Duke, qu'on commençait à oublier tant le petit homme savait se faire discret par moment, ce qui s'avérait incroyablement reposant pour tout le monde, émit un petit gloussement qui rappela à tous pourquoi il était si facile de le trouver irritant :

Pas un, pas trois, mais bien deux guetteurs. Je vois pas pourquoi on s'enquiquine avec ça, le fils prodigue renié de Céloth a demandé à son dieu de nous protéger du mal. Sûr qu'avec ça les récifs vont bien gentiment rentrer chez eux.

Sans rien dire à personne, le petit bonhomme, toujours aussi vif, gagna la proue et se hissa sur la pointe des pieds pour observer l'île qui s'approchait inexorablement. Il avait presque l'air d'un agréable petit bambin, ainsi. Un bambin portant un sacré tas de ferraille sur lui.

Que ne ferait-on pas pour une poignée de piécettes...

Puis ses yeux gris se durcirent tandis qu'il scrutait la surface des vagues.

1: Nekhar lance 1d20+25 et obtient 44 (19)
2: Nekhar lance 1d20+25 et obtient 26 (1)
3: Nekhar lance 1d20+25 et obtient 36 (11)
4: Nekhar lance 1d20+25 et obtient 43 (18)
5: Nekhar lance 1d20+25 et obtient 37 (12)
6: Nekhar lance 1d20+25 et obtient 41 (16)

Yaél n'avait rien vu, mais il était d'avis de débarquer tout de suite sur l'île , il n'aimait pas l'idée de laisser autant d'avance au nécromancien . Plus vite on le trouverait , moins il aurait le temps de tendre des pièges .

Le navire suivit sa route lentement, suivant un chenal entre les récifs. Plusieurs fois la coque frotta sans dommage contre les rochers affleurant à la surface de l'eau mais au bout d'une heure de tension, le bateau finit enfin par atteindre la crique où il allait mouiller. D'aussi prêt, la faille ténébreuse dans le ciel semblait palpiter, comme un organe vivant. La capitaine claudiqua sur le pont et s'adressa aux aventuriers:

« Bien, nous voilà donc arrivé. Nous allons donc nous enfoncer dans les terres et j'ignore pour combien de temps nous en avons, étant donné... les circonstances particulières du temps à cet endroit. Préparez donc bien vos affaires. Brent? »

Le jeune homme était occupé à préparer son sac en sifflotant et leva les yeux vers sa mère:

« Ne t'en fais pas, je prépare mon sac correctement... Pas comme cette fois où j'avais oublié les rations... Deux semaines à manger du rat, pas envie de recom- »

Chapelain sortit de la soute, portant arme et armure et deux sacs à dos et lui coupa la parole:

« Tu restes à bord, Brent. En tant qu'officier en second, tu dois prendre le commandement en l'absence de la capitaine. C'est la règle. »

Surpris, le jeune homme observa ses parents sans comprendre puis acquiesça sans un mot tandis que Miranda retournait à ses consignes:

« Brent restera avec Grimm et Sylas à bord, au cas où il y aurait un problème, non pas que je pense qu'il pourrait y en avoir un. Moi et Chapelain vous accompagnerons à terre, de même que Yaël, pour vous prêter assistance. Allez-vous préparer au mieux, le voyage devrait vous... surprendre... »

Le chat grimpa sur le pont puis après un dernier regard assassin sur le halfelin, sauta agilement sur l'épaule de sa maîtresse qui retournait vers sa cabine.

Oh, Brent ne vient pas ? Y a vraiment une histoire qui va le tuer s'il reste trop près de Tara.
Sania fut un peu déçue d'apprendre que Grimm ne viendrait pas avec eux. Certes le vieux nain n'avait plus de charcuterie dans son sac, et le sanglier ne se laisserait pas faire, mais il était d'agréable compagnie, et Sania l'estimait habile à la bataille. Elle n'en laissa rien paraitre,
Elle fut encore plus surprise d'apprendre que Yaël viendrait avec eux. Cette fois, elle laissa son sourcil se lever, et jeta un regard visiblement soupçonneux sur le capitaine.
Après un instant à montrer qu'elle n'était pas dupe, peu importe le sujet de la question, Sania sourit doucement avant de questionner Vernard, le ton calme.
« Et concrètement, à part elle et moi -elle montra Tara du doigt-, qui dans le groupe qui va aller à terre peut affronter frontalement une attaque ? Les défenses magiques sont fort belles, mais ça ne fait pas tout, pour tous. »

Le halfelin, revenu s'affaler dans un tas de cordages en attendant que tout le monde boucle ses affaires, se releva en un clin d'oeil, mit un poing devant sa bouche et toussota.

« Theu-heu... Chère Sania, vous pouvez compter sur moi pour vous défendre corps et ongles, bec et âme ! Et puis il y a aussi le troubadour, je suis sûr qu'un coup de sa guitare tiendra à distance n'importe quelle bête famélique qui aurait la mauvaise idée de s'en prendre à vous. »

Il avait toujours son petit sourire...mais ses yeux toujours aiguisés rendaient difficiles de savoir s'il faisait là preuve de galanterie ou s'il n'avait tout simplement pas apprécié ne pas être considéré comme une force de frappe dans le groupe, ou, pire, d'avoir été considéré comme quelqu'un s'appuyant sur la magie.

Sania sourit à l'halfelin. « Ma foi, c'est bien pour ça que j'ai utilisé le mot "frontalement". Mais je reconnais qu'il est mal utilisé. Vous vous battez à distance, courte mais présente, si je ne m'abuse ? Bien que je ne doute pas de l'intérêt d'un ennemi mort avant d'avoir pu approcher, je ne néglige pas l'importance d'avoir des gens capables d'encaisser. D'où l'origine de mes questionnements, n'y voyez pas malice. »

Le semi-homme se frappa le front du plat de la main.

« Allons bon ! Toutes mes excuses si j'ai paru brusque, mais le fait est que je me débrouille mieux lorsque je ne jette pas mes armes au loin et que je suis assez près de mon adversaire pour voir le doute puis la mort s'instiller dans ses yeux alors que son sang vole autour de lui. A ce propos, capitaine, je vous saurez gré de me fournir une serviette, ou un tissu. De quoi me nettoyer des inévitables tâches que je me ferai durant notre randonnée. »

Puis il planta ses yeux dans les narines de Sania :
« Je ne suis pas un Jean capable d'encaisser, cependant...je pense plutôt être capable d'éviter de me faire toucher...cela vous suffit-il ou il vous faut absolument un chevalier aussi large que haut couvert d'une armure aussi lourde qu'un cheval ? »

Cette fois-ci, ses yeux s'étaient quelque peu adoucis...quand il avait parlé du sang de ses adversaires, ce qui n'était peut-être finalement pas plus amical.

Aravilan n'était que peu chargée d'affaires aussi fut-ce rapide.
Prenant Sar et Lek à part, une rapide discussion eut lieu dans la cabine avant qu'ils ne ressortent et qu'elle rejoigne le groupe.

A la question de Sania, la belle elfe répondit simplement.
« Je crains que ma maigre armure ne puisse remplir le rôle... Au mieux je peux servir d'éclaireuse discrète. Je remplirai bien plus aisément ce rôle au sein des ombres. »
Ses formes se mirent à s'obscurcir légèrement, se mélangeant a des filaments ombreux qui atténuaient sa silhouette, elle restait encore bien visible pour ses compagnons, mais cela semblait uniquement l'affaire que de quelques instants.

« Ca, Duke, c'est au combat qu'il faudra vous le demander. Je ne juge pas, je me contente de faire remarquer ce qui n'est, bien évidemment, que détail. » Et puisqu'Aravilan parla, Sania écouta. Elle commençait à se demander si l'elfe n'était pas timide face à tant de monde. Pas que ça colle à ce dont elle avait l'air, mais sait-on jamais. Sania n'allait pas lui demander de face.

En réprimant la grimace qui devait l'avoir trahie auprès de Sania, Tara lui répondit en souriant, et en désignant d'un mouvement de tête Brent qui venait de rejoindre le pont :

« Non, non, ça fait pas trop. Mais je veux bien que tu rallonges un peu la taille de l'armure là et là par contre. Y'a des yeux un peu trop insistants derrière toi... »

Elle s'en fut ensuite rejoindre sa cabine pour ses derniers préparatifs, le temps que le navire atteigne la crique.
Ne prendre que l'essentiel.
En serrant les lanières de son armure, la baronne observait son reflet dans un miroir prêté par Alessa. Elle noua ses cheveux en une queue de cheval, passa ses lames en revue, les glissa dans leurs baudriers, fit jouer la corde de son arc de corne. Il était temps d'en finir avec Marlak. Elle était faite pour se battre. Depuis son plus jeune âge elle n'avait fait que survivre. Un sentiment de triomphe et d'excitation mélée d'anxiété la gagna : Tara de la maison Auraniël, Baronne d'Ebelern et dernière de sa lignée était prête à se battre.

Elle regagna le pont alors que Sania, Duke et Aravilan étaient en pleine conversation sur ce qui semblait devoir être les tactiques de combat à adopter.
En quelques mots, elle appris de Chapelain quels avaient été les ordres de la capitaine concernant les membres d'équipages qui resteraient à bord, puis s'approcha du reste du groupe pour participer aux débats.

« De ce que j'ai vu lors de notre combat contre Marlak et Jéricho la dernière fois, ce n'est pas pour maître Duke que je m’inquiéterais le plus en effet. Même si vous avez probablement un peu trop tendance à sous-estimer certains de vos adversaires. Vous avez bien failli écoper de vilains coups l'autre jour, sauf votre respect. »

Se tournant ensuite vers Yael elle ajouta d'un ton qu'elle voulut bienveillant :
« Une fois de plus je vous le demande : serez-vous capable de vous débrouiller si les "personnes qui peuvent encaisser" tombent au combat ? »

Duke balaya d'un revers de main la remarque de Tara.

« Bigre ! Cette liche peut faire saigner vos boyaux de l'intérieur ! Ce n'est pas la sous-estimer que de ne pas savoir comment ce prémunir d'une telle sorcellerie ! Et si vous faites allusion à ma rencontre avec l'orque...je suppose que votre ballet avec ce brave Brent vous a empêché de correctement vous rendre compte de la correction que j'ai infligé à ce rustre.

Mmmh...Capitaine, avons-nous à bord de quoi nous prémunir de tout les types de climats que l'on pourrait rencontrer sur cette île, ou sa nature unique nous empêche-t-elle de prévoir tous les cas de figure ? »

Ce fut Chapelain qui répondit, la capitaine étant encore absente:

« C'est un climat chaud et humide. De plus, les moustiques, parasites et autres reptiles y sont légions, prévoyez en conséquence. »

La vitesse à laquelle Yael fit passer son instrument de musique de son dos à ses mains eu de quoi laisser stupéfait et l'air s'emplit immédiatement de notes aériennes .

« Dans une île ou tombe la pluie , le tigre surgit le tigre surgit ... »
Yael eu alors un petit sourire a l'attention des passagers tandis qu'il sentit l'air s'électriser derrière lui .
« Moi non .........lui oui ! »

Un tigre vient alors se frotter se frotter contre les jambes du barbe , avant de bailler et de se coucher à ses pieds semblant se demander pourquoi , alors que tout était calme , on l'avait invoqué !
Yaél posa sa mandoline avant de venir caresser le félin entre les oreilles , celui ci s'étira d'aise et griffa profondément le pont du navire de contentement avant de s'endormir paisiblement .

Vraiment ? Il n'a que ça à faire, sortir un gros chat du vide ? Déjà qu'on a les deux tueurs sur le navire, ce pauvre matou va se faire massacrer. C'est bien typique de ceux qui ont de la magie ça, on fait n'importe quoi avec sans penser aux conséquences.
Ahah. D'accord, d'accord. Je suis honnête, je ne fais pas non plus attention aux conséquences morales. Mais à l'épuisement, aux em..bêtements qu'on peut s'attirer, si. Surtout avec la magie.

Quand Tara était revenue sur le pont, au cours de la "discussion tactique", elle aurait été un peu de mauvaise foi pour faire de nouvelles remarques sur la tenue de Sania. Sania, loin d'avoir modifié et rallongé l'armure ici et là, qu'elle estimait avoir bien copié, c'était son corps qu'elle avait, apparemment, adapté au design. Elle mesurait maintenant presque la même taille que Tara, donc un peu plus petite, et copié d'autres détails de morphologie. Ainsi plutôt qu'une adaptation légère de l'armure comme elle avait voulu le faire, elle portait maintenant la même armure, aux mêmes dimensions.
Maintenant, à part les dessins formés par leurs tatouages respectifs, l'arc qu'elles portaient, et la teinte des cheveux observée de près, il n'y avait guère de différences entre les deux femmes. Sania, faisant mine de s'apercevoir du retour de Tara, lui sourit. « Tu avais raison, j'avais oublié les dimensions. Si je cherche à te dédoubler, il faut une copie, pas une réinterprétation. Nous demeurons suffisamment dissemblables, après tout. »

Duke avait tapé du pied pour battre la mesure quand le violonneux avait commencé son rigodon, puis s'était légèrement tendu en voyant apparaître le gros chat. Encore un félin maléfique à bord !

« Mmmh, heureusement qu'on faisait allusion à nos capacités de se battre sans user de magie...enfin. »

La capitaine ressortit au bout de quelques minutes, son chat toujours perché sur son épaule. Elle avait laissé tomber l'uniforme pour une robe de mage, agrémenté d'une pélerine, et s'appuyait sur un lourd bâton, parcouru d'entrelacs mouvants:

« Bien, vous êtes prêts? Allons y alors. »

Le chat grogna en direction du tigre, attirant l'attention de celui-ci qui feula légèrement, provoquant la disparition du chat du bord dans la capuche de sa maîtresse.

« Rassurez vous mon tigre ne maîtrise pas la magie , du moins si c'est le cas , il me l'a caché ! »
Yael avait sur le visage un sourire ironique
« Mais je suis prêt à parier que ses griffes et ses crocs valent bien une rapière .Alors ne vous occuper pas de moi et de ma survie ca ira . » Il passa la main dans la fourrure dense du félin qui nonchalement se remis debout .
« Et c'est un fantastique éclaireur de sucroît , parfaitement habitué aux dangers et aux pièges de la jungle ... »
Le tigre se mit à humer l'air venu de la terre proche et feula doucement , comme impatient de débarquer .
« Oui ..oui , on y va un peu de patience » ajouta t il en direction de l'animal pour ne pas qu'il s'agite trop .

Chat du bord 0, chat de jungle 1. La dernière fois que j'ai vu des bestioles invoquées, elles ont finies grillées. Sauf les démons et les machins d'Ichabod.
....
Oh ça va être marrant ça.
Sania jeta un regard au prêtre, avant de suivre Miranda Vernard pour quitter le navire. Il était temps de remettre pied sur la terre ferme. Même si ça signifiait encourir une mort certaine et désagréable et pleine de choses piquantes et .... Tout compte fait, Sania regretta, un peu, de ne pas s'être proposée pour rester sur le navire.
La prochaine fois que des elfes veulent m'engager j'y réfléchirais à deux fois avant de leur dire non. C'est vraiment pas le bazar possible ces oreillards, quand ils tuent pas des gens ils vous foutent dans la merde et après on se retrouve dans un groupe de clampin censément censé empêcher jne foutue liche de détruire le monde. A coup de démon géant. Pendant que nous on a un prêtre qui fait appel à des démons pas géants. C'est génial, c'est la fête, qu'est ce que je fais ici mer..ci.
Sania réfléchissait et ressassait, rien qu'elle n'eut déjà pensé par le passé. Elle n'allait pas commencer a changer.

Alessa devisait encore avec Evaine, lui adressant ses dernières consignes et recommandations.

« Bien, je pense n'avoir rien oublié. En attendant notre retour, prends bien soin de toi et des hommes qui restent à bord de la dague, d'accord? L'île exerce parfois une sombre influence sur les cœurs et les esprits et tes qualités aux cuisines ne manqueront pas de tenir leur moral au beau fixe. »

Le jeune femme eut un sourire affectueux pour sa servante qu'elle s’apprêtait à laisser derrière elle.

« Je n'imagine pas d'endroit plus dangereux que celui-ci et même l'attente sur la Dague pourrait ne pas être de tout repos. Deux bâtiments Célothiens manquent encore à l'appel, la folie qui pourrait gagner certains à ce stade de notre voyage, les pièges de l'ennemi ou simplement la malédiction qui émane de Naanshan... c'est pourquoi je veux que tu gardes quelque chose pour moi. »

A ces mots, elle tira un pli de son bagage qu'elle lui tendit en insistant.

« Si quoi que ce soit survenait à bord, ou si ce qui nous attend dans cette jungle nous empêchait de rentrer comme nous sommes arrivés, je veux que tu lises ces lignes. Elles te ramèneront en sécurité, à Sanctuaire, chez un ami. Quant à moi, je trouverai ma propre voie s'il le faut, ne t'en fais pas. Je ne t'aurais pas amené à ma suite sans avoir l'assurance qu'il ne t'arrive rien. La tâche qui m'attend ici m'incombe à moi seule.
J'ai... déjà perdu les miens une fois par le passé, et je ne permettrai jamais plus que l'histoire se répète. »

Les événements qu'elle mentionnait n'étaient pas connus d'Evaine, mais le regard d'ambre d'Alessa à sa suivante soulignait toute la sollicitude qu'elle plaçait sur elle.

La question des capacités de chacun semblant être réglée par l'apparition de Miranda et l'ordre de débarquer lancé, Tara s'empressa de saluer Grimm et Sylas. L'étrange pressentiment qu'elle avait depuis que l'île leur était apparue au loin se fit alors plus précis. Son paquetage était prêt, ses armes aiguisées et l'excitation qui bouillait en elle était à son comble. Pourtant...

En quelques bonds elle fut à l'arrière du navire, rattrapant le nouveau capitaine de la Dague.