Herk'lachner se tenait silencieux à côté de la porte. Calistria n'était pas la déesse de la miséricorde et n'accordait que peu d'intérêt au capacité médicale. sauf pour les autopsies, mais on en était pas encore là. Le demi-orc laissait faire Helea. Il scrutait le directeur pour voir quel intérêt il portait à la santé du témoin, et non pas du patient pour l'inquisiteur.

Nakan répondit avec le sourire et des manières policées.

« Deux chambres de deux seraient parfaites. Surtout si l'une d'elle dispose d'un lit double.

Nous n'allons pas laisser notre amie seule, surtout que nous sommes ici avant tout pour interroger votre patient. S'il est possible de l'aider à guérir, tant mieux. »

Il ajouta, après un court instant de réflexion.

« Je joue du violon et la musique de la Varisie, si cela vous intéresse. Pour vous remercier de votre hospitalité, peut-être pourrais-je jouer des airs pour vos patients. »

« Reculez cette lumière, laissons le respirer. »

Helea entreprit alors de verifier l'état du patient, sa temperature, l'etat de ses plaies avant d'attraper doucement son nez entre 2 doigts:

« Hm, il a la truffe humide, il va falloir l'abattre.

Ca a l'air d'aller. Laissons le reprendre ses esprits.

Hé, vous voulez boire quelque chose? »

« Merci Desna » pria Nakan en entendant le diagnostic d'Héléa. Il avait beau lui même posséder un peu de magie, il était ravi de voir qu'un "simple" potion pouvait aussi bien régler les maux du pauvre homme.

Parlant doucement, Nakan tenta quand même d'aider le malade à se concentrer sur eux, pour l'aider, pense le jeune homme, à reprendre ses esprit.
« Bonjour mon ami. Comment vous sentez-vous ? »

Herk'lachner profita de la nuit pour méditer et noter ses indices et intuitons dans son carnet. Oui c'était codé. Non, il n'était pas paranoïaque, c'était professionnel. Quelqu'un qui oserait dire le contraire avait surement quelque chose à se reprocher.
Il assista à la guérison du susp.., témoin. Il en fut satisfait. Pas vraiment par empathie, mais parce que cela impliquait qu'il pourrait être bousculé sans risque de mourir. Si cela était nécessaire, évidement.
L'inquisiteur laissa les autres à leur compassion et attendait qu'on passe aux choses sérieuses.

« Hrm... »

Helea s'écarta du malade et parla a voix basse a ses camarades:

« Il semble qu'il n'y ait plus toute la lumière là-haut. Laissons-le récupérer plus avant de lui poser des questions, si il a vu l'attaque, il lui faut du temps pour que son esprit gère ce qu'il a vu. Mais il semble avoir été atteint de la fievre des goules, ce qui renforce la théorie de la blême.

L'esprit est quelque chose de fragile mais aussi capable de se réparer tout seul.

Directeur, vous avez de quoi le faire dormir? Je ne suis pas sur qu'il en soit capable sans médicament et le sommeil sert a notre esprit a faire le tri des informations. »

Chorune, un peu éteinte, était perdue dans ses pensées. Elle suivait juste la conversation, mais n’arrivait pas à se concentrer assez pour y prendre part. Elle se rapprocha instinctivement de Nakan, mais resta légèrement en retrait lorsqu’Héléa s’activa pour sauver le malade.
Peut-être s’inquiétait t’elle pour sa mère ? Peut-être que son démon d’ancêtre lui faisait perdre le sens de la réalité ? Ou était-ce un contre-coup dû à l’afflux de pouvoir qu’elle avait encore du mal à laisser agir ?
« Je ne sais pas, Laurel. Je… je crois que vous gérez l’affaire. Il faut surtout que je me repose un peu. Ma jambe me lance plus que d’habitude. »
Elle soupira. « Merci. Je vais me remettre. »

Nakan réagit en entendant Chorune dire avoir mal à la jambe.

« Tu veux qu'on aille s'asseoir ? Le temps qu'il dorme on ne va pas pouvoir faire grand chose de toute manière.
On ne chasse pas la goule sans savoir où elle niche. »

Nakan avait passé une bonne nuit et se sentait frais, d'attaque pour une nouvelle journée.
Pendant le petit déjeuner, il demanda à chacun s'ils avaient bien dormi, mais c'était surtout Chorune dont il se préoccupait. Sa jambe la tirait-elle encore fort ?

Face au malade, qui ne semblait pas vraiment remis de ses émotions, Nakan fut perplexe. Il répéta ses mots.

« Le rasoir ? L'elfe ?
Ça dit quelque chose à quelqu'un, ça ? »

Chorune répondit tendrement à Nakan : « T'inquiètes. Ce n'est rien. » Mais elle n'en pensait pas moins. Elle boitait depuis ce mauvais rêve si réel avec son ancêtre, et ce n'était pas prêt de partir...

Elle avait passé la nuit dans la même cellule que Nakan. Son sommeil avait été agité, ne sachant pas ce qu'elle devait faire dans cette situation. Finalement, c'était plus facile en ayant bu plusieurs litres de bière. Mais de toute façon, les lieux n'étaient pas propices à un rapprochement. Et Nakan, lui, dormait sur ses deux oreilles...
Bref.
Au petit matin, elle mangea, répondant à Nakan la même chose que la veillesur sa jambe. Même si elle se sentait blessée, elle pouvait tout de même se déplacer à la même vitesse que ses compagnons, elle ne ralentissait pas le groupe, alors ce n'était pas bien grave.
« Non, ça ne me dit rien, le rasoir, ou l'elfe... »

« Pourquoi le tueur aurait-il un message pour Mérisiel ? » demanda Nakan, sûr d'être passé à côté de quelque chose qui rendrait la situation plus claire.

« En... en lien avec nous ? » répondit, surprise, Chorune. Jusqu'à présent, elle ne se sentait qu'enquêteuse. Elle comprenait maintenant qu'elle était peut-être future victime...
« Ma mère... Il faut absolument aller la voir... » Chorune savait que celle-ci n'était pas loin. « Si certains veulent rester ici auprès du malade, on pourrait y aller faire un saut rapide avec Nakan... » proposa-t'elle.