29 juin 3319 SALas, Ankhorn ne put prolonger longtemps les discussions et il n'eut point besoin de l'exprimer. Les enfants d'Elendil et Erika prirent eux-même le chemin de leur tente juste après le diner, laissant Valdae à un repos mérité.
Le lendemain matin, le camp fut lever de bonne heure et la dernière demi-journée de marche commença en bon ordre.
En milieu d'après-midi, Ankhorn se tenait enfin devant les portes de Mithlond, ou un prestigieux accueil l'attendait.
Sous la grande arche blanche de la porte Est se trouvait Gil-Galad, et à côté de lui un homme très grand, qui ne pouvait être nul autre qu'Elendil. Les bannières aux étoiles des Noldor flottaient au vent. Gil-Galad affichait le sourire sincère d'un ami soulagé. D'Elendil émanait une bienveillance réservée, et de sa posture rayonnait une autorité naturelle. Dans sa main droite, il tenait haut le sceptre de Numenor et l'Elendilmir ceinte à son front rayonnait de mille feux ; son regard trouva celui du rôdeur, dans un long échange ou chacun songeait à la première impression qu'il donnait à l'autre. Ankhorn ne s'attendait certes pas à voir le sceptre des rois de Numenor ici et se demanda comment Elendil avait bien pût le récupérer. La dernière fois qu'il l'avait aperçu remontait à la capture de Sauron, lorsque l'immense armée du défunt roi Ar-Phärazon, à laquelle il avait appartenu non sans fierté, avait accosté au port d'Umbar. Un bien amer souvenir désormais.
Círdan et les capitaines elfes se tenaient à la droite de leur roi. A la gauche d'Elendil, nombre d'hommes et de femmes de fière allure, inconnus d'Ankhorn, regardaient dans sa direction, à la fois curieux et comme reconnaissant. Une reconnaissance liée à la joie d'une fierté retrouvée et exprimée au grand jour alors que tant d'actes de noblesse et de grande valeur avait été accomplis dans l'ombre ces dernières années.
Ankhorn lui aussi, s'était entouré de ses plus proches compagnons, restés légèrement en retrait. Tous de fière allure, la cape vert sombre des rôdeurs bouclée par les broches offertes par Gil-Galad. Des doigts étaient pointés en direction d'une petite personne qui, loin d'être intimidée par sa popularité, s'inclinait volontiers pour rendre à ceux qui les acclamaient, la politesse.
Du haut des remparts, Elfes et Hommes lançaient des pétales de fleurs en direction des nouveaux arrivants, qui retombaient lentement en une myriade de projectiles multicolores, projetant une ombre salutaire sur l'assemblée. Les vivats et les hourras s’interrompirent d'eux-mêmes lorsque Valdae s’arrêta devant les deux rois. Le silence se fit profond et émouvant, comme si l'instant d'après, l'expression de cette joie devenait, pour ceux qui l'avait exprimé, coupable... comme malvenue, alors que le souvenir de tout ce qui avait été perdu était présent, presque palpable, dans tous leurs esprits..
Gil-Galad prit le premier la parole et la douceur de ses paroles fit s'évaporer la tristesse de tous les cœurs :
« Vi dae, hest beren mathaï rim na melt »
► Afficher spoilerEn sindarin : "Depuis les ombres, le valeureux capitaine guide les siens vers la lumière."
Bon le reste du discours est aussi en sindarin mais je vous épargne la traduction
. Notez quand même qu'à la prononciation, ça sonne "beau", enfin c'est que mon avis. Mais la langue qu'il a inventé c'est de la poésie à l'état pur.
« Valdae, Seigneur dans l'ombre, notre joie est immense et mon soulagement grand de vous accueillir, vous, vos courageux combattants et familles après tant d'épreuves et d'obstacles. Mes gens hébergent depuis peu les rescapés de Numenor, dont les malheurs n'ont rien à envier aux vôtres, car elles sont celles, d'un seul et même peuple. Voyez le bonheur qui est le leur de retrouver des frères dont ils n'osaient rêver. Aujourd'hui est jour de fête ! Que les corps se reposent, que les esprits s’apaisent et que les cœurs se réjouissent à la lumière d'un nouvel horizon qui se dessine. Aux retrouvailles, et à l'amitié qui lie nos deux peuples ! »A nouveau, les pétales pleuvaient depuis les hauteurs des remparts et les vivats retentirent de plus belle.
Le silence retomba, la stupeur était palpable du côté des rôdeurs et de leurs familles et des murmures s'élevèrent dans un bruissement. La chute de Numenor n'était pour eux qu'une rumeur, un sombre cauchemar dont ils espéraient se réveiller. Confirmée au grand jour par le roi des Noldor ne laissait plus de place aux doutes auxquels maints d'entre eux s'accrochaient encore désespérément...
► Afficher spoilerElendil, Ankhorn, ou n'importe qui d'autre ? C'est à vous choisir et de construire vos relations !
Pas le droit de "conclure" en donnant la consigne de rejoindre le festin. Cela, c'est réservé à Gil-Galad (juste pour ne pas perdre de temps à réécrire des choses).