Chorune, était serrée dans la foule avec sa famille, entourée de ses deux cousins. Habillée de son armure et de ses armes, elle avait recouvert ses jambes et ses bras de tissus bleu nuit finement tissés.
La jeune blonde aux yeux bleu écouta les discours, acclama la maire en même temps que tout le monde, se recueillit aux paroles du prévôt, et rit à celles de Cyrdak. Le père Zantus, que Chorune avait déjà rencontré en de nombreuses reprises, conclut la série de discours, qui, heureusement, n’avait pas duré bien longtemps.

L’excitation de la foule était à son comble, et celle de Chorune ne faisait pas pâlir l’ensemble.
« On va où ? Tonton, on va au tir à la corde ? » proposa la jeune femme.
La famille Camovar, à moitié d’origine shoanti, l’autre moitié n’étant pas non plus en reste avec un passé très guerrier, comportait plusieurs personnes à la musculature fort développée. Une équipe de cette famille arrivait en général très loin dans la compétition de tir à la corde, voire la gagnait souvent.
Falthryr, Vic (le fils ainé de Falthryr), Chorune et Badin furent rapidement désignés pour constituer l’équipe familiale. Il s’agissait des quatre membres de la famille en armure : Ils devraient évidemment la poser le temps des épreuves...

Fidèle à une vieille habitude lui évitant d'avoir des gens dans le dos, Mérisiel était adossée à un mur en bordure de place. Bien évidemment, ce positionnement, sa cape de voyage et son sac à ses pieds, lui valurent quelques regards scutateurs des hommes du guet. Regards auxquels Mérisiel répondit par un franc sourire d'innoncence incarnée.

L'organisation des épreuves laissait Mérisiel songeuse ... et si ...
Puis elle se décida enfin à se diriger vers l'endroit désigné pour « La chasse au diable » avec l'intention d'évaluer le niveau des participants avant de choisir si elle présenterait ou non sa candidature... Elle avait déjà réussi le défi du truc à boire de la veille, mais elle ignorait si cela se savait dèjà en ville ... Et elle avait besoin de trouver ... de l'occupation !

Martigan chassait ses dernières larmes de sommeil, monté sur Bucéfolle qui louvoyait en trottinant dans la foule. Le halfelin avait pensé retrouver ses camarades les grands petits de Pointesable, mais au bout de quelques minutes cette pensée avait été remplacée par une autre. Le potentiel d'attention de ce halfelin était décidément très mince !

Arrivant par hasard (ou peut-être inconsciemment guidé par certains bruits familiers) à la chasse au diable, Martigan sauta à terre et alla s'inscrire. Puis il commença à faire des étirements, génuflexions et autres mouvements d'échauffement, près quoi il attrapa son arc et se tint prêt.

Après un bon déjeuner à l'auberge du Dragon rouillé, Anuël et son compagnon nain en convinrent qu'il était désormais temps d'aller voir ce que leur réservait ce festival dont tout le monde parlait donc tant.

Sur la route, les compagnons échangèrent longtemps sur leur éventuel voyage vers le nord, le n'était toutefois que pure spéculation tellement le projet en était encore à sa phase embryonnaire. Pour l'heure, l'elfe et le nain se contenteraient de simplement profiter des joies de ces festivités pour se reposer, mais aussi pour se familiariser avec la culture varisienne.

En arrivant devant la grande estrade érigée devant la cathédrale, les deux aventuriers purent voir qu'il y avait une foule qui s'était réunie pour l'évènement. C'était sans doute un des évènements les plus courus de toute la région, autant en profiter.

Anuël écouta attentivement le discours. Il comprit alors que parmi tant de réjouissances, se cachaient aussi peine et souvenirs douloureux pour ceux qui avaient vécu le terrible incendie de la cathédrale. Un à un défilèrent des notables de la charmante bourgade pour y aller de discours, tous empreints d'optimisme et de résilience.

L'elfe, tout excité attrapa alors Beorn par la manche de sa tunique, puis lui proposa de participer aux jeux organisés. « Allons, messire Beorn ! Allons participer au lancer du gobelin ! »

Amuse-toi un peu, rencontre des gens, vis comme le font les gens de ton age, Héléa. Tu as besoin de te détendre un peu...

Le conseil que son père lui avait donné avant son départ la tira de l'ennui contracté pendant les discours. Étouffant un bâillement, Héléa observa les gens autour d'elle, joyeux, fêtard et elle sentait la distance qui les séparait d'elle. Peut-être que si elle essayait de s'amuser, elle se sentirait plus proche d'eux? Dans tous les cas, ça ne ferait pas de mal... sauf si les choses se passaient mal... Une sensation de calme irradia de l'épée à deux mains qu'elle portait dans le dos et la jeune femme souffla un peu.

Allez, tout va bien se passer...

Se tournant vers la Teigne, elle lui adressa la parole:

« Désolée, pas d'activité pour les chiens... Allez, viens... On va essayer de trouver quelque chose pour s'amuser... »

Et les deux compères partirent donc en direction de l'endroit où les gens s'inscrivaient pour le tir à la corde. Elle n'avait pas d'équipe mais elle trouverait bien une place...

Après sa tasse de thé matinale, le nain avait suivit son compère elfe à l'inauguration de la cathédrale. En cours de marche, on discuta brièvement du trajet à prendre jusqu'au bois de Mériani. Arriva ensuite le temps des discours, pendant lesquels Beorn s'ennuya ferme, jugeant que chez les Shoantis on ne feraient pas autant de parlotte pour un bâtiment quel qu'il soit. Mais bon, ces humains étaient également d'une ethnie différente, sédentaires qui plus est, donc à chacun ses coutumes même si elles vous paraissent étranges et la compréhension n'en sera que meilleure; de fait Beorn, essaya de ne rien laisser traduire de son ennui et de retenir son air bougon.

Vint le temps des jeux et des bars, et Anuël lui proposa de se joindre à l'activité du «lancé de gobelins».
« Ouaip, pourquoi pas? »
Il avait besoin de se défouler un peu.

Les deux compères marchèrent donc vers le lieu d'inscription pour cette activité mais passèrent auparavant devant celui du tir à la corde. Le nain y vit quatre personnes qui semblaient venir d'un peuple qu'il connaissait fort bien.
Qu'est-ce que des Shoantis font ici? Bah, là c'est sûr, les autres péquenauds des environs ont aucune chance.
« Euhm, finalement Anüel, t'en dirait quoi si on commençait d'abord par le tir à la corde? Il y a des Shoantis dans l'une des équipes et, bah, disons que je ne fait pas trop confiance aux autres badauds de cette ville pour leur tenir tête. Y sont durs à battre à ce genre de jeu et... ben disons que je ne suis pas pour les laisser gagner aussi facilement. Alors? »

Mais le nains songea discrètement.
Et peut-être qu'ils ont de la parenté qui vient du Storval et qui m'ont connu avant mon amnésie.

Incertain, Anuël répondit au nain avec une certaine appréhension.

« Eh bien... Si cela implique la force brute, je ne suis pas certain de pouvoir être d'une très grande aide. Mais bon, si vous insistez, je peux bien essayer de vous aider à donner une bonne leçon à ces malotrus. »

« Des malotrus, c'est un bien mauvais mot pour les qualifier. Pour ma part, j'aurais tendance à considérer que ce sont les humains les plus fiables et dignes de confiance que j'ai rencontré, mais qu'ils sont plutôt mal compris par les «civilisés». Ils sont forts et endurants, en tout cas bien plus que ces autres citadins. Et bon, je suis aussi robuste qu'eux alors autant aider la concurrence pour équilibrer. Et non, ne m'aide pas, du moins pas par un moyen magique; ce sont des gens de bonne valeur et agir de même me rabaisserait à l'état de n'importe quel citadin si tu vois ce que je veux dire. »

Beorn s'avança donc vers le lieu d'inscription afin de se proposer pour affronter les Shoantis.

« Un diable ? Par la Déesse ! J'empêcherai ce coquin de faire du mal à qui que ce soit ! »

Vaincre un diable ! Voilà qui commencerait de façon détonante la carrière de Samuel Martigan, Grand Petit de Pointesable ! Le halfelin empoigna l'arc long avec ferveur.

« Très joli arc ! »

Puis il mit la cible en joue et décocha ses traits.

Arrivant au tir à la corde, Héléa fut interpellée par un homme et, après l'avoir écouté et regardé l'équipe proposée, reconnut ses "voisins" de taverne.

Le nain, je veux bien mais l'elfe? Si on souffle dessus, il va tomber à terre...

Hésitant un instant, elle crut entendre la voix de son père lui murmurant de s'amuser, la tirant de sa réflexion et ajouter avec agacement:

« Oui, bon, ça va, maintenant, j'ai compris! »

La Teigne couina, ramenant Héléa à la réponse qu'elle devait donner:

« Oui, oui, ça ira... »

Sortant une pièce d'argent, elle la tendit à l'organisateur...

« Bonjour, Aelsrick ! Quel que soit le résultat, on comptera sur toi pour trinquer à la taverne, bien sûr ! » répondit Falthryr à l’organisateur du concours de tir à la corde.

Parmi les participants de l’équipe Camovar, on pouvait bien sûr compter Falthryr, le chef de famille, qui avait déjà remporté mainte fois le concours. Malgré une cinquantaine bien avancée, sa carrure athlétique (qui rappelait celle de son illustre parent, Salfon Camovar) faisait encore pâlir les soldats les plus aguerris. Son expérience et sa force feraient qu’il serait en quatrième position, pour assurer l’ensemble de l’équipe.
Avec lui, Vic, son fils ainé, le cousin de Chorune, présentait des épaules aussi solides que son père. A vingt-cinq ans, faisant partie de la garde de Pointesable, il était clairement un atout pour l'équipe familliale. Il prendrait la première position, afin de guider l’équipe et lui donner le rythme et le tempo pour tirer. Tout le monde attendrait ses ordres, afin de produire l’effort au bon moment.
C’était par contre la première fois que Badin participait au concours. Avec à peine seize ans, le « petit » cousin de Chorune, plus trapu que le reste de la famille, avait montré ses qualités de force. Il serait placé en deuxième position.
Chorune était donc la seule femme du groupe. Âgée de quelques mois de plus que Badin, il était devenu inconcevable de ne pas l'intégrer dans l’équipe après les efforts qu’elle avait fourni l’année précédente.

Les membres de la famille choisis pour le tir à la corde attendaient bien sûr le début des épreuves pour enlever leur armure.

Chorune regarda autour d'elle les autres équipes. Une alliance contre nature entre un elfe et un nain attira son attention quelques secondes. Ils furent rejoints par une femme. Ils leur manquait un quatrième pour constituer l'équipe. Chorune passa ensuite à l'observation de ses autres futurs adversaires, souriante. La journée commençait bien, et elle allait s'amuser, aujourd'hui.

Prudente, Merisiel attend de vior les talents des participants ...

Anuël souriait de voir autant de choses se dérouler autour de lui et son nouveau compagnon. Ce jeu de tir à la corde semblait des plus amusants et, malgré sa carrure chétive, le mage entendait bien tenter le coup.

Cette jeune femme qu'il avait entrevue à la taverne semblait être une coéquipière redoutable. Soit, Anuël s'en réjouit. « Très bien, jeune femme. Je me prénomme Anuël et voici mon nouveau compagnon, Beorn. Saviez-vous que nous nous rendons dans le nord de la Varisie. » déclara l'elfe, sur un sur intéressé. « Ah! Je ne peux que m'imaginer parcourir la forêt de Mériani et ainsi renouer avec le mes ancêtres elfes qui peuplaient jadis la région. »

Le mage s'arrêta un instant, comprenant trop tard que personne ne s'intéressait à ce qu'il racontait. Il poussa ensuite un soupire, puis sourit.

« Très bien, à vous de jouer, mon cher Beorn ... Vous semblez bien plus apte que moi à mener à bien cette tâche. »

« Ce n'est rien pour vous enlever, bien-sûr! » dit l'elfe en se retournant vers Héléa. Il mit ensuite la main à la bourse pour en extirper une pièce d'argent.

La ferme, l'elfe. Tu vois pas que ça ne l'intéresse pas. Et son cabot c'est même pas un quart de loup... non finalement il a l'air plus sage que bien des hommes et des elfes que j'ai rencontré.

Le nain tendit une une poigne robuste mais à la peau usée à la femme au chien.

« Bonjour ma bonne dame. Pardonnez-le, il vient pas du coin. »

Il se tourna brièvement vers les Shoantis, puis revint à son dialogue.

« J'espère que vous savez tirer parce qu'on aura affaire à forte partie; c'est des Shoantis en face. »

Beorn se rapprocha de la femme au chien et chuchota au plus près en évitant de trop la gêner.

« Et parce que je fait pas trop confiance à l'elfe pour nous aider sur le coup. »

Beorn s'approcha ensuite de l'autre nain, tant pour l'inscription que pour voir un truc. Si comme de fait l'âge n'avait pas de prise sur lui et que Aelsrick était de la même race que lui (et peut-être même de la même région que lui), il se pouvait qu'il l'ait rencontré avant son amnésie. Sortant sa pièce d'argent, il se creusa l'esprit pour voir si ce visage lui était familier.

Samuel serra le poing avec un sourire, fier de sa réussite. Il aurait pu mieux faire, mais le grand monsieur avait dit que le Démon avait été vaincu, et c'était le plus important.
Le Grand Petit de Pointesable, vainqueur du Démon, releva la tête, souriant à la foule, puis prit son trophée et le dévora goulument. Puisqu'apparemment il avait fini, il remonta en selle et repartit à travers la foule sans plus de cérémonie, observant le festival avec émerveillement.

Paisible, Merisiel s'approche de la personne responsable de l'activité ....(ledit Jodar)
« Bonjour mon brave....
Quelle est votre impression sur les participants ? »

« Bonjour, Sabyn. »

Héléa salua la nouvelle venue et se dirigea vers son emplacement à la corde, tout en réfléchissant:

On va laisser le nain devant, ça se bouge pas comme ça, ces petites bêtes. L'elfe, par contre...

Ricanant toute seule, elle retira son sac et ses armes, les déposant près de son chien, avant de commencer à défaire son armure pour l'étendre doucement au sol:

« Tu veilles sur elles, Teigne. »

Le chien, fidèle au poste, prit la pose au garde à vous, jetant des regards peu amènes à quiconque s'approchait trop près, pendant que la jeune femme alla prendre sa place, juste derrière le nain, en ayant gardé ses gants pour éviter de se brûler les mains si la corde filait:

« Quand vous voulez. »