« Merci pour votre aide ! » se réjouit le bedonnant bonhomme en tendant les seaux à Neave. « Transporter ce genre de choses ne devrait être réservés qu'aux jeunes » plaisanta-t'il. « Je m'appelle Julius. »
« Ha, elle est donc votre mère ? Et bien, à son habitude, à peine arrivée, elle a dû aller voir les malades. Et son époux... ben, votre père, du coup... hé hé... doit être avec elle. Ils doivent être dans le bâtiment principal, avec Mère Cornelia. En ce moment, il n'y a pas beaucoup de malades... c'est l'été, et l'été, il y a moins de monde, bien sûr. Et c'est mieux pour tout le monde, hein ? Voyez-vous, l'Hospice est apprécié à Cuvalier, mais les gens disent que moins on y va, mieux on se porte ! ha ha ! Après, il y a les incurables...Vous êtes prêtre d'Uthgar ? » demanda-t'il de façon rhétorique à Zork. « Vous pourrez peut-être faire la cérémonie, ce soir, si vous restez ? » Julius semblait pouvoir parler pendant des heures. Heureusement, il le faisait en marchant, et le bâtiment considéré se rapprochait vite.
Dès le pas de la porte franchi, par réflexe, le moine stoppa son flot de parole et fit un signe de silence aux enquêteurs. Sans vestibule, les compagnons entrèrent immédiatement dans une vaste salle à la hauteur de plafond impressionnante. Dix pas de large, au moins cinquante de long, la salle se terminait à son bout par un autel en pierre, surélevé par rapport au niveau sur lequel ils étaient. De part et d'autres d'une grande allée centrale, plus de vingt lits à baldaquin étaient régulièrement disposés. Un voile disposé autour de chaque lit donnait un peu d'intimité à chaque malade. Aux deux tiers de la pièce, sur la droite, un groupe deux femmes et un homme discutait à voix basse avec un malade. Neave, Nahyla et Zork n'eurent aucun mal à reconnaitre Clostriana et son époux. Par déduction, la troisième personne devait être Mère Cornélia. Julius reprit les seaux à Neave, en indiquant le groupe au loin, et se dirigea vers la gauche, derrière les lits à baldaquin, laissant les aventuriers seuls.
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