D'un pas tranquille, Fédélina s'approcha du comptoir.
Prenant place sur un tabouret haut, elle embrassa la pièce du regard en attendant qu'on lui demande ce qu'elle souhaitait consommer.
Et comme pour l'instant elle n'était pas en mesure de répondre à cette question simple, elle évalua au passage ce que les autres consommateurs s'étaient fait servir et ce que la maison semblait en mesure de proposer ...

« Et bien monsieur, .... » demande la jeune femme affable
« Auriez-vous du lait ? »

« Volontiers » répond la jeune femme
« Sinon ...
Est-ce que c'est sérieux,
cette affaire d'escorte de convois ? »

Fédélina expire toute sa déception
« Et oui ... c'est toujours la même histoire ...
On cherche des « hommes » d'arme ... » se lamente-t-elle
« Et quand quelqu'un comme moi se présente à l'embauche,
et ben, tout le monde rigole ... »
Elle contemple son verre de lait avec la même intensité qu'un baroudeur exténué scruterait le fond de son premier shot de whisky après sa longue traversée d'un désert particulièrement hostile ...
Relevant ses yeux clairs sur l'aubergiste, elle proteste, plus pour la forme que pour le convaincre,
« pourtant je sais m'en servir de mon arc ... »
« Je prétend pas régler le problème à moi toute seule ... »
« Mais je peux au moins aider ... »
« Suffirait que
pour une fois
quelqu'un accepte de me donner ma chance »