L’intention initiale de William en venant à la demeure du Comte ce midi était d’échanger des informations, puis d’aller visiter les archives des journaux. Aussi approuva-t’il la décision du scientifique :
« Archibald, je vous accompagne ! »Ainsi, le groupe avait pris la décision de se séparer en trois afin d’accélérer leurs recherches… Malheureusement, ils étaient conscient qu’aucune des pistes qu’ils suivraient dans l’après-midi les mèneraient droit vers les insaisissables « Singes bleus ». Il leur faudrait compter soit sur des liens entre tous les éléments entourant l’enlèvement de Sabine pour retrouver leur planque du moment, soit sur la « chance »…
Rapidement, deux fiacres furent appelés par Georges, Auguste et Charlotte ayant décidé de faire le trajet jusqu’à la demeure du Docteur Alain à pied.
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Le premier fiacre emporta
William et Archibald.
Philippe les avait renseignés sur le journal qui avait le premier lancé l’affaire Magnolia : « Le Matin », un journal que le Comte recevait d’ailleurs toujours tous les jours. Un simple coup d’œil à l’édition de ce jour leur donna l’adresse, écrit en petit caractères entre le titre du journal et le titre de l’article relatant le scandale du Comte de Saint-Périer : Numéro 6 du boulevard Poissonnière, dans le 10ième arrondissement de Paris.
Le MatinArchibald, ancien parisien érudit, indiqua pendant le trajet que le boulevard devait son nom au Faubourg Poissonnière, tout proche, qui le devait aux chariots de poissons venant de Boulogne-sur-mer. Le boulevard avait été construit sur l’enceinte de Louis XIII quand celle-ci fut détruite.
Le fiacre les déposa devant un bâtiment sur six étages de la même taille que ceux qui l’entourait, faisant angle avec la rue du faubourg poissonnière qu’Archibald venait d’indiquer. La pancarte « Le Matin » placée fièrement au-dessus de l’entrée ne laissait aucun doute sur le fait qu’ils étaient arrivés à destination.
Non loin de là, sur la même rue, se situait le célèbre café Brabant qui avait accueilli nombre d’écrivains naturalistes comme Goncourt ou Huysmans, autour de Zola quand il vivait à Paris.
Entrait et sortait du « Matin » de nombreuses personnes, plus ou moins pressées. Certains, un calepin en poche, semblaient tels des journalistes. De l’autre côté des portes à la large ouverture en verre semblait se dérouler un parquet, et un comptoir à son bout.
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Suivant le fiacre d’Archibald et de William pendant un temps, celui de
Louis Muller s’engagea sur la rue du Faubourg Montmartre pour rejoindre la butte du même nom.
Non loin de la place du tertre sur laquelle William avait été plus tôt dans la journée, Louis descendit dans une rue plutôt étroite. L’adresse de Bourdelle correspondait à une maison de trois niveaux, légèrement surélevée par rapport aux pavés usés de la rue. La maison elle-même était plutôt chiche, étroite, et ne respirait aucune richesse.
Près du heurtoir se trouvait un nom : Jules Desbois.
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Charlotte, sous les protestations sévères du médecin militaire, entraîna
Auguste vers la demeure du Docteur Alain.
Située trois rues plus loin que la demeure du Comte, la maison était faite de pierre et donnait directement sur la rue, sans jardin. La fenêtre de l’étage était ouverte, et de nombreuses personnes semblaient aller et venir dans cette pièce. La rue était animée : Des ménagères ramenaient leurs courses, des gamins jouaient ça et là, mais ce qui frappa le couple d’enquêteur fut le policier en uniforme placé en faction devant l’entrée.