La compagnie dépenaillée redoubla d'efforts dans leur fuite inespérée; les mieux-portants aidant les mal-portants, les inquiets galvanisant les terrorisés.

Leur objectif était aussi simple que dangereux: échapper aux pirates sanguinaires qui les pourchassaient par tous les moyens qu'ils pourraient trouver. Et le bateau de leur libérateur en était un tout trouvé !

Grimpant la pente rocailleuse à plein régime, Javier gardait un oeil sur les torches qui brûlaient sur la plage en contrebas.

« Ils sont encore loin, mais ce n'est pas une raison pour lambiner. Ramassez ce que vous pouvez sur la route, et fonçons vers ce bateau. »
« Il en va de notre vie. »

Tout le monde gravit donc cette pente du mieux qu'il peut, en espérant atteindre le bateau d'Etienne au plus vite.

Étienne cherche à condamner ce chemin à leurs poursuivants avec une autre avalanche
survie 17

L’éboulis déclenché par Étienne ralentira les poursuivants. Probablement pas de façon définitive, mais au moins assez de temps pour permettre aux fuyards de prendre de la distance.

Le sol rocailleux piquait et éraflait les pieds nus de Javier. Mais l'envie de pleinement vivre son premier jour de liberté lui permettait de surpasser la souffrance physique qu'il ressentait.
On lui avait donné l'occasion de rejoindre la royacie qui l'avait abandonné. Et il allait la saisir à pleines mains et à pleines dents, quoi qu'il lui en coûterait.

Enfin, l'embarcation tant espérée est visible ...
Mais l'évidence saute aussitôt à la perception de tous les galériens :
ce petit bateau ne peut contenir que 4 à 6 personnes ... grand maximum ...

Étienne est agacé- il a trouvé un bateau pour le Prince et lui, pas pour une troupe de galériens éclopés.

« J'ai aussi un second bateau qui n'ai pas pu affronter les écueils. Je peux faire un voyage de navette et laisser mon cheval sur l'autre. Il y aura une place pour tous! » dit-il en espérant que son pieux? mensonge sera cru....

la perception d'Étienne est de 13, avec ou sans désavantage

Interdits, les galériens s'échangèrent silencieusement des regards; certains se grattant même la gorge.
Le bateau de leur mystérieux bienfaiteur n'était pas aussi... resplendissant que prévu.


Javier plissa des yeux, tout en relevant sa tête, d'un air renfrogné.

« Cela veut-il dire que nous nous séparons ici ? »

« Ok, ok. J'ai un plan. Le second bateau, c'est vrai... Je prend le cheval, je trouve la chaloupe des affreux. Je fonce.
On va piquer leur chaloupe, l'amarrer au bateau et rentrer en Ibra. »

Étienne met sa chemise de mailles, prend ses armes et son sac à dos, monte à cheval et demande à Javier s'il veut l'accompagner Si le cheval est assez robuste ? Jormund va pouvoir larder de carreaux les méchants

Il s'adresse au c'p'tain

« Voici le jeune homme. Et 10 galériens affamés qui l'accompagnent. L'homme, attend nous, je vais chercher un carrosse pour ces messieurs. Mais il va se changer en citrouille à minuit- on peut amarrer une chaloupe à ton magnifique navire et prendre le large ? Je te donne 10 po de plus pour le dédommagement! Et la chaloupe! » Et je n'aurai plus un sous bientôt à ce rythme...

(à la demande de Souricette)
Étienne quitte la crique, traverse un petit boisé et remarque les pirates qui ont imprudemment quitté leur chaloupe pour tenter de contourner le promontoire pour surprendre les galériens.

Malheureusement pour eux et heureusement pour lui, son cheval est beaucoup plus rapide et, le temps qu'ils réalisent qu'il les prend de vitesse, il est déja à la chaloupe.

Il se permet des acrobaties équestres pour éviter les traits, à l'aide de sa technique défensive de rôdeur

3e dé car un 2 est minable- le déplacement est jusqu'à la fin du combat! 21 de CA!!!!

1e tour:
Les pirates attaquent de leur arbalète à longue distance avec désavantage svp déterminer la cible. Étienne, le cheval ou un éventuel Javier. Un cheval normal a 10 CA et 13 pv. Un meilleur cheval ? note: un cheval vaut plus qu'un esclave...

besoin de 2e tour de combat ? Le cheval doit s'approcher plus près des arbalètes ennemies ? Javier veut en être ?

Javier n'est pas là
continue

Étienne évite les traits de façon quasi surnaturelle.

Il fonce à la chaloupe, avec un adieu pour sa noble monture- il détache sa selle et la met dans la chaloupe.

« Adieu! Évite ces barbares et vie libre! Si je repasse par ici, j'irai te chercher, si le Fils ne t’emmène pas vers lui au paradis des étalons auparavant! »

D'un mouvement ample et puissant, il rame vers le cap du promontoire

et revient triomphant auprès des galériens!

« Je suis de retour, comme promis. Avec un second "navire". »

Une fois la chaloupe arrimée et le bateau de pêche en route vers le large, les 11 rescapés avec lui et le Cap'tain,
il s'effondre d'épuisement, les efforts de la dernière semaine lui tombant dessus comme une chape de plomb...

Le jeune homme corrige délicatement la position de son sauveur pour qu'il puisse récupérer.
Puis, sans plus de commentaire, il prend une rame pour aider à la progression de l'embarcation.
Tous les efforts sont nécessaires, il le sait.
L'important, à présent, est de « s'enfuir dans la nuit loin du vaisseau honni ».

« Cet homme vient de donner ses dernières forces pour notre salut. » dit-il au marin
« J'ignore combien il vous a promis pour vos services.
Mais j'y ajoute 50 couronne ibranes si vous nous débarquez directement à Zagosur. »

« Ben ça ...
50 couronnes ....
Si c'est sûr ... C'est bon pour moi. »
répond le marin
« Mais vos aut' copzins ? C'est là-bas qu'y veulent aller aussi ? »

« Tout plutôt que retomber aux mains des roknaris.
De cela je suis certain.
Et de votre paiement tout autant. » répond le jeune homme avec aplomb.

« En ce cas ...
Je vous débarque à Zagosur ...
Pour sûr ! »
répond le marin en réorientant sa voile.

Le vieil homme, expérimenté, s'éloigne vers l'est pour être invisible à la galère au soleil levant.

Quelques heures plus tard, Étienne se réveille et scrute le Prince.

D'un regard, celui-ci lui intime de continuer à se taire quant à son ascendance...

Étienne consulte les étoiles avec Cap'tain, qui s'émerveille de voir en Étienne un marin si bien formé.


« Tu t'y connais en mer, le jeune! Ibra, c'est un bel endroit pour dépenser 100 couronnes ? »

Au bout d'une semaine de lent bourlingage, où le bateau a évité une patrouille côtière de justesse lors d'un accostage de ravitaillement, le groupe arrive en vue d'un navire de la garde côtière Ibrane.

(en ibrane) « Desp crumae, acrigndesem eso ment ssaer! Ssus'E ihra labolatede murchar sigerc! »

Éduardo embarque sur le navire avec les rescapés, toujours incognito.

Le vieil homme décide de suivre le navire Ibrane.

Étienne reste avec lui; il en profite pour confesser son passé tumultueux pendant que les galériens, pour la première fois depuis des semaines pour les uns, des mois pour les autres, dorment d'un sommeil réparateur dans un bon hamac quintarien...

De nombreux navires se joignent au premier. Javier se doute bien que cet Éduardo est la cause de tant de précautions...



« Étienne, le Roya nous a bien reçu! On a été traité avec respect! Merci pour tout! »






Un bon matin, la capitale Zagosur est en vue...

Au quai, une surprise de taille attend la troupe des rescapés...

jeudi 29 septembre 1466 , 08:30

Les premières lueurs matinales de cette journée avaient un goût doux-amer pour les ex-galériens qui commençaient à se lever. Zagosur la Belle se profilait à l'horizon, amenant avec elle les sentiments de liberté, de sécurité... mais aussi de perte, d'actions manquées et d'amertume.

Ils auraient pu mieux se battre. Ils auraient pu mieux faire.

Tant de personnes avaiaent été abandonnées à leur propre sort sur cette galère de malheur. Quiconque possèderait un tantinet de pragmatisme se contenterait de hausser ses épaules en invoquant la simple iniquité de la vie et l'incontrôlabilité du hasard. Mais tout de même... Tout de même.

Javier s'accouda sur le bastingage du navire du cap'tain et fixa tristement la capitale portuaire à mesure qu'elle se rapprochait.
Ils auraient pu ramener tous ce beau monde à bon port. Il en était sûr. Il en était même persu...


« Cesse de te torturer l'esprit. Parfois il faut savoir lâcher prise et apprécier les choses telles qu'elles sont, aussi imparfaites soient-elles. »





Javier ne se retourna même pas. Il aurait pu reconnaître la voix nasillarde de Cristofal même pendant une nuit de tempête zébrée d'éclairs et de hurlements de terreur.
Il se contenta d'expirer lourdement avant de lui répondre.

« Bon nombre de ces hommes se sont battus pour leur royacie. Ils ont affronté la guerre, la mort, la douleur, la famine et la torture. Et nous les avons laissés là-bas. »

Il pointa un doigt vengeur en direction de Zagosur.

« Ils les ont laissés là-bas. »

Javier se racla la gorge avant de cracher un glaviot de ressentiment par-dessus le bastingage.

« Dans un sens, nous ne valons pas mieux qu'eux. Ces nobles qui nous voient comme des crottes insignifiantes. Sacrifiables sur un coup de tête. »
« Tous ces serments, ces promesses et ces voeux prononcés ? Tout ça ne vaut rien. »

Cristofal rejoignit l'ex-soldat désabusé sans dire un mot.
Ils regardaient le port zagosurien se rapprocher. Silencieusement. Pieusement.

Venant se placer de l'autre côté de Javier, Gervaso lui pose une main sur l'épaule.
« Zagosur, c'est Ibra ... pas Chalion ...
Ces gens-là, ce sont des cousins, des alliés, une nation amie.
Et ils vont nous permettre de rentrer à la maison ... »

Javier pianotait distraitement sur la rambarde de bois sur laquelle il était appuyé.
« Le sont-ils vraiment ? »

Passées quelques minutes de flottement, il finit son concerto en bois mineur par un claquement sec de la paume de sa main avant de se retourner.

« Je ne faisais qu'exprimer ma rancoeur.Tu as bel et bien raison, mon ami. Ibra a toujours été présente à nos côtés durant cette foutue guerre. »

« Qui sait ce qu'elle nous réserve une fois arrimés à l'un de ses ports ? »