« Héléa ?
Alors, ta porte ?
Elle est verrouillée ? ou t'as juste la trouille ? »
murmura Mérisiel, devenue un poil piquante à cause de l'attente ...

Le shoanti hocha la tête, approuvant les paroles de Laurel. Mais il ne dit rien, gardant l’œil ouvert, surveillant les portes.

« Faudrait que quelqu'un aille aider Herk... Si je le fais, je vais les réveiller, il parait » proposa Chorune à voix basse. « Moi, je reste ici le temps que vous ayez ligoté les gobelins de là-bas. »

Herkl'achner se tourna vers le groupe.

« Ils sont six et ils dorment.
Faut les éliminer silencieusement pour qu'ils ne donnent pas l'alerte. »

Il se saisit de son arbalète et la chargea, attendant le reste du groupe pour intervenir.

Furtivement, Merisiel vient en renfort de Herk, son arc en main, prêt, armé et bandé ...

Nakan aussi vient se placer à pas feutrés derrière Herk et Merisiel, pour aider.

Mérisiel était du genre ordonnée ...
Prendre ainsi une porte au hasard, au milieu des autres ... ça la chiffonnait un peu ...
Elle fit donc signe aux autres de ne rien tenter pendant qu'elle allait jeter un coup d’œil au bout du couloir ...

Pendant ce temps, Héléa regarda Chorune et tendit son poing fermé:

« Une petite partie de pierre feuille ciseau en attendant de laisser les discrets faire tout le travail amusant? »

Herk'lachne essuya la dague et la rangea. Il ne prenait aucun plaisir à donner la mort, mais se voulait pragmatique, et éviter autant que possible de donner l'alerte et risquer des blessures. Surement pas la philosophie de Gorum, mais c'est en suivant son instinct de survie qu'il était encore en vie. Il fouilla rapidement la chambre, ne pensant pas trouver grand chose, mais par principe, il ne négligeait rien.

« Ils... ils... ils les ont tué alors qu’ils dormaient ? » comprit Chorune, horrifiée. « C’est mal ! » Mais que pouvait-elle faire ? En tout cas, pas une esclandre en plein milieu d’un fortin acquis aux gobelins. Elle soupira, ne sachant si elle devait se réjouir que ses compagnons et elle sortent indemnes de ce "combat", ou se lamenter que les préceptes de Sarenrae soient si peu mis en pratique.

« Ouais, mais ce jeu, c’est surtout de la psychologie. T’es sûre que t’es prête pour ça ? » répondit-elle, bravache, à la prêtresse de Gorum. Elle se lança dans la partie, très détendue malgré la situation, sortant par surprise une paire de ciseaux (métier de tailleuse d'habits oblige).

« Bien et mal sont deux notions qui n'ont pas leur place au combat. C'est après qu'on met un nom sur les actions commises. Les questions de morales et d'honneurs font perdre celui qui est le moins prêt à les ignorer. »

Et Héléa sortit une pierre en même temps que le ciseau de la tailleuse. Bourrine oblige.

Chorune n’était pas d’accord. « Tout dépend si l’on définit le vainqueur d’un combat par celui qui est en meilleur état à la fin de celui-ci, ou par celui qui a le mieux défendu ses valeurs. » La jeune fille s’étonna elle-même de sa réflexion. Etait-ce son grand-père, ou Sarenrae, qui parlait à sa place ?
Elle grimaça en voyant le résultat de la partie. « T’as gagné le jeu. Mais je tuerai plus de gobs que toi, na ! »

« Parce que tu tiens tant que ça a les tuer? Tu t'offusques qu'ils les aient tués dans leur sommeil mais tu es pressée d'avoir ta part. Où sont donc ces valeurs de bien et de mal dont tu me parlais il y a quelques instants? »

Helea affichait un sourire narquois avant d'ajouter d'un ton sérieux:

« Dans un combat, c'est toujours celui qui gagne qui a le mieux défendu ses valeurs. C'est le survivant qui raconte l'histoire, blondinette. Crois-tu que tous les gentils héros des légendes n'aient agi qu'avec pureté et bonté d'âme? Après tout, si on part du principe que personne ne pouvait plus les contredire, crois-tu qu'ils allaient revêtir le manteau de la traîtrise ou celui de l'héroïsme?

C'est pour ça que je n'aime pas qu'on dise que nous sommes des héros. Pour ceux que nous défendons, nous sommes des héros. Mais je doute que les gobelins aient le même point de vue a notre sujet.

'fin bon, c'que j'en dis, je suis complètement folle alors... Mon avis vaut pedzouille. »

Ces considérations morales étant, pour Mérisiel, hors de propos au vu des circonstances, elle se dirigea vers la porte suivante ...

Mérisiel referma soigneusement cette porte
et ouvrit la porte suivante ...