Étienne part vers le sud. Il prend plaisir à éviter un homme qui ressemble au fils de l’aïeul, heureux de voir que sa technique de discrétion est toujours efficace. Un sanglier malicieux le déporte vers l'ouest... Il le capture.

Et tombe sur des ruines... il comprend tout de suite où il est. Étienne cueille des fleurs sauvages pour les tombes.C'est fou comme la Nature refleurit au milieu de l'enfer... et prend le temps de se remémorer son passé, avec le Soleil qui doucement descend vers l'horizon...

Il est temps de rentrer à Torrejóna ...
Le jour descend vite par ici, et Étienne ne connait pas suffisamment le terrain pour se risquer sur les sentes chevrières dans le noir avec si peu de repères.
Le sanglier pèse son poids. Étienne doit mobiliser toute sa musculature pour le porter, et surtout toute son adresse pour progresser sur le terrain escarpé et boisé sans accrocher son fardeau aux roches saillantes ni aux végétaux où prédominent les ronces.

Étienne a des décennies d'expérience dans les bois. Il manoeuvre rapidement et sans heurts à travers les ronces et arrive au village 15 minutes après le Soleil couchant, avec une lumière encore passable.

vendredi 16 septembre 1466, 19h30

Le sanglier sera consommé ... Mais pas avant demain !

A l'arrivée d'Étienne, le repas est déjà prêt à être servi sur la grande table déjà dressée et où tous pourront prendre place.
L'ensemble du village est réuni dans la grande pièce chauffée par la vaste cheminée.
Chacun s'affaire aux derniers préparatifs.

Étienne déglutit difficilement en voyant si peu de gens réunis... Le fils de Placid est Ponton ? Les parents d'Ivona n'y sont pas ?

Étienne prend le temps de s’asseoir, d'écouter les gens et le vent qui siffle le long de la maisonnette. Il prend le temps de s'imprégner de leur quotidien, de ces gens que jadis il y a si cruellement spolié...

Il déballe ses cadeaux à l'écart, sûr d'avoir leur attention.

« Vous vous demandez sûrement ce qu'un guerrier de ma trempe fait dans un coin aussi reculé. Sans remuer le passé, je viens pour demander votre pardon. Pas besoin de mentionner le fait, je crois que les plus vieux parmi vous savent de quoi je parle.

Si le matériel peut racheter mes fautes, je vous offre ces quelques douceurs et un sanglier à partager. Si le prix est mon sang, je m'engage à aider la communauté pour aussi longtemps que vous penserez que je n'ai pas acquitté ma dette! »

Amelia et Ponton sont les (derniers) enfants de Placid, Joèu est le fils de sa sœur, Ivona est la petite fille de Placid.
Sulpici est le petit-fils de Cristòfol, Xavièr, Bernat et Narcís sont les enfants de Sulpici.
Evaris est le fils de Savin et Alessìa.

L'ambiance se tend et la température chute brusquement.
« Si tous ceux qui ont causé du tord à ce village contribuaient à réparer leurs tord, en argent ou en ouvrage, alors Torrejóna pourrait rivaliser avec Zagessur. »

« Nous vous remercions de votre offre.
Je discuterai avec vous des détails pratique demain matin.
A présent, il est temps de desservir et de passer à la veillée. »

Étienne songe que le village est encore loin de ressembler à Zagessur. Bien que...

Il songe a ce qu'il a appris sur le Prince. Les loyalistes ont causé du tort au village indirectement. Le Prince n'était peut-être même pas né à l'époque. Sans vendre le garçon a ses ennemis, est-ce que ce renseignement peut aider ces gens ? Étienne est un homme simple, peu habitué à l'intelligence politique. A suivre... Étienne en parle si les villageois discute un tant soit peu de politique...

Il reste à l'écart, attendant de voir si les 3 familles veulent encore de lui ce soir, ou s'il doit aller tout de suite squatter une maison vide...

A la veillée, on discute de tout et de rien, mais surtout de micro-évènements :

« Les chamois ont quitté telle zone pour telle autre, c'est le début de l'hivernage »
« Alessìa n'a plus de laine rouge pour finir les broderies du manteau de son fils »
« Les renards ont renforcé leur tanière, il va faire froid cet hiver »
...

Étienne prend congé et se trouve une maison confortable, avec un pot de chambre, un broc d'eau et ses armes à portée, au cas où...

Il espère que la nuit va lui porter conseil quant au Prince...

Étienne s'endort en cherchant à déterminer la « bonne » attitude à adopter ...
Il a la certitude d'avoir identifié le mystérieux prince cadet.
Un Prince qui pourrait potentiellement être désigné comme Héritier, même si pour l'instant la chose n'a pas encore été officialisée.
Un Prince dont personne ne connait ni l'apparence, ni même le prénom.
Un Prince dont la vie sera encore plus menacée quand Clamenç dy Ibra, l'actuel Héritier d'Ibra, saura où le trouver ...

Étienne se réveille à l'aube, avec le sentiment de n'avoir pas dormi et des courbatures jusque dans des endroits dont il avait oublié l'existence.
Mais surtout avec une amertume au fond de la gorge et un nœud à l'estomac qu'il assimile à un « sombre pressentiment ».

L'impression que « quelque chose de grave » est arrivé.

Étienne équipe son sac à dos, met son armure, prépare des hachettes, une dans chaque main et sort pour voir si l'Enfer l'a rattrapé... Je ne veux pas être un garou! Non!

samedi 17 septembre 1466, 4h30

« Bonjour, « le Matinal » !
Avez-vous bien dormi ? »
La salutation du chef du village est paisible et sa formulation appropriée : le ciel n'est clair que de l'imminence de l'aube ...

Étienne rengaine ses hachettes.

« Désolé, j'avais une impression de... malheur. Tout va bien ? »

Fronçant les sourcils avec sérieux, l'homme scrute Étienne : « Oui.
Nous, ça va. »
« Et vous ?
Tout va bien ? »

« Vous ressemblez à un déterré ... »

Désolé. Bon, je suis nerveux- un cauchemar cette nuit sans doute...

Avez-vous pris une décision quant à l'aide que je peux apporter à la communauté ?

Étienne voit un renard l'observer...

le renard d'Ibra ? La symbolique du fils, son titulaire ? Étienne se demande si le souverain sait où est son fils. Mais pourquoi ce sentiment de danger ?

« L'homme, je vois là-bas un renard. Le vois-tu ? »

« Je pense au Renard d'Ibra.
Quel est ton sentiment envers ce souverain distant ? »