni plus ni moins...

Cela devra rester la première étape mais il faudra s'arranger vu que la salle de couve est un des derniers endroits non contaminés... il nous faudra un ou deux gros récipient et du bois. »

Alessa n'avait pas décroché un mot sur le chemin, la mine terne et plongée dans ses souvenirs. L'arrivée à leur destination sonna comme une délivrance.

« Le faire à la main? Une drôle d'idée, un peu dépassée... mais j'imagine que ça peut marcher également. J'ai moi-même un morceau de savon dans mes affaires de voyage, quant au reste je peux vous en ramener en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, pour peu qu'on m'indique où chercher. »

Elle s'était arrêtée sur Tolrik à la fin de sa phrase, le plus à même de pouvoir l'aiguiller.

« Je reviens. Vous indiquez la direction sera moins facile que d'y aller moi-même... Pour ce qui est de la salle, il y a d'abord une petite salle où vous pourrez déposer vos affaires avant de pénétrer dans la salle de couve. Il y a aussi d'autres affaires à l'intérieur mais elles sont faites pour être portée par des nains, elle permettront toutefois de couvrir votre nudité une fois sorti de là-dedans... Autant dire qu'elle ne vous iront pas parfaitement mais qu'elles pourront cacher l'essentiel, enfin j'espère, j'ai vu assez d'horreurs pour aujourd'hui...
Une fois la porte ici refermée, vous pourrez ouvrir l'autre porte et pénétrer dans la salle où se trouvent les œufs... Nous récupérerons vos affaires dans la petite salle et les mettrons à laver pendant ce temps, d'accord? »

Tolrik partit donc en quête d'un bassin et de bois, revenant au bout de quelques minutes avec le matériel. Il l'installa non loin, trouvant un emplacement sur. Mettant l'eau à chauffer, il se tourna vers le groupe:

« A vous d'y aller... Je vais aller essayer de vous »

Ichabod opina du chef et pénétra la petite pièce avant de s'adresser aux autres:

« Nous ne pouvons tous pénétrer en même temps dans la pièce. Deux personnes doivent m'accompagner, qui auront pour tâche de s'occuper de... Et bien, si les choses ne se passaient pas exactement comme prévue... »

La petite avait gratifié le nain d'un large sourire devant sa proposition, avant d'écouter celle d'Ichabod et d'échanger des regards avec les autres. Finalement, la fillette leva timidement la main. Elle n'avait vraiment pas envie d'envisager la situation si les choses ne se passaient pas comme prévu, mais ne sachant pas si les autres pourraient s'en occuper, c'est à elle que ça revenait.

« Je suis volontaire, s'il n'y a personne d'autre. Et puis quand il faut y aller... »

Serrant son lapin contre elle, elle pencha la tête vers les grandes oreilles de son compagnon.

« ... et si ça tourne mal pour moi, tu promets de t'occuper de moi d'accord? »

« Puis-je ? »
L'elfe emprunta le savon d'Alessa avec son accord et alla vers la bassine pour mettre en place le lavoir, s'assurer de la bonne température...
Elle resta brièvement interdite quand Ichabod prit la parole.
« Euh... Je passe mon tour. »
Hors de question que je sois nue avec un mâle.

Tara déposa délicatement sa "petite" soeur au sol, elle lui passa une main dans les cheveux, constatant que des marques de flétrissure magique commençaient à faire leur apparition sur son front.

« Je suis volontaire aussi. Je résiste pas trop mal à la magie, s'il faut vous clouer au sol pendant qu'Alessa vous réduit en cendres, je devrais pouvoir m'en charger ! »

Son regard, froid comme l'acier se planta sur celui du prêtre, avant qu'un large sourire ne vienne briser le masque :

« Je plaisante, Ichabod ! Tout se passera bien, j'ai confiance en vous. »

« Aravilan, il va falloir y aller à un moment tu sais ? »

Sania n'avait plus envie de jouer. Résolue, elle s'adressa à Ichabod : « L'un ou l'autre rôle, je suis prête. »
Bon, Tara avait parlé avant, mais ce n'était pas bien important.

La fillette rentra dans l’antichambre à la suite d’Ichabod et de la baronne, refermant soigneusement la porte derrière elle. Elle reprit alors sa forme adulte, avant de commencer à déposer dans un coin les innombrables bijoux et parures qui agrémentaient sa toilette. Puis elle entreprit de défaire le saree qui la drapait avec élégance, avant de s’interrompre avec une certaine hésitation. Echangeant au préalable un regard complice avec la baronne, elle interpella poliment le vicaire.

« Je sais que les derniers évènements nous ont rapprochés, mais inutile de rendre tout cela plus embarrassant que nécessaire, n’est-ce pas ? Evitez simplement de vous retourner, nous serons nous-même parfaitement irréprochables, ça va de soi... croyez-moi, d’une manière ou d’une autre, je le saurais si vous vous révéliez indiscret. Loin de moi l’idée de vous prêter de mauvaises intentions, naturellement... »

Une fois l’accord entendu, elle entreprit de s’effeuiller, rangeant avec soin ses affaires aux côtés du lapin. Elle reprit ensuite sa forme juvénile et se sépara de la même façon de ses habits de petite fille, avant de les rassembler avec les autres, et de revenir une dernière fois à sa forme adulte.

« Il n’est pas nécessaire de nous voir pour la suite, je crois. Tendez simplement la main dans notre direction, nous la prendrons à notre tour. Et faites-moi un signe juste avant le terme de votre prière, que je puisse lever la protection magique au dernier moment, si vous voulez bien. »

Comme à l'armée.

Sans paraître accorder beaucoup d'importance à sa nudité, Tara défit rapidement les pièces de son armure, avant d'ôter sa tunique, ses bottes et ses chausses.

Un point particulier attirait immédiatement le regard sur son corps : de grands tatouages tribaux à l'encre rouge, allant de ses cuisses jusque dans son dos. Véritables œuvres d'art, un examen plus minutieux dévoilait la raison d'être de ces tatouages : dissimuler de profondes cicatrices et marques de brûlure magique, probablement dues à des tortures ou à de la magie noire exercée sur la chair pendant des heures.

Dans le plus simple appareil, elle rejoint Ichabod et Alessa. Il ne lui restait plus qu'à suivre les instructions détaillées d'Alessa et à croiser les doigts pour que le traitement fonctionne.

Le prêtre secoua la tête:

« Allons, après tout ce que nous avons vécu, Alessa, comment pouvez-vous douter de ma bonne foi? Je ne m'occuperai pas de vous en premier, mettez juste quelques vêtements propres pendant que Tolrik s'occupe de nos affaires. »

Il pointa un paravent visiblement prévu à cet effet et s'y dirigea. Ichabod se déshabilla alors et mit l'amulette de protection qu'il avait emprunté à Sania. Il revêtit alors l'une des tenues de nains à portée et se prépara:

« Quand vous voulez... »

Il attendit patiemment que les femmes se cachent à demi-derrière le paravent pour se changer. Une fois prêtes, il se dirigea vers la porte menant à la salle des couvées et entreprit de l'ouvrir, celle-ci menant vers un immense couloir aux arcades titanesques, surveillées par des statues draconiques. De chaque coté se trouvait des dizaines d'oeufs attendant patiemment d'éclore. Le prêtre se tourna alors vers les deux femmes vétues de tenues trop petites pour elle mais couvrant heureusement l'essentiel avant d'ajouter:

« Voilà, qui veut passer en premier? »

Le prêtre opina du chef et incanta son premier sort, touchant légèrement du doigt Tara puis ajouta:

« Alessa, à vous! »

Alessa passa en revue son nouveau look avec l'air contrariée, et pas besoin d'être dans sa tête pour savoir ce qu'elle en pensait. Mais la guérison de Tara l'avait préoccupée davantage le moment venu de lever la barrière magique. Jusqu'ici, tout semblait se passer comme prévu, fort heureusement. Elle s'avança elle aussi à son tour.

« Allons-y, je suis prête. »

La jeune femme frémit doucement à l'ouverture de la porte, la sensation familière qui l'avait parcourue sembla retenir son attention l'espace une seconde, avant d'échanger un regard interrogateur en direction de la baronne puis du prêtre.

« Vous l'avez ressentie, n'est-ce pas? La même sensation qu'à l'entrée du laboratoire, sur Naanshan. La similitude est troublante... quelqu'un a jugé bon de protéger ces lieux. »

Levant d'abord ses propres mains pour les examiner, l'air intriguée, elle s'enquit ensuite de l'état de santé des deux autres.

Alessa fit donc appel à ses pouvoirs sur Tara, rapidement suivi par ceux d'Ichabod. La jeune femme ne ressentit rien, si ce n'est la disparition de cette petite gêne qu'elle ressentait depuis quelques heures.

Le traitement avait-il fonctionné?