« Il vaudrait mieux que nous évitions de nous séparer. Si c'est personnel, nos ennemis pourraient en profiter. Il ne va pas bouger d'ici, de toute façon.

T'en fais pas, Chorune, on va aller voir ta mère et la ramener en ville a l'auberge d'Ameiko. Je ne sais pas où traine Haldir en ce moment mais je suis sure qu'on trouvera bien un moyen de le contacter pour qu'il assure sa protection. Sinon Shalelu. Ou Ameiko. Voir ton cousin Vic.

Et si elle ne veut pas, je l'assomme et je la porte? »

Héléa afficha un grand sourire à cette idée, laissant entendre qu'elle n'était pas serieuse. Probablement.

Chorune ne répondit pas à la remarque d'Héléa. Elle savait que la prêtresse de Gorum plaisantait, quand elle parlait d'assommer sa mère.
Ou pas.
Mais Chorune était déterminée à mettre sa mère en lieu sûr, qu'elle le veuille ou non. Et donc l'enlever contre son gré était une possibilité. Une voix caverneuse en profita dans sa tête, alors que sa mèche rouge sembla luire plus fort : « Ha ! Tu vois que tous les moyens sont bons ! Héhé... » Ta gueule ! fut la réponse de la blonde un peu énervée contre ses propres pensées.

Herk'lachner fouilla ses affaires et ressortit le message. Il classait tout, ne perdait rien. La psychorigidité avait parfois du bon. Et en avait toujours dans son métier.

« Tu vas apprendre à m'aimer, à me désirer comme elle le fit. Abandonne-toi à la Meute et tout sera fini.
Si l'elfe est Merisiel, le rasoir serait le découpeur ?
La meute, je vois toujours pas. »

L'inquisiteur se plaça devant leur témoin, tenant de déterminer ce qui était à l'origine de sa transe.

« Un groupe, peut-être ?
Ceux à l'origine de ces attaques ? »

Nakan se fit pensif.

« Il y a la question de qui est "elle", aussi.
Ou ... était. »

« on peut en parler en route, histoire d'arriver le plus vite possible chez la maman de Chorune.

Il faudra qu'on pose des questions à Nualia à propos de cette meute. »

Héléa n'aimait pas ça, l'idée qu'un groupe se livre à de telles exactions. Mais ce qu'elle aimait encore moins, c'est qu'il puisse y avoir un lien, même indirect, avec eux par le biais de Merisiel. Si cela venait à se savoir, combien de temps faudrait-il pour qu'on les suspecte des crimes commis?

Dire qu'à la base, elle voulait juste changer de coupe de cheveux....

Effectivement, le pauvre homme avait l'impression que la transformation était terminée, qu'il était désormais lui-même une affreuse goule.
« Mérisiel ? Pas vu récemment pour ma part. Et le chef des goules, sa "seigneurie", c'est qui, d'après vous ? Quelqu'un d'amoureux de Mérisiel ? »

« Pas vue non plus. »

Helea observa la victime. Etaient-ils arrivés trop tard ou bien, était-ce un simple accès de folie? Elle nota mentalement dans un coin de sa tete de revenir pour voir si son état s'améliorait.

Puis elle pensa a autre chose et oublia.

Herk'lachner s'en voulut de ne pas avoir pu empêcher le geste de l'homme. mais fut rassuré quand il se rendit compte qu'il n'était que assommé. Non pas par grandeur d'âme mais parce que l'interrogatoire n'était pas terminé.

« On va lui demander où son Seigneur veut que Merisiel le rejoigne.
Et on ira directement régler le problème là-bas.
Il y a peut-être plus subtil, mais on a assez tardé, non ? »

« Pas vue depuis tout ce temps ? C'est vrai qu'elle ne nous a pas accompagné à Margrimmar mais je n'avais pas réalisé .... j'espère qu'elle va bien. Que son absence ne cache rien de plus grave. Qu'il ne lui arrive rien de sérieux. »

Nakan essaya de calmer le jeu et se rapprocha d'Herk pour le convaincre paisiblement.

« On pourrait aller voir la mère de Chorune et interroger le pauvre homme au retour. Ça ne sert à rien de le presser si ça ne fait qu'empirer sa situation. »

Herk'lachner leva un sourcil soupçonneux à la remarque d'Héléa.

« Torturer ? Vu son état psychologique cela serait le meilleur moyen de n'en tirer aucune information
Bien évidement, je n'ai rien contre la torture, mais il faut savoir s'adapter.
Je suis prêt. »

L'inquisiteur alla chercher son sac afin de se mettre en route.

« Allons-y ». Chorune enfonça le clou, désireuse de mettre sa mère à l'abri au plus vite.

Nakan descendit de cheval et se rapprocha de Chorune, sans pour autant risquer de gêner les retrouvailles entre elle et sa mère.

« Mesdames et messieurs, enchanté. Nous sommes des amis de Chorune. Tout va bien ? »

« Maman ! » Chorune avait bondi de son cheval sans s’en apercevoir, et s’abandonnait dans la chaleur des bras de sa mère. « Je suis soulagée de te voir. » et ces mots n’étaient qu’une infime partie de la réalité. « Je suis venu avec mes amis. Je te présente Nakan » dit-elle en se tournant vers le bel ensorceleur.
« Ha, il y a aussi Laurel et Héléa, que tu connais, et Herk » ajouta-t’elle après un bref instant, s’apercevant en rougissant de son oubli.
« Hum. Nous … enquêtons… pour le compte de la Maire de Pointesable, et nous sommes passés au sanatorium. Il y a un problème ici ? » dit-elle, pour changer de sujet.

Nakan offrit l'un de ses plus beaux sourires et inclina respectueusement son buste devant la mère de Chorune.

« Un plaisir, madame. »

« B'jour, madame. Voyez, je vous l'ai ramené en un seul morceau. »

Descendant de son cheval, Helea se dirigea vers l'homme hagard:

« Tout va bien? Je suis prêtresse, je peux peut etre faire quelque chose? »