Herk'lachner scrutait l'entrée du labyrinthe de maïs.
« Si c'est un piège, c'est un peu gros.
On cherche donc des épouvantails maléfiques, hein ...
Laissez moi regarder si je trouve des traces quelconques. »

Il s'agenouilla à l'entrée du dédale végétal.
« Calistria donne aides moi à trouver ces créatures pour exercer le châtiment qu'elles méritent. »

« On cherche avant tout des goules. Je pense qu'ils ont simplement confondu. Si, comme moi, ils n'en n'ont jamais vu de leur vie, j'imagine bien la confusion. »

Nakan observa le champ d'un air méfiant. Cela ne lui disait rien qui vaille.
Rien de bon, rien d'agréable.
Soit ça amènerait à une embuscade, soit à une longue perte de temps.

« Vous voulez entrer dans le champ de blé ? On devrait peut-être faire le tour avant. »

Il se tut un instant, avant d'ajouter :
« Je ne vois pas pourquoi les épouvantails tueurs se cacheraient à l'intérieur. »

« C'est un labyrinthe. Il y a des culs-de-sac. Nous nous doutons qu'il y a des goules par ici, et nous devons traverser un labyrinthe qui va nous brouiller la vue... Ca ne me dit rien qui vaille... » dit Chorune, qui tentait d'étirer son cou pour voir au-dessus des épis de maïs. « Si on pouvait voir les mouvements des épis... Ha ! Il suffit de se mettre sur la pointe des pieds, et petit à petit, on voit mieux... Il suffit de suivre ce chemin, à gauche puis à droite, non, attendez... »

Ce faisant, en tentant de grandir, la taille de Chorune doubla, son envergure aussi, lui permettant de considérer le toit de maïs comme s'il s'agissait d'une simple table... à son grand étonnement.

Nakan regarda Chorune, surpris de ce qu'il découvre. Elle était plus grande non ? Elle était beaucoup plus grande. Elle était deux fois plus grande que Nakan maintenant !
Le jeune homme décida d'encourager, pas d'inquiéter son amie. Sa petite amie ? Pas maintenant, ahah.

« Je ne sais pas si tu es sur la pointe des pieds, ma grande, mais tu peux sûrement écraser les murs de maïs d'un seul pas. »

L'ensorceleur tendit son bras. L'encre de ses tatouages s'accumula et forma une bulle, d'où émergea Miashan. Sa chouette, son familier.

« Tu veux bien faire un tour depuis les airs et regarde si tu trouves des épouvantails ou des goules, Miashan ? »

La chouette hulula. Elle préférait la nuit, mais puisqu'on ne l’appelait que maintenant, elle consentit à donner un coup d'aile.

« Alors? »

Héléa attendait patiemment. Elle n'avait pas les capacités d'observation de la chouette de Nakan ou la taille de Chorune ni même les sens de pisteur d'Herk'Lachner (même si elle se garderait bien de lui faire un compliment à ce sujet) mais elle avait un talent: il suffisait de la pointer dans la bonne direction et, telle une magicienne de foire, elle ferait disparaître l'objet en face d'elle. De manière sale et bruyante mais ça comptait quand même comme une disparition.

« Voilà, il suffit de prendre tout droit, et de bifurquer vers la gauche par là-bas... » dit Chorune. « Mais... vous êtes bien petits, vous ? » s'étonna-t'elle. Ben tiens... je suis capable de faire ça, moi... retint-elle.

« Bon, on y va, tant que j'ai la vue d'ensemble ? » Chorune prit le passage en face d'elle, arme en main.

Nakan fronça les sourcils. Ses alliées étaient trop impatientes.

« On peut avancer, mais ... »

Nakan caresse doucement les plumes de sa chouette. Miashan avait fait du bon travail.

« Soyez prudent. J'ai compté une trentaine de cercles, une trentaine de marques. Une trentaine d'ennemis cachés dans le blé. Il y en aura un à droite en entrant, et plusieurs à gauche et devant un peu plus loin.

Si c'est un piège, ne fonçons pas droit dedans. »

Herk'lachner enserra son fouet et ajusta son bardas, au cas où ils devraient courir.

« J'ai trouvé les traces d'une trentaine d'hommes accompagnés de chien, à part le vieux, je ne sais pas s'il y a eut des survivants.
D'accord pour ouvrir avec Chorune, même si je sens que ma foulée sera moins rapide. J'ai arrêté ma croissance il y a quelques années. »

« Bon, ça c'est un épouvantail normal. Sauf s'ils ont été enchantés. »

Nakan prononce une courte incantation. Un peu d'encre de ses tatouages parait se déposer dans ses yeux, dont le blanc est devenu noir.

« Je vais vérifier. Gardez l’œil ouvert. »

Herk'alchner restait sur le qui-vive.

« Ce n'est pas parce que celui-ci ets inoffensif que els autres le sont aussi.
On doit se méfier de chaque épouvantai.
Et vérifier qu'ils ne s'animent pas dans notre dos. »

Nakan partage son analyse, notamment pour répondre à Laurel.

« Il n'est pas magique. Et les fermiers n'aimeraient peut-être pas qu'on sabote leur travail.
Mais il n'y a sûrement pas trente épouvantails dans ce champ. Laissons celui-ci intact et poursuivons. »

Grande-Chorune haussa ses épaules gigantesque, et continua son chemin jusqu'à l'épouvantail suivant. « Celui-là, c'est bon ? »

Nakan suit et observe magiquement chacun des épouvantails repérés par Chorune. Prêt à bondir en arrière à la moindre surprise.

Comme prévu, Herk'lachner suit Chorune, prêt à réagir en cas de danger.

« Attention ! » cria Chorune, en voyant que l'épouvantail était autre chose que ce qu'elle croyait.
La créature ne s'étant pas signalée avant malgré le boucan que les enquêteurs faisaient, il ne faisait aucun doute que l'individu était malveillant dans l'esprit de Chorune.
Brutalement, elle abattit son arme sur l'épouvantail. "Abrutie ! Libère-toi !" hurla une voix dans son crâne.