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Message Publié : 29 Novembre 2014, 22:43 
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L’intention initiale de William en venant à la demeure du Comte ce midi était d’échanger des informations, puis d’aller visiter les archives des journaux. Aussi approuva-t’il la décision du scientifique : « Archibald, je vous accompagne ! »
Ainsi, le groupe avait pris la décision de se séparer en trois afin d’accélérer leurs recherches… Malheureusement, ils étaient conscient qu’aucune des pistes qu’ils suivraient dans l’après-midi les mèneraient droit vers les insaisissables « Singes bleus ». Il leur faudrait compter soit sur des liens entre tous les éléments entourant l’enlèvement de Sabine pour retrouver leur planque du moment, soit sur la « chance »…

Rapidement, deux fiacres furent appelés par Georges, Auguste et Charlotte ayant décidé de faire le trajet jusqu’à la demeure du Docteur Alain à pied.

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Le premier fiacre emporta William et Archibald.
Philippe les avait renseignés sur le journal qui avait le premier lancé l’affaire Magnolia : « Le Matin », un journal que le Comte recevait d’ailleurs toujours tous les jours. Un simple coup d’œil à l’édition de ce jour leur donna l’adresse, écrit en petit caractères entre le titre du journal et le titre de l’article relatant le scandale du Comte de Saint-Périer : Numéro 6 du boulevard Poissonnière, dans le 10ième arrondissement de Paris.
Image
Le Matin

Archibald, ancien parisien érudit, indiqua pendant le trajet que le boulevard devait son nom au Faubourg Poissonnière, tout proche, qui le devait aux chariots de poissons venant de Boulogne-sur-mer. Le boulevard avait été construit sur l’enceinte de Louis XIII quand celle-ci fut détruite.
Le fiacre les déposa devant un bâtiment sur six étages de la même taille que ceux qui l’entourait, faisant angle avec la rue du faubourg poissonnière qu’Archibald venait d’indiquer. La pancarte « Le Matin » placée fièrement au-dessus de l’entrée ne laissait aucun doute sur le fait qu’ils étaient arrivés à destination.
Non loin de là, sur la même rue, se situait le célèbre café Brabant qui avait accueilli nombre d’écrivains naturalistes comme Goncourt ou Huysmans, autour de Zola quand il vivait à Paris.
Entrait et sortait du « Matin » de nombreuses personnes, plus ou moins pressées. Certains, un calepin en poche, semblaient tels des journalistes. De l’autre côté des portes à la large ouverture en verre semblait se dérouler un parquet, et un comptoir à son bout.

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Suivant le fiacre d’Archibald et de William pendant un temps, celui de Louis Muller s’engagea sur la rue du Faubourg Montmartre pour rejoindre la butte du même nom.
Non loin de la place du tertre sur laquelle William avait été plus tôt dans la journée, Louis descendit dans une rue plutôt étroite. L’adresse de Bourdelle correspondait à une maison de trois niveaux, légèrement surélevée par rapport aux pavés usés de la rue. La maison elle-même était plutôt chiche, étroite, et ne respirait aucune richesse.
Près du heurtoir se trouvait un nom : Jules Desbois.

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Charlotte, sous les protestations sévères du médecin militaire, entraîna Auguste vers la demeure du Docteur Alain.
Située trois rues plus loin que la demeure du Comte, la maison était faite de pierre et donnait directement sur la rue, sans jardin. La fenêtre de l’étage était ouverte, et de nombreuses personnes semblaient aller et venir dans cette pièce. La rue était animée : Des ménagères ramenaient leurs courses, des gamins jouaient ça et là, mais ce qui frappa le couple d’enquêteur fut le policier en uniforme placé en faction devant l’entrée.
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Message Publié : 02 Décembre 2014, 00:04 
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« Cher Docteur ... Cette prescription néanmoins m'interpelle ...
Sauriez vous m'indiquer dans quels cas cliniques la Badiane est prescrite ? »
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Message Publié : 03 Décembre 2014, 19:27 
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Dans un premier temps, Auguste entendit sans s'y attacher la requête de Charlotte, tout occupé qu'il était à détailler les anomalies de la situation tandis qu'ils approchaient de leur but : un policier de faction ?! et beaucoup d'agitation à l'étage ?!... Il répondit néanmoins courtoisement :
« Oh ?! Les propriétés de la badiane sont liées à une huile volatile qui lui confère son parfum d'anis très aromatique. Celle-ci est connue pour être un excitant stomachique, employé dans les coliques venteuses non inflammatoires ; pour Sabine, je pense plutôt que ce sont ces propriétés orexigènes que certains lui confèrent, qui justifie son emploi ; ceci dit, elle reste très peu employée, à cause de son prix...
Mais voyons donc ce qui se passe, ici, auprès de la maréchaussée. »
Auguste salua militairement l'homme de faction, questionnant avec étonnement :
« Bien le bonjour, monsieur l'agent. Nous venons voir le docteur Alain... est-ce lui qui requiert service de police ? »
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Message Publié : 04 Décembre 2014, 14:32 
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Message secret pour mj.Etrange. J'espère que ce Bourdelle réside encore bien ici.

Louis toqua à la porte puis attendit qu'on lui ouvre.
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Message Publié : 04 Décembre 2014, 22:50 
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Auguste et Charlotte avaient traversé cette rue où des gamins jouaient, regardant de temps en temps en direction de la maison du docteur Alain.

Les bruits provenants de l'étage au-dessus de l'entrée paraissaient … professionnels. « ... brûlé... Commissaire Lavoisier. », puis « ... Saint-Périer... » furent les seules bribes de phrases qu'ils purent entendre. Maintenant qu'ils étaient plus proches, le couple put sentir l'odeur issue de la maison, une assez forte odeur de brûlé mélangée à... quoi ?

Le policier en faction, la cinquantaine bedonnante, grommela dans sa moustache grise fournie : « Circulez, Madame, Monsieur, il n'y a rien à voir ici. Le docteur Alain est … heu... indisposé. »

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Rhaj, Souricette, un d20 sous Perception, pour plus de détails sur l'odeur de brûlé.
Sinon, voyez ce que vous voulez dire au policier...

….............................................

Louis attendit longuement après avoir frappé, sans résultats. Il allait partir, quand il entendit des bruits, de l'autre côté de la porte. Enfin, celle-ci s'ouvrit sur un homme ayant la cinquantaine, plutôt grand et fin, visiblement mal réveillé malgré l'heure tardive.

La bouche un peu pâteuse, habillé d'une blouse d'artiste dont on devinait le pyjama dessous, l'homme bailla tout en posant la question : « C'est pour quoi? Je n'achète rien. »
A cause de la luminosité extérieure, il cligna des yeux et tâta ses poches à la recherche de ce qui devait être sa montre à gousset.

Le « Colporteur » pouvait apercevoir derrière l'homme à l'esprit embrumé un large atelier, où figurait quelques sculptures à moitié terminées.

► Afficher spoiler
Goku, un jet de Culture Générale, STP. Mais tu peux enchaîner.
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Message Publié : 06 Décembre 2014, 23:31 
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Hhmmm... si tu le prends comme ça, trouffion...
Lèvres pincées sous la moustache d'officier, Auguste fit un rapide et officiel salut militaire en bord de képi :
« Z'aimez le réglementaire, agent hmm... ? Capitaine Duchamp !!! Je suis pas là en touriste, pour le cas où vous auriez pas remarqué l'uniforme. Médecine légale... avec mon assistante. Pour le Commissaire Lavoisier.
Indisposé ?!? Hmmm... racontez ça aux badauds. Repos ! Nous, nous montons. »

Et, sans plus s'occuper du sous-fifre ou ses injonctions, il passe outre (et devant celui-ci), faisant signe à Charlotte de le suivre.
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Message Publié : 08 Décembre 2014, 10:59 
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C'était le moment pour William d'ouvrir un peu les yeux et grand les oreilles.
Dans cet antre de l'information, peut être pourrait il recueillir à la volée quelques renseignements sur les affaires qui lui importaient en ce moment. Car outre des miettes de phrases sur "le magnolia", il espérait glaner une ou deux dépêches sur la désastreuse et plus exotique affaire de Fachoda.

Les attentes de William furent rapidement déçues. Dés qu'il passa la porte, il se rendit rapidement compte que les reporters de ce fameux journal parisien n'en avaient que pour la crise cubaine. Évidemment, les journalistes voulaient du croustillant, de l'immédiat. La lente progression de Marchand à travers l'Afrique ne pouvait se comparer à l'imminence d'une guerre entre les États unis et l'Espagne.

Au rez de chaussée, Archibald et lui se dirigèrent vers deux rangées de bureaux qui tenaient lieu d'accueil aux visiteurs et de secrétariat général. De jeunes femmes lisaient le journal, ouvraient le courrier ou préparaient les gros titres qui seraient affichés le lendemain contre la devanture.

William avisa l'une d'elle qui lisait un journal concurrent, tout en fumant élégamment une cigarette, pratique mise à la mode chez la gente féminine par l'impératrice Elizabeth d'Autriche.

« Mademoiselle s'il vous plait ? » Entama William avec son plus beau sourire et forçant un peu son accent anglais des colonies.
« Pourriez vous nous indiquer la pièce où nous pouvons consulter vos archives récentes ? »

Sur le bureau de la femme, William avait aussi avisé une missive négligemment posée sur le bois lustré et sur laquelle sous l'entête du ministère des colonies était écrit un message laconique :
Lieutenant Gouly décédé. Lieutenant Simon malade, rapatrié en France, décédé à son arrivée.
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×1 Message Publié : 08 Décembre 2014, 13:55 
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Message secret pour MJ.Louis dévisagea l'homme qui venait d'ouvrir puis secoua la tête : « Non non je ne suis pas là pour vous vendre quelque chose. Mon nom est Louis Muller. Êtes-vous Antoine Bourdelle le sculpteur ? »

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culture générale (8) : Goku82 lance 1d20 et obtient 13 (13)
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Message Publié : 09 Décembre 2014, 23:28 
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Alors qu'Auguste tançait vertement le garde en faction qui ne faisait que son travail, Charlotte, tête en l'air, huma les effluves venant de l'étage. Au milieu de l'odeur de chair brûlée se mélangeait une odeur... de rose !

Le « trouffion » cinquantenaire ne put faire autre chose que laisser le passage au couple déterminé, et à l'autorité forcément légitime, comme le montrait le nombre de barrettes sur les épaules du Capitaine. Laissant une ménagère horrifiée finir de tordre un chiffon machinalement en bas de l'escalier, Auguste, suivi de Charlotte, monta les marches quatre par quatre.

Arrivé à l'étage, il put admirer un spectacle saisissant. La pièce était un bureau classique, avec table, chaise, fauteuils confortables, bibliothèque et secrétaire. Derrière le bureau se trouvait le corps d'un homme, complètement calciné. Noir comme le charbon, celui-ci avait brûlé visiblement sur place... alors qu'aucun des meubles (à part la chaise sur laquelle il était assis) n'avait souffert de ce qui devait avoir été un incendie. Un léger haut le cœur prit Auguste et Charlotte.

Outre ce cadavre, trois hommes menaient l'enquête dans la pièce. Le premier, assez jeune, habillé d'une blouse blanche, inspectait ce qui restait du cadavre sous toutes les coutures. Le deuxième, un homme d'une cinquantaine d'année, habillé de l'uniforme de policier, tournait dans la pièce, à la recherche d'on ne sait quoi. Le troisième, pensif, habillé d'une gabardine beige, la moustache fine agrémentant son visage de près de quarante ans, restait proche de la fenêtre, réfléchissant. Ce fut lui qui tourna le regard le premier vers Auguste.
« Monsieur... Madame... » dit-il, appercevant Charlotte derrière le militaire, « qui êtes vous ? Vous n'avez rien à faire là. Pourquoi le garde vous a-t'il fait entrer? »

► Afficher spoiler
Cette scène est autant étrange qu'horrible. Un jet d'Ouverture d'Esprit, SVP.

…..................................................................

« Les archives? » demanda la charmante demoiselle à William, comme s'il s'agissait d'une lubie incompréhensible. Pas grand monde devait demander à accéder aux archives.
« Les archives prennent tout le sous-sol de ce bâtiment... Il vous faut vous inscrire à l'accueil. » dit-elle, battant des cils.

Derrière elle se trouvait un grand tableau doré aux inscriptions en relief. Les archives étaient indiquées au niveau -2. Un grand escalier, face à l'entrée, permettait de monter aux étages, alors qu'un plus petit le jouxtait pour descendre.

Par rapport à là où se trouvaient William, Archibald, et cette demoiselle, le bureau de l'accueil se trouvait de l'autre côté de l'escalier. Une femme âgée, stricte, les lunettes étroites, manipulait ce qui devait être des documents derrière un comptoir.

…..................................................................

Message secret pour Goku82.L'homme dévisagea Louis, comme si la personne qu'il voyait ne cadrait pas avec ce qu'il entendait. Il finit par dire : « Non. Je suis Jules Desbois, comme c'est écrit là. » dit-il.
« Mais Antoine habite chez moi. » ajouta-t'il, un sourire en coin.
« Là, il est parti pour l'atelier... l'atelier de Rodin. Il y travaille comme un fou, depuis qu'il a eu cette commande pour la ville de Montauban. Ils veulent un monument commémoratif de la guerre de 70... »
Louis obtint facilement l'adresse : 182, rue de l'université, dans le 7ième. Près de cette tour qu'Auguste Eifel a construite, et dont il est question qu'elle soit enfin démontée.
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Message Publié : 10 Décembre 2014, 10:34 
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« Il va donc me falloir affronter le dragon de ce jardin chtonien. » Dit William en se penchant pour un baise main des plus courtois.
« Quel dommage que vous ne fussiez notre Hespéride. »

Il sourit en remettant son chapeau puis se dirigea vers cet accueil pour le moins peu accueillant. Il avisa les lèvres minces et pincées de la concierge, son chignon tiré presque à l’excès.
Pourquoi fallait il toujours que les cerbères aient des allures... Eh bien ... de cerbère justement.

William s'arma de courage et de son plus lumineux sourire.

« Madame ? » Dit il en retirant une nouvelle fois son stetson. « William Battlestone et le professeur Archibald Legabier. »
Il désigna l'éminent scientifique du bord de son couvre chef.
« Nous souhaiterions consulter vos archives. »
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Message Publié : 10 Décembre 2014, 10:53 
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Message secret pour mj.Louis remercia messire Desbois puis lui souhaita une bonne journée tout en lui présentant ses excuses pour le dérangement.

Il retourna sur la place Montmartre afin de reprendre un fiacre à destination de l'atelier de Rodin.

Arrivant à proximité de l'endroit il se laissa aller à regarder la fameuse tour en fer. C'est tout de même un style bien particulier.

Puis il en détourna la tête et attendit calmement que son trajet se termine.
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Message Publié : 10 Décembre 2014, 12:47 
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Mon royaume pour un labo...

C'est perdu dans toute cette agitation qu'Archibald observa le manège du journaliste. Il ne fallait en douter, il semblait savoir y faire avec les dames, contrairement à lui. Le scientifique soupira en secouant la tête, il avait plus de mal à comprendre les relations humaines que les récents travaux de Curie sur le Radium et les rayonnements. Ne cherchant pas à savoir pourquoi, il suivit William jusqu'au "chien de garde" des archives, un sharpei à n'en pas douter, vu le nombre de rides mais ajouta pour rectifier:

« Docteur. Pas professeur. Je recherche, je n'enseigne pas, mon cher William. »
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Message Publié : 10 Décembre 2014, 19:29 
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L'oeil analytique du praticien chevronné enregistra les détails ; certains s'imposant quelque peu violemment à leurs sens, il sortit une pochette de lin blanc pour la tendre courtoisement à Charlotte en direction de ses fines narines sauvagement agressées, tandis que l'interpellait avec autorité celui qu'on pouvait penser être le commissaire Lavoisier.
Il en profita entrer et avancer vers lui, répondant aussitôt par un court salut réglementaire :
« Médecin-Capitaine Duchamp, mademoiselle Touttain est mon assistante, commissaire... ?
Chirurgien au Val de Grâce, j'avais affaire urgente à régler avec mon confrère Alain, que je découvre brutalement.. aheum... indisposé. Je suis également légiste... »

Et il se rapprocha de la victime et son examinateur avec un aplomb très professionnel, humant sans sourciller les arômes épouvantables autour du carbonisé :
« ... mais tel cas de combustion interne... c'est tout à fait exceptionnel ! Avait-il ingéré massivement du carburant ? » questionna-t-il manifestement à l'adresse de son confrère en blouse blanche, et en pleine investigation, avec un intérêt non feint... y compris pour les indices visibles en la proximité immédiate du cadavre.
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Message Publié : 10 Décembre 2014, 23:48 
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William et Archibald se présentèrent donc devant la personne de l'accueil à l'allure … heu... peu accueillante.
« Messieurs. » dit-elle en guise de bonjour. « Les archives? » Elle haussa un sourcil sévère derrière ses lunettes étroites. Secouant la tête – après tout, les lubies des visiteurs ne la regardaient pas – elle ouvrit un registre épais, et prit une plume.

Arriva sur l'instant un homme d'une quarantaine d'année au visage marqué par le tabac, que William avait déjà rencontré. Mais pas récemment. Son costume beige à carreau et sa chemise rayée montrait son manque cruel de goût.
« Mister Battlestone, vous ici ? Que nous vaut cet honneur? » dit-il, s'accoudant au comptoir. L'homme jeta un coup d'oeil qui n'avait rien d'innocent vers le registre.
Après quelques secondes, William reconnu Joseph Cordier. Un journaliste bien frenchie qui n'avait aucune hauteur de vue. Rencontré quelques part en Afrique, lui semblait-il. Plutôt le genre fouineur, à fouiller au-delà de l'idécence.
« Il paraît que vous êtes bien avec le Comte de Saint-Périer, mmm? » Il était à deux doigts de sortir son calepin.

Laissé momentanément seul avec la personne de l'accueil, Archibald dut répondre à l'interrogatoire de la « Cerbère » : « Titre... Docteur, donc » dit-elle avec respect « Noms... Legabier, et Ba-teul-stone, prénoms... Archibald et Ouiliame...Mon oncle s'appelle Archibald. J'ai toujours aimé ce prénom. Personne visitée : Les archives » répondit-elle elle-même avec un sourire engageant pour le scientifique, « Raisons de la visite? ». Elle leva un regard interrogatif vers Archibald.

….............................................................

Charlotte envoya un regard furibond vers Auguste quand celui-ci annonça pour la deuxième fois son rôle d' « assistante » subalterne. Mais elle ne releva pas.
Entrant dans la pièce avec lui, elle prit le mouchoir galamment proposé, mais se contenta de répondre : « Je n'en aurai pas besoin... une odeur de rose couvre ces senteurs nauséabondes, ici. » Visiblement, elle supportait très bien le "choc" causé par la vue de ce cadavre.

L'homme qui avait interpellé Auguste plissa les yeux. Il sembla décider que la présence des deux intrus était acceptable, car il demanda, sur un ton suspicieux : « Commissaire Lavoisier... mais une telle vue ne sied point à une dame. Enfin. Peut-être pourriez-vous alors me renseigner sur ce que faisait le Docteur Alain avec Monsieur le Comte de Saint-Périer ? Toutes ces fioles concernent sa fille. » Il indiqua une série de flacon sur une étagère haute, dans un meuble qui comprenait aussi un lavabo. Des étiquettes indiquaient le nom de Sabine de Saint-Périer.
Le médecin-légiste attendait que le Commissaire lui donne son accord pour répondre au Capitaine.
Le troisième s'exclama : « Ha, vous voyez ! Je vous le disais, commissaire, que j'avais senti une odeur de rose... » Il n'eut pour récompense de ses sens développés qu'un regard glacé de la part de l’intéressé.

….............................................................

Message secret pour Goku82.Louis arriva ainsi au 182, rue de l'université, dans le 7ième. L'atelier de Rodin était ouvert, sans personne pour l'empêcher d'entrer. Aussi entra-t'il.
L'intérieur était particulièrement grand. Il semblait que le rez-de-chaussée prenait toute la hauteur du bâtiment, avec de grande verrières pour apporter un maximum de lumière à ceux qui travaillaient là.

Le Samedi, l'atelier était moins occupé qu'en semaine, aussi Louis ne trouva-t'il que quelques personnes de ci de là pour le guider.
Il arriva enfin devant Bourdelle, qui travaillait sur une œuvre pour le monument au mort de la guerre de 1870. L'homme avait le crâne déjà dégarni, alors qu'il ne devait avoir que l'âge de Louis. Le regard sévère, il manipulait ses outils avec finesse sur une pierre blanche.
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Message Publié : 11 Décembre 2014, 08:04 
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Archibald, souriant à la teneuse de registre, réfléchit une seconde sur la formulation avant de répondre:

« Et bien... »

Se penchant un peu plus vers l'avant, c'est d'un air de conspirateur qu'il continua:

« Vous savez surement qu'il y a eu un incendie hier au soir au Palais National et... »

Tournant la tête de droite et de gauche pour vérifier que personne ne l'écoutait, il enchaîna à voix basse:

« Pour ma part, à la demande de mon camarade ici-présent, je suis là pour enquêter sur un possible lien avec un incendie survenu il y a plusieurs années, à l'Opéra comique... Disons que certaines sources laissent à penser que ce pourrait être l'oeuvre d'une seule et même personne, sous couvert d'accidents aux conséquences tragiques...

Bien sur, je vous serai gré de n'en parler à personne... Disons que c'est une théorie que certains jugeraient farfelues voir impossible mais comme toutes les théories, elle se doit d'être vérifiée, analysée et décortiquée... Car si c'était vérifié, cela pourrait causer grand bruit...
 »


C'est d'un sourire engageant qu'il acheva sa phrase. Il disait la vérité, en partie du moins.
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Message Publié : 11 Décembre 2014, 23:22 
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Auguste leva un sourcil, frémissant un peu des narines...oh ? derrière cette agressive puanteur de cochon grillé ?
« ...rose ?... Rose ?! » triturant aussitôt sa moustache, il interrogea spontanément son collègue muet : « ... essence de rose... ou alcoolat peut-être ? » Avant de se retourner vers le responsable céans, inclinant la tête vers lui en s'excusant :
« - Pardonnez-moi, Commissaire... je réfléchissais tout haut. Oui, bien sûr, je peux vous éclairer. Hhrmmm... » L'officier se redressa, avec une lenteur étudiée, plongeant son regard aigu dans celui de son interlocuteur. L'homme était probablement d'expérience, ne se laissant pas désarçonner. Il tenait son propre légiste au silence, signe d'estime de celui-ci -et de professionalisme. A l'inverse, il désavouait ouvertement son subordonné, nez au vent... quoique son flair ne puisse être mis en cause.
Ce Lavoisier, il valait mieux s'en faire un allié, surtout après le récent enlèvement -pour l'instant caché aux autorités-: nul doute qu'ils auraient à se revoir...
Mais il ne serait sûrement pas le plus enclin à divulguer informations... En ce jeu de placement mutuel, chacun devait faire un sacrifice...
« .... bien évidemment, l'article 378 du code* risquerait de restreindre drastiquement nos échanges devant témoins non astreints au sacro-saint secret médical... » Le capitaine lança un regard entendu, en direction des "subordonnés" supposés de l'un et l'autre (Charlotte et le grand niais), suggérant :
« ... aheum... ceux qui ont du flair pourraient aller chercher alentour d'ou vient cette fragrance ?... de cet étage ou d'un autre ?... »
Vers Charlotte, il eut un discret clin d'oeil, souriant en connivence et concluant : « ...et enquêter ainsi, afin de recueillir tout renseignement complémentaire... »


* pénal napoléonien (ancien code pénal de 1810 : "Les médecins, chirurgiens et autres officiers de santé, ainsi que les pharmaciens, les sages-femmes et toutes autres personnes dépositaires, par état ou profession ou par fonctions temporaires ou permanentes, des secrets qu'on leur confie, qui, hors le cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, auront révélé ces secrets, seront punis..."
Une très ancienne exception française : le secret médical, y compris vis à vis des autorités (judiciaires au autres)
:sage:
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Message Publié : 12 Décembre 2014, 13:23 
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« Hum ... certes ... bien sûr Docteur, je ne suis qu'assistante infirmière, je vais chercher d'où provient cette fragrance de rose .... » répond poliment Charlotte au Dr Duchamp et en s'excusant et s'esquivant docilement comme une jeune fille bien élevée se doit de savoir le faire.
Le fait d'avoir appris la civilité au mépris de sa nature impétueuse permet manifestement à Charlotte de se comporter de la façon appropriée, mais cet effort à se dompter elle-même ne fait que renforcer sa détermination à trouver ce qu'elle cherche et à mettre toute son énergie à contourner les difficultés.
C'est donc le nez en l'air qu'elle suit la trace pour détecter l'origine de l'odeur de rose ... en espérant sincèrement que cette origine n'est pas justement dans cette pièce qu'elle vient de quitter et où de choses importantes vont être bientôt dites, loin de ses oreilles ...
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Message Publié : 13 Décembre 2014, 18:47 
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Alors que William s’empêtrait dans une discussion désagréable avec ce journaliste fouineur et aux intentions peu nobles, Archibald demandait à une personne travaillant pour un périodique de ne rien dire d’une information capitale qu’il lui fournissait.

Heureusement pour lui, la dame, toujours aussi stricte, le regarda fixement, se demandant si cet individu à la naïveté touchante était sérieux, avait perdu la tête, ou se moquait d’elle. Elle dut conclure que tout ça ne la regardait pas, ou que la raison était plausible, car elle répliqua : « Vous venez donc pour des recherches sur l’incendie de l’Opéra-Comique, c’est cela ? ». Ce n’était pas réellement une question, puisqu’elle écrivait cette raison en même temps sur le registre… sous l’œil intéressé de Joseph Cordier, qui, du coup, n’avait plus l’intention de lâcher son « ami » Battlestone. Le journaliste flairait l’information juteuse.

La dame derrière le comptoir remplit un petit formulaire et le tendit à Archibald : « Vous prenez cet escalier, et descendez de deux étages. Là, vous trouverez une porte marquée « Archives ». Vous y entrez, et présentez ce coupon à l’archiviste… Vous prendrez le temps de me raconter ce que vous avez découvert ? »

………………………………………………………………

Le Commissaire Lavoisier hocha de la tête envers le policier, lui indiquant qu’il devait se retirer. Il respectait le secret médical, surtout parce qu’il avait le pouvoir de le contourner.

Le policier en uniforme se retira donc avec Charlotte. Malheureusement, celle-ci se rendit vite compte que l’odeur de rose était plus forte dans la pièce qu’ils venaient de quitter.
Le bureau semblait couvrir l’ensemble du premier étage. Il restait à Charlotte deux directions : Le bas, vers la dame légèrement paniquée qui levait la tête avec l’espoir d’en savoir plus, et le haut, vers les appartements du Docteur Alain.

Auguste referma la porte derrière Charlotte.
« Capitaine Duchamp, je vous remercie par avance pour les renseignements que vous vous apprêtez à nous fournir. Vous pouvez commencer votre rapport, je vous en prie. » entama le Commissaire.
Le médecin légiste arrêta ses investigations, attendant les informations qui ne manqueraient pas d’éclairer l’enquête.
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Message Publié : 15 Décembre 2014, 11:48 
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Localisation : Strasbourg/Alsace
Message secret pour mj.Louis admira le travail de Bourdelle. Les gestes étaient fins et maîtrisés. Bien qu'il ne soit guère sculpteur il avait à effectuer des gestes aussi précis lorsqu'il taillait les jardins et pouvait de ce fait apprécier pleinement la dextérité de l'artiste au travail.

Un sourire apparut sur le visage du jardinier tandis qu'il observait l'homme à l'œuvre, prenant bien soin de ne pas le déranger.
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Message Publié : 15 Décembre 2014, 16:08 
Hors-ligne Troll
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Inscription : Nov 2013
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Localisation : Flagnac, Aveyron
Si William ne reconnu pas tout de suite le journaliste, à tout le moins, l'évalua t il à sa juste valeur. Car si les dictons populaires clamaient qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et que l'habit ne faisait pas le moine, un sage zoulou lui avait aussi dit un jour que le corps et ses atours étaient souvent le reflet de l'âme.

William se souvenait de ce vieux noir en haillons croisé au bord d'un bassin servant de lavoir, prés de Capetown. L'homme trempait ses pieds usés par les marches. Ses nippes avaient connu des jours meilleurs mais elles étaient néanmoins d'une blancheur qui aurait fait s'exclamer n'importe quelle ménagère suisse et le vieillard lui même sentait les épices, la terre chaude et le beurre de karité. William lui avait offert son savon, un miroir et un rasoir.

Aujourd'hui, il avait devant lui l'antithèse de cet homme et la parfaite démonstration de cette sagesse.

Cordier bien que vêtu d'un costume onéreux le portait à peu prés aussi bien qu'un sac de jute et dégageait en sus une aigre et tenace odeur de tabac froid et de transpiration, propre à lever le cœur de toute personne dotée du moindre odorat.

Cette puanteur lui rappela leur première rencontre. C'était en ... 79... Oui... après Eshowe et cette terrible blessure. En juin.
Avec Fripp ils étaient tombés sur un poste avancé totalement anéanti. C'est là qu'ils avaient découvert le cadavre de Louis Napoléon Bonaparte. Cette odeur de charogne, de merde, de vomit (leurs propres vomissures) et Cordier qui les assaille de question. Était ce des français ? Quelle armée ? Quelles mutilations ces sauvages leur ont fait subir ?...

William revint avec peine au présent.

« Vous venez donc pour des recherches sur l’incendie de l’Opéra-Comique, c’est cela ? »

« Si je vous dis que ce que nous cherchons n'a vraiment rien d’intéressant, » Répondit William « Je suis certain que vous ne me croirez absolument pas. »

William réfléchit un instant. Cordier était un fouineur de premier ordre, propre à dénicher les informations les mieux célés et à l'étincelle qui animait son regard, ce ratier avait flairé la bonne affaire.

« Et en réalité vous auriez raison. Avez vous entendu parlé de l'affaire du Magnolia ? » William n'attendit pas de réponse, la question était purement rhétorique.
« De vrais journalistes comme vous et moi ne peuvent se laisser prendre par ce tintamarre grossier. Cette affaire sans nul doute montée de toute pièce, doit cacher bien autre chose. »

Il entraina Cordier un peu à l'écart.

« Nous cherchons donc à déterrer quelques cadavres et établir des liens qui pourraient nous conduire vers la vérité. Une vérité que je subodore sordide puisque le Comte de Saint Perier a failli perdre la vie dans un incendie, au moment où il apprenait les tenants et aboutissants de l'affaire. Étrange non ? une tragédie fort opportune et qui n'est pas sans rappeler l'incendie de l'opéra comique justement... »

« Je vous laisse l'affaire si vous nous aider à trouver quelques indices substantiels. »

Quel choix avait il autrement de toute façon. William était mouillé et tout article qu'il sortirait sur la question ne pourrait que passer pour une pitoyable tentative de détournement de scandale.
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