Daren n'avait pas trop confiance de se retrouver ainsi sur la chaise "électrique" du condamné et n'avait pas osé se présenter comme Rock Balmizard.
Une onde indolore passa de la boule gauche à la boule droite en traversant son corps.
La bibliothécaire esquissa un sourire : « On va dire que je vous offre ce coup d'essai. »

« Hein ? Ha... heu... oui.... évidemment... pas celui que je prétends être mais celui que je prétendrais être... enfin ce lui qui n'est pas moi mais a été moi ou serait moi... ou je serais lui... hem... où sont mes Efferalgan ?... »
Rumina-t-il dans sa "barbe". Il s’éclaircissa encore la gorge. « Rock Balmizard ! » Tonna-t-il de nouveau.

Lorsque l'onde passa de nouveau de la boule gauche à la boule droite en traversant son corps, Daren ne put s'empêcher de se demander ce qui se serait passé si d'aventure il avait, même de bonne foi, usurpé une identité…
« Bien, je vais vous chercher le paquet. » dit la préposée en le sortant de sa question.
Elle prit un passage menant à un petit couloir. Le scientifique nota comme l'avait découvert le matin même Eloïse, la présence d'une gargouille inquiétante cachée dans l'ombre de ce dernier.
La même question lui vient à l'esprit : Décoration ou gardien ?
La bibliothécaire revint quelques instants plus tard avec un colis empaqueté de papier sraft marron et cacheté d'un sceau en cire évoquant un pommier.
Une date d'enregistrement indique le 1er septembre 1939.

Pendant que la clerc était allé cherché le paquet, Éloïse toucha prudemment, du bout du doigt le manteau de son compagnon. Curieuse de voir si un peu d’électricité statique allait lui frire l'empreinte digitale. « Ça piquait? » demande-t-elle en levant une paire d'yeux curieux.

Une fois la clerc revenue, elle demande : « Vous avez quelque chose au nom d’Éléonore Doupré? Et si oui, vous faites des tarifs étudiants? » tout en flashant un sourire ultra brite.

La demoiselle eut un sourire de connivence féminine avant de consulter son ordinateur : « j'ai bien une lettre en poste restante. »
« Même tarif, même punition. »dit-elle avec une moue d'impuissance.

« Haha, et des plans de tomates? » plaisante-elle à moitié. La fibre étudiante pleure au fond d'elle, mais la curiosité l'emporte et elle sait que ça en vaut probablement la peine. Elle sort son portefeuille. Il faudrait qu'elle aille rapidement déposer l'argent de Justin à la banque si elle ne voulait pas finir trop vite dans le rouge. « C'est parti alors! Et, plus sérieusement, vous avez une espèce de registre qui atteste du résultat du test. Comme ça si quelqu'un dépose quelque chose à mon ancien nom dans le futur, je n'aurai pas à le refaire, ou bien si? »

« Il serait quand-même joueur de faire cela et la probabilité est des plus incertaines mais oui vos deux identités seront liées dans le système par mes soins. »
Elle ajouta pour le suspicieux Daren :
« Le système informatique est en vase clos et est protégé par le serment que vous prononcez en entrant.
Pour le moment, nous n'avons pas été pris en défaut. »

Pendant que Daren se demandait ce que pouvait bien contenir sa boite à chaussure d'avant guerre.
La préposé indiqua à Éloïse la petite ouverture menant à l'autre pièce où la chaise de bois sculpté avec son assise de vieux cuir et ses accoudoirs aux boules de pierres l'attendait.
Elle ajouta à l'intention du professeur Garvel :
« Ne touchez à rien au delà de ma banque, il en va de votre sécurité... »


@ Arkane : si tu veux que le contenu de la boite te soit réservé, je te ferai des messages en hide.

Eloïse prit à son tour place sur la vieille chaise couverte de cuir. Urk mes cuisses vont coller. Rien de pire que le cuir en été... Au signal de sa guide, et imitant la solennité gauche de Daren, elle mit ses mains sur les pierres et tonna : « Éléonore Doupré! »

Daren était resté un moment les yeux incrédules à la vue de la créature et possiblement statue.
Il réagit à peine à la réception du colis, dont il se saisit mécaniquement. Pas plus à la question d’Éléonore.
« Heu... quoi ? Si ça piquait ? Ben... j'ai pas eu l'impression, mais.... c'était... bizarre. »
Jusqu'à présent tout n'était dans sa tête que théorie et hypothèses. Il s'agissait d'une histoire, qui devenait de plus en plus crédible certes, mais ça restait une histoire dont il attendait patiemment la chute.
Avec il l'espérait la soudaine apparition de cameramen et d'un type qui lâcherait « Caméra Cachée ! » en expliquant le comment des effets spéciaux.

Mais maintenant avec cette boite c'était l'instant de vérité et le Dr Garvel se demandait laquelle des deux "réalités" le décevrait le plus.
Après tout, tout cela était bien palpitant et il s'était même fait de nouveaux amis intéressants. D'un autre côté il reviendrait enfin dans un monde qu'il connait.
Il profita de l'absence momentanée des jolies étudiantes dans la pièce d'à côté, pour entrouvrir le paquet et y jeter un œil timide.

L'appréhension de la chaise électrique se dissipa lorsque l'onde traversa le corps d'Eloïse et qu'elle ne fut pas plus secouée que si elle avait eut un frisson de froid
("plutôt un frisson de chaud"en fait).
Instinctivement, elle pressentit que se prétendre quelqu'un d'autre pouvait être plus déplaisant mais pas mortel.

De son côté Daren s'était installé à la table de bois pour ouvrir son paquet.
La boite était en fait une petite valisette en carton avec deux fermoirs métalliques qu'il fallait coulisser.
Un clac retentit lorsqu'il les actionna.

« Bien! Ma lettre maintenant! » réclame-t-elle joyeusement. « Oh et y a-t-il d'anciens nom associés à celui-ci dans votre registre? » Ou comment dire : "Comment je m'appelais?"

« Ah d'accord. Merci pour toutes ces informations, vous êtes autrement plus loquace que votre collège de ce matin! » conclue-t-elle avec un rire léger. Elle s'approche ensuite de la table où Daren a commencé à explorer son paquet. Tout en s'installant de l'autre côté, elle lui demande : « Alors? Intéressant? »

Daren, plongé dans sa lecture, sursauta à la question et réapparition soudaine d’Éloïse, lui faisant l'effet d'un ninja sorti brutalement des ténèbres.
« Hu ! Sacrebleu ! Heu... oui... oui... Il semblerait que mon ancien moi connaissait très intimement Cassiopée. » Répondit-il en rougissant.