Frappant ses mains l'une contre l'autre, Nakan se mit à prononcer les incantations nécessaires à l'apparition de la magie. Comme la dernière fois, l'encre de ses tatouages sembla couler hors de ses bras pour s'agglutiner en deux sphères incandescentes, qu'il projeta l'une après l'autre sur le chef gobelin.

Tiens... il vient à moi, celui-là ? Étonnant qu’un ennemi la choisisse, surtout que d’autres adversaires semblaient plus proches. Peut-être que la fraîcheur adolescente de son apparence et l’innocence de son regard la transformait en cible facile pour cet ennemi monté. Quelle erreur ! Ou sinon, c'était Héléa qui avait fait peur à ce chef gobelin. C'était tout elle, ça.

Quoi qu’il en fût, la menace était bien réelle, comme les crocs du lézards s’entrechoquant à quelques pouces de son genou le rappelait à Chorune. Ses deux ancêtres lui donnèrent leur aide immédiatement, la transformant en machine de guerre implacable, l’un en guidant son bras pour effectuer des manœuvres fines et complexes, l’autre en lui insufflant une force terrible qui aurait raison de son adversaire. Jusqu'à présent, elle avait tenu son aïeul démoniaque à l'écart du combat, mais face au chef gobelin, Chorune s'autorisa à se "libérer". Son apparence se flétrit immédiatement, faisant apparaître cette excroissance osseuse sur le crâne, si caractéristique de son état.

« Et de deux, qui font la paire. Une petite troisième, chéri? »

Goguenarde, la prêtresse prit son élan, chargeant le pauvre gobelin monté ou sa monture, c'était dur à dire. C'était tout Héléa, ça faisait du bruit et du dégât. Mais surtout du bruit, quand elle vociféra.

« GORUM! »

Herkl'achner considéra que ses compagnonnes allaient rapidement "finir" le chef gobelin. Il se posta prêt de la porte, afin de rester aux aguets de tout éventuel renfort alerté par le bruit du combat.

Mérisiel s'évertue à achever le chef de tout ce bazar ...

Abords gobelins

Les yeux injectés de sang, Chorune regarda le chef s’écrouler lamentablement au bas de sa monture. Elle lança un regard mauvais à Héléa, enragée d’une violence inassouvie. « Il était à moi ! » gronda-t’elle d’une voix d’outre-tombe.
Avant de reprendre son aspect normal, et de s’effondrer momentanément au sol, pleurant sur son essence monstrueuse, démoniaque. Pour quelques instants, elle se coupa du monde qui l’entourait, s’enfermant dans la douleur que lui provoquait sa malédiction.

« Hey, promis, je te laisse le prochain. Mais il t'a blessé et personne ne blesse mon petit bout de cul préféré. »

Helea s'était agenouillé a côté de Chorune, lui ayant posé une main sur l'épaule. Elle lui aurait bien fait un câlin mais elle ne tenait pas a brusquer sa jeune camarade en lui imposant quelque chose. Chorune subissait déjà assez de trucs désagréables avec sa transformation en semi-demone-truc-diable-monstre pour ne pas lui faire un câlin en armure de plate couverte de sang.

« Prends le temps qu'il te faut, Chorune. Nous, on t'attend. »

Puis, tournant la tête vers l'elfe, elle ajouta:

« Jolie flèche, Merisiel. »

Nakan s'approcha après Héléa et posa à son tour une main sur l'épaule de Chorune.

« Bien joué cousine. »

Est-ce que Desna veillait sur eux ? Bien sûr, la question ne faisait aucun doute à l'esprit du sang-mêlé. Lyryne-Quah et Varisien, ses deux racines se vouaient à la déesse et Nakan lui faisait confiance. C'était elle, après tout, qui l'avait envoyé ici.

Se tournant vers ses compagnons, Herklach'ner ajouta.

« Bravo, et apparemment pas de branle-bas de combat au sein du fort.
Fouillons les. »

« QUOI? »

Héléa observa Herk et ajouta:

« Même en braillant comme je l'ai fait, ça les attire pas? Non mais ho! J'ai pas toute la journée, moi! »

Et aussitot, elle se releva et partit vers le couloir, traversant la porte...

Avant de revenir pour aller chercher Merisiel:

« Montre moi une porte qu'on a pas ouvert. S'il te plait. »

Chorune souffla, reconnaissante à ceux qui montraient de la compassion pour sa situation. « Merci Héléa... Merci, Nakan ». Elle était touchée que le Lyrune-Qa fasse partie de ceux-là.

Mais elle devait se reprendre. Et elle se reprit. Héléa partait déjà vers le combat suivant. Chorune se leva. Ils avaient déjà en partie « nettoyé » une partie du fort en tuant le chef, mais il fallait voir s’il n’y avait pas d’autres ennemis, terrés, qui tireraient profit de ce changement à leur tête dès que les aventuriers auraient le dos tourné.

Nakan se tourna vers Laurel, gardant une main sur l'épaule de sa cousine.

« Je peux y jeter un regard. Je ne suis pas un expert en objets magiques, mais j'en ai vu passer un certain nombre au fil du temps. »

Il tendit l'autre main pour que Laurel lui passe la baguette et la potion.

herkl'achner se tourna vers les membres du groupe qui étaient restés dans la salle du trône.

« L'arme et l'amure sont de bonnes qualité, je ne sais si elles sont magique. La couronne doit pouvoir être vendu un bon prix. »

Puis il montra un collier, une tête de dragon en obsidienne.

« Ceci est ce que je suis venu chercher. Il appartenait à un fidèle de Calistria. Il a été vengé avec la mort du chef.
Je le conserve pour le culte. »

Le regard de l'inquisiteur montrait que pour lui, cela ne se discutait pas. car même s'il se moquait de tout enrichissement personnel, il était intransigeant sur sa fidélité à la Douce Piqûre.
Il quitta la salle pour chercher la chambre du chef ou toute autre salle où pouvait se trouvait le reste de ce qu'il cherchait.

« Ah. Berk. Caca. »

Héléa montra le collier qu'elle avait trouvé et son aura, perceptible pour les initiés, n'augurait rien de bon. Puis elle produisit la clé qu'elle avait aussi trouvé:

« Elle était coincé sous le pied du lit... C'est louche, on fait mieux comme cale pour un lit bancal. Un livre ou bien... un livre. Pas d'autres idées?

Ca appartenait au cul...te de Calistria? C'est pas vraiment le genre de la maison, les dragons... »

Après Gorum, voilà Calistria ! Elle roula des yeux.
« Pouvez pas choisir des dieux moins… enfin plus… ben, "normaux", quoi ? » dit-elle d’un ton désabusée. Comme Sarenrae, par exemple.

« Attends, je regarde ce que c’est » dit-elle à Nakan, sur un ton plus avenant. « Je veux voir si je suis capable de voir quelque chose, comme tout à l’heure ».
L’adolescente se concentra, puisant dans sa relation particulière avec son grand-père l’énergie de Sarenrae. Une sensation étrange l’envahit, une sensation qu’elle pensait pouvoir modeler. Sans qu’elle n’ose aller jusqu’au bout de cette exploration, Chorune ressentait des possibilités, des façons de transformer cette énergie en quelque chose de bon.
Pour l’heure, elle se limita à rechercher la magie sur les objets trouvés par le groupe, un peu comme elle l’avait fait avec les potions à l'extérieur du fort
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