Lilith partit donc seule à la rencontre des elfes dans la direction donnée par Fëaromen.

Juste avant que Lilith ne sorte de la tente, Elendil ajouta :
« Ma chère fille, il vous faudra au moins deux jours pour atteindre votre destination. Vous ne partirez que demain à la lueur de l'astre du jour ... nous déciderons ce soir d'une éventuelle escorte et de nos demandes précises que nous vous chargerons de transmettre aux elfes. De plus, si vous le souhaitez, vous pourrez demander à Khelekril de vous accompagner : il pourrait le faire ouvertement à vos côtés ou bien depuis une distance raisonnable dans les ombres. Je vous laisse seule juge de cela. »
Puis il replongea dans la discussion avec Fëaromen concernant leur plans ...

Malheureusement, il n'avait pas remarqué que sa fille avait déjà quittée sa tente!

Linfëa avait écouté avec attention le capitaine du navire de son roi, bien qu'agacé par son retard, le chef de la guilde des aventureux se garda d'en laisser paraître ne serait-ce qu'une pincée : il savait les hommes fatigués et ce n'était certainement pas le moment pour cela.

Il saisit Briggs, posant sa main sur son épaule en lui donnant ses directives :
« Vos nouvelles ne sont pas toutes de nature à me remonter le moral capitaine ... mais nous ferons avec ce que nous avons. En premier lieu il nous faut sécuriser le reste des vivres, faites-en un priorité.

Dans un second temps, ordonner aux hommes de prendre une heure de pause dans leurs taches pour avoir un bon repas. J'ai le sentiment que nous n'iront nul part avant quelques jours donc nous nous devons de reconstituer le moral de notre peuple ... cela passe par un bon repas! Mettez une partie des femmes et des hommes non qualifiés pour des travaux physiques à la préparation du repas, mais faite en sorte que cela ne diminue point l'efficacité de l'installation de notre campement.

Aussi, sacrifiez une partie des travailleurs pour une courte chasse, ainsi nous aurons un festin et nous ne diminuerons pas notre stock de nourriture plus que de raison. Nous commencerons le rationnement demain. Finalement, nous finirons de décharger la cargaison à la lueur des torches avant de nous accorder une bonne nuit de repos. »

Linfëa marqua une pause, réfléchissant à la meilleur façon de traiter le problème de leur navires ...
« La priorité pour nos navire est d'avoir un bon navire en état de faire voile quand nous le nécessiterons. Donc focalisons nos effort sur notre navire dans le meilleur état. Faites aussi en sorte qu'un autre navire soit en état de naviguer à la force des rames uniquement ... nous pourrions avoir besoin de transporter des ressources si nous négocions bien auprès de Cirdan au port de Harlond.

Enfin, je veux un état de la cargaison intacte le plus rapidement possible : notre roi aura besoin de tout ces renseignements au plus vite avant d'envoyer un émissaire rencontrer les elfes. Vous avez assez de lembas sur la planche cher Briggs, donc ne vous en préoccupez pas, je m'en chargerai moi-même. »

Le fils d'Elendil avait rejoint Sothor et, en bon soldat lui présenta ses services : « Elendil m'envoit à votre service personnel général. »

Sothor se dirigea vers les civils proches d'Erika et leur donna des consignes à son tour ; que les guérisseurs ne se chargent plus de leur patient actuel mais d'un autre, de ne pas monter la tente à l'Est mais plutôt à l'Ouest, etc...

L'idée était de faire réagir Erika ; soit elle venait l'engueuler, comme il l'avait fait peu avant, soit elle le laissait faire et il arrêterait au bout de quelques minutes car il ne voulait pas non plus perturber l'installation générale du camp. Mais il savait aussi que si elle acceptait cela, cela signifiait qu'elle se laissait marcher sur les pieds, ce qui eut étonné le Général.

Les Numenoréens s'affairaient de concert sur la plage. Réunis dans l'épreuve, tous faisaient montre de bonne volonté et lorsqu'ils avaient finit de monter leur propre campement, les survivants allaient prêter main forte à leur voisin. L'art de la médecine était puissant en Numenor et ceux qui savaient la pratiquer faisaient le tour du campement pour soigner ceux qui avaient été blessés sur les navires, au cours de la tempête.
L'arrivée en Terre du Milieu se passait de la meilleure façon étant donné les circonstances et le peuple était rassuré, autant qu'on puisse l'être après pareil traumatisme, car tous pouvaient sentir que le roi avait pris les choses en main sans perdre une seconde. La présence des soldats était palpable, leur organisation rassurante, les marins s'affairaient sans discontinuer depuis que les navires avaient touché terre et les proches conseillers d'Elendil allaient et venaient, distillant leurs ordres et apportant même leur soutien directement.
Cependant, la morosité et la fatigue guettaient alors que le jour déclinait et certains civils qui venaient de recevoir des conseils d'Erika se virent donner des ordres contraires juste après, par le général Sothor lui-même. Sothor était une figure connu parmi les fidèles, surtout parmi ceux d'Andunië qui était de loin les plus connus.
Homme de prestance, à la carrure exceptionnelle et à la voix imposante, nombreux furent ceux qui lui obéirent sans rechigner, bien que sans comprendre vraiment ce qui se jouait là.

« - Heuuu... Comme vous le voudrez, général. » fit un homme affairé à monter une tente.
« - A vos ordres Général » répondit un autre en train de distribuer de la nourriture.
« - Mais, c'est que... je viens de voir Madame Erika et... mais bon, si vous pensez que c'est mieux pour nous... » bredouilla un médecin.

Mais certains Numenoréens étaient rompu aux affectations et aux pouvoirs de l'armée, et s'offusquèrent, ou pire :
« - Je suis en train de soigner cette personne, vous ne voyez pas ? J'irai m'occuper de quelqu'un d'autres quand j'en aurai terminé ici, que ça vous plaise ou non. » lui cria un autre médecin.
« - Je ne suis jamais entré dans l'armée, et je ne compte certainement pas le faire. J'ai l'air d'un soldat ? Allez distiller vos ordres plus loin. On a d'autres chats à fouetter ici, et je viens tout juste de recevoir d'autres consignes. »
« - Iriez-vous volontairement à l'encontre des consignes de Madame Erika ? Elle a été bonne avec nous, et j'ai vu votre altercation. Je ne veux pas être mêler à ça ! Ça non ! Fichez-moi le camp d'ici, OUSTE ! » vociféra une vieille dame, pas du tout impressionnée par le général.
« - Et si je refuse, vous allez me faire quoi ? » répondit une jeune Numenorénne de son plus joli sourire, se passant la main dans les cheveux.

Les gens continuaient à s'affairer, troublés, et les discussions allaient bon train.

18 juin 3319 SA milieu d'après-midi

Les soldats étaient déployés autour de la plage où avaient accosté les Fidèles. Il ne se passa rien de notable et les rapports réguliers que le capitaine Handor venait faire au général Sothor étaient inlassablement les mêmes.
« Général Sothor, rapport des deux heures. Rien à signaler, aucun danger ou présence ennemi détectée aux abords du camp. Les sentinelles envoyées un peu plus loin n'ont rien remarqué non plus. »

Les proches conseillers d'Elendil s'affairaient, levaient le nez de temps en temps ne remarquant rien si ce n'est quelques navires qu'on pouvait deviner passant au loin.

Il en fut autrement pour le groupe marins envoyés par Linfëa en quête de gibier. Ceux-là n'étaient pas spécialistes de la discipline et s'éloignèrent quelque peu avant de trouver un endroit propice à la chasse. Dans un petit bois au Sud-Est du campement, à environ une demi-lieu, ils aperçurent un troupeau de biches. Mais à peine avaient-ils bandés leurs arcs qu'une dizaine de flèches tombèrent à moins d'un pouce de leur pieds. Au vue de la précision des tireurs, elles auraient tout aussi bien pu finir plantées dans n'importe quelle partie de leur corps, choisie par les tireurs. Quelques secondes plus tard, un groupe d'elfes apparut, arcs bandés, sans que les marins n'aient pu les voir approcher avant qu'ils soient presque devant eux.
Les sindarins étaient grands, leurs habits étaient du même vert que les arbres de la forêt, à leur ceinture était accroché un poignard blanc, finement ouvragé. En réaction, les marins ne firent pas montre d'hostilité, déposant leurs arcs de chasses avec des gestes lents, pressentant que la situation ne pouvait tourner à leur avantage.

Un des elfes prit la parole :
(en commun) « Sius E Tin degninioviqulede detuati an'modi darobumuar e moc lonos dome dulerb Oncorophip ? »
Le plus haut gradé parmi les marins répondit :
« Pardonnez-nous, messires... »
« - Silence ! »
Le sindarin se montrait intraitable et ne laissa point l'homme allez plus en avant dans ses explications.
« - La tempête vous a porté jusqu'ici et a ravagé nos cotes, un maelstrom emprunt de la colère des Valar. Seuls les plus sages parmi notre peuple pourront en interpréter le message. Et nous ne vous laisserons certainement pas braconner en toute insouciance sur le royaume de Gil-Galad. »
Le tireur elfe fit une pause et de son regard perçant, sonda les marins, un a un. Dans leur regard se lisait le désarroi mais aussi la fierté et la seule hostilité qui pouvaient s'en dégager étaient dû à la situation. Puis il reprit, apaisé, d'un ton égal et serein.
« Retournez sur le rivage jusqu'où Manwë vous a porté. Le sage Gil-Galad ne tardera pas à décider de votre sort. »
Et les marins s'en retournèrent, bredouilles et penauds, sur la plage, s'empressant d'aller faire un rapport à Linfëa.

Erika n'entendait pas les paroles de Sothor puisqu'elle s'était éloignée pour rencontrer d'autres civils mais très vite les vives réactions en opposition la rattrapèrent.

Au moment où les refus se firent plus dur et plus réactionnaires, elle posa sa main sur la jeune fille qui était en train d'apostropher Sothor.
« S'il vous plaît, calmez vous.
Continuez ce que vous étiez en train de faire, vous faites honneur à notre peuple. »

Son regard se posa sur les médecins, les civils qui étaient perdus et qui attendaient un signe.

On sentit clairement que l'ambiance était froide entre les soldats et marins qui avaient répondu globalement à Sothor et les non professionnels qui se donnaient à fond pour améliorer leur condition selon leur compétence.

Sothor avait très bonne réputation mais s'était le cas aussi d'Erika.
Beaucoup avait pu la croiser avec Elendil lorsque celui-ci avait préparé les bateaux. Ils savaient qu'elle avait sa confiance, tout comme Sothor

De plus, elle était connu comme héritière du Seigneur d'Emrië. Un certain nombre d'histoire étonnante faisaient état de sa chance hors du commun, principalement lors de tentative d'enlèvement et d'assassinat.
Cette succession d'événements l'avait amener à être considérée comme bénie des Valar.

Après avoir rassuré les civils, elle s'approcha à nouveau de Sothor :
« Êtes vous devenu fou ? Pourquoi créez vous le trouble auprès de nos compères d'infortune. La situation n'est-elle déjà pas assez difficile pour nous tous ?
Je crois que vous devez bien vous mettre en tête que nous ne sommes pas tous des soldats et que nous n'avons pas forcément de compte à vous rendre.

Encore une fois, je vous prie de retourner à vos activités. Si je vous ai vexé en donnant des ordres à vos soldats, je m'en excuse, puisque c'est ce que vous attendez et je vous laisse le soin de leur donner vos ordres.
Quant à moi je me chargerais des civils. Nous avons assez de chose à faire chacun de notre côté, et je crois que ce sera plus efficace !
 »

Elle attendit de voir sa réaction ou une éventuelle réponse.

Une fois encore, Sothor trouvait la réaction d'Erika saine.

« Vous l'avez dit, je n'ai fait que semer le trouble. Ce que vous aviez initié auprès de mes hommes avant que je n'intervienne. Vous comprenez maintenant ce que j'ai ressenti et pourquoi j'ai réagi en conséquence. Je vous laisserai déduire par vous-même pourquoi j'ai utilisé une telle forme de discours.

J'accepte donc vos excuses avec sincérité, et vous présente à mon tour les miennes pour vous avoir offensée.

Je m'en retourne céans à mes préoccupations.

Bonne journée. »

Le fils d'Elendil avait suivit Sothor tout au long de sa petite mise en scène avec Erika. Il n'avait pas dit un mot, mais ses oreilles et ses yeux étaient ceux d'Elendil. Une fois que le général fut à bonne distance d'Erika, il réitéra ses ordres comme si rien ne s'était passé : « Elendil m'envoit à votre service personnel général. »

18 juin 3319 SA 1 heures après le départ de Lilith

Linfëa avait écouté avec attention le rapport de ses chasseurs et, après avoir envoyé les pauvres hommes prendre un repos bien mérité et s'en retourna auprès d'Elendil pour lui faire son rapport.

Mon roi, les elfes nous ont déjà trouvé et nous refuse l'accès au gibier!

18 juin 3319 SA 1 heures après le départ de Lilith

Elendil resta pensif pendant un moment. Donc ils savent déjà que nous somme ici ... Comment pouvons-nous prendre avantage de cela..

Le roi sortit finalement de ses pensées et, s'adressant à ses deux amis, dit :
« Je suis d'avis d'être direct et d'aller présenter nos excuses aux elfes dès les premières lueurs demain. »

Regardant de tous les côtés il ne put voir Lilith ... sans rien n'en laisser paraitre il dit simplement :

« Linfëa, faite passer le message à Lilith, sa mission est de trouver ces elfes et de se faire escorter jusqu'à leur diplomates (cela ne devrait pas être dur puisque se seront certainement eux qui la trouveront). Elle devra nous sécuriser des vivres et un accès vers des terres pour nous établir. »

Avant que le trésorier ne puisse quitter la tente, le roi ajouta :
« Linfëa, envoyez Khelekril après elle avec mes ordres, j'ai besoin de vous ici. »

Yávië-tariwen était en train de monter sa tente avec les compagnons de fortune avec qui elle s'était retrouvée sur le bateau. Elle connaissait peu les fidèles d'Andunië car elle n'avait rejoint la région que quelques mois avant le départ de l'île ; elle était parti de la capitale sans faire de vague. Qui se souciait d'une jeune fille du peuple comme elle, qui plus est des plus discrètes et faisant tout pour paraître insignifiante ? De la prudence, il en fallait une bonne dose quand on avait grandi dans à la rue, sans famille, ainsi que de la débrouillardise. Et à ce jeu là personne ne lui arrivait à la cheville, la jeune femme pouvait compter sur des capacités innées hors norme, et elle le savait. Elle avait vite remarqué qu'elle possédait toujours une longueur d'avance sur ceux qui avaient grandi avec elle puis sur les adultes, même, qu'elle fréquentait passé l'adolescence.
Fëaromen l'avait attrapé dans ses filets, la droiture de l'homme, ses projets secrets, l'aide qu'il lui avait apporté en maintes occasion avait construit la première et seule relation de confiance qu'elle avait noué avant de rencontrer Elendil lui-même.
Pendant la traversée, elle avait été secouée et terrorisée, comme tous, devant la colère des Valar. Mais une fois les cotes en vue, elle remercia Elbereth d'avoir conduit sa destinée jusque dans ces navires, portant à leur bord les désormais seuls survivants des Hommes de Numenor qui n'avait pas pris l'initiative de quitter l'île plus tôt...
Et cela ne fit qu'accroître sa reconnaissance envers Elendil et Fëaromen. Elle avait fait la traversée à bord même du navire de Fëaromen.

La jeune femme avait sourit et acquiescé à ses propos, sans dire un mot, comme si elle était bouleversée au même titre que n'importe lequel des autres Fidèles entassés dans les cales, et trouvant du réconfort à des paroles d'apaisement prodiguées par le noble ami du roi.
En réalité, il lui tardait d'arriver et de tourner la page de sa terre natale, qui ne lui avait apporté que peu de joies et beaucoup de malheurs. Les 3 derniers mois avaient été éprouvants, toujours à pieds d'oeuvre et sur le qui vive. Elle allait pleinement savourer sa nouvelle vie ! Qu'il était bon de se savoir entouré de personnes de confiance. Même si cela ne durerait pas, elle n'en doutait pas.

Perdue dans ses pensées, Yavië en sortit alors que son campement était terminé et jeta un coup d'oeil à côté. Les tentes alentours n'étaient pas moitié montées et elle sourit. Les gens de son groupe, constitué par les soldats dès que tout le monde avait touché terre, lui rendirent son sourire, admiratifs devant son efficacité.
« Bon, je vais aider les autres. » leur dit elle simplement. Et les autres d'acquiescer vivement.
« Pour sûr qu'ils apprécieront ! » répondit Soren, un bûcheron de métiers présent avec toute sa famille.

Sans un mot, elle se joignit au groupe le plus proche et proposa son aide et elle recommença ainsi maintes fois. Elle vit passer une noble dame, Erika, qu'elle savait proche d'Elendil et ne fit rien pour attirer son attention alors que celle-ci apporter son soutien à toutes les personnes qu'elle croisait.

Vers la fin de l'après midi, elle remarqua un groupe de marin à la mine déconfite qui revenait d'au delà la crique, arc de chasse à l'épaule.
Des marins chasseurs, voilà qui n'est pas courant. On dirait qu'ils apportent des nouvelles.

Elle fit mine de les ignorer lorsqu'ils passèrent derrière elle, mais dans le même temps rassembla les outres d'eau et prétextant d'aller les remplir aux navires, les suivit discrètement.

Yávië put discrètement suivre les marins sans aucune difficulté. Ces derniers ne prêtaient guère attention aux personnes alentours et des Numenoréens allaient et venaient en tout sens. Le groupe s’arrêta devant la passerelle d'un des navires les plus touchés par la tempête, à l'endroit où Linfëa examinait la coque avec Briggs, son second. Il attirèrent son attention tant bien que mal en se raclant la gorge alors que Yávië, non loin, allait de caisses en caisses, faisant mine de chercher un matériau en particulier.

Ils ne prêtèrent guère attention à elle et elle put entendre le contenu de leur conversation.
« (...) les elfes nous sont tombés dessus alors qu'on venait enfin de repérer du gibier, dans un bois au sud est. Ils nous ont interdit de braconner sur leur terre et nous ont sommé de retourner sur la crique pour ne plus en sortir tant que n'en serions pas autorisé par leur roi Gil-Galad, qui déciderait de notre sort.. Nous ne voulions pas créer d'incident diplomatique car nous n'avions pas reçu de consigne de votre part. Et puis de toute façon, il n'auraient fait qu'une bouchée de nous. Néanmoins, ils n'avait nullement l'intention de nous poursuivre ou de nous attaquer. »

Yávië se comptait faisaient parti des Fidèles, les Amis des Elfes, néanmoins étant donné son jeune âge, elle n'en avait jamais vu car voilà bien longtemps qu'il n'étaient plus les bienvenus sur Numenor. De nature très curieuse, elle fut prise d'une très grande envie d'aller faire un tour en-dehors du campement, pour tenter de les apercevoir, néanmoins cela n'était apparemment pas sans risque et elle pesait dans ses pensées le pour et le contre, tout en remontant vers sa tente.

Pas de braconnage ... soit ... mais peut-être pouvait-elle tenter d'aller chercher un peu de petit bois ... ce serait une couverture idéale au cas où elle se ferait prendre ... tranquillisée par cette considération, Yávië s'équipa d'une petite hachette commune qu'elle passa à sa ceinture, d'un panier souple de raphia tressé et s'éloigna nonchalamment vers le sud-est à la recherche de ces Elfes dont parlaient les marins.

Les gardes n'avaient pas reçu de consignes pour empêcher les Fidèles de sortir du camp, la nouvelle des chasseurs n'ayant pas encore atteint les oreilles d'Elendil.

Yávië put sortir sans difficulté, surtout qu'elle s'était préparé à être questionnée.
Elle sortit donc en direction du Sud Est, avançant précautionneusement en scrutant les alentours et s'attendant à apercevoir les elfes à tout instant.