Herk'lachner hocha la tête pour saluer, il n'intervint pas, scrutant le vieil homme d'un regard inquisiteur.

Héléa observa l'homme pour tenter de discerner si quelque chose ne collait pas. L'alcool expliquait de nombreuses choses, et souvent des grossesses impromptues, mais au vu de leur rencontre récente avec l'homme du sanatorium, elle ne prenait rien a la légère et s'adressa a la troupe:

« Boit-il beaucoup, généralement? Il est souvent cuit dès cette heure-ci? Ou vit-il? »

Nakan s'approcha et les runes peintes sur son visage commencèrent à briller.

« Je m'assure que sa terreur n'est pas magique. »

Herk'lachner fronça le regard.

« Il n'y a pas que 'alcool, il est terrorisé.
Nous devons aller voir. »

« En tout cas ce n'est pas magique », dit Nakan aux autres.
« Bien joué Laurel. »

L'enchanteur manquait ensuite d'idée, mais il tenta d'aider.

« Vous vous sentez mieux ?
Pouvez-vous nous dire quel est le soucis ? »

Chorune attendit de voir s'il était possible de tirer quelques autres informations de la part de l'homme, mais ne se faisait guerre d'illusion. Il fallait aller voir sur place ce qu'il en était.
En attendant, elle demandait des nouvelles à sa mère : « Comment ça va, toi ? Tu habites toute seule ? »

Herk'lachner se tenait juste derrière Nakan, il ne désirait pas effrayer le vieux mais il ne voulait pas non plus manquer une information, une expression ou autre qu'il lâcherait.

La poigne d'Herk'lachner se raffermit sur son fouet. Le hasard, mais cela n'existait pas, les menait sur leur piste. Le limier de Calistria ne la lâcherait pas.

« Bon, on va fouiller la merde là-bas avant que ça commence à puer partout dans le coin ? »

« Ces épouvantails, ce sont les créatures dont on parlait hier, non ?
Je suis d'accord, il faudrait qu'on aille voir. Et qu'on se prépare à les détruire. »

Nakan grimaça et se tourna vers le vieil homme, arborant un air résolu.

« Maester, avez-vous une idée du nombre de ces créatures ? Dans quelle direction habitent les Hambley ? »

« Bien sûr que je m’inquiète pour ma mère ! Tu habites toute seule dans une maison loin de la ville, je suis inquiète, et oui » dit Chorune à sa mère, Desba. « Et par rapport à cette affaire d’épouvantails, je voudrais que tu te barricades jusqu’à ce qu’on ait tout résolu. »

La jeune femme soupira. « Je viens d’arriver, et je vais déjà repartir. Il va falloir que j’aille voir cette histoire… Je suis contente de t’avoir vu en pleine forme. »

« Merci. On va aller voir. »

Nakan n'était pas pressé de découvrir les inévitables cadavres mais une partie de ces cadavres, animée, devait être détruite.

« Et merci pour l'offre de la grange. On préfère ne pas risquer nos bêtes dans ce danger. Eux n'ont pas l'armure d'Héléa », dit l'ensorceleur d'un ton léger pour détendre l'atmosphère.

Il était prêt à partir chercher de monstrueux épouvantails.

« Yep. La Teigne? »

Le chien jappa a son nom et attendit. La prêtresse accorda une grosse caresse sur la tete avant de pointer Desba du doigt:

« Je veux que tu restes avec la maman de Chorune. Chorune. Celle qui te donne des restes de viande en pensant que je ne la vois pas. C'est sa maman, reste avec elle, elle prendra soin de toi. »

Helea attendit de voir le chien comprendre avant de se relever:

« Allons-y. »

Herk'lachner réajusta son sac en attendant que les palabres se terminent.
C'était curieux chez les aventuriers ce besoin de faire des phrases.

Chorune remercia Héléa du regard. La Teigne saurait protéger sa mère, elle en était sûre.
« Fais attention. » Elle embrassa Desba, puis rejoignit le groupe pour son départ en direction du Sud.