L'elfe entendant la "fille" débouler l'escalier en courant vit ses doutes se confirmer quand Alessa commença a expliquer la scène.

Pendant l'explication elle fit en sorte de se positionner au milieu de ses compagnons pour pouvoir tous les cibler d'un sort.

A l'air désolé d'Alessa, elle répondit objectivement avant d'aller se placer dans un coin à portée de sort mais à une distance raisonnable, toujours son arc en main.
« Pas grave... nous avons affronté pire. »

« Non, non! On ne tue pas les gens comme ça, sauf quand ils sont très méchants, et encore. Et puis, des uniformes de gardes, ça pourrait nous permettre d'aller où on veut dans le château, mais pas s'ils sont plein de sang. Et surtout, il faut qu'ils puissent nous répondre pour qu'on sache où trouver Phelam. »

La voix de la petite changeait à mesure qu'elle avançait dans son plaidoyer pour la paix, passant rapidement par la puberté pour retrouver sa forme adulte.

« Voila qui est mieux. Bien, ils viennent ici en pensant trouver une enfant n'est-ce pas? Lorsqu'ils vont tomber sur plusieurs adultes en armes, ils vont certainement entamer le dialogue pour savoir qui nous sommes et comment on est arrivés ici. Profitons-en pour les raisonner en leur coupant sagement la retraite. Sanya peut les amadouer, et au besoin je peux en prendre un et lui donner envie de se réfugier en larmes dans les jupes de sa maman. Nous devrions nous en sortir sans violence, j'en suis sure. Je vais me placer derrière eux, au cas où les choses déraperaient malgré tout. »

Sur ces bons mots, l'image de la sorcière s'évanouit peu à peu à mesure qu'elle replongeait dans l'éther.

« Pas de morts sauf si vous êtes mis en danger ! »

Tara posa sa main sur la poignée de son épée, prête à la tirer du fourreau en un éclair si les gardes attaquaient avant que Sania n'ait pu utiliser ses sorts de charme.

Au sous-sol, tout le monde attendit. Rapidement, les secondes se transformèrent en minutes et toujours personne ne venait...

Sania attendit, lame toujours au fourreau.

L'absence de bruits dans les escaliers piqua la curiosité de l'elfe
Mince y'aurait des personnes intelligentes dans le tas ?

La sorcière suivait les minutes qui s'égrainaient les bras sagement croisés, pianotant tout de même d'impatience.

Qu'est-ce qu'ils attendent? L'appât semblait pourtant approprié, assez inoffensif pour ne pas rameuter tout le château... et assez précieux pour que la servante ne s'interpose.

A court de patience, la jeune femme s'éleva en direction des cuisines, passant la tête à travers le sol pour jeter un coup d’œil.

Grimpant à travers le plafond, la jeune femme trouva la cuisine depuis un autre angle, cette fois. Dans un coin, une Fantine encadrée par deux orques pendant qu'un orque immense écoutait le chef cuisinier. Son corps bardé de chaînes exsudait une colère sourde et un Mal puissant. A ses cotés se trouvaient une personne plus petite, arborant une longue robe à capuche cachant ses traits. Sur ses épaules, une créature poilue observait les alentours avec ennui avant de fixer son regard sur Alessa. Il sembla tiquer un instant puis reprit son observation, comme si de rien n'était. Entre eux deux, un homme agé qui gifla le cuisinier et lança quelques ordres aux soldats:

« Me déranger pour ça? Laissez la gamine au sous-sol. Elle remontera quand elle aura faim... Postez des gardes en cuisine. Si elle ne remonte pas, elle mourra et on aura plus qu'à la suivre à l'odeur... Si elle remonte, on la capturera et on la mettra avec les autres.

Quand à la cuisinière... Pendez-là aux murs. Mais torturez-là d'abord, qu'elle serve d'exemple... Son mari travaille ici, comme menuisier. Coupez lui les mains et expulsez-le du château.

Je dois vraiment tout faire ici, c'est pas vrai... »

Celle qui avait des traits cachés murmura quelques mots à l'homme agé qui opina du chef avant de quitter la pièce, la capuchonnée et l'orque sur ses talons...

La sorcière ouvrit des yeux ronds de surprise devant la scène qui se déroulait sous ses yeux, détaillant longuement les trois inconnus qui ne montraient aucune forme de pitié pour la pauvre femme. A peine le trio avait-il tourné les talons qu'elle redescendit dans la cave, émergeant de l'éther et s’adressant directement à l'esprit de ses compagnons.

Remontez vite aux cuisines, un vieil homme qui pourrait bien être Phelam est en train de châtier une des servantes qui a tenté de m'aider à l'instant. Il y avait... une silhouette encapuchonnée à ses côtés, peut-être sa conseillère, ainsi qu'un orque particulièrement massif qui va s'improviser bourreau si on ne fait rien. Et ne comptez pas sur moi pour l'abandonner à son sort.

Sans plus attendre, elle se téléporta dans un coin de la cuisine, bien décidée à apprendre aux orques les bonnes manières.

« Bon ... bon bon. Quelqu'un connait le chemin pour les cuisines ? Je prends la tête. »

Changement de plan. Raccrochant sa lyre à la ceinture, Sania n'attendit pas qu'on la guide et se mit à marcher rapidement. Ceux derrière pouvaient bien lui dire quand tourner, non ? Et elle avait autre chose à penser.
« Je suis pas payée pour tout ça. »
Alors qu'elle prenait sa rapière, sa main se couvrait de métal, un gantelet sombre.
« Venir ici, vous aider. Je m'en fiche. Je le fais par bonté d'cœur. »
Sa voix devenait plus assourdie, maintenant qu'un casque de métal paraissait se refermer par-dessus sa tête.
« Je suis du GorUnTha en plus. »
Deux cornes de béliers émergèrent du casque et grandirent, privilégiant largement l'apparence à l'utilité.
« Serait déplaisant qu'on me reconnaisse. Même si c'est pas chez nous et qu'ils sont pas censés être là. »
Ses vêtements parurent se muer en une grande toge brune qui obscurcissait la majeure partie de son corps, devenu apparemment plus grand que d'habitude.
« Et qu'j'ai des cheveux noirs. Mais je suis là à vous aider, et vous savez pourquoi ? »
La petite rapière enfla et prit des proportions plus en accord avec celles d'une épée bâtarde, toujours tenue d'une seule main.
« J'ai toujours rêvé d'envahir un château. »

Attention grosse image.
A part l'arme et les yeux rouges, essentiellement cette personne-là. Mais toujours sa voix normale, juste un peu plus lourde, plus en accord avec sa corpulence illusoire. Et oui, ça pue la magie. Comme à peu près des dizaines de trucs sur Sania. Pour identifier une magie précise sur elle, il n'y a guère que Vision Lucide ou une zone d'anti-magie.

La simple mention de Phelam et de torture ne fit faire qu'un tour au sang de Tara. A quoi bon l'effet de surprise s'ils devaient laisser ses gens souffrir davantage ? Elle emboîta le pas à Sania pendant sa métamorphose et tira sa lame de son fourreau.

« C'est par là » indiqua-t-elle simplement du bout de son épée. « Faites attention à la personne sous la capuche, c'est peut-être l'autre Alessa. »

L'elfe hocha nonchalament la tête avant de murmurer à l'air ambiant.
« Les casse-cous sont de sortie... »

Avant de simplement emboiter le pas derrière les femmes, arc en main.

Pendant qu'Alessa retournait en cuisine, Les autres grimpèrent l'escalier, débouchant dans un couloir. La première ouverture sur la gauche donnait sur la cuisine mais plus loin, ils purent voir 2 orques en train de traîner une femme.

Alessa, elle, reparut à temps pour voir les orques disparaître au coin...

Aravilan se mit à bander son arc à la vue des verdeux, attendant un signal mais ayant les doigts qui la démangeaient.

Sania en entrant prit le temps de considérer la situation avant d'agir. D'autres étaient plus rapides qu'elle pour ça.

La sorcière fixait les deux orques qui encadraient Fantine, furieuse... se laissant peu à peu gagner par une pulsion impie, et l'envie de les voir rôtir.

La lame au clair, Tara fit un signe de tête à ses compagnes, leur signifiant qu'elles avaient quartier libre pour tout ce qui touchait aux orques.