On découvre Ettl, seul sur sa péniche

Il fait rudement froid aujourd'hui. L'air froid descend de la montagne glaciaire qui s'est garée juste au sud de la péniche d'Ettl.

La lumière de l'après-midi s'incline à travers les volets, jetant un motif de lignes parallèles sur le sol qui oscille chaque fois que la barge se déplace dans l'eau.

Pour ceux qui vivent dans la ville flottante, on s'habitue aux pas de ses voisins sur le pont de ses péniches. En effet, les maisons sont aussi des ponts pour les communautés du lac.

On apprend aussi les différents pas de ses voisins, que l'on entend et ressent à la fois lorsque leurs pieds balancent le bateau à des degrés divers.

Il est particulièrement occupé aujourd'hui et la péniche d'Ettl bascule fréquemment. Le trafic supplémentaire sans doute dû au festival de Portebraise dans la ville basse.

De minuscules oscillations rythmiques, puis les pieds lourds d'un grand homme :
Sans doute les pas d'Alaunus et de ses cinq enfants.

Les foulées bruyantes et le plongeon soudain de la proue :
Sûrement les jumeaux MacGearailt, couraient après l'odeur de l'alpaga rôti.


Et maintenant, les pas légers de Zeneviva, la jeune guérisseuse ... qui reste sur le pont d'Ettl pour une raison quelconque et frappe sur son portail.

« Salut ! Il y a quelqu'un ? »

Normalement, elle reconnaît les pas sur sa péniche. Mais cette fois-ci, quoiqu'ils soient familiers, elle ne sait pas à qui ils appartennent.

« Donnez-moi un moment! »

Je n’aime pas avoir des personnes dans ma chambre.

Elle ferme son carnet et le met sur l'étagère et pousse son cristal rose sous son oreiller. Elle passe par le perchoir vide de son corbeau, à côté de la porte.

Ou est Vel?

Il n'était pas là quand Ettl s’est réveillée ce matin. D’habitude, ses croassements la font sursauter avant le lever du soleil.

Elle ouvre la porte. C’est Zeneviva.

« Bonjour. »

« Bonjour, ravi de vous voir, Ettl. » Elle berce son luth dans ses bras, une sacoche vraisemblablement remplie de ses outils de guérison balançait de son épaule. Un signe de tête et un geste du genou accompagnent son salut.

« J'ai vu votre sœur Dara il y a 5 jours. Elle m'a demandé de vous rendre visite ...

Je suis content que vous ayez ouvert votre porte aujourd'hui. En fait, je ne suis pas ici en tant que guérisseuse, mais plutôt pour vous demander de venir faire un petit voyage avec moi. » Elle incline la tête, souriant. « Pas loin, jusqu'à la rive lointaine où les terres commence à couler. »

« Vous n'avez pas de boulot aujourd'hui, non ? »

Ettl se fâche encore de sa sœur. Dara l'a laissée avec ses parents avant leurs morts. Elle voulait s'échapper avec Dara mais elle s’est faufilée seule pendant la nuit. Ettl sait que Dara l’aime, et elle l’aime aussi, mais Ettl n’est pas prête à la pardonner, pas encore.

Ettl considère ce que Zeneviva vient de dire, puis elle ouvre la porte plus pour qu’elle puisse entrer.

Je n'apprécie pas son commentaire, mais ça fait quelques jours que je suis partie de cette péniche. Peut-être que ça vaut la peine de coopérer avec sa demande.

Ettl n’a pas beaucoup d’amis, mais Zeneviva a l’air de quelqu’un elle peut y faire confiance.

« Non, je ne suis pas occupée aujourd’hui. Qu’est-ce que nous ferons là? »

Elle entend un corbeau dans la distance. C’est Vel. Il fait toujours 3 courts croassements puis un long. Elle ouvre une fenêtre en cas qu’il retourne quand elle est partie.

La guérisseuse entre la péniche d'Ettl, toujours berçant son luth. Elle regarde son hôte ouvrir les volets, jetant un solide bande de soleil sur le sol ; elle remarque aussi la perche aviaire.

« J'espère que vous pouvez m'accompagner jusqu'aux épaules du volcan. Là, on a la possibilité de récolter des lichens magmatiques. Une opportunité rare, avec le volcan si proche. »

Elles se font face pendant un laps de temps profond. Zeneviva rompt le silence avec un frisson qui frémit à travers son corps.

« Je sais que c'est ... monstrueux d'avoir perdu une mère ... et un père ... surtout pendant les anniversaires de leurs morts. Mes parents sont morts il y a 6 ans ... »

Elle sourit, la douleur claire dans les yeux.

« Mon esquif est amarré sur la péniche de votre voisin et il ne fait pas si froid au soleil. » Dit-elle, montrant la porte.

« Viens, mon ami. » Toujours souriante.