Albert avait bien œuvré pour que la réservation du monospace se fasse malgré ce jour de fête nationale.
Il prit le volant avec la douce Magalie à ses cotés tandis qu’Éloïse et Daren s'installèrent à l'arrière.

Les deux scientifiques avaient chargé chacun une mallette dans le coffre prétextant qu'il fallait aux hommes de science de quoi s'exprimer en cas de besoin.

à vous si vous avez un truc à dire/faire et on enchaîne.

Installé confortablement à côté de la belle Éloïse, Daren faisait une petite mou, la tête penché près de la vitre.
Pensif et un peu déçu que la "magie des filles" n'ai rien donné pour le médaillon.

Le trajet commença donc avec une atmosphère un peu étrange.
Du genre de vieux amis qui se retrouve après de nombreuses années, la vie les a éloigné et ils ne savent peut-être pas trop s'ils ont encore des choses à se dire.

Les deux tourtereaux à l'avant s'en sortaient visiblement un peu mieux et pour détendre un peu plus l'atmosphère quelques hits à la radio firent leur effet.

Peu loin de l'arrivée à l'heure du déjeuner, ils trouvèrent une auberge relais ouverte où les familles avaient sortie leurs vieux pour ce jour férié.

Une table pour quatre fut trouvée. Des salades, des entrecôtes et leur haricots en fagots, une bouteille de bourgogne et un café gourmand régla agréablement ce petit repas sympathique.

Une heure plus tard, ils étaient devant la grille fermée du Domaine de Thalie.

Une chaine reliée à une cloche pendait à côté des horaires d'ouverture.
Dimanches et jours fériés 10h-12h, 17-18h30
Merci de respecter notre vie privée hors des plages d’accueil au public
Michel et Josette.

« Bon..... nous y voilà. Rappelez moi pourquoi nous sommes là les filles ?
Pensez vous que l'on doivent pénétrer l'enceinte illégalement pour plus de liberté ou attendre l'ouverture pour moins de risques ?
Parce que dans le premier cas, je peux peut être faire quelque chose. » Lâcha Daren.

Albert se permit d'intervenir, puisque les filles n'étaient pas pressées de répondre :
« Je rappelle pour ceux qui viennent d'un long voyage que nous sommes ici à la recherche d'une cave "dédiée" à Eloise, sous-entendue plus ou moins secrète, dont elle ne nous a pas donné grand détail, ni sur l'accès, ni sur le contenu.
Le vieux continent reste néanmoins imprégné de coutumes et de lois qui, comme pour Dracula dans les Carpathes, n'autorisent pas la pénétration sur une propriété privée sans y avoir été autorisé.
Si l'on veut respecter ça, il va falloir attendre 17h pour demander à estimer les productions locales, voire à les déguster... et demander des renseignements sur la cave, qui devrait être propice à l'élevage des produits locaux en ce magnifique terroir. On verra si cela peut nous mener jusqu'à elle, quitte à acheter quelques bonnes bouteilles.
Cela signifie qu'il nous faut trouver un lieu pour nous héberger cette nuit à proximité. Et acheter un peu de matériel aussi, autre que les lampes de poche et le détecteur de métaux déjà dans le coffre. S'il n'y a pas de clé, au pire, faut prévoir de creuser ou démurer... enfin sans se casser un ongle, hein ? Puisque c'est destiné à notre jeune Héloïse... » J'ai un clin d'œil et un sourire rigolard.

La journée était belle et le village tout proche semblait propice à la ballade...
Restait un hébergement à trouver et la chance devait-être avec eux puisqu'il y avait une maison qui proposait 2 chambres d’hôtes.
En ce jour férié : une aubaine.

Les aubaines sont de bon augure : Albert la saisit sans peine, et en profite pour demander si l'une des chambres à des lits séparés ? Et s'il y a un accueillant restaurant à proximité, itou...

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et ce petit sentier ombragé le long de ce petit cours d'eau... plus qu'une aubaine, une bénédiction !
Et de retour au village, le café/restaurant : "La guinguette" pouvait aussi faire des glaces et des gaufres.
Mieux ne serait pas supportable.

Albert en bon parisien avait oublié que le dimanche à la campagne est jour de repos, y compris pour les magasins, et s'est résolu à se passer de pioche et autres accessoires de démurage.
Ayant d'autant mieux profité de ces heures bucoliques, il ramène tout son monde avec leur Espace de location jusqu'à la grille du domaine de Thalie, à 17h00... jusqu'au parking visiteurs si la grille est ouverte (sinon jusqu'à sonner la cloche à l'entrée). Afin de se mettre en quête du point d'accueil, avec un sourire amène et une anticipation joyeuse espérant que la dégustation soit ouverte, même le jour du seigneur.

Effectivement, 17h sonnait à la cloche de l'église quand le monospace pointait son nez au château.
une dame en age d'être retraitée mais toujours alerte, était en train d'ouvrir la grille.

J'arrête le monospace et descend illico, pour me précipiter à son aide avec volubilité :
« Bien le Bonsoir, madame. Albert Pierrotte, pour vous servir : laissez-moi vous donner un coup de main...
Vous êtes d'une ponctualité royale ! C'est une qualité appréciable, merci à vous ! »
Je l'aide à réaliser l'ouverture avec un grand sourire pour lui laisser en placer une, si elle le désire.
Et en profite pour regarder le système de fermeture (à clé/verrou/... ?)

Daren avait remercié Albert pour son rafraichissement mémoriel.
Il prit plaisir à la balade, à l'aubaine de trouver deux chambres d’hôtes, au sentier ombragé le long d'un petit cours d'eau, ainsi que les glaces et gaufres de La Guinguette.
Silencieux, il laissa Albert faire son numéro à l'ouverture de la grille.

La grille ouverte, la dame leur indique le parking visiteurs avant de les inciter à la rejoindre à la boutique.

Le domaine est constitué d'une vielle et cossue demeure bourgeoise en pierre de taille qui sert d'habitation et d'une coure entourée de dépendances : granges, anciennes écuries, hangars, remises...
Le magasin a été naturellement aménagé dans l'une de ces dépendances.

« Alors Messieurs-Dames qu'est ce que je peux vous faire gouter? »

Éloïse qui jusqu'ici dévorait des yeux le charme champêtre les lieux, guettant toute improbable trace de son ancien amant, se ressaisit à la question de la propriétaire. « Eh bien, à la base on est pas venu pour votre vin mais quitte à être ici pourquoi ne pas en profiter? » Elle se tourne vers ses compagnons en quête d'approbation, un sourire gourmand sur les lèvres. « Comme ça je pourrais vous expliquer les raison de ma venue tout en dégustant. Que nous proposez-vous? »

La vision qu'elle avait eu la veille la maintenait tout de même sur ses gardes, juste au cas où celle-ci montrait le futur. Elle avait oublié de parler de celle-ci à ses compagnons pendant le trajet, il faudrait corriger cela dès qu'ils auraient de nouveau un moment pour discuter.

La dame la regarda sans bien comprendre quelle autre raison pouvait bien conduire des visiteurs chez elle un 14 juillet.

Soudain un poil méfiante, elle reprit malgré tout sa harangue habituelle :

« Blanc/ rouge / bulles ? »

Voyant l'air méfiant de leur hôtesse, Éloïse lève les mains et plaisante « Ne vous inquiétez pas, vous allez adorer, c'est une vieille histoire romantique qui nous amène... Je gouterai bien un peu de rouge pour vous racontez ça. »
En suivant la femme vers le comptoir de dégustation, elle entame son récit : « En fait, il y a peu j'ai dénicher dans un coffre au grenier une lettre adressée à mon arrière grand-mère. Elle lui avait été écrit après sa mort par son amoureux. Un certain Tom Degriveay. » Elle hausse un sourcil curieux vers son interlocutrice en guettant sa réaction. « Tous deux croyait en la réincarnation et, dans l'espoir de la retrouver dans une prochaine vie, il lui a laissé cette "bouteille à la mer" où il écrit avoir murée une cave à son intention dans la propriété viticole qu'il venait d'acquérir. Vous voyez où je veux en venir? » Elle encadre son visage de ses mains. « N'est-ce pas adooorable? » Elle laisse un soupir remplir un silence. « J'ai donc décidé avec mes cousins ici présents de partir en quête de la fameuse cave. »
Elle écarte les bras pour conclure son histoire-qui-n'est-pas-tout-à-fait-un-mensonge.

« Ha! » lâchât-elle en oubliant de servir le vin.
De prime abord, elle semblait chercher dans sa mémoire mais qui sait ce qui pouvait bien lui passer par le tête.

Éloïse perçu clairement que ce n'était pas vraiment dans sa mémoire que la dame cherchait mais sa réflexion portait plus sur ce qu'il convenait de faire ou dire...
Son moment d'indécision prit fin lorsqu'elle enchaina :
« Oui, votre arrière grand-mère doit être une certaine Éléonore, j'ai une lettre à la maison, je vais aller la chercher si vous voulez bien m'attendre. »

« Oui c'est ça! Eléonore Doupré. » Confirme-t-elle avec un grand sourire. Et d’acquiescer quand "Josette" leur demande d'attendre.

Les quatre compères suivirent du regard le petite silhouette qui traversa d'un pas vif pour son age la cour pour entrer dans la maison d'habitation.
Ils notèrent intuitivement qu'il y avait un peu trop de hâte dans ce déplacement sans trop savoir identifier la raison de cet empressement.
Peut-être n'aimait-elle pas laisser trop longtemps la boutique aux mains d'inconnus, peut-être le fait d'avoir gardé si longtemps la lettre ou que sais-je encore?

Deux minutes passèrent et le temps commença à s'allonger.

Vos réactions, sinon j'enchainerai.