La scène s'ouvre sur Aurgelmyr :


Il y a deux mois qu'Aurgelmyr a vu une de ses créatures imaginaire se déchaîner ...


C'est l'avant-dernier match, et Aurgelmyr est en compétition contre Érudit Pŷchean. Dans les premiers tours du concours de débat, il avait vaincu deux autres élèves. De petites victoires sans gloire, mais affronter Pŷchean représentait un vrai défi.

Porte-parole grandiose du Sénat universitaire, Pŷchean présente cet argument en faveur de la géniocratie :

« De même que l'université
Jette son ombre sur les bas quartiers ;
Nos esprits augustes, qualifiés
De mener ceux qui sont si abaissés. »

On tourne notre regard sur Thrynn :



« Hé ! »

« BING ! »

« Jeunes gars ! »

« BING ! »

« Tiens le cou bien droit »

Taquines le forgeron tandis qu'il enfonce le tournebroche massif entre les hanches de l'alpaga à chaque coup de marteau.

« BING ! »

« Droit comme l'un de tes flèches ! »

Thrynn et Bajer sont à genoux sur le cou et l'épaule de l'alpaga, le tenant fermement pendant qu'il était empalé. L'ambiance du festival remplissait Portebraise, l'odeur du barbecue rivalisant avec le charbon qui imprégnait généralement les rues.

Bajer regarde Thrynn avec la même dose d'humour que l'alpaga sans vie qui lui regarde entre ses genoux.

« BING ! »

La broche émerge de la bouche de l'alpaga ; Thrynn et Bajer se levent, secouant le sang de leurs mains.

« Merci vous deux ! Je vous appellerai une fois que la peau sera croustillante. »

« De rien. » Réponds-Bajer.

Portebraise était dans le coin sud-est des bas quartiers. Une brise du nord portait une odeur de cerise, de pomme et de fermentation en bas de la colline depuis les vergers immédiatement au-dessus de Portebraise. Dans les rues, les fêtards se gorgeaient d'alpaga rôti et s'imprégnaient du cidre et de l'hydromel du rucher de Mongyi.

Au sud, juste en face du lac bras mort, se trouvait une imposante montagne glaciaire. Ici, dans l'est de Haute-Colline, le lac est étroit et peut être traversé à plusieurs endroits par les péniches de seulement trois familles. Étant si proche, les échos du festival pouvaient être entendus rebondir sur la montagne.

Devant Thrynn, une scène domestique éclate.

« Maman ! Je n'en veux, je n'en veux ! » Une fille aux cheveux noirs arrache son poignet de sa mère et s'enfuie dans la foule.

« Louve ! Je t'en prie ... »La mère se précipite après sa fille.

« Ô, je jure, cette fille est plus en plus une lavette. » Père se dit.

Un garçon se tient à l'écart, aux cheveux verts, vêtu d'un pagne.

Se tournant vers Thrynn, Bajer dit: « Je ne comprends pas les parents qui se plaignent de leurs enfants. C'est comme un archer se plaignant que sa flèche ne vole pas droit. »

Le père est clairement vexé d'être critiqué publiquement.

« Esprits faibles n'ont jamais existé
L'imaginaire alimente la félicité
Forge au quotidien ta légitimité
De l'assurance peut naître la vacuité »

Aurgelmy vient de lancer cette tirade. sans réfléchir, comme souvent. Il ne veut pas blesser Pŷchean mais sa réfutation la touche, ainsi que les universitaires les plus conservateurs. Il sent leurs regards hostiles. il n'a rien contre eux mais ils sont l'incarnation de l'immobilisme, ce qui le terrifie. Etre en mouvement, voire en déséquilibre, c'est ça qui alimente l'imaginaire, la vie ... Svetozar le dévisage durement. Il pense qu'il est dans l'affrontement, que cela compromet aussi ses chance d'ascension au sein de cette caste, car lui et Aurgelmyr sont liés par la fraternité universitaire. Heureusement le sourire narquois de Lyssandre lui redonne du baume au coeur. Elle est moins irréfléchie que lui, elle semble se couler dans le moule alors qu'elle en sape les fondations avec sa thèse.
Sans surprise les juges déclarent Pŷchean vainqueur. On ne mord pas la main qui nous nourrit.

Svetozar attend Aurgelmyr peu après la sortie, ce dernier comprend qu'il ne souhaite pas que les Maîtres les voient ensemble. Il sent ses reproches sans qu'il ait à parler. Ils ont à faire au verger appartenant au rucher de Mongyi. Négocier des fruits pour la Bibliothèque. Une tâche ingrate pour Svetozar, cela n'est pas digne de leur rang. C'est clairement une humiliation lié à sa réplique lors de la joute oratoire. Même si Aurgelmyr trouve injuste que son ami y soit lié, il n'en a cure. Cela lui permet de sortir de la Terrasse et de se promener dans les bas quartiers. Un peu de liberté hors des carcans de l'apparence.

Soudain son attention est attiré par un volcan couvert de neige, il est inhabituellement proche de Haute-Colline, les Terres mouvantes sont incohérentes, chaotiques, magnifiques. Mais un grand bruit le cloue sur place, une éruption, il ne s'y attendais pas. La neige craque, se fissure et des gerbes de lave sont expulsées du cône. Il ne sait pourquoi cela le terrifie. Non, pas la peur. Quand une émotion puissante l'envahit, des créatures apparaissent, il le sait, il le refoule. mais il n'arrive pas à se contrôler. Il tressaille et soudain le voit apparaître dans son champ de vision, derrière Svetozar. Tout d'abord une fumée noire, puis des flammes, une incarnation de sa peur de l'éruption, deux flammes plus vivaces, un foyer, ses yeux ... Elle prend forme, consistance surtout, un sanglier de feu, et Aurgelmyr sait que ce n'est pas une illusion comme il essaie de le faire croire quand des créatures apparaissent quand il raconte des histoire. Le sanglierrugit et s'élance à travers les ruelles. Svetozar s'est retourné, terrifié. Il ne se doute pas que son ami est lié au sanglier.

Thrynn se frotte les mains avec dégoût sur l'herbe, essayant de se débarrasser du sang poisseux.
« Ce n'est pas seulement l'archer qui peut avoir mal façonné sa flèche. Quelqu'un d'autre a peut-être chipoté au carquois, ou bien le bois, mal séché, s'est tordu... Je ne suis pas comme ma mère, moi ! »répond Thrynn, vexé de la remarque de son compagnon.
Thrynn n'est jamais un joyeux luron, et Bajer le sait, ne lui en tenant pas rigueur, bien que ce ne soit pas le cas de tous les autres gardes.
Mais ce jour-là, Thrynn est particulièrement désagréable. Il sent une inquiétude poindre en lui, sans savoir pourquoi. Est-ce parce que le lieu est relativement sans défense, malgré le peu de danger ? Est-ce parce que l'eau du lac est inhabituellement agitée ? Ou bien est-ce le regard de ce garçon aux yeux verts, qui semble lui en vouloir d'avoir aidé à embrocher l'animal ?

Vilma met soudain une tape à l'arrière du crâne de Bajer « Vas-tu te taire bon à rien...Cet homme là, c'est Thorgal, le chasseur qui a rapporté l'animal que t'es en train d'embrocher....Il a perdu son fils ainé il y a quelques années, et ça, ça te change un homme par tous les saints. »
Bajer se retourne et regarde sa femme un peu honteux d'avoir parlé aussi vite, comme à son habitude. Mais ne voulant pas perdre la face devant Thrynn il s'empressa de lui répondre un brin hésitant « heu, heu, va donc nous chercher une bassine d'eau qu'on puisse se laver les mains. »
« Va donc la chercher toi-même, fainéant.....j'suis point ta boniche » lui cria Vilma.

Le père d' Alinoë, Thorgal, avait ravalé sa fierté, ne voulant pas attirer l'attention sur les siens, et pendant que Vilma s' époumoner sur son mari, Alinoë et sa famille avaient continué à déambuler dans les rues de Portebraise.
Tandis qu' Aaricia se mit à courir derrière la petite Louve pour ne pas la perdre au milieu de tout ces gens, Thorgal se retourna pour jeter un oeil sur Alinoë, qui restait souvent en retrait.
Bien que n'étant pas son vrai père, Thorgal avait recueilli Alinoë il y a environ 2 ans. Un enfant perdu au milieu de la nuit, couvert d'égratignures et de boue, était apparu soudainement non loin de leur maison alors qu'ils rentraient tous de l'enterrement de Jolan, mort d'une maladie que même les guérisseurs n'avaient pu soigner. Abattus et plongés dans un profond chagrin, ils n'avaient pas résister à aider cet enfant sorti de nulle part, et sans mémoire, ne connaissant que son nom. Après plusieurs jours de recherches vaines, Thorgal et Aaricia décidèrent alors d'adopter le jeune Alinoë. Ainsi le chagrin d' Aaricia fut un brin apaisé, car pour elle c'éatit un signe des Dieux et Thorgal avait de nouveau un fils....même si ça n'était pas vraiment le sien, et qu'il savait que tôt ou tard Alinoë les quitterait pour retourner de là où il venait.
Ainsi lorsqu'Alinoë lui fit un signe silencieux de la main en direction du verger, Thorgal ne dit rien et acquiesça. Il savait qu'Alinoë était un enfant un brin farouche, préférant la gambader dans la ntaure que fouler les pierres usées des villes.

Alinoë n'aimait pas la ville, mais pour faire plaisir à ses parents, il les accompagna.... non sans trainer les pieds.
Lorsqu'il vit le corps du petit alpaga ainsi "torturé" et embroché, il ne peut s'empêcher de fermer les yeux et de mettre sa main devant la bouche. Il savait bien sûr que l'animal était mort et que les hommes avaient besoin de se nourrir, mais la vision de tout ce sang lui fit tourner la tête. Décidément il n'y habituerais jamais.
Il croisa alors le regard de son père et lui désigna du doigt le verger, là ou se trouvaient les ruches de Mongyi. Son père acquiesça d'un signe de tête approbateur.
Alinoë se précipita alors pour s'éloigner des bruits et des odeurs nauséabondes de la basse-ville.
Bien que situé dans Haute-Colline, le verger était un coin de calme au sein du tumulte de la ville, et Alinoë aimait s'y rendre de temps en temps.

ahhhh voilà qui est bien mieux, pauvre petit alpaga qui n'avait rien demandé.. pensa-t-il sa longue chevelure verte flottant au vent tandis qu'il courrait éperdument vers les ruches de Mongyi. « Allons voir comment se portent les abeilles. » tout sourire.

« Oh mais il fait drôlement froid ici...des montagnes enneigées sont arrivées trop près du verger... pauvres abeilles elles doivent congelées » dit Alinoë à voix haute vêtu d'un simple pagne et pieds nus.
Mongyi ne semblait pas être là, ou du moins Alinoë ne le vit pas lorsqu'il s'approcha des ruches. C'est alors qu'une abeille vient se poser dans le creux de sa main
« Oui, je sais tu as froid ma petite...
Quoi ?
non, c'est impossible..
Il faut faire quelque chose alors...
votre reine ne doit pas mourir...
Laisse-moi réfléchir... »
Tandis qu'Alinoë réfléchissait d'autres abeilles vinrent se poser sur Alinoë, cherchant un peu de chaleur. En très peu de temps, Alinoë était entièrement recouvert d'abeilles.
Ouvrant grand les bras afin que chacune d'entre vous puisse profiter de la moindre parcelle de mon corps
« Oui, venez vous réchauffer mes amis...je vais trouver une solution »

« OUI, j'ai trouvé »

Mais sa joie fut de courte durée. Au même moment, sorti de nulle part, une créature de flammes ressemblant à un sanglier s'échappe soudainement de la montagne enneigée. Elle descend la montagne maintenant en feu ( elle cachait un volcan dans ses entrailles apparemment ), se dirigeant droit sur la ville.
Les ruches de Mongyi sont sur son chemin.

Alinoë s'agite alors frénétiquement « Allez, ouste, je dois l'éloigner d'ici, ou vous allez toutes mourir »

Débarrassé des abeilles qui s'envolent en tourbillonnant, Alinoë fait de grand signe à la créature de feu qui se met à le poursuivre.

« A l'aide, à l'aide » m'écriais-je en dévalant la pente du verger le plus rapidement possible.

Aux cris de l'enfant, Thrynn lâche le morceau de pain qu'il rongeait distraitement et se relève de la souche qui lui servait de siège.
Il regarde autour de lui, mais les deux autres gardes sont de loin et distraits. Il siffle un coup bref dans ses doigts pour les alerter, puis se précipite vers l'enfant.
Quand il aperçoit la créature, il attache en vitesse la corde de son arc.
« Encore ! Mais c'est pas vrai... », grommelle-t-il.
La vision de la créature, entourée d'un nimbe de flammes, ne lui dit rien qui vaille. Même s'il la touche d'une flèche bien placée, cela la blessera-t-elle suffisamment pour qu'elle cesse sa poursuite ?
Nerveusement, il sent sa sueur rouler le long de ses bras et se condenser en une flaque brillante le long de ses poignets.
« Pas maintenant ! Ce n'est pas le moment de jouer ! » murmure-t-il.

Il s'adresse ensuite à l'enfant, tandis qu'il encoche une flèche.
« Cours, petit ! Droit comme le vent ! »

On regarde tandis que Nature se réveille

Tout autour d'Aloinë, sa monde se tremblent :

Les sabots du maudit porc piétinent le sol ;
Le volcan jaillit la lave sur ses flancs ;
Les abeilles se pressent sur sa peau,
Grouillant dans ses cheveux verts.

Son monde entier s'élevant sa vibration.

Le maudit porc charge un érudit, le lancer en air,
Le faisant jeter son registre ...
Maintenant enflammé ...
Dans une parabole enfumée ...
Juste au-dessus des fleurs de cerisier ...
Où un petit singe vous fixer avec des yeux écartées ...

Alinoë regarde l'érudit tourner dans les airs, sûrement mort ...

Sa couverture d'abeilles enregistre sa peur, et ils se préparent au combat. Soudain brûlant, ils se mobilisent comme pour défendre leur reine.
Lorsque le sanglier lui charge, Alinoë essaie de courir, mais ses pieds me touchent pas le sol.

Aurgelmyr ...
voit son compagnon de couchette jeté vicieusement dans un cerisier, secouant le gel des fleurs.

Au milieu de mille pensées bourdonnantes, le savant imaginatif rappelle le débat, très discuté à l'Université, de l'aérodynamique impossible de l'abeille domestique ...

Il regarde ensuite un essaim d'abeilles vrombissant, enveloppant un garçon et le portant dans les airs.

La voix de Thrynn résonne alors qu'il sprinte vers le verger.


Bajer était allé chercher un bassin d'eau, et il est loin derrière. Ses frères d'armes sont aussi trop loin d'agir.

En contournant un cerisier, il voit toute la scène :

Le maudit sanglier, chargeant le garçon aux cheveux verts ...
Le singe parmi les fleurs gelées ...
Deux savants : un debout et un allongé et fumant ...
Et le garçon, bourdonnant dans les airs.

La terreur engendrée par l'horreur de l'apparition du sanglier démoniaque, la culpabilité de sa responsabilité dans l'affaire sont confronté au sein des émotions d'Aurgelmyr par la beauté de la scène où des abeilles enveloppent et élèvent ce jeune enfant. Un instant de grâce où le merveilleux s'incarne. Le jeune bibliothécaire est tout d'abord paralysé par ces contradictions, avant que l'horreur ne l'envahisse quand Svetozar est balayé par la créature issu de son imagination.

« Non !!!!!!!!! »

Le cri envahit le verger, tout semble se figer. Il aura eut au moins l'avantage de détourner l'attention du sanglier qui fixe désormais Aurgelmyr, son sabot tambourinant le sol vers l'opportun qui trouble sa rage.

« Non.
Tu n'as pas ta place ici.
Tu es fils de feu et de terre.
Tu es fait pour être libre, ici les hommes vont te tuer ou pire t'enfermer.
Rentres chez toi. Retourne au volcan. »

Aurgelmyr sait qu'il n'a pas al faculté de parler aux animaux. mais ce n'est pas un animal. c'est une chimère, issu de son imagination.
Il peut essayer de réparer sa responsabilité, mais il est seul coupable, pas cette créature, belle malgré la terreur qu'elle inspire, car issu des contrées imaginaires.

Thrynn, sur la fraction de seconde qu'il lui reste avant que sa fenêtre de tir devienne une fenêtre de vol plané, essaye d'associer ce qu'il voit à ce qu'il peut faire. Il n'arrive pas à penser à quoi que ce soit d'autre qu'à une flèche, pour régler ce problème, mais en même temps il sait que le feu rongera sa flèche sans blesser l'animal.

Il rassemble l'eau autour de lui, sa sueur et l'eau qui gorge la végétation près des ruchers. Il sait qu'il ne peut en manier beaucoup, mais il la presse de se figer momentanément en épousant sa pointe de flèche, se concentrant au maximum puis de se relâcher quand elle touchera la bête. Avec un peu de chance, l'animal sera suffisamment sonné ou blessé et repartira d'où il est venu...




mystic badger lance 2d6+3 et obtient 11 (5, 3)

Lancé dans une course effrénée contre la mort, Alinoë, toujours enveloppé par les abeilles virevoltantes, courait à toute enjambée dans la direction de Thrynn.
Il sauta par dessus un petit rocher qui se trouvait sur son chemin de fuite....et ses pieds ne touchèrent plus le sol.
Les abeilles étaient venus se logeaient dans sa longue chevelure verte et le maintenaient en vol.

« Ohhhh, je voooole » s'exclama-t-il en évitant ainsi la charge meurtrière du sanglier de feu qui poursuivi sa route dévastatrice vers un jeune homme qui n'a pas la même chance qu' Alinoë.
Mon dieu c'est horrible... je crois qu'il est mort pensa-t-il avec tristesse.

Un autre jeune s'interposa alors, essayant d'attirer l'attention du sanglier sur lui. Il avait les mêmes accoutrements que l'autre jeune homme que le sanglier avait envoyé en l'air quelques secondes auparavant.
Mais il est inconscient, il va se faire tuer lui aussi pensa-t-il alors qu'un trait bleu vint frapper la bête enragée.

Peu habitué à voler ainsi, Alinoë gesticula un peu des bras, et sa main droite vint toucher son flanc au niveau de son pagne sur lequel était coincé sa flûte. Une idée émargea soudainement en tête.
Mais oui, ne dit-on pas que la musique adoucit les moeurs
Toujours flottant dans les airs à quelques petits mètres du sol, maintenu par les cheveux par la nuée d'abeilles, Alinoë se saisit de sa flûte et entama une douce mélopée en direction du sanglier, mais hélas la bête était bien trop enragée pour entendre quoique ce soit

Les festivals sont toujours un endroit idéal pour profiter de ceux qui s'amusent. Personne ne manquera quelques pièces d'or et si c'est le cas, je serai partie depuis longtemps, se dit Dara en se dirigeant vers le festival. Même si je ne gagne pas beaucoup aujourd'hui, au moins je pourrais peut-être trouver de l'hydromel.

« Merde, Elgon, où es-tu ? » Ce singe a son propre esprit, pensa Dara en se promenant dans le festival, se livrant aux sons et plaisanteries qu'il avait à offrir. L'hydromel aida également son humeur en cours de route.

Alors qu'elle s'éloignait de la foule, Dara aperçut un verger au pied de la colline. C’est ça, j’en suis sûre, se dit-elle. Elly aime les fruits.

Dès que Dara arriva dans le verger, elle répara Elgon assis dans un arbre. Elle répara également une scène horrible qui se déroule devant elle. Une sorte de bête enflammée faisait des ravages dans le verger. Au milieu du chaos, elle remarqua plusieurs personnes essayant de se défendre et un étrange essaim d'abeilles. « Qu'est ce qui se passe ici ? ». Elle se cacha derrière l'un des cerisiers, regardant avec terreur. Elle chuchota à Elgon « Elgon viens ici ! ». Mais c'était inutile. Le délicieux fruit du verger retint son attention, quel que soit le pandémonium qui l'entourait. Il s'en fiche.

La bête prit conscience de la présence de Dara, mais maintint sa fixation sur un jeune homme, inconnu de Dara. Même si chaque once d'elle voulait courir, elle savait qu'elle ne pouvait pas partir sans une conscience coupable. Elle jeta un coup d'œil autour de l'arbre juste assez pour avoir un bon aperçu de la bête et et lança sa dague.

Pendant ce temps, le volcan fait rage

Après avoir encorné Svetozar, le sanglier commence à dégager l'odeur de la chair brûlée.
Comme si un alpaga était rôti trop près de trop de charbons.


Le sanglier fait demi-tour, ses sabots déchirent des trous fumants dans l'herbe. La rage et la peur se combinent pour propulser le porc vers son créateur ...


« Vouit ! Pschit ... »
« Vouit ! »
« Vouit ! Pschhhit ... »


Deux flèches bouillent dans l'épaule du porc tandis que l'une rate la marque. Le sanglier trébuche et glisse sur le sol, brûlant une bande de terre. De son côté, maintenant aux bottes d'Aurgelmyr, il donne un coup de pied dans l'air en se préparant à monter ...


Emergeant soudain de derrière un cerisier, une brune avec une dague laisse sa lame voler directement dans l'aine exposé du sanglier couché.

« Groin ! »



« Bzzzzzzzzzzzz »


Alinoë est beaucoup trop émoustillée,
De jouer dans une manière lénifiant ;
Tenu en altitude par les abeilles,
Il façonne une mélopée attrayante.

« Bzzzzzzzzzzzz »
La fille des cheveux noirs émerge des cerisiers ...
« Bzzzzzzzzzzzz »
À cinq pas de Thrynn ...
« Bzzzzzzzzzzzz »
Avec un œil couvert par ses cheveux noirs, elle regarde Alinoë, qui lévite parmi les cerisiers en fleurs.
« Bzzzzzzzzzzzz »

« Alinoë ? »

Le sanglier se dresse ...

Que faites-vous ?

Aaricia, après avoir rattrapé Louve, finit par lui acheter une cuisse d'alpaga rôti, ruisselante de jus. Louve avait bien aimé cette course-poursuite avec sa maman, et aussitôt la cuisse en bouche, elle se remit à courir à travers la foule.

« Attrape-moi Maman ahahah » lui lance-t-elle alors qu'elle se met à zigzaguer entre les jambes des gens. Aaricia a bien du mal et finit par la perdre de vue.
« Louve ! Reviens ! »
Mais Louve était déjà bien loin.
Riant de sa malice, Louve courait courait....et riait beaucoup....C'est alors qu'elle entendit la douce musique venant du verger non loin. Elle reconnaîtrait le son de flûte d' Alinoë parmi 1000 autres, et elle se précipita pour aller voir.


La petite Louve a toujours eu un profond ressentiment à l'égard d' Alinoë. Non pas qu'elle le haïssait du haut de ses 8 ans à peine, mais elle a toujours eu du mal à l'accepter. Alinoë n'est pas Jolan, son grand frère décédé il y a 2 ans de ça, et il ne le sera jamais.
Elle n'a jamais réellement compris comment ses parents avaient pu ainsi "remplacer" Jolan aussi facilement. Bien évidemment, Louve est bien trop jeune pour comprendre ce qu'il se passe dans la tête des adultes, et elle réagissait en enfant. Elle est simplement jalouse en fait, rien de plus.
Le voir ainsi en train de flotter dans les airs, flûte au bec, ses cheveux peuplés par une nuée d'abeilles, tandis que d'autres encore gravitent autour de lui, ne manque pas de la surprendre complètement et en lâche même sa cuisse d'alpaga.

« « Alinoë ? » » lance-t-elle, sa bouche recouverte de jus de viande. C'était la première fois qu'elle prononçait son nom.

Alinoë, tout occupé à essayer de calmer le sanglier en feu n'avait pas vu sa soeur arriver, et lorsqu'elle prononça son nom, son sang ne fie qu'un tour.

« NOOOON, VA-T-EN LOUVE » crie-t-il, complètement effrayé.

Faisant fi du danger que peut représenter le sanglier de feu enragé, Alinoë se précipite directement sur Louve. Prêt de toucher de sol, les abeilles se retirent progressivement de la longue chevelure verte d' Alinoë comme une trainée de pétales de cerisiers emportée par le vent.
Ainsi emporté par son élan, Alinoë saisit Louve dans ses bras et tous deux tombent à terre.

Aurgelmyr n'a guère bronché quand le sanglier s'est précipité vers lui. Abasourdi par la violence de la créature à l'encontre de son ami Svetozar, il ne peut que se sentir coupable. La fureur, la charge, ne serait-elle pas l'incarnation de son entêtement ? Celui-là même qui lui a fait tenir tête aux vieux érudits ? C'est ce que lui reprochait son compagnon. Foncer sans réfléchir, plein de fureur contre l'immobilisme. Et voilà que sa colère s'était incarné, qu'elle s'était retourné contre un être qu'il aimait. c'est pour cela qu'Aurgelmyr avait détourné l'attention du sanglier vers lui, le seul coupable dans cette histoire. Même la bête n'y était pour rien.

Aurgelmyr se penche sur elle avant qu'elle ne se relève. Lui touche le groin et lui murmure.

« Je t'en pries, rentres chez toi, retournes au volcan.
Tu y seras libre, dans ton élément, ta beauté et ta force s'y épanouiront. Pas ici. »

Thrynn encoche une nouvelle flèche. L'érudit semble tenter quelque chose avec la bête. connaissant leur réputation de mages, Thrynn préfère lui laisser un peu de temps. Mais si le sanglier le charge, il n'hésitera pas à cribler la bête de flèches. La dague de la jeune fille lui a montré qu'elle était bien vulnérable aux armes conventionnelles.

« Erudit ! si vous en avez le pouvoir, renvoyez-le au feu dont il est né... Sinon, la garde le traquera et le tuera, car il a donné la mort à un concitoyen... »

De derrière l'arbre, Dara regarde l'érudit s'approcher de la bête, qui se tord de douleur. Elle le regarde murmurer à la bête et se demande pourquoi il lui fait tant confiance. Dara fait signe à Elgon d'aller récupérer sa dague. Bien que parfois pénible, Elgon est assez intelligent et a été dressé pour aider dans de nombreuses situations, comme récupérer des objets brillants.

Cette fois, Elgon écoute. Il descend l'arbre gracieusement, presque comme s'il danse, inconscient des dangers qui l'entourent. Il fonce vers le sanglier et attrape la dague qui est tombée au sol. Le sanglier est tellement obsédé par l'érudit qu'Elgon passe inaperçu et il revient sur l'épaule de Dara avec la dague dans ses pattes.

Dara entend l'homme à l'arc crier à l'érudit. Moi non plus, je ne laisserai pas cette bête s'en sortir impunément. Elle décide de se faufiler vers le sanglier. Une fois de plus, elle lance sa dague vers le sanglier.

Rencontres Familiales

« Groin ! »


Aurgelmyr sent la chaleur torride du sanglier s'atténuer sous sa main, sa respiration ralentissant.

Anticipant le pire, Alinoë recouvre sa sœur adoptive de sa chair, cet acte de protection leur toute première étreinte.


Tandis que Alinoë descend des abeilles, le singe descend de la branche, secouant une pluie de pétales de cerisier.

Il galope vers la bête maîtrisé, arrache sans-façon la dague de son aine et retourne à Dara.

Arrivant silencieusement à ses côtés, Bajer pose une main sur l'épaule de Thrynn.

« Qu'est-ce ... »

À ce moment, le sanglier se fond comme une bûche dans le feu, crépitant, s'écroulant ...

Comme des étincelles dans un tourbillon, les cendres se lèvent et prennent la forme d'un homme.

Dans la voix de l'érudit :

« Prêter l'oreille, père trop entêté,
Vous dont l'imagination éclatée ;
Forge au quotidien ta liberté,
Ne soyez pas par des murs emporté. »

L'homme au carbone pose un doigt sur le front d'Aurgelmyr.


La dague de Dara pénètre dans le dos de l'homme de carbone, qui explose dans une rafale d'étincelles.

Svetozar est toujours sur l'herbe.

Thrynn reste un instant tétanisé par ce qui vient de se passer devant lui. La créature - ou est-ce un homme ? - explose, brûlant gravement l'érudit. Voyant ce dernier blessé, Thrynn revient en mode conscient et hurle à l'attention de ceux restés à l'arrière :
« Blessés ! Des blessés ici ! La créature est morte, mais il y a des blessés ! Appelez des guérisseurs ! »

Et un mort, aussi, rumine-t-il.

Il s'approche de l'érudit, essayant de voir s'il peut faire quelque chose. Il n'est pas un expert pour soigner les gens, plutôt pour les blesser, aussi ne fait-il pas quelque chose qui pourrait mettre en danger l'érudit plus qu'il ne l'est déjà.

jet de sagesse
mystic badger lance 2d6+2 et obtient 9 (3, 4)

Haletant, Alinoë se retrouva le corps au dessus de Louve. Ses yeux sombres aux reflets violets plongèrent dans ceux de sa jeune soeur. Ses deux billes bien rondes n'osèrent pas croiser trop longtemps ceux de son grand frère adoptif et elle tourna presque aussitôt le visage, sa mèche rebelle retombant sur son oeil gauche comme à l'accoutumée. Sans mot dire, ses deux petites mains repoussèrent gentiment le torse nu et frêle d' Alinoë. Ce dernier s'écarta en silence, et tout en se relevant il s'épousseta ses genoux plein de terre.
Il lui tendit alors la main pour se relever mais celle-ci l'ignora et elle redressa toute seule.

« Tout va bien Louve ? j'ai eu si peur..... »dit-il le visage très anxieux.

Pour toute réponse, Louve détourna à nouveau le regard, cachant son visage au sein de ses épais cheveux noirs un peu graisseux.
Alinoë sut qu'elle ne dirait rien de plus . Il se retourna.... pour voir que le sanglier avait disparu, et que le jeune homme bien habillé était blessé au visage.
Alinoë , de dos, n'avait pas assisté à la scène qui s'était déroulé juste avant.

Aurgelmyr demeure interdit par ce qu'il vient de vivre. La transformation du sanglier en cette apparition. Le fruit de son imagination ? Une incarnation ? Les deux ?
A-t-il croisé cet homme de cendres crépitantes dans ses lectures ?


Lorsque celui-ci éclate, une cendre brûlante vient marquer le jeune bibliothécaire au front. Elle ne disparaîtra pas, laissant sur Aurgelmyr un signe indélébile de ses pensées et de ses aces.
Plus encore, mais il ne el sait pas encore, les blessures de Svetozar, qui ne pourra plus jamais marcher normlaement. car son compagnon vit encore. mais des béquilles l'accompagneront toute sa vie.
Et même si Svetozar en sait pas qu'Aureglmyr est responsable de l'apparition du sanglier, lui ne pourra aps se débarrasser de ce sentiments de culpabilité.

Lorsque l'archer vient s’enquérir de ses nouvelles, l'érudit lui répond.
« Svetozar, il est vivent, il faut s'en occuper. »

Ensuite Aurgelmyr s'évanouit.