26 juin 3319 SA matinée

Khelekril inclina respectueusement la tête :
« Oh, vous parliez de mon intervention au précédent conseil. Mes excuses. Certes, plus que des alliés de choix, père, j'irai jusqu'à dire des sujets de choix. Vous êtes le seul et unique souverain légitime des Edain sur Arda désormais. Les fidèles de la Terre du Milieu, dès lors qu'ils apprendront notre existence, attendront notre venue et notre aide plus que tout autre chose au monde. Du moins, c'est ce que je pressens. »

« Khelekril voit juste ; même si nous ne pouvons prévoir leur réaction, nous serons pour eux le retour de la lumière parmi les ténèbres, c'est fort probable. Mais avait de poursuivre plus avant les discussions sur les sujets que nous avons exposé depuis le début de ce conseil, je demande au roi la permission de m'entretenir avec lui, le temps d'une interruption de séance de seulement quelques minutes, seul à seul. »

Fëaromen regardait en direction d'Elendil, dans l'attente de sa réponse.

26 juin 3319 SA matinée
« Si cela ne peut pas attendre soit. » Se tournant vers les autres conseillers il ajouta : « Profitez de l'interlude pour réfléchir à ce qu'il nous faudrait négocier avec Gil-Galad pour notre installation : fut-ce il ressources humaines ou matérielles. »

Fëaromen fit quelques pas avec son ami pour s'éloigner et pouvoir discuter à l'abri de toute oreille indiscrète.
« Elendil mon ami, les pierres de vision - les palantirí - nous seraient d'une grande utilité dans les jours qui viennent, en particulier sur les deux sujets qui nous occupent aujourd'hui au conseil. Nous avons tenu leur existence secrète jusqu'à présent mais pour les utiliser à bon escient, il faudra de toute façon révéler leur existence, uniquement à nos gens de confiance bien sur. M'autorisez-vous à en parler au conseil ? Irons-nous en chercher une afin de la leur montrer en reprenant séance ? »

Très intéressant ... peut-être bien que nous devrions les faire rentrer dans la confidence ...
« En effet, cela me semble être une bonne idée. D'autant plus qu'il faudra bien qu'ils le sachent dans l'avenir, autant le faire tout de suite. »

Elendil retourna à la table avec ses conseillers et leur dit : « Attendons le retour de Fëaromen, il ne devrait pas être long. »

26 juin 3319 SA matinée

Fëaromen se rendit dans les appartements du roi, dont il était le seul autre à avoir l'accès librement. Il se dirigea vers les grandes caisses et coffres de bois qu'Elendil avait toujours gardés près de lui depuis son départ. Il prit le plus petit des coffres, d'une taille déjà respectueuse et dont les arêtes mesuraient trente centimètres de côtés. Il l'ouvrit à l'aide d'une nouvelle clef, regarda à l'intérieur, brièvement fasciné, pour le refermer presque immédiatement et l'emporter avec lui.
Quelques minutes après le retour d'Elendil, Fëaromen réapparût donc dans le jardin extérieur sous le regard intrigué des autres membres du conseil. Il ne se rassit point à la grande table de marbre mais posa le coffre sur un petit autel de granit qui la jouxtait. Il tendit la main vers le coffre et invita le conseil à s'approcher :
« Mes amis, je vous invite à me rejoindre, j'ai à vous montrer un trésor de la plus haute importance. Cette invitation est la marque de la grande confiance que le roi porte en vous. Souvenez-vous en, et tenez pour secret et sous silence tout ce que vous apprendrez à propos de ceci. »

Les membres du conseil approchèrent et formèrent un cercle autour de l'autel, impatients de découvrir ce que Fëaromen avait de si important à leur dévoiler. Celui-ci ouvrit finalement le coffre et découvrit un objet parfaitement sphérique, sombre et qui semblait fait de verre ou de cristal, soigneusement enveloppé dans un écrin de soie.
« Ceci est une des sept pierres que le seigneur d'Andunië, Amandil, défunt père de notre roi, reçut en cadeau des elfes de Tol Eressëa. »


« Elles lui furent offertes en cadeau alors qu'il recevait l'un des derniers navires elfe qui osa encore entreprendre le voyage jusqu'à Numenor, voyage au terme duquel nos amis devaient accoster en secret... On les appelle les Palantíri - les pierres de vision - et c'est le plus grand des Noldor, Fëanor - le créateur des Silmarils - qui les façonna. Je vais vous exposer brièvement une partie de leurs pouvoirs, mais j'y reviendrai car il me faudrait bien plus de temps pour vous expliquer leur fonctionnement, ce dont je ne dispose point en cette heure. J'ai par ailleurs écrit tout un ouvrage à ce sujet, que vous pourrez consulter. Ceci dit, une démonstration vaut mieux que de longues explications. »

Fëaromen se tourna vers Elendil, qui d'un signe de tête approuva, puis il prit le palantir dans sa main gauche. Les conseillers purent voir que la pierre comportait deux pôles, et l'intendant prit grand soin à la garder dans l'exacte position dans laquelle il l'avait prise. La ligne formée par les pôles et le centre de la sphère pointait à la verticale. Fëaromen fixa son regard sur la pierre, en une intense concentration qui paraissait éprouvante pour les observateurs de la scène. Le centre de la pierre s'éclaircit et des images commencèrent à apparaître sur l'ensemble de ses hémisphères. Les scènes qui s'animaient dans l'objet étaient incompréhensibles au début : paysage de montagnes, forêt, barde jouant de la flûte puis scène de couronnement, armées en mouvement... Tout cela s'enchaîna sans aucune logique pendant près d'une minute, au terme de laquelle l'image se figea enfin sur un magnifique palais et son jardin, que l'on pouvait admirer depuis une bonne hauteur. Il était probablement le milieu de la matinée, on devinait le déplacement de personnes dans ce majestueux tableau, petit à petit, les images progressèrent en direction du jardin, divisé en carrés par des haies d'arbres soigneusement entretenus. De nombreuses tables de pierre meublaient l'endroit. Près de l'une d'elle, plusieurs personnes étaient attroupées en cercle. La scène s'en rapprocha jusqu'à ce que tous purent se reconnaître clairement dans le globe. Alors Fëaromen sourit, attendant des réactions.

Linfëa se rapprocha de Fëaromen et regarda intensivement la pierre que tenait le conseiller du roi ... puis regarda au ciel ... puis de nouveau en direction de la pierre. Mais mais mais ... par quel tour de passe-passe cela marche-t-il?! Mais le dirigeant de la guilde des aventureux ne se laissa point démonté pour si peu, il tenta de rationaliser la situation à voix haute : « Je ne vois rien au dessus de nos têtes et pourtant cette pierre, par une quelconque magie, parvient à nous observer de haut ... comment cela est-il possible? »

Sothor, comme tout un chacun, pouvait anticiper les potentiels usages d'un tel objet. Comme par exemple observer les cartes militaires de leurs futurs adversaires et organiser ses défenses en conséquence, pour perdre moins d'hommes au combat.
Ses questionnements fusèrent :

« Comment cet objet fonctionne-t-il ? Quels sont ses capacités ? Ses attributs ? Ses limites ? Peut on voir quelqu'un de non consentant ? Comment se prémunir de ses effets ? Ne peut il voir que le présent ? Peut on communiquer avec ? Si oui sous quelles conditions ? Qui d'autre est au courant ? Qui d'autre en possède ? Où récupérer votre fameux ouvrage Fëaromen? »

26 juin 3319 SA matinée
Fëaromen expliqua du mieux qu'il put alors qu'il continuait à stabiliser les images qui apparaissaient :
« Ces pierres sont imprégnées du plus grand des savoirs et des talents des elfes. C'est une magie que je ne puis moi-même expliquer, à l'image des anneaux de pouvoir sur lesquels j'ai mené quelques recherches.
Général Sothor ! Doucement voyons, le voyage ne vous a pas fait perdre une once de votre pragmatisme, il semblerait. Voyons, dans l'ordre... »
Fëaromen avait une grande faculté à retenir ce qu'on lui disait, fort heureusement, sinon il eut dû demander à Sothor de s'y reprendre à plusieurs fois.

« Qui peut les utiliser ? Elendil et ses héritiers légitimes uniquement, car c'est au seigneur d'Andunië qu'elles furent offertes, en consolation de ne plus pouvoir entretenir de relations avec les elfes. »
Tout le monde ouvrit de grands yeux vers l'intendant.
« Ne vous méprenez pas, quand bien même j'appartiens à la lignée d'Elros, comme nombre d'entre vous autour de cette table, je n'ai aucune prétention sur le thrône. Le roi a signé à mon intention une autorisation dûment signée - un mandat - si vous préférez. Je suis donc le mandant de ce palantir, ce qui n'empêche pas Elendil de l'utiliser. Le roi peut faire de même avec n'importe quelle personne qu'il juge digne de confiance, et qui en a les capacités... Non pas qu'il faille avoir quelque talent de magicien, la force de volonté est bien plus précieuse quand il s'agit de les manipuler et cela est très vite fatigant pour qui n'en a pas l'habitude.

Parlons maintenant de leurs capacités. Elles ont chacune une portée limitée, qui dépend de leur taille. La pierre du roi elle, ne connaît pas cette limite d'après nos recherches, et vous comprendrez mieux pourquoi quand vous poserez vos yeux dessus. Elle est très imposante ! Celle-ci » dit-il en brandissant la pierre qu'il tenait dans sa main, « fait partie des plus petites. Sa portée est d'environ cinq cent lieues. Elle permet d'aller scruter la Terre depuis ses points les plus vertigineux, jusqu'à un détail aussi infime qu'un anneau porté au doigt d'un homme au milieu d'une armée.

Pour ce qui est de leurs attributs... » Fëaromen fit subitement tombé la pierre au sol, sur une dalle de granit, provoquant force cris de stupeur dans l'assistance.
« Aucun outil ne peut ne serait-ce que les égratigner. Nous supposons cependant que le feu d'Orodruin les ferait fondre. »

Fëaromen relâcha ensuite sa concentration, et ses traits s'adoucirent. Sur la pierre, l'image du conseil s'estompa pour faire place à la vision d'une île puis très vite à d'autres scènes, de façon désordonnées, tout comme elle l'avait fait quand l'intendant l'avait enlevée du coffre :
« Lorsqu'on ne cherche pas à les contrôler, les palantiri diffusent des images "aléatoire" dont l'analyse se révèle ardu. Elles peuvent relever des événements du passé, du présent, comme de l'avenir. Les pierres sont connectées entre elles et gardent en mémoire toutes les visions qu'elles ont déjà eues. C'est une des raisons pour lesquelles nous les tenons enfermées, dans l'obscurité, dans ces coffres doublés en mithril. Cela évite qu'elles se "surchargent".
L'autre raison, c'est que seule l'obscurité est capable de les arrêter. Enfin, presque que l'obscurité...
Encore une fois, un démonstration sera bien plus parlante. »

Fëaromen reprit la pierre, la positionna correctement dans sa main et força sa concentration. Le palantir affichait à nouveau les conseillers. Fëaromen se mit entre eux et le palais.
« Si vous voulez observer dans une direction, il faut vous placer à l'opposé de celle-ci par rapport à la pierre. Bien, imaginons que nous souhaitions jeter un œil dans les cuisines du palais. Impossible, à priori, car la pièce se situe à l'intérieur des murs. »

Sur la pierre, le mur du palais se rapprocha jusqu'à ce qu'on distingue parfaitement une des pierres qui le composait. Puis subitement, les hémisphères affichèrent la grande salle du trône, et Fëaromen continua de guider ainsi la vision, traversant tous les murs jusqu'aux cuisines où s'affairaient de nombreux elfes.
« Si par contre, j'essaye d'observer la remise, plongée dans l'obscurité... » l'image traversa la porte, et la pierre devint aussi sombre qu'une pierre volcanique.

« Enfin, essayons maintenant de plonger sous les jupons de la sublime cuisinière que nous venons de croiser... Ne me dîtes pas que l'idée ne vous a pas effleurer l'esprit ! »
Les protestations outrées de certains des membres du conseil furent vite étouffées car la pierre devint aussi sombre que lorsqu'elle fut dirigée dans la remise puis reprit son manège habituel.

Fëaromen la laissa ainsi. Il reprit :
« Aucune mauvaise intention ne peut guider les palantiri, ou alors il faudrait une très grande force de volonté, qui est hors de la portée du commun des mortels et même des elfes. »

Fëaromen se rapprocha à nouveau des autres conseillers et poursuivit ses explications en réponse à Sothor.
« Vos questions sont pertinentes général.
Qui d'autre est au courant de leur existence ? En terre du Milieu, peut-être Gil-Galad, Galadriel et Elrond, les pierres ayant été façonnées par le plus illustre des elfes de leur lignée. Et bien sûr, il y a ceux de Tol-Eressaë, l'île rattachée à Valinor sur laquelle repose, au sommet de la plus haute tour, la pierre maîtresse. Nous ne pouvons malheureusement pas rentrer en contact avec elle... Toutes les tentatives d'Elendil en ce sens ont échouées.
Qui d'autre en possède ? Les Teleri de Tol-Eressaë ont la pierre maîtresse, nous ne savons pas s'ils en possèdent d'autres. En terre du milieu en revanche, nous sommes les seuls. Un sondage minutieux - pierre à pierre - nous a permis de nous en assurer. Mais vous comprenez bien qu'il est absolument crucial d’empêcher l'ennemi de s'en emparer.

Les pierres sont liées les unes aux autres, général. Si vous teniez entre vos mains l'une d'entre elles et moi celle-ci, nous serions en mesure de communiquer par la pensée, de sens à sens. Néanmoins, rassurez-vous, il est impossible de pénétrer les pensées de votre interlocuteur. Cela ressemble fort à une conversation normale, un peu à la façon dont vous imaginez un dialogue à l’intérieur de votre esprit. Il est plus facile de faire ressentir ses émotions et ce mode de communication est extrêmement efficace. »

Fëaromen marqua une pause, soulagé d'en avoir terminé.
« En conclusion, vous entrevoyez tous l'avantage immense que ces précieux cadeaux représentent pour le royaume. Les possibilités qui s'offrent à nous sont innombrables. A nous d'en faire le meilleur usage.

Pour ce qui nous occupe aujourd'hui, vous comprenez pourquoi j'ai souhaité vous révéler l'existence des pierres séance tenante.
Tant dans le choix de notre lieu d'installation, que dans notre surveillance des colonies pour savoir ce qu'il advient des fidèles de la Terre du Milieu, les pierres vont jouer un rôle majeur. »

Fëaromen rangea finalement le palantir dans son coffre et invita tout le monde à reprendre sa place autour de la table. Il restait ouvert aux questions, et laissa désormais le conseil décider des missions et de la stratégie qui s'ouvrait avec les éléments qu'il venait de révéler. Il était épuisé.

Erika se remit de ses émotions après l'épisode magique auquel elle venait d'assister puis pris la parole.
« pour moi, deux options importantes à peser quant à l'utilisation de ces pierres :

Elles pourraient nous permettre de limiter les risques lors de notre futur déplacement en Terre du Milieu. J'imagine que notre épopée pédestre à venir compotera des dangers et il faudrait rassurer nos civils.

En deuxième lieu, nous pourrons déterminer ce qu'il advient de vos serviteurs dans les cités des Edains Noirs et éventuellement essayer de leur venir en aide dans les meilleurs conditions. »

Khelekril était à la fois fasciné par ce qu'il venait d'apprendre, et "surpris" de ne le découvrir que maintenant. Il avait bien remarqué la présence de ces coffres que son père n'avait pas quittés depuis leur arrivée, mais il avait supposé qu'ils contenaient ses réserves d'or. Or le trésor en question avait une valeur bien supérieure.
« Si j'ai bien compris, je n'ai pas besoin de mandat pour avoir accès aux palantiri? Je ne manquerai pas de me pencher sur eux rapidement. Fëaromen, vous n'avez pas répondu à Sothor à propos de l'ouvrage que vous avez rédigé à leur sujet. Où peut-on le trouver ?
C'est certainement un incroyable atout que nous avons là, qui va considérablement aider à de nombreux points de vue. »

26 juin 3319 SA matinée

Fëaromen émergea de ses pensées, ayant figé son esprit dans un doux repos.
« Hm ? Ha oui pardon. L'ouvrage en question se trouve parmi les livres de ma collection privée. Je le prêterai volontiers à quiconque ici en fait la demande. En effet, en tant qu'héritier, vous pouvez librement utiliser n'importe laquelle d'entre elle, hormis la pierre réservée à votre père bien sûr. Lilith, il en va de même pour vous, évidemment. »

L'intendant reprit sa plume et recommença frénétiquement à prendre des notes pour rattraper le retard accumulé pendant sa courte évasion mentale.

« Hé bien, s'il n'y a pas d'autres questions à ce sujet pour le moment, il nous faut maintenant définir comment utiliser les pierres dans les heures et les jours qui viennent. Ne comptez pas sur moi pour décider de cela à votre place, j'en ai suffisamment fait aujourd'hui ! Elendil, avez-vous peut-être déjà décidé des rôles que vous souhaitez attribuer ? Si personne ne se pose en volontaire, cela nous fera gagner un temps précieux. »

Le roi prit donc la parole et expliqua ses plans : « Il me semble judicieux d'utiliser les pierres comme Sothor puis Erika l'on suggérés, un atout militaire pendant nos déplacement jusqu'au lac Evdendim. C'est pourquoi je pensais donner l'usage d'une de nos pierres à Sothor, portée intermédiaire devrait suffire (jusqu'à cinq cent lieues).

D'un autre côté nous pourrions laisser une des pierre ici pour nous assurer une communication immédiate avec nos alliés les plus précieux : Gil-Galad et son peuple. Cela nous exposerait un peu mais il me semble que le roi des Noldor nous as prouvé son amitié à présent. Enfin, j'utiliserai le plus possible notre plus puissante pierre pour explorer les cités portuaires et trouver nos potentiels sujets, les rôdeurs, et nos ennemis les Edain noirs.

Je suis aussi ouvert aux propositions et j'attends le détails de vos besoin pour le voyage qui nous attends jusqu'à l'emplacement de notre cité. »

Sothor restait interdit. Oh, point trop longtemps, quelques poignées de secondes tout au plus et prit la parole.

« Mon roi, je ne souhaite pas être en possession d'un tel objet. Je suis déjà suffisamment penché sur mes cartes et ouvrages de stratégies militaires et un tel atout serait un progrès indéniable pour mes fonctions.

Seulement j'ai peur de me perdre. Ne me fier qu'au palantir et négliger les fondamentaux de mon poste. Je crains également de devenir paranoïaque à cause d'une utilisation intensive de celui-ci. Car même si mes intentions sont pures et justes, c'est une trop grande tentation pour moi.

Je prends malgré tout acte de votre générosité, et saurais m'en souvenir lorsque nous traverserons des heures sombre. En ces moments, j'userai des pouvoirs de cette pierre pour protéger notre futur royaume. »

26 juin 3319 SA matinée

Fëaromen fronça les sourcils.

« Hum, hé bien général, c'est un atout dont l'armée peut difficilement se passer... Je comprends les arguments que vous avancez par rapport à une utilisation personnelle de l'objet, mais qu'est-ce qui vous empêche de désigner un de vos hommes, aux qualités reconnues, pour utiliser la pierre sous vos indications ? Il suffirait pour cela que le roi signe à cette personne un mandat. »

Sothor grogna

« Grmpf. Donnez moi cette pierre. »

Peut-on utiliser ces pierres pour la navigation ... surement ... et en plus on pourrait surement explorer les alentours de notre nouvelle cité pour s'assurer que la place est vacante. Sans parler de l'exploration des alentours et des montagnes pour trouver les minerais précieux dont nous aurons besoin !

« Mon roi, je vois déjà de nombreuses utilisations à notre avantage : ne serait-ce que pour l'exploration des alentours du lac Evendim pour nous assurer de l'absence de dangers pour notre peuple. De plus, nous pourrions garder un œil sur le fleuve Baranduin pour être prêt en cas d'attaque fluviale ! Pourquoi aurait-on besoin de sentinelles même ... nous pourrions simplement avoir des personnes utilisant les pierres pour surveiller les alentours constamment! Finalement, explorer les ressources minérales autour du lac Evendim sera chose aisé maintenant !! Tant de choses que nous pouvons faire, si peu de temps !!! » Le trésorier était très excité à présent, presque sautillant sur ses deux pieds.

26 juin 3319 SA matinée

Fëaromen répondit calmement aux différentes réactions. Il fût cependant très surpris par l'attitude du général Sothor, ne comprenant pas ce qui le poussait à se méfier des pierres. Les arguments avancés par Sothor sur une utilisation personnelle de la pierre, s'entendait. Mais priver l'armée d'un tel atout... Fëaromen nota qu'il devait éclaircir ce point avec lui après le conseil.

« Si vous avez l'occasion d'utiliser les pierres par vous-même, vous vous rendrez vite compte que c'est une tâche fatigante qui demande un grande concentration. Par conséquent, un homme peut l'utiliser entre une demi-heure jusqu'à environ deux heures, selon son habitude et ses capacités propres. A moins de relayer de nombreux hommes à cette fonction, il sera difficile de les utiliser toutes en permanence. Ne comptez pas sur cela pour nous éviter d'établir une surveillance physique avec des sentinelles. De même, il sera impossible d'explorer les vastes territoires qui nous entourent uniquement par ce moyen. En avoir une vue d'ensemble, oui, essayer de repérer des lieus remarquables, également. Mais rien ne remplacera une reconnaissance sur le terrain, surtout quand vous devez cartographier et évaluer les dangers d'une région. Ceci dit, cela fera gagner du temps dans toutes ces tâches, indéniablement. Pour choisir où concentrer nos exploration en vue de l'expansion du royaume, il sera plus facile de présager vers où se tourner grâce au pierre. Nous pourrons envoyer nos hommes avec des indices précieux concernant les zones à explorer et leur particularités sur lesquelles se concentre

Lorsqu'une sentinelle nous aura averti de déplacements suspects, nous pourrons concentrer nos regards à cet endroit pour voir quelle est la teneur de la menace, l'identifier et suivre ses déplacements. Mais si par exemple, nous sommes attaqués sur plusieurs fronts, les pierres ne nous permettront jamais de le voir venir c'est pourquoi nous ne pourrons nous passer d'hommes sur le terrain pour surveiller nos frontières. »

Lilith n'avait rien dit depuis un moment, mais elle sourit joliment.

« Si personne d'autre n'en veut, j'en prendrai bien une ou deux pour mon usage personnel. »