Avec un demi-sourire, le jeune homme acquiesce « Il vous faudrait donc des indications topographiques pour vous y rendre.
Vous n'avez pas besoin d'une carte, n'est-ce pas ?
Simplement une liste des chemins à prendre ... »



« Je réponds ici au nom d'Eduardo Ramires. »

Enchanté! Je suis de la vieille école, je me repère aux, heu.. comme vous dites, des indications topographiques. Une carte serait une perte de temps, d'argent et un rappel grinçant de mon forfait...

« Je ne veux pas vous faire perdre votre temps, messire Ramires! Je vais prendre des notes! »

Je vais tenter de me renseigner sur lui à l'auberge ce soir...

« C'est parfaitement simple. » répond-il simplement
« Vous n'aurez que peu de notes à prendre.
En sortant du Temple, il vous faut traverser « la Grand Place »,
descendre « la Grand Rue » jusqu'au débarcadère,
remonter un petit peu vers l'amont pour y trouver « le Pont des Soupirs »,
que vous prendrez pour vous engager sur la « Route Boueuse »
-ce n'est que son nom, ce n'est pas représentatif de son état, quoique ... parfois ... -
Et ensuite vous continuez sur cette route jusqu'au Prieuré.
Vous aurez quelques hameaux et deux villages à traverser,
mais poursuivez toujours sur la même route et vous y arriverez tout droit.
Si malencontreusement vous perdez son tracé,
demandez « La Route Sanglante », c'est son nom hors de la ville. »

Étienne frémit en pensant à l'origine du nom...

« Merci, mon prince! Le Père vous le rendra! »

Étienne quitte le temple à la recherche d'une auberge qui pourrait éventuellement lui fournir un lit douillet et aucun colocataire indésirable, à 2 ou 6 pattes...

Étienne fait comme si rien n'était et prend congé.

Il remarque une auberge. Il prend une place dans un lit simple, dans une chambre privée ou non, en priant que la literie soit propre.

Il s'assoit ensuite à une table, cherchant les bons interlocuteurs pour discuter de (et confirmer) sa découverte- un prince Roya qui se cache au temple....

« 5 Pîvaz le « forfait étape » : dîner simple + nuitée en chambre individuelle normale + collation matinale »

ok pour Étienne ?

Parfait, s'il a les sous en poche... Je suis très peu matérialiste en JDR...

Étienne va à la taverne en premier pour connaitre les ragots concernant les petits princes fugueurs...

Zebreira 15 septembre 1466, 20h30,

Dans le port d'Zebreira,
Y'a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
En aval d'Zebreira...

Étienne a été sergent recruteur brièvement jadis. Des marins bourrés qui sont de vrais moulins à ragots et qui auront oublié demain qu'on leur a posé la question Tu veux encore de la bière? Engage-toi! Pose ta croix ici! Bienvenue dans l'armée!

Il offre une tournée à 2 vieux loups de mer qu'il observe depuis 30 minutes débiter des ragots sur la capitale...

Au bout de 1 heure de bavardages, Étienne demande des nouvelles de la famille royale et oriente la conversation vers le prince fugueur adolescent... corrigez les erreurs...

« « Ha! on l'a pas revu depuis 2 ans ? »
« Je me demande dans quel bled il est.... »
« Il a des cheveux blonds avec une mèche vers la gauche et 15 ans vous dites ? Beau gosse, j'espère que la fille avec lequel il est parti est gironde!» »

« Ça ! « Le Vieux Renard » est bien vert !
Sa deuxième épouse ne vit toujours pas à la cour »
« Toujours pas ! On l'y a jamais vu ! »
« Sait-on seulement si elle existe .... »
« ou « combien » elles sont »
« C'est bien un coup d'Renard, ça
Annoncer un mariage
et même un enfant
un fils qui pourrait bien être une fille .. »
« pour ce qu'on en sait »
« Caché quelque part
en Province »
« ou à l'étranger »
« C'est la faute à l'Héritier aussi ...
Déclarer la Guerre à son Père, c'était pas une bonne idée
Le lendemain le Renard a fait savoir qu'il était remarié »
« Ou alors c'est l'inverse ?
C'est avant ou après l'annonce du remariage du Renard que Clamenç est parti en Campagne contre son Père ? »
« Avant ! »
« Après ! »
« Après ? »
« Avant ... »
« Avant. » « Avant ?
Avant quoi au fait ? »
« Dans le fond c'est pas ce qui compte »
« Ce qui compte c'est les tartines ! » « Y reste du vin ? »

Etienne noie ce qui restent de souvenirs des marins dans le vin. Au diable la dépense, cette information vaut de l'or...

Mais même s'il est sûr que le jeune homme un peu androgyne soit le vrai héritier (pour les loyalistes du moins), la gentillesse du garçon lui vaut tout son respect et... son silence. L'information pourrait être monnayée contre sa vie s'il tombe aux mains des séparatistes.

Pour le moment, il prend congé des fêtards après les avoir reconduits ronds comme des barriques à leur ponton, et se dirige lui-même à son lit douillet bien mérité.

Demain, je suis le chemin des larmes et de la rédemption....

Le lit est douillet
La soirée a été très arrosée
Les murs épais filtrent les sons
La fenêtre de la chambre est orientée sur l'Ouest

Il n'est pas très tôt quand Etienne ouvre une première paupière
fort alourdie par les excès de la veille

La mémoire... Celle d'Étienne s'est étiolée depuis des années. Une bénédiction quand viens le temps d'oublier ces années terribles...
Une malédiction quand il oublie qu'un bon sergent recruteur ne boit pas ou très peu...

Enfin, il a ses carnets pour les notes, et sa constitution pour cuver l'alcool.
Il est déjà tard... Vite, il descend petit-déjeuner, avant d'aller à l’entrepôt s'encombrer de babioles pour les villageois

S'il en reste... et s'ils se contentent de ces colifichets et non pas de ma vie!

Étienne pense amener 20 kg de marchandises sur son dos, pour, disons , 20 po ?

Étienne laisse à l'entrepôt les marchandises destinées au grossiste- un voyage vers les basse-terres doit être profitable...

Il emprunte le chemin sanglant, dans une zone agricole et pastorale
En 15 ans les gens changent et personne ne reconnait Etienne.
Par contre, lui, il reconnait certains lieux ...

Ce hameau-çi était toujours aux mains des loyalistes. Ça n'a pas empêché le capitaine de rançonner le village contre sa "protection". Quelques kilomètres plus loin, les prochains bleds ont eu le bon sens d'être vidés de leurs habitants au passage de la troupe de "Pastoureaux". Le capitaine était encore de bonne humeur; il n'est contenté de trucider les 2-3 vieillards oubliés derrière... pour l'exemple.

L'exemple ? En quoi un paysan s'en préoccupe des puissants, des loyalistes ou des sécessionnistes ? Sans chevalier pour les protéger, les humbles sont la proie des loups. Il y a 15 ans, Étienne était un des leurs...

Les loups, il les connait bien, leurs défauts, leurs qualités, leur hiérarchie; idem pour les autres bêtes. Dans les montagnes, on dit de lui qu'il est un expert, que les bêtes sont son Ennemi juré. Foutaises, les bêtes, elles ne sont les ennemis de personne.

Les 2 hameaux étaient sans défense, sans chef qui leur dicte leur camp. Les neutres, ils sont des proies...

Ensuite il y a un petit village : Torrejóna

samedi 17 septembre 1466 , 16:00
Torrejóna est un petit village montagnard organisé autour de la route qui le traverse de part en part.
Les stigmates de la guerre ne se voient pas sur les murs de pierre des petites maisonnettes, mais se sentent dans l'état d'abandon général.
Il y a une belle halle pour tenir marché. Mais aucun étal, pas le moindre marchand, et bien évidemment aucun client.
Il y a un joli lavoir couvert où pourraient se réunir une belle douzaine de lavandières, mais une seule jeune fille s'y trouve actuellement avec une modeste panière.

Le prince a parlé du massacre d'Adobanellira... Étienne sent qu'il n'est pas loin, mais en 15 ans, les détails s'emmêlent...

Est-ce le hameau de son souvenir ? Le prieuré... il doit demander son chemin....

Il se tourne ver la jeune fille :
« Jeune donzelle, je vois que ce lieu s'affiche fièrement comme étant Torrejóna, mais je cherche le lieu-dit d'Adobanellira. Je ne sais si c'est le nom d'un prieuré ou d'un hameau. Ou si le nom a disparu depuis 15 ans. Pouvez-vous m'aider ? » dit-il en lui tendant un petit médaillon à 10 sous en cadeau.

« Adobanellira c'est plus loin.
Mais il y a plus que des ruines là-bas ... »
dit-elle en prenant le médaillon pour le regarder.