Étienne entend les chandelles, sort son petit carnet, les objets requis et commence à déclamer sa haine de l'injustice, de l’ignominie, de la paresse intellectuelle, de la gloutonnerie, etc.
Il veut aussi préserver l'Hymen de la jeune princesse... Dondo doit mourir.
Il voit le village. Les femmes et les enfants qui n'ont pu s'enfuir, regroupés sur la place centrale et choisis par les hommes ivres comme sur un étal d'esclaves pour être emmenés, hurlants, dans les maisons qui n'avaient pas encore été incendiées.
Et tout cela parce qu'un noble suffisant, loin vers l'ouest, à décidé qu'il n'avait pas assez de jouets et voulait ceux de son père.
Des mains se tendirent vers Étienne pour le griffer, des dents entaillèrent sa chair jusqu'à la moelle est os. Il hurlait, mais son instinct, et peut-être l'aide des 4, lui soufflaient d'accepter son sort comme mérité.
La douleur était atroce... la vague allait-elle l'emporter au loin, loin d'un retour, loin de son devoir. Sauver Chalion. Sauver Ibra. Sauver son âme...
► Afficher spoiler
jet de sauvegarde de sagessemictrepanier lance 1d20+2 et obtient 18 (16) constitutionmictrepanier lance 1d20+7 et obtient 17 (10)
Inscription : Oct 2013 Message(s) : 33357 Localisation : Limousin
Étienne a disposé les 5 bougies votives en large cercle. Il a pris sa besace de toile secouée de soubresauts. Puis il s'est assis au centre du cercle de bougies pour se concentrer et prier. De sa besace, il sort un rat. Dans une grande inspiration, il tord le cou de l'animal qui couine pour la dernière fois. De sa besace gisant sur le haut de ses cuisses, il sort alors un corbeau. Serrant l'animal entre ses mains, Étienne s'allonge lentement, son regard plongé dans celui du corbeau. Allongé, Étienne brise la nuque du corbeau qu'il maintient contre son cœur pendant qu'il murmure sa prière ...
Atmosphères sonores J'écoutais ça en écrivant. Cela explique peut-être à quel point Indibil se sent désespéré en ce moment.
Où suis-je ?
L'esprit d'Indibil tourbillonne avec les contradictions de sa situation actuelle.
Indibil n'était pas cet homme ici, superviser à des bougies organisées en des arcanes de pouvoir, sacrifier les animaux et les hommes pour atteindre leurs objectifs.
Typiquement souriant d'une manière saugrenue, maintenant déprimé. Habituellement humoristique, maintenant taciturne. Sa main berçant habituellement un luth, tient maintenant des animaux pour le sacrifice.
Si on le regardait et qu'on devinait pourquoi il était si abattu, on devinerait que c'était à cause de la nature sombre et sobre de leurs affaires.
Mais c'est plutôt l'aporie dans son esprit qui le lui fait taire.
Voilà un guérisseur en vert, serviteur de la Mère, juré de protéger les vivants comme si tous étaient ses fils et ses filles. Maintenant, non seulement il assiste au suicide d'un ami, pour arracher la vie d'un autre par la pratique des arcanes, mais il prendrait aussi volontiers la place de son ami et mourrait lui-même. Telle est sa situation, être tellement privé de choix qu'il défierait sa propre nature pour protéger Iselle.
Indibil fait un signe de tête à Jorge, un geste qui ne signifie rien.
Voilà un vieux soldat, fatigué de tuer, mais prêt à tuer une dernière fois en se suicidant. Fidèle serviteur d'Ibra, il offre sa vie une seconde fois pour Chalion, pour un peuple étranger, pour l'hymen d'un enfant auquel il ne doit aucune allégeance.
mictrepanier a écrit :
Étienne hurlait, mais son instinct, et peut-être l'aide des 4, lui soufflaient d'accepter son sort comme mérité.
La douleur était atroce...
Indibil regarde son jumeau hurlant et essuie la sueur perlée de son front dans un geste tendre qui ne peut offrir aucun réconfort.
Voilà un troubadour, un conteur mendiant, qui joue cette production pour aucun public. Un serviteur du peuple, je conspire maintenant avec les démons et les dieux pour sauver une seule fille noble ... mais pour la sauver d'un sort pire que la mort.
Indibil frémisse avec un dégout profond en pensant de Dondo.
Pire que le Général Doré en bas Cornu comme les mauvais anges Quel démon sale es-tu là-bas Nourri d'immondice et de fange Nous n'irons pas à tes sabbats
Poisson de Zangro merdique Long collier des sommeils affreux D'yeux arrachés à coup de pique La Mère fit un pet foireux Et tu naquis de sa colique
Bourreau de bon gouvernement Des plaies des ulcères des croûtes Groin de cochon cul de jument Tes richesses garde-les toutes Pour payer tes pêches infamantes
Souricette a écrit :
Puis Étienne cesse de bouger.
« Où donc es-tu ô mon ami Qui rentrais si bien en toi-même Qu'un abîme seul est resté Où je me suis jeté moi-même Jusqu'aux profondeurs incolores ... »
Dit-Indibil, pour aucun public sauf que Jorge, son complice.
Porté par les paroles d'Indibil et l'exemple d'Etienne, Jorge rentre dans la phase principale de son rituel.
Trois thèmes portent ses incantations : il commence en récitant tout ce que les di Jironal, et notamment le cerveau des deux, Martou, ont apporté de mauvais à la cour, de la manière dont ils ont souillé la Couronne et torturé mentalement les souveraiens qu'ils devaient conseiller. Il évoque aussi le sombre futur qui attend Chalion et ses voisins si personne ne les tient en échec. Il continue en récitant les vertus mystiques des diverses plantes qu'il a collectées au fur de ses pérégrinations et qu'il place autour de lui en traçant un symbole de la Mère. A chaque herbe, il ajoute une pensée pour l'endroit où il l'a prise et la manière dont il a pu aider quelqu'un, dans le royaume.
Enfin, il évoque par murmures une myriades de souvenirs liés à des émotions spirituelles, telles que sa première veillée de prières, le jour où il a prononcé ses voeux de chasteté, les journées passées auprès de Manerva, et sa lente compréhension du rôle des démons dans l'Univers, ni bons, ni mauvais mais placés là par les destins entrecroisés des dieux et des hommes. Il termine en évoquant les jours passés près de la provincara, à dispenser ses conseils auprès de ses pupilles et en retour à apprendre d'elles l'espoir d'un jour meilleur.
Enfin, il prononce les derniers mots qui lient irrémédiablement sa vie au pacte de Mort : « J'offre ma vie en échange de la sienne, et que mon âme puisse trouver grâce aux yeux des cinq dieux, vers qui vole ma prière... » Il boit la coupe d'herbes amères et de poison qu'il a préparée pendant la journée, sans oser grimacer en laissant le liquide mortel entrer dans son corps.
Inscription : Oct 2013 Message(s) : 33357 Localisation : Limousin
Le motif dessiné par Jorge est ample, complexe, élégant ... Il se place en son centre pour boire la décoction qu'il s'est préparé auparavant ... Parce qu'il offre sa vie pour qu'une autre puisse s'épanouir, il se couche sur le flanc, se refermant en position fœtale avec toute la force de sa foi ...
La potion est bue L'homme est couché Il ne bouge plus ....
Utilisateur(s) parcourant ce sujet : Aucun utilisateur inscrit
Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum