Message secret pour baloo,bahamut.« Enchantée, messieurs. Je suis Clostriana de Laurencis et voici Dame Eryn. »
La politesse imposait à la noble dame de se présenter quand de nouvelles personnes arrivaient et elle en profita pour introduire Eryn. Non pas qu'elle doutait de la capacité de la chevalier à se présenter mais elle avait parfois la finesse d'un coup de gantelet dans la machoire, surtout quand elle était agacée comme à l'instant présent avec la présence de Meldo'ch, alors il valait mieux éviter de se mettre à dos les gardes prêtés par Janna. Puis soudain, la déconvenue. La surprise. Le choc fut brutal et frappa Clostriana là où elle s'y attendait le moins.
« Runica? »
« ... »
« LA Runica? »
Clostriana eut l'air choquée l'espace d'un instant puis surprise... Puis circonspecte en observant Jean pour voir si il blaguait... jusqu'à ce qu'un grand sourire ne déforme son visage et qu'elle ne pouffe de rire en ajoutant:
« Je me demandais encore hier ce qu'elle devenait... Décidément, jamais là où on s'attend qu'elle soit, tiens... Tu lui fais confiance? Ou bien, je dois me méfier? »
La médecin observait Jean avec sérieux, malgré son air guilleret. Sylas, quand à lui, observait son camarade à moustache qui admirait les dames à ses cotés avec l'air de dire "tu veux que je t'aide?". La noble n'avait rien vu, comme d'habitude. Il désespérait de la voir ne pas remarquer l'attention que les gens, et surtout les hommes, lui portaient. Elle n'avait pas de miroir dans les chambres qu'elle louait ou quoi? Rien qu'avec son titre, elle attirait déjà le regard des hommes mais en plus, sa beauté la rendait encore plus irrésistible. Combien de fois lui-même s'était-il perdu dans l'observation de ses cheveux tirant vers le carmin des feuilles tombées en automne cascadant sur ses épaules et encadrant son visage aux traits fins et charmants où même la moue la plus sérieuse du monde ne gâchait rien à la beauté irréelle qu'elle dispensait autour d'elle. Et en plus, sa personnalité en faisait l'une des personnes les plus attachantes qu'il ait rencontré au cours de sa vie. D'habitude, il était traité comme un moins que rien par ses clients, ajout invisible dont on ignorait gracieusement la présence le temps d'un travail jusqu'à ce qu'on ait besoin de lui et qu'il devienne une sorte de demi-dieu plongeant du ciel pour tirer son client d'un mauvais pas, obtenant promesse de reconnaissance éternelle hélas toujours à durée limitée. Mais pas elle. Elle, elle l'avait questionné sur sa vie, s'était réellement intéressée à lui, avait posé les bonnes questions et écouté correctement. Si seulement...
Sylas soupira.
Non, elle ne voyait pas le regard des hommes sur elle et encore moins le sien...
« Tout va bien, Sylas? »
Le regard sérieux voir presque inquiet de la jeune femme s'était porté sur le garde du corps qui bafouilla rapidement quelque chose en reprenant contenance:
« Euh, oui, oui, Clostriana. Juste une vieille histoire qui me revenait en mémoire. »
La noble eut l'air surprise puis lui accorda un sourire différent de ceux qu'elle faisait d'habitude. Plus chaleureux. Plus... heureux:
« C'est la première fois que vous m'appelez par mon prénom. »
« Navré, ça ne se reproduira plus, madame. »
« Non, non, continuez, ça ne me gêne pas, bien au contraire. »
« Bien, mada... Clostriana. »
La noble retourna à son observation de Jean pendant que Sylas tournait son regard vers son camarade mercenaire. Ce dernier, l'air narquois, lui lançait cette fois le regard qui voulait dire "vous voulez qu'on vous laisse seuls?".
Oula. On se concentre, mon petit Sylas. On travaille, là. Et puis, bon, elle est noble, tu crois quoi? Allez, fini de rêver, tu n'as plus 10 ans.