Quittant l'homme, le bourg de Crivillén et la ferme avec un certain nombre de réfugiés planqués dans le grenier,
Inigo suit la rivière en direction de Tornos, le guet qui doit se trouver plus loin, à la limite de la marche de Porifors.

Il progresse ainsi pendant 5 longues heures sous la pluie battante avant de voir apparaitre le fortin du Guet, luisant sous la lune au bénéfice de la première éclaircie de la journée.
Perché sur un piton rocheux surplombant la rivière, le donjon fortifié est idéalement placé pour assurer sa mission de surveillance.

Dimanche 04 septembre 1466
Il est 20h30 (ou +)
Inigo n'a rien avalé depuis sa visite à la vieille herboriste.

Voyant le fort au loin, Inigo préfère rester prudent et essaie de trouver un endroit pas trop dégagé afin d'observer le fort avant d'y aller. Son but étant de ne pas être vu et de voir si le fort semble toujours habité ou non. Il n'aimerait pas s'y présenter alors qu'il est aux mains des brigands.

Le fortin n'est pas un phare.
Les meurtrières du donjon ne se voient que sous les reflets de la lune.
Les couleurs de la Marche de Porifors et de l'Ordre du Fils sont hissées.

Voyant le drapeau et les couleurs du Fils toujours hissés, Inigo se dit qu'il n'avait rien à craindre. Si les brigands l'avaient pris, tout aurait brûlé comme ils l'avaient fait pour les villages au Sud du Guet.
Inigo se remet donc à cheval et envisage de grimper le piton.

Le donjon circulaire est ceint d'une enceinte relativement basse qui ne se distingue de la végétation environnante qu'en approchant.
Il n'y a pas de gardes visibles sur les remparts, mais la monture d'Inigo hennit dans la nuit et ses congénères dans l'enceinte lui répondent ...

Sans douve, ni fossé, seul l'escarpement à pic et les mâchicoulis protègent les courtines.
Un vaste pont levis doit permettre d’accéder aisément à l'intérieur de la place forte, quand il est abaissé jusqu'à la route qui s’interrompt 20m avant la porte.

Inigo remercia les Dieux que la pluie cesse enfin. Il n' imaginait même pas gravir le sentier escarpé qui montait jusqu'au fortin avec toute cette pluie et la nuit tombante qui plus est.
Une fois arrivé au pont-levis Inigo s'époumona afin qu'on lui laisse l'accès au fortin. Il fut cependant surpris que personne ne l'invective avant.
« Ola, il y a quelqu'oun ? Ohé ..... »

« Qui va là ? » répondit quelqu'un du haut du rempart du fortin...

Mettant ses mains en porte voix autour de sa bouche, Inigo crie alors
« Yé mé nomme Inigo Montoya, yé suis en mission pour lé Grand Temple de Porfiros y le Ser dy Arbanos el maestro del castillo. Pouis-je entrer por favor ? Yé fais une longue route et yé souis un peu fatigué »

Grinçant, cliquetant, couinant de tous ses mécanismes, le pont levis est abaissé doucement.
Un jeune garde mal ajusté accueille Inigo. « Êtes-vous seul ? » demande-t-il en regardant au delà de l'épaule du visiteur.

Puis il fait signe et, tout aussi bruyamment, le pont levis est relevé ...

« Evidemment que yé souis seul, ça sé voit yé crois...décidément l'armée n'engage que des estupidos » murmura Inigo dans sa barbe.
Il leva ensuite le bras en direction du garde « Muchas gracias » tout sourire, mais le garde ne savait pas que c'était un sourire moqueur
Inigo était quand même content à l'idée de pouvoir passer une nuit au chaud bien au sec.
Il s'avança alors et franchit le pont-levis.

Le jeune garde indique à Inigo la direction de l'écurie pour y ranger sa monture.
« Vos animaux d'abord, présentez-vous au donjon ensuite. »

Sur les 30 box que compte l'écurie, seuls 25 sont occupés.
Les lads sont ailleurs, Inigo doit s'occuper de son cheval par lui-même.
L'endroit pourrait être mieux tenu mais Inigo ne dispose pas de l'autorité nécessaire pour faire des remontrances au personnel absent.

Inigo salue le garde de la tête « Soldat »
Puis il suit les consignes du jeune garçon. Il s'occupe de débarrasser son cheval de sa selle, et de tout ce qu'il pouvait transporter sur son dos. Il la pose ensuite sur un portant, et enlève la couverture qui était placé dessous. Il s'emploie ensuite à bichonner son cheval comme il faut, celui fait plusieurs jours que le temps le maltraite. Il le brosse, lui décrotte les sabots, lui donne à boire, et lui apporte du fourrage frais.
Il s'occupe ensuite des pigeons, les réunissant toute dans la même cage le temps de nettoyer la première, et faisant la même avec la deuxième, puis il les réparti équitablement dans chaque cage, remplaçant leur eau et leurs graines.
Vient ensuite son tour, décrottant principalement ses bottes. Pour le reste il espérait trouver un feu pour faire sécher ses vêtements plus rapidement.
Il se présenta ensuite à l'entrée du donjon demandant à rencontrer l'autorité du lieu

Le garde à l'entrée du donjon est celui qui a accueilli Inigo à l'entrée du fortin.
« C'est tout en haut » indique-t-il en ouvrant la porte qui mène à l'escalier intérieur qui dessert toutes les meurtrières de la tour et les 4 portes palières intermédiaires avant le dernier étage.

Tout en haut ...
La porte est ouverte sur une pièce circulaire qui sert autant de poste d'observation que de quartier général.
5 hommes attablés qui discutaient paisiblement s'interrompent à l'arrivée d'Inigo.

« Prenez place. » dit l'un sans prendre la peine de faire un geste supplémentaire.
« Et expliquez-nous le motif de votre visite. »

OUI
Inigo ne perçoit la présence de personne d'autre.

Pas de trace de bataille.
La tenue des soldats est ... pour le moins « approximative ».

En entrant Inigo fait le salut du père
« Hum hum...Messieurs...eh bien yé souis envoyé par le Ser dy Arbanos car lé Castillo n'a plus de rapport du fort »dit-il en s'éclaircissant la gorge avant de parler
Inigo passe son regard sur chacun des membres de l'assemblée, voir leur réaction.
Et s'il vient de se jeter dans la gueule du loup, et bien les jeux étaient faits

Celui qui semble le chef répond avec décontraction :
« Vous avez du vous croiser, on a envoyé le dernier rapport hier soir.
Tout va bien ici.
C'est tranquille. »

Inigo était vraiment surpris par la réponse du "Capitaine" et du coup il ne comprenait pas vraiment quel était l'intérêt de ce fortin. Tranquille, tout va bien, alors qu'à quelques lieux de là un village avait brûlé , ses habitants massacrés.
Il se caressa la moustache entre ses doigts
« A perfecto » tout sourire
« Donc yé peux retourner auprès du Ser et lui dire que tout va bien...les villages alentours sont en sécurité, aucun brigands, nada....perfecto » continua t-il tout sourire encore