Nakan s'installa à table pour le repas, faisant attention à se retrouver à côté de Chorune.


Aux autres, il raconta rapidement leur exploration :
« On est montés en haut du phare, mais on n'y a pas trouvé ce qu'on cherchait. Si ça a jamais été ce que croit Brodert, ce devait être dans les niveaux supérieurs. Ceux qui ont disparu. »

Il s'interessa ensuite aux découvertes qu'avaient sûrement fait les autres.
« Et vous, alors ? »

Helea avait commandé de la charcuterie et du fromage, attaquant copieusement le repas comme si elle n'avait pas vu des cadavres toute la matinee et c'est donc entre deux machonnements qu'elle s'exprima:

« Rien de vraiment concluant, elle a tenté de se defendre et a fini dans la machine a debiter les planches.

Mais je note que le meurtrier s'est bien acharné sur l'autre. Le type. J'ai oublié son nom.

Il faudra qu'on aille voir Nualia, voir si elle peut nous en dire plus sur de potentiels anciens alliés. »

Machinalement, il passait son pouce sur les excroissances tranchantes de son fouet, une de ses méthodes de concentration.

« L'assassin d'Harker et celui des trois malfrats ne font qu'un, le Blême.
Les membres de la Sczarni ont été attiré dans un piège par "Votre Seigneurie", à voir s'il s'agit du Blême ou de son maître si ces morts-vivants en sont pas intelligent. »

Entre le récit de Héléa et les infos que rapportait Herk, Nakan commença par grimacer, puis dit :
« C'est charmant tout ça.

Donc on a un mort-vivant, avec ou sans complice vivant, qui massacre à tour de bras. Et le symbole des vieilles magies en dessus.

Alors première étape : comment retrouve t-on et détruit-on ce blême ? »

Herk'lachner prenait aussi des force, décortiquant méthodiquement son demi-poulet.

« Le fou se trouve au sanatorium d'Habe à une demi-journée de cheval d'ici.
Je comptais y aller, il ne faut négliger aucune piste. »

Les informations échangées étaient inquiétantes. Une telle créature dans les murs de PointeSable, c'était un carnage en perspective. Mais il manquait des éléments à l'enquête.
« Mais pourquoi fait-elle ça ? Et pourquoi maintenant ? »
Mais c'était des questions sans réponses pour l'instant.
« Il faudrait peut-être avertir la Maire de la présence de cette blème. »
Elle en parlerait elle-même à son cousin.

« Une demi-journée de cheval, on pourrait être au sanatorium pour la soirée si nous partons après le repas. Nous pourrions certainement y passer la nuit avant de revenir le lendemain ici... » proposa-t'elle.

Nakan enchaine suite à la proposition de Chorune, pour confirmer ce qu'il pense comprendre.

« On irait tous ensemble ?
Ça ne me dérange pas, je ne sais pas si la route est dangereuse ou non.

On a donc deux pistes. Ce fou et cette horreur mort-vivante.
Je sais laquelle je n'ai pas envie de croiser seul, en tout cas. »

« Oui... Et puis, j'en profiterai pour aller voir ma maison. Elle n'est pas loin du sanatorium » ajouta la jeune blonde. « Ca rassurera ma mère sur son état, elle qui habite en ville depuis l'attaque des gobelins. »

Nakan s'étonna.
« Votre maison est abandonnée depuis si longtemps ?
Je n'avais pas réalisé. »

Il sourit.
« C'est une bonne idée. Nous pouvons faire le détour, n'est-ce pas ? » demanda t-il aux autres, l'air bien décidé.

Chorune faillit dire à Nakan que si sa mère vivait si isolée de Pointesable, c'était pour beaucoup à cause d'elle et de ses accès de fureur incontrôlées, et que désormais, ce n'était plus forcément nécessaire... mais elle s'abstint. Je lui en parlerai une autre fois, pas devant tout le monde, décida-t'elle.

« Elle s'appelle Desba. » rappela-t'elle à l'attention d'Héléa, sans animosité. « D'accord, je passe la voir avant de partir. On se retrouve ici. Tu veux venir ? » demanda-t'elle spontanément à Nakan.

« Bien sûr », répondit Nakan sans hésiter. Il se demandait à quoi la mère de Chorune pouvait bien ressembler. À quel point était-elle proche de sa fille ?

« Ah oui, Desba. Proposes lui de manger avec nous demain, si tu veux. »

Lança Héléa avant de quitter l'auberge.